Un livre très intéressant. Je connaissais déjà assez bien les auteurs littéraires de la Beat generation, mais pas l'influence importante de ce courant dans le milieu de l'audiovisuelle en cherchant à réinventer le langage cinématographique. A conseiller pour ceux qui veulent élargir leur horizon et mieux comprendre l'apport culturel de ce mouvement "au-delà" de la littérature.
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ce livre tient d'une étude approfondie du cinéma vu par l'auteur lui-même cinéaste et écrivain
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Si l’on peut appliquer ce principe de la pluralité interprétative
à toutes les oeuvres d’art depuis toujours, de nouveaux artistes vont
en faire le principe de l’oeuvre elle-même, le but de leur création.
Ainsi, par des procédés tels que le hasard, l’indétermination des
résultats, ils vont obliger le récepteur du message, et eux-mêmes, à se
confronter à cette ambiguïté d’un signifié qui n’est jamais le même
pour personne. Pour ce faire, ils vont se mettre eux-mêmes en jeu au
milieu de leur oeuvre, dans l’instantanéité de la création, si bien que
chaque choix qu’ils opèrent, l’oeuvre se reconfigure. Bien
évidemment, la structure définitive de l’objet est significative d’une
volonté artistique de départ puisqu’elle est issue de choix préalables
posés par l’artiste, mais l’auteur au moment de la réalisation de
l’oeuvre se trouve face à une multitude de possibilités créatrices qui
vont réaliser l’oeuvre de manières différentes en fonction de ses
choix du moment. Eco dit : « l'oeuvre est ouverte au sens où l'est un
débat : on attend, on souhaite une solution, mais elle doit naître
d'une prise de conscience du public. L'ouverture devient instrument
de pédagogie révolutionnaire ».
En clair, la génération beat a pris les rênes d’une rébellion
systématique et complète contre le système américain tel qu’il
existait. Ils ont remis en cause tout ce qui était considéré comme bien
fondé et rejeté toute l’hypocrisie imprégnant un système, qu’ils
jugeaient injuste et rigide, celui de « l’American way of life » en
préférant la spontanéité au cloisonnement, l’énergie à une société
endormie et corrompue. Cela au risque de se faire littéralement
éliminer par les grandes puissances productives et instances
politiques ainsi que par les forces de police lors de représentations.
Toute cette répression ayant pour unique but de les rendre dangereux
aux yeux d’un grand public déjà troublé par la nature même de leurs
expérimentations et la substance de leurs oeuvres.
"Rien n'est vrai, tout est permis"
Interview de Cédric Robert pour l'émission "Livre toi" et son ouvrage "Souvenirs tenus"