Cette édition de "Hygeia" comprend une présentation par
Frédérique Lab qui explique très simplement le contexte des récits utopiques au XIXè siècle.
Le texte de Richardson en lui-même est surprenant de modernité et de compassion (y compris pour les animaux d'élevage) même s'il semble avoir un certain dédain pour la "populace".
Il est intéressant que les recommandations de surveillance sanitaire se sont concrétisées : surveillance de la potabilité de l'eau, éloignement des établissements polluants des zones d'habitation, etc. Mais le volet bien-être (un bien-être un peu trop froid et rigoureux, c'est vrai, mais Richardson est un médecin du XIXè, ne l'oublions pas), le volet bien-être n'a pas été retenu par les décideurs modernes. Des rues aérés, des logements sains, des petits hôpitaux nombreux plutôt que des grands centres hospitaliers lointains, des arbres et jardins partout, ces recommandations-là ont, au contraire, en France, tendance à être écartées.
Bref, un texte intéressant, bien qu'un peu austère et qui, comme souvent quand je lis un document daté, me fait dire "Mais tout avait déjà été dit/pensé depuis longtemps ! Pourquoi ne s'est-il rien passé ?"