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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comment est-ce possible de faire passer tant de beauté, tant d'émotion, tant d'amour dans une BD ? C'est à vous que je pose la question Jean-Marc Rochette, vous qui êtes un artiste "complet", vous qui dessinez, créez, écrivez !

Édouard Roux rentre de la guerre défiguré, il se croit alors obligé d'être caché à jamais sous un sac, mais il va rencontrer l'artiste Jeanne Sauvage qui va lui redonner vie.
J'avais déjà été séduite par l'album sorti en 2019 "le loup" que j'ai découvert il y a peu. "La dernière reine" vient renforcer mon admiration pour Jean-Marc Rochette qui arrive admirablement bien à faire passer son amour de la nature et à nous rappeler, si besoin est, la bêtise de l'Homme et combien ses travers sont dommageables pour la nature.
À travers Jeanne Sauvage mais aussi bien sûr Édouard Roux, on souffle, on respire, il y a encore de l'espoir, l'homme peut être bon . Que d'humanisme dans cette artiste désintéressée et de grand talent. Édouard Roux est, quant à lui, ce que j'appelle un vrai gentil, non pas dans le sens niais, mais dans son sens premier.
Moi qui suis pourtant un vrai rat des villes, les albums de Jean-Marc Rochette me donnent vraiment envie de me rapprocher de la nature et d'agir pour la sauvegarder ou pour être plus exact sauvegarder ce qui en reste. Merci
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1898 dans le Vercors ,Édouard n'est qu'un enfant lorsqu'il assiste à la mise à mort du dernier ours. Cet acte le révolte et il le crie ce qui lui attire une fois de plus les railleries et l'agressivité des autres gamins. Pas étonnant qu'il s'insurge contre la mort de cette bête puisqu'il est le fils d'une sorcière et d'un ours!
Sa mère le prévient,il doit prendre garde car les Hommes sont méchants , bien plus cruels que les bêtes. Malheureusement la vie lui confirmera cette aveu.
Il revient sans visage d'une guerre dont il ne voit aucun sens et qui a utilisé les hommes comme de la chair à canon.
En alternant des planches qui nous dévoilent sans avoir besoin de parole la force et les lois de la nature 100 000ans avant J.C et le comportement des hommes au début du XX ème siècle, Rochette nous laisse juges,à qui appartient la violence, l'homme ou l'animal ?
Puis cette alternance temporelle s'efface lorsqu' Édouard renaît sous les mains de Jeanne. Scultrice animalière elle met ses dons au service des "gueules cassées " pour leur redonner visage humain. C'est ainsi que commence leur splendide histoire d'amour. On partage avec eux,pendant un temps assez court,le milieu artistique parisien,mais Jeanne n'est pas à sa place dans ce milieu où l'hypocrisie et l'argent prennent le dessus sur le plaisir de créer. Édouard va alors lui faire découvrir "son Vercors ", la forêt et ses secrets. Pour ne pas voler le plaisir des futurs lecteurs je n'en dirai pas plus sur leur histoire.
J'ai un grand coup de coeur pour cet album. Tout est splendide : l'histoire d'amour, sa philosophie, son merveilleux hommage à la nature. Son graphisme magnifie cette nature par ses traits et le choix des couleurs,il reflète aussi bien la pureté des montagnes,la force de l'amour que la bêtise et la violence humaine.
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Voici mon premier 5/5 de l'année 2023 : un véritable coup de coeur ! Il faut dire que certains considèrent La dernière reine comme l'aboutissement de la carrière de Jean-Marc Rochette.

Pourquoi je trouve qu'il a atteint des sommets avec ce roman graphique :
- Première étoile : Jean-Marc Rochette aime la montagne et sait la représenter dans toute sa complexité : magnifique, changeante, dure. J'avais déjà adoré Ailefroide : Altitude 3954 pour cette raison. Il faudra que je lise le loup, son troisième opus dans ces paysages.
- Deuxième étoile : ses dessins, si particuliers, ont une profondeur rare. Pour revenir à ses oeuvres des années 80, en illustrant le Transperceneige, il a marqué une génération. Ses personnages sont extrêmement expressifs.
- Troisième étoile : ses couleurs : sombres, mais dans des tonalités qui se détachent de ce qu'on voit fréquemment, avec de multiples nuances notamment de bleu, dans le ciel, dans la montagne, dans la nuit, dans l'uniforme des poilus.
- Quatrième étoile : le scénario par lequel une gueule cassée rencontre une artiste de Montmartre, qui lui redonne l'envie de vivre en même temps qu'un visage, une très belle histoire d'amour chargée du poids de l'Histoire.
- Cinquième étoile : pour l'émotion et les sensations. Avec cette oeuvre, on souhaite aller en plein coeur du Vercors pour allier l'art et la nature et trouver la sérénité.

Si je ne vous ai pas convaincus, le bandeau précise également les récompenses obtenues : Grand prix de la BD Elle 2022, Grand prix RTL de la BD 2022 et livre de l'année 2022 par le magazine LIRE.
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Ce roman graphique est aussi somptueux que tragique. Les dessins sont tout simplement superbes, finement ciselés. L'histoire, ou plutôt les histoires, sont belles et douloureuses.

Malgré sa gueule cassée par la guerre des tranchées en 14-18, Maurice Roux va rencontrer l'amour en la personne de Jeanne Sauvage, sculptrice d'animaux, qui va lui offrir son coeur et une nouvelle vie en « réparant » son visage.

Ce roman se déroule à plusieurs époques, dans plusieurs lieux et nous offre plusieurs histoires d'amour sous différentes formes que l'auteur adopte dans un hommage puissant et poignant à la nature, aux animaux sauvages et à la liberté.

Une superbe découverte pour moi qui ne lis pas beaucoup de romans graphiques et ne connaissais pas Jean-Marc Rochette.

Ce livre m'a émue, profondément.
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"Écoute bien ta mère, Édouard. Les gens sont méchants et cruels, bien plus que les bêtes de la forêt.
Il faut s'en méfier comme de la peste et les fuir. Ils ont le diable en eux."
Voilà les conseils qu'Édouard enfant a reçus de sa mère.

Cette méchanceté, le petit garçon a l'occasion de la voir à l'oeuvre à de nombreuses reprises et cela va façonner son caractère : il est méfiant et renfermé sur lui-même.
Lorsqu'il grandit, rien ne s'arrange puisqu'il se retrouve, comme tant d'autres hommes, embarqué dans les horreurs de la Grande Guerre dont il ressortira la gueule cassée.

Je retrouve dans cet album ce que j'avais apprécié dans le loup et dans Ailefroide : Jean-Marc Rochette est un excellent illustrateur dont j'aime le coup de crayon et les choix de couleurs.
J'aime sa façon de dessiner les paysages, en particulier la montagne dont il rend à merveille la beauté et le côté mystérieux, voire inquiétant parfois.
Les illustrations sont tellement vivantes qu'elles racontent parfaitement et peu de texte suffit.

L'histoire d'amour entre Édouard et Jeanne l'artiste est très touchante et je me suis tout de suite attachée à ces deux personnages. Deux êtres unis face à la laideur et la bêtise des hommes.
Jeanne fait connaître à Édouard la vie artistique parisienne, en retour celui-ci lui fait découvrir son Vercors natal et ses montagnes chéries.
Ces échanges sont très beaux et constituent le coeur du livre. L'auteur adapte les couleurs aux différentes atmosphères et c'est une vraie réussite.

Dans cet album, Jean-Marc Rochette fait passer une fois de plus son amour de la nature et pousse un appel vibrant à son respect et sa préservation.
Histoire, illustrations : tout est là pour nous offrir une jolie promenade pleine d'émotions.
Une très belle lecture !
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Ailefroide , le loup et maintenant La dernière Reine. Ce n'est pas une trilogie en tant que telle et pourtant. Jean Marc Rochette avec ces trois romans graphiques a fouillé la montagne des Ecrins ,du Vercors et sa nature jusqu'à traquer le loup et l'ours.
Autant les deux premiers romans graphiques étaient saturés du blanc de la neige et du bleu du ciel , autant La dernière reine est sombre .
La dernière Reine mêle deux histoires : celle d'Edouard Roux , gueule cassée de la première guerre mondiale et celle de la montagne avec la lutte irrémédiable entre la nature et l'homme.
Edouard Roux est né dans le Vercors. Il est le Vercors. Il porte en lui les traditions séculaires , il porte en lui la forteresse calcaire du Vercors. Il garde en souvenir le jour où un chasseur a tué le dernier ours du plateau.
La première guerre mondiale en fera une gueule cassée, un homme qui se cache jusqu'au jour où il rencontrera Jeanne Sauvage , artiste animalière de Montmartre , qui lui redonnera vie au travers d'un masque..
Edouard lui fera découvrir la vie sauvage du Vercors. Son enracinement. Sa nature.
Comme dans Ailefroide ou le LoupJean Marc Rochette recherche une symbiose avec la nature, les animaux , la montagne.
Dans La dernière Reine cette symbiose est en danger et c'est d''un trait noir que Jean Marc Rochette nous donne un portrait noir et pessimiste de la communauté humaine.
Le respect du vivant est un concept difficile à faire vivre.
Le graphisme , les couleurs sont à l'unisson de ce pessimisme et de cette noirceur.
Et pourtant les plages mettant en avant les montagnes du Vercors et sa nature sont lumineuses malgré la folie humaine.
Habitant en Isère, le Vercors est un lieu dans lequel je randonne régulièrement.
Le Vercors est une terre dure , avec une tradition ancrée dans les mémoires. Les paysages sont empreint de cette nature et de la présence réelle ou virtuelle du loup et de l'ours.
Randonner dans le Vercors à l'ombre du Grand Veymond ou du Mont Aiguille est un appel au retour aux choses simples
C'est cette identité que nous délivre Jean Marc Rochette. Une gueule cassée par la folie des hommes, sous une cagoule, qui embrase la beauté du Vercors.
Une artiste animalière ouverte au monde.
Cette artiste , Jeanne Sauvage , qui rencontre à Paris ,Soutine en train de créer son tableau : le Boeuf écorché.
Le Boeuf écorché que contemplera Jean Marc Rochette au Musée de Grenoble dans les premières pages d'Ailefroide. La trilogie alpine est en place.
Une réflexion globale sur la montagne , la nature, l'art, la beauté mais aussi la bêtise humaine.
Il est certain que Jean Marc Rochette a vu l'ours le loup et peut être le renard et la belette.
Lien : http://auxventsdesmots.fr
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Juste un petit passage (plus de deux cent cinquante caractères) par la case "critique" pour signaler cette excellente production aux non-spécialistes de bande dessinée. Les autres auront évidemment remarqué ce petit bijou de finesse, mélange d'humanisme et d'écologie. A lire, à offrir.
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Magnifique Bande Dessinée de Rochette !
Encore une, la troisième que je lis (enfin sans compter les Transperceneiges) avec Ailefroide 3954 et le Loup. Et encore une claque.
Bon, on sort de là un peu émoustillé et pas franchement optimiste, mais quelle claquasse !
Je m'explique: tout est manié avec passion, force, puissance, vérité, rudesse, brutalité.
La vie y est décrite sans fioriture ni douceur.
L'intrigue nous fait traverser la préhistoire, le moyen-âge et surtout le début du XXeme siècle: du Vercors à Paris, en passant par les tranchés de la première Guerre Mondiale, nous assistons aux massacres des hommes par les hommes, aux hypocrisies du milieu artistique, à la médiocrité du milieu politique, aux chasses aux sorcières dans les communes rurales, à la fin de la nature sauvage.
Sauvage, c'est justement le nom de la sculptrice pour qui Edouard Roux monte à Paris. Gueule cassée, il n'a pas osé remonter sur son plateau avec son visage arraché, sa mère est morte sans lui. Il se fait faire un masque qui lui donne un air d'Héraclès. Commence une histoire d'amour entre Jeanne et lui. Il lui confie les secrets de son Vercors et le lui fait connaître. Elle l'aime, sculpte un ours sauvage, un vrai, qui respire la nature et la forêt.
Bientôt le couple ne peux plus respirer à Paris et s'en va sur les hauts plateaux, mais Jeanne est malade...
L'histoire de ce couple se mêle avec celle de la forêt, de l'époque, de la fin des bêtes sauvages, avec une époque rude.

Le dessin de Rochette est sombre, magnifique, il rend parfaitement la cruauté de son écriture, une cruauté teintée de beautée, de magnifique, de hautes aspirations...
Une très belle BD qui ne laissera personne insensible.
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C'est du Rochette. Voilà, il n'y a rien à redire. C'est beau, poignant, onirique et grave.
Gueule cassée de la Grande Guerre, Édouard Roux monte à Paris pour rencontrer la sculptrice animalière Jeanne Sauvage qui pourra peut-être lui redonner un visage...
Elle est une artiste accomplie qui fréquente assidument le cercle de Montmartre et elle l'initiera à l'art. Édouard, quant à lui, se montre très réceptif à cette forme de communication car il porte en lui, sans s'en douter, de grandes connaissances issues de sa culture ancestrale.
Amoureux l'un de l'autre, ils iront de Paris à Grenoble, puis de Grenoble à Valchevrière et au Cirque d'Archiane dans le Vercors où Édouard lui fera découvrir la majesté de cette montagne sacrée.
Il lui racontera l'histoire de la dernière ourse abattue alors quand il était enfant.
Jeanne en sera si bouleversée qu'elle sera en mesure de réaliser le chef d'oeuvre qui la consacrera...

L'époque est sombre et le dessin est sombre.
Pour bien profiter du graphisme époustouflant de Jean-Marc Rochette, c'est un album à lire en pleine lumière, sous un soleil indirect.
Alors seulement, la gravité et la beauté des images vous emporteront.
Pour ceux qui ont l'immense bonheur de connaître le Vercors, ils reconnaitront toutes les vues ; celles d'hier et celles d'aujourd'hui. On ne manquera pas de ressentir que l'auteur est animé d'un amour puissant pour la montagne et la nature qui sont malheureusement de plus en plus piétinées et dévorées par des ignorants.

Le Vercors, ce grand vaisseau de pierre, a longtemps tenu les hommes hors de portée de ses vastes plateaux.
Rares étaient ceux, depuis le néolithique jusqu'au 19e siècle, qui ont eu le courage d'arpenter ses espaces protégés. Mais depuis 200 ans à peine, l'Homme a trouvé quelques failles pour y pénétrer et son appétit gargantuesque à fait le reste ; il a détruit les bois profonds, tué le loup, tué l'ours, exploité cet espace naturel splendide.
Il a réduit en esclavage une puissante divinité d'un autre âge.

C'est ce que veut nous dire Rochette à travers ce récit puissant, parlant d'écologie, de féminisme, et de l'histoire de l'art.

Et pour parler de Jeanne…
Jane Poupelet (1874–1932) a fait l'école des Beaux-Arts de Bordeaux, puis l'académie Julian de Paris. Proche de Bourdelle et de Rodin, elle joue un rôle important dans la «bande à Schnegg», un groupe de sculpteurs novateurs. Elle fréquentera les artistes américains et (très important) les féministes anglo-saxonnes. Pendant la guerre de 14-18, elle réalisera des masques pour redonner la vie et leur honneur aux gueules cassées.
Elle saura être indépendante. Libre. Moderne.
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« C'est qui ce géant masqué?
On ne sait trop. On dit que c'est un paysan des montagnes, un fort des halles, une gueule cassée. »

Ce géant, c'est Edouard Roux.

Et derrière, un autre géant, Jean-Marc Rochette, auteur et illustrateur de cette sublime bande dessinée. Cette dernière reine est, semble-t-il, sa dernière oeuvre. Comment ne pas y voir un résumé de sa vie; son amour de la nature, de la montagne et son regret de l'humain? La fuite d'Edouard et Jeanne face à un monde détraqué, où l'air est mauvais et l'homme tout autant, est tellement compréhensible après tous les événements vécus par nos deux héros.
Car oui, Jeanne est une personne exceptionnelle car elle redonne un visage et le goût de vivre à Edouard. Edouard est un héros de la guerre mais surtout un homme courageux, qui a des valeurs et le respect de la vie.
Le lien d'Edouard avec les ours de montagne est très bien expliqué car l'auteur remonte le fil du temps et retrace l'histoire de ces animaux depuis des millénaires. Jusqu'au dernier.
La mère d'Edouard lui avait fait cet enseignement lorsqu'il était très jeune: « Écoute bien ta mère Edouard. Les gens sont méchants et cruels, bien plus que les bêtes de la forêt. Il faut s'en méfier comme de la peste et les fuir. Ils ont le diable en eux. »

Je n'ai pas l'intention de faire un résumé de cet album. Je crois que l'idéal est d'en savoir le moins possible avant de commencer la lecture pour en apprécier chaque détail. Faites comme moi, dégustez le propos et le dessin. Et rêvez d'une montagne, où coule une source, où un couple s'aime éternellement…
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