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Les philanthropes aux poches percées est un classique de la littérature ouvrière. Inspiré à Robert Tressel par sa propre existence de peintre en bâtiment, ce roman raconte le quotidien de travailleurs journaliers et de leurs familles. On les voit suer sang et eau à rénover les maisons des notables, craindre le passage du gérant qui cherche toujours qui congédier pour économiser, s'efforcer de résoudre la quadrature du cercle pour boucler les fins de mois et… parler politique. Publié en 1920, le roman fit un tabac. Réimprimé à de nombreuses reprises, traduit en plusieurs langues, il a nourri le mouvement ouvrier britannique et aurait même contribué à la victoire écrasante des travaillistes en 1945 !

Il y avait eu des adaptations pour la scène, la télévision et la radio. Grâce aux soeurs Rickard, nous pouvons désormais découvrir cette histoire sous la forme d'un roman graphique vintage à souhait. L'objet-livre est très chouette, couvertures et titres de chapitres enjolivés comme des affiches d'époque, intérieur tapissé à l'ancienne, 350 pages imprimées sur du papier de qualité.

« Tu ne crois pas qu'on devrait chercher un moyen de vivre comme des êtres civilisés, sans devoir alterner entre crever de faim ou crever d'épuisement ? »

Alors certes, on ressent le didactisme du texte original. Tout tourne autour de la critique sociale du capitalisme, les personnages semblent à chaque instant ployer sous la violence des rapports de classe et leurs conversations voient constamment le socialiste Owen tenter de convaincre ses collègues de ses idées. Sur des pages et des pages, les arguments fusent, s'opposent, se répondent. On réfléchit aux causes de la pauvreté, aux maux qui minent la société, aux solutions… Ces cases bavardes sont un peu laborieuses à la longue. Mais en même temps, elles offrent une introduction accessible et attrayante dans l'ensemble à des théories qui n'ont malheureusement jamais été aussi actuelles : un vrai petit manuel illustré ! Qui développe ses thèses dans la bouche d'Owen, mais les incarne aussi par le biais des multiples personnages qui n'omettent pas la perspective des femmes et des enfants.

Et petit à petit, on a l'impression de les connaître, on aime les voir travailler avec tant de soin, on suit leurs destinées comme dans un feuilleton, s'inquiétant pour les uns, s'attendrissant sur les autres. L'ensemble brosse une fresque poignante de cette époque. Et donne tout son sens au titre du livre qui vise la « philanthropie » des travailleurs qui font don aux patrons de leur force de travail pour des salaires dérisoires. Et au message plein de solidarité, d'utopie, d'espoir.

Très intéressant !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Club N°53 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique
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Adaptation d'un ouvrage politique anglais : la classe ouvrière s'exprime, la faim, l'injustice, ...

Xel
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BD basée sur le livre de Robert Tressell de 1914, presque autobiographique, sur la société Anglaise au début du 20eme siècle, les inégalités entre classe, les problèmes du Capitalisme et la nécessite de l'émergence du Socialisme.

L'adaptation n'est malheureusement visuellement pas passionnante, et le passage au format graphique n'apporte finalement pas grand-chose à l'oeuvre, voire la dessert.

La fragmentation en de nombreuses cases inutiles si ce n'est permettre un morcellement du texte, une typo peu aguichante et l'utilisation du gras régulière, rendent la lecture assez pénible.

J'ai arrêté à la moitié, et je conseille largement de lire le livre original plutôt que cette adaptation.

Greg
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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Voici mon retour de lecture sur le roman graphique Les Philanthropes aux poches percées. Il s'agit de l'adaptation du roman posthume de l'auteur irlandais Robert Tressell, dont je n'avais jamais entendu parler.
Les philanthropes, c'est le nom que se donnent les ouvriers, peintres en bâtiments de la ville anglaise de Mugsborough dans les sombres années de l'après-guerre de 1919.
Philanthropes car ils s'usent le corps et l'âme pour enrichir leurs patrons. L'un d'entre eux, Owen, va tenter de leur faire prendre conscience qu'il existe des solutions de résistance à cette oppression.
Les Philanthropes aux poches percées est un roman graphique conséquent car il fait quand même 350 pages. Il est divisé en 23 chapitres et est très bien construit.
Le dessin n'est pas hyper moderne. Toutefois, cela colle parfaitement avec l'histoire et le fait que ça se déroule juste après la première guerre mondiale.
La colorisation colle parfaitement avec les illustrations et l'ensemble fût agréable à lire.
j'avais un peu peur des longueurs car je lis rarement des romans graphiques aussi longs.
Il y en a, notamment lors d'explications parfois sans fin d'Owen.
Mais heureusement la grande partie des pages de cet ouvrage se sont tournées toutes seules.
J'ai pris plaisir à découvrir ces peintres en bâtiment qui, juste après la seconde guerre mondiale, en bavent ! Ils travaillent durs, dans des conditions déplorables, sont peu payés et peuvent être virés très facilement. Sans, bien sur, être sur de retrouver du travail ensuite !
C'est un ouvrage poignant qui montre bien la difficulté de la vie à cette époque, la précarité, la pauvreté..
Il dépeint aussi les débuts du socialisme et l'envie de quelques hommes de donner aux plus pauvres plutôt qu'enrichir les plus riches.
Les Philanthropes aux poches percées est une adaptation qui dénonce les excès du capitalisme à l'aube du XXe siècle. Il montre aussi les nombreux obstacles rencontrés à l'émancipation des classes populaires. C'est très parlant, je ne pense pas que j'aurais apprécié le roman par contre en version roman graphique ça passe bien.
Je n'ai pas eu de coup de coeur mais j'ai apprécié ma lecture dans l'ensemble.
Ma note : 4 étoiles.
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Adaptation BD, qui permet une première version traduite en français du roman semi-autobiographique de Robert Tressel, publié dans une première version expurgée des idées trop socialistes et d'une fin trop optimiste en 1914, et dans une version complète en 1955, Les philanthropes aux poches percées nous présente un milieu ouvrier du début du XXème siècle, celui des peintres en bâtiment, évoluant dans la ville anglaise fictive de Mugsborough.

Owen, l'un d'eux, alter ego de l'auteur, tente de montrer à ses camarades, d'un côté tous les méfaits du capitalisme sur leur travail, et plus généralement, sur leur existence prolétarienne de plus en plus miséreuse, de l'autre tous les potentiels bienfaits du socialisme, qui améliorerait au contraire leur quotidien, fait de travail sous-payé, de faim, de froid, de maladie, de mort précoce.

En une série d'événements tragicomiques, qui dépeignent tant la dureté des conditions de vie des peintres et de leurs familles, ainsi que l'engagement de certains dans les premiers temps du syndicalisme, tant les moments de solidarité et de joie collectives qui mettent du baume au coeur, aux couleurs plus ou moins vives selon les évènements, aux traits et décors dans tous les cas réalistes, les soeurs Rickard mettent particulièrement bien en scène nos philanthropes, les idées, progressistes, ou au contraire conservatrices, qu'ils partagent au cours des pauses repas le midi, ou des discussions au pub le soir, et l'envie, chevillée au corps, d'un monde plus juste qui rétribuerait véritablement les cols bleus, plus que les cols blancs.

Je remercie les éditions Delcourt et NetGalley de m'en avoir permis la découverte. Il ne me reste plus qu'à plonger dans la version originelle !
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Un groupe d'ouvriers tente de vivre de son travail pendant qu'Owen, l'un d'entre eux essaie de leur faire prendre conscience de l'injustice du système tout en leur expliquant les solutions pour plus de justice sociale.
Si l'idée est intéressante, le concept de ce récit finit par être un peu lourd. Une utopie difficilement réalisable (pour ne pas dire impossible). Si l'histoire de ces ouvriers aurait pu être intéressante, j'ai fini par me lasser des explications sans fin d'Owen. D'autant que le procédé s'étend sur pas loin de 400 pages.
D'autant qu'on ne peut pas vraiment dire que les personnages sont attachants, avec leur profil stéréotypés. Sans parler des femmes peu présentes.
Reste les dessins d'une grande finesse avec de jolies couleurs et des en-têtes de chapitres de toute beauté qui font de ce livre un très bel objet.
Le résultat est assez pesant, un brin indigeste pour présenter des concepts maintes fois rebattus.
Je suis contente d'en être arrivée à bout.
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Un pavé de socialisme qui fait du bien au coeur et au militantisme, une belle traduction en bd de cet ouvrage classique dont je n'avais pas connaissance.
Le fil narratif en image aide grandement à garder le fil de cette prose prolétarienne. le dessin n'est pas le plus moderne qui soit, mais cela reste agréable.
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Adaptation BD du roman autobiographique de Robert Tressel, Les philanthropes aux poches percées est une oeuvre largement politique. A travers un groupe d'ouvriers en bâtiment, l'auteur prend faits et armes contre la bourgeoisie qui exploite la misère de la classe ouvrière.
Cette BD de 350 pages aux couleurs chatoyantes et aux teintes rappelant l'Angleterre, traite de la condition d'emploi et le traitement des travailleurs en ce début du XXe siècle. le capitalisme incarné par les membres du Conseil municipal de la ville de Mugsborough, prend à cette époque la forme de maltraitance et d'exploitation.
En 23 chapitres et à travers les dialogues qui sont autant de dénonciations que de révoltes, la vie des différents protagonistes montre l'étendue de ce qu'il était possible de vivre et subir en tant que prolétaire. le pouvoir exercé par les bourgeois capables d'embaucher comme de virer n'importe qui à n'importe quel moment en sachant que tant de monde n'attendait que ça, qu'une place se libère pour travailler enfin, est cruel ; l'embauche relevait d'une sordide générosité.
J'ai beaucoup apprécié les débats entre ouvriers lors de la pause déjeuner, certains tentent de s'émanciper alors que d'autres les rappellent à l'ordre, l'ordre de se taire et de remercier leur employeur. L'avis politique sur la condition ouvrière de cette époque est remarquablement expliqué en utilisant différents points de vue notamment celui de Owen, ouvrier socialiste, toujours prompts à ouvrir les yeux de ses camarades surtout lorsqu'il s'agit de démontrer que les causes de la pauvreté avancées par les classes dirigeantes sont fausses.

Cette adaptation est une magnifique découverte, une plongée dans l'Histoire et dans le combat contre les préjugés.

Lien : https://stemilou.over-blog.c..
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Un grand merci à Netgalley et aux éditions Delcourt pour cette superbe découverte!
Les philanthropes, c'est le nom que se donnent les ouvriers, peintres en bâtiments de la ville anglaise de Mugsborough après la première guerre mondiale. Philanthropes car ils s'usent le corps et l'âme pour enrichir leurs patrons. L'un d'entre eux, Owen, va tenter de leur faire prendre conscience qu'il existe des solutions de résistance à cette oppression. Ce roman graphique s'inspire d'un classique de la littérature prolétarienne, le roman posthume de l'auteur irlandais Robert Tressell, publié peu après la mort de l'auteur en 1911. Il est à la fois un roman social sur la condition ouvrière, un essai philosophique sur les ressorts du capitalisme, et une autofiction, les personnages étant largement inspirés par l'expérience personnelle de l'auteur, comme l'explique la postface.
L'originalité de l'oeuvre tient au fait qu'elle donne la parole aux ouvriers, s'intéressant à leurs dissensions et à leurs contradictions, comme autant d'obstacles à leur émancipation. Conservateurs, libéraux ou socialistes, ces hommes discutent de leur sort pendant le casse-croûte quotidien, alors qu'ils rénovent des maisons pour le compte de M. Rushton.
Même si c'est une version très utopiste du socialisme qui est présenté par l'auteur, on a accès aux dialogues pour ou contre des différents ouvriers et aux tentatives d'Owen, de répondre aux objections de ses camarades de chantier, et de leur faire prendre conscience de l'injustice dont ils sont victimes.
Une excellente découverte!
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Mugsborough, Angleterre, début du XXème siècle. Nous plongeons dans les nuits froides et glaciales de l'hiver 1919. Les ouvriers travaillent de l'aube au coucher du soleil, sans salaire fixe, parfois sans toit, et la faim au ventre.
De son expérience personnelle comme peintre en bâtiment, Robert Tressel en a fait un roman, qui secoua l'Angleterre du XXème siècle, pour sa description réaliste de la misère ouvrière d'après-guerre.
En réadaptant ce roman, miroir des luttes sociales, reflet de son époque, Scarlett et Sophie Rickard ont fidèlement réadapté les dialogues et les scènes du roman. le graphisme coloré, malgré la froideur et la douleur des personnages crée un contraste révoltant. C'est un bouleversement, cette BD, "Les Philanthropes aux poches percées", sorti en avril 2023. Les écarts de richesse sont flagrants, non seulement dans les textes mais aussi dans les dessins : des patrons, grassouillets et fumeurs, contre de jeunes hommes, fins et sapés... Puis entre eux, une justice, volatile, qui n'existe pas. Mais un espoir demeure, sous les dessins et les mots des soeurs Rickard : celui d'une génération à venir, plus équitable et plus protectrice, une justice sociale éclairée et la fin d'une subsistance... Sublime !
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Adaptation de l'oeuvre de Robert Tressel, classique du début du XXe siècle, dans lequel la condition des ouvriers est mis en avant. Les travailleurs pauvres, le manque de travail voir la pénurie fait que les patrons ont tout pouvoir et peuvent payer les ouvriers une misère. Les philanthropes c'est le nom que se donnent les ouvriers peintres en bâtiment de la ville de Plugsborough en Angleterre. Owen, l'un d'eux, va tenter de trouver une issue et résister à l'oppression du patronat.
J'ai trouvé les dessins magnifiques, dans un style ancien très travaillé comme l'est la couverture. J'ai eu un vrai coup de coeur pour les graphismes.
Owen est un ouvrier idéaliste, très réfléchi, révolté par la condition ouvrière anglaise.
Le lecteur plonge dans un univers à la Oliver Twist dans lequel les ouvriers ne réussissent pas à manger à leur faim et vivent dans une misère noire.
Les patrons y sont caricaturés, représentés comme inhumains et avides.
Owen s'épanouit en faisant des dessins et son talent est remarqué par son patron qui compte bien en tirer avantage. J'ai été peiné par Mr Linden, un ouvrier âgé, usé par les années qui se tue à la tâche pour gagner quelques sous. le concept même de retraite n'existant pas.
J'ai trouvé néanmoins des longueurs dans les dialogues entre ouvriers quand ils discutent sur les magouilles politiques et les privilèges des patrons.
C'est un roman graphique socialiste, à faire lire à la jeune génération pour leur expliquer cette époque.
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