L’essentiel va maintenant se jouer sur la capacité à ressaisir les fils, et d’abord par la parole maîtrisée ou par l’écrit. J’essaie de faire ce que je peux dans un certain isolement, donc plutôt de façon souterraine, avec les limites que ça comporte. Tout va reposer sur toi à ta sortie. Prépare-toi bien, ça va être lourd. Mais l’occasion est trop belle de parler clair, sur les liens véritables entre les actions menées, sur l’actions directe, sur les OGM et les empoisonneurs eugénistes, contre les illusions réformistes Tobin, et sur l’État évidemment ! Toi seul, au point où en sont les choses, peux casser la bovémania qui cache la forêt.
Quiconque observe de bonne foi l’évolution de cette société n’échappe pas à la conclusion qu’une de ses forces est de savoir répondre, par anticipation s’il le faut, aux nouveaux problèmes de gestion, de régulation et de contrôle sociaux que lui pose son incontestable victoire historique : elle est, pour l’essentiel, venue à bout de toutes ses formes connues de résistance à son empire. Elle n’a plus d’opposition révolutionnaire, fût-elle justifiée ou spectaculaire, et ne peut donc plus avoir d’opposition réformiste. Elle a appris qu’il sera toujours avantageux de mettre en scène les conflits fictifs où elle laisse aux adversaires factices qu’elle se choisit le soin de rédiger leur cahier de doléances et la liste des ménagements qu’elle a besoin de mettre en oeuvre.
C’a été de différentes façons le lot commun de tous ces outils émancipateurs créés ou initiés par le mouvement ouvrier réformiste dans l’idée qu’ils pouvaient coexister avec l’économie réelle, sinon la supplanter progressivement. Je sais que ça peut faire figure d’exécution sommaire et je ne veux pas passer à la trappe les interminables et riches débats que ça a nourris pendant plus d’un demi-siècle. Mais c’est bon à dire quand tant de néo-docteurs en économie alternatives s’agitent aujourd’hui à réinventer ces vieilleries, tandis que ne cesse de croître l’intérêt de l’État, et de ses métastases continentales ou loco-régionales, pour les projets collectifs qui ne peuvent faire moins qu’émerger de ces dynamiques locales, auxquels on a obligeamment fourni, pour les piloter, leurs indispensables accompagnateurs de projets. (…) Et je ne dis pas qu’on doive, ni en agriculture ni ailleurs, s’interdire de tenter de s’organiser de façon “alternative“, d’essayer d’empêcher la captation de la plus-value du travail ou d’expérimenter des relations et des conditions hors normes de travail et d’échange des produits du travail. (…) Je ne crois pas que ça contribue à changer le monde. Mais je veux bien croire que ça puisse, en partie au moins, changer un peu la vie de ceux qui le font.
Est-il possible de faire entendre la vérité quant tant de puissances, d’État et d’argent, se liguent pour l’occulter ? Comment, lorsqu’on est du côté des assourdis, des sans-voix, faire obstacle aux machinations que les marchands et leurs commis ourdissent au grand jour dans l’insolente certitude où ils sont, non d’avoir nécessairement raison mais de n’être pas contredits ? Comment y parvenir en cas d’urgence ?
son entrain à se soumettre et à rechercher l’amplification médiatique a tout de suite imposé aux médias l’idée que la posture qu’il avait prise n’était un excellent gimmick médiatique. L’événement étant créé, il ne leur restait plus qu’à saluer l’artiste et à entamer avec lui, comme c’est leur fonction, la fructueuse collaboration qu’on sait. (à propos de José Bové)