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EAN : 9782253936169
264 pages
Le Livre de Poche (19/04/2023)
4.26/5   121 notes
Résumé :
Jean-Michel est très heureux, en apparence : il a une femme brillante, un enfant éveillé, une belle carrière dans l’immobilier. Pourtant, ce bonheur est illusoire. Les bleus sur sa joue pourraient être imputables à un mauvais coup au rugby. S’il n’ose pas en parler, c’est parce que la vérité est dérangeante. Un homme battu, c’est le déshonneur, mais battu par sa femme, c’est l’extrême soumission, la castration au ciseau à bois. Jean-Mi endure les gifles et reste ave... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
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« Ce n'était qu'une claque, disais-tu en me caressant la joue. »
Phrase typique de la violence conjugale. Ce qui est moins typique, c'est que la personne qui la prononce est une femme : Marylène. C'est elle qui vient de frapper son mari pour un pull en cachemire qui n'a pas supporté le lavage en machine, c'est elle qui tente de minimiser ce qui s'est passé, c'est elle qui vient se faire pardonner en devenant douce et tendre.
L'auteur nous raconte dans ce livre la spirale infernale vécue par Jean-Mi. Rugbyman, papa heureux, roi de l'immobilier, une compagne brillante, il a tout pour être heureux. Et quand, de remarques blessantes, en claques, puis coups qui finiront par le conduire aux urgences, cette femme se transforme en dragon incontrôlable, il ne comprend pas. Pire que cela, il a honte :
« … mais c'est gênant d'être tabassé par une femme. Honteux et humiliant, surprenant par rapport aux faits divers qui s'affichent dans les journaux, où la femme est victime et l'homme bourreau. »
On assiste au cheminement de Jean-Michel, de l'incompréhension à la décision de partir, parce qu'il n'y a pas d'autre solution, parce que la situation empire, parce qu'un jour, il pourrait répondre à la violence par la violence. Une femme religieuse rencontrée sur le parvis de la Défense va l'aider dans ce parcours. L'auteur décrit avec beaucoup de sensibilité les sentiments de Jean-Mi, son incapacité à admettre devant quiconque ce qui lui arrive, de peur qu'on se moque de lui dans les vestiaires du rugby, de peur de ne plus être considéré comme un homme. « un homme battu, c'est le déshonneur, mais battu par sa femme, c'est l'extrême soumission »,
C'est toute sa vie qui va voler en éclats.
J'ai trouvé moins réussi le personnage de Marylène, plus caricatural, moins abouti.
J'ai lu beaucoup de livres traitant de la violence conjugale, c'est la première fois que je la vois traitée sous cet angle, la première fois que la victime est un homme. Et ses 30kgs de plus que sa femme ne pourront pas le sauver de cet engrenage dangereux.
Un grand bravo à l'auteur pour cela.
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Une claque.
Une baffe.
Une mandale.

Tellement de mots pour l'inconcevable.

Jean-Mi est un mec comme les autres. Un papa-poule, un mari aimant et un rugbyman du dimanche. Un costaud, un gentil, un chouette type.

Ça commence comme ça, bêtement, dans un moment d'énervement pour un pull en cachemire rétréci au lavage. Ça devrait s'arrêter là. Mais non.

Rien dans son existence ne l'avait préparé à cette baffe. Celle que lui collera sa femme, son épouse, sa bien-aimée, sa dulcinée.

Passer notre amour à la machine comme disait Souchon.
Il y a de ça chez Robin. Cette façon de raconter le monde dans lequel nous vivons avec poésie, avec ce ton parfois un peu emprunté d'un vieux chanteur dégingandé qu'on aime écouter en boucle, pour la beauté du geste.

Ce roman est l'histoire d'un homme. de la première claque et de celles qui suivront.

C'est l'histoire d'un mec, comme les autres qui va tenter de comprendre et de sauver la famille qu'il s'est construit.

Nicolas Robin s'attaquait à un sujet casse-gueule, il s'en sort avec les honneurs. Ce roman est un véritable coup de coeur tant je l'ai trouvé juste. Sans facilité, avec amour pour son héros de papier, Nicolas Robin raconte une histoire grave avec toute la douce ironie qui le caractérise si bien.

Comme toujours, avec cet auteur que j'affectionne particulièrement, j'ai retrouvé une galerie de personnages tendres, à la limite de la poésie. Cette bonne soeur qui prêche la belle parole sur le parvis de la Défense me restera en mémoire.

Bref, venez prendre votre clacounette, vous n'allez pas le regretter.
Lien : https://labibliothequedejuju..
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Messieurs, notez cette mise en garde : ne vous aventurez pas à laver le pull en cachemire de madame au risque de le faire rétrécir.
Je plaisante alors que le sujet est dramatique : la violence faite aux hommes, mais je pense que Nicolas Robin accepterait cette galéjade car il nous propose lui-même un récit à la plume légère, avec un style “djeun” qui n'appuie pas sur le pathos.
Il saupoudre même son écrit d'un peu d'humour.

Nous suivons avec attention les pérégrinations du narrateur, ses tentatives pour sortir de l'impasse, ses atermoiements et ses humiliations…

Les hommes lorsqu'ils sont battus n'ont pas de possibilité de se confier au risque d'afficher l'image d'un sous-homme : “Si un gaillard se laisse battre par sa femme, il devient un pauvre type. Il est anéanti, émasculé…”.
Ils n'ont aucun endroit pour se réfugier, ils n'imaginent pas aller porter plainte : “Il m'est difficile de témoigner de coups et blessures. Face à un homme, je serais ridicule. Face à une femme, je serais pitoyable. Ils me pointeraient du doigt en se fendant la poire. “Attention, monsieur, après ce sera la fessée! des rires gras entrecouperaient leurs phrases.”

Heureusement qu'il existe une nonne à son écoute : une “lovecoach”, mais ça c'est dans le roman que vous le découvrirez !

Toute cette narration est crédible (seuls 3% des hommes battus osent porter plainte !) et c'est la force de ce livre d'avoir fait de ce récit une histoire sensible, réaliste tout en gardant la légèreté d'un écrit romanesque touchant.
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Marylène frappe son mari. Marylène ne plaisante pas, la claque, ce n'est que l'antipasti. « Comparé à toi, Marylène, mes coéquipiers sont des chatons de calendrier ».
On parle toujours des femmes victimes de violences conjugales mais qu'en est-il des hommes ? C'est le sujet du roman de Nicolas Robin qui raconte avec espièglerie la descente aux enfers d'un homme qui avait tout du parfait compagnon.
Notre homme battu se rend compte que sa situation est inacceptable mais surtout, non acceptée. Il doute, il a honte. Qui le croira ? Un homme, ça ne pleure pas, c'est naturellement dominant. Une approche intéressante de notre société où les rapports humains sont stéréotypés, voire figés. L'auteur, par l'absurde des situations et le renversement des rôles, en fait une critique très juste et très drôle.
J'ai aussi fait une lecture parallèle de ce livre, ça m'a paru criant dès les premiers chapitres. Adoration de la mère, vestiaire de rugby, victimisation des homosexuels, questionnement du couple traditionnel et de la paternité, il ne faut être ni psy ni enquêteur pour lire entre les lignes et faire surgir des thèmes chers à l'auteur. Un jeu de piste qui m'a beaucoup plu.
Je finirais par deux bémols. le premier, c'est le refus de choisir un registre. On oscille entre le comique et le tragique, comme si l'auteur n'osait pas aller au bout de sa démarche. le second, ce sont les répétitions et le didactisme.
Bilan : 🌹
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Un début en conte de fée avant une lente descente aux enfers; Un couple parfait en apparence, mais derrière le tableau idyllique, une réalité bien plus sombre.

Sur le thème des violences conjugales, NicolasRobin aborde un aspect peu documenté et rarement traité, celui de l'homme battu.

Tout est crédible dans ce récit, les mécanismes qui se mettent en place, la sidération première, la réaction de déni et ce silence que la victime s'impose par peur des représailles et crainte de n'être pas crue.

Percutant et perturbant, un roman qui permet d'ouvrir les yeux sur ces violences aussi...
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critiques presse (1)
Lexpress
07 juin 2021
La Claque, un roman tout en finesse sur les violences faites aux... hommes.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Je ne l'ai pas remarqué d'emblée mais les femmes sont absentes de ce bar. Guidé par l'instinct, je suis entré dans le bar des hommes solitaires, ceux qui se diluent dans les vapeurs d'alcool, qui se retiennent de pleurer, mais craquent en fin de soirée, juste après une dernière liqueur de mirabelle. Je viens compléter le lot. Si nous formions un groupe de parole, oserais je leur dire que je suis frappé par ma femme ? Ils salueraient mon courage de partager ce qu'il y a de plus intime, de dépasser le jugement et les calomnies. Assis en cercle, au milieu de la poussière et des écorces de cacahuètes, nous nous prendrions par la main et je verbaliserais mes émotions. Ensuite le barman paierait sa tournée.
Dans ce troquet, les hommes évitent de se regarder en face, car chacun est le miroir de l'autre. Et de l'autre côté du miroir, on devine une lente glissade vers l'isolement à perpétuité.
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Et plus tard un coup de pied, un cendrier lancé à la figure comme on lapide un condamné. Elle me cogne pour canaliser la tempête qui prend toute la place dans sa tête.
- Et ça lui arrive souvent ?
- Parfois ... Je prend sur moi .... Là , j'ai fini à l'hosto.
- Mais Jean-Mi ... t'es un homme battu....
Ses mots entaillent ma chair comme du silex .....
Un homme battu, c'est le déshonneur, mais battu par sa femme, c'est l'extrême soumission, la castration au ciseau à bois. Il perd son statut naturel de dominant, celui que la société lui a donné. Il devient une misérable victime.
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Tu es la reine du marketing et il faudrait s'agenouiller devant toi, éviter la moindre contrariété, oublier tes retards et ne jamais te défier du regard. J'ai l'impression d'être un jambon faisandé, suspendu au crochet de ton dédain. Ces dernières années défilent, agrémentées de choix de meubles scandinaves, de fous rires devant un ami qui ne sait pas raconter les blagues, de shots de tequila avec une pincée de sel en mordant dans un quartier de citron vert, d'un enfant que l'on pousse sur une balançoire. Explique-moi ce que j'ai foiré ce soir ? J'ai préparé à diner et je n'ai rien fait rétrécir depuis longtemps. Souviens-toi, Marylène, quand on s'aimait à la folie, sous la douche, derrière le canapé, sur les draps en coton bleu délavé. Main dans la main, nous étions beaux pour l'éternité. A quoi on joue maintenant? Cest bien au-delà d'une simple claque. Il te faut marquer ton empreinte, affirmer ta position de gestionnaire en chef et me rappeler qui a le dernier mot dans cette maison.
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Il s'agit de te remettre en question, Marylène, mais tu n'es pas du genre à s'épancher devant un inconnu. Tu gardes le contrôle et ne supportes pas d'être démasquée. Si un jour j'avais l'audace de te reprocher ton comportement en commençant ma phrase par : "le psy dit que ...", tu me musellerais par une torgnole ou un coup de pied dans les roubignoles. Face à un praticien, je devrais aussi révéler les maltraitances, parler d'étonnement, d'humiliation, des gifles, des coups de poing, des objets lancés à la figure, des pots cassés et des arcades fendues. Si je suspendais ma pudeur quelques instants, vaudrait il mieux consulter un homme ou une femme ? Qui me comprendrait sans tomber de sa chaise ou rire sous cape ?
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Or, c'était au delà des mots. La violence s'était immiscée pour une cause dérisoire. une fissure qui devenait un gouffre d'où s'élevait de la lave en fusion.
Ce n'était qu’une claque, disais-tu en me caressant la joue.
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Videos de Nicolas Robin (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolas Robin
Interview de Nicolas Robin par Patsy Monsoon pour parler de son roman Sexe Bombe paru chez Fayard.
D'autres interviews d'auteurs par Patsy sur la page youtube officielle : @patsymonsoonofficiel
#patsyfaitdesinterviews #patsyMonsoon
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