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3,79

sur 397 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans une Bruges grise et triste un veuf très respectable croise le sosie de la morte qu'il vénère maladivement.

Cette vision le conduira-t-elle vers le bonheur ou vers une folie meurtrière?

Lu pendant mes insomnies, j'ai malheureusement trop souvent décroché de ces longues phrases à la construction académique et compliquée.
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Le poète symboliste Georges Rodenbach aurait sans doute été surpris de nous suivre dans les rues de Bruges en ce dernier dimanche d'été. Des trottoirs si bondés qu'il fallait éviter l'accrochage avec les calèches de touristes, le rythme ahurissant des bateaux cartes postales et la quête lassante d'une place libre aux terrasses bourdonnantes des tavernes... Guère d'austérité intimidante à l'ombre des hautes tours qui sauvaient plutôt des rayons d'un soleil meurtrier. Loin d'une ville éteinte dans la méditation, c'était une ville en commerce.

J'ai imaginé apercevoir la démarche somnambule de Hugues à la recherche désespérée de sa disparue, la gouvernante Barbe (saveur de ces horribles vieux prénoms !) en mante noire filant aux vêpres, la silhouette évanescente d'un fantôme blond qui serait Jane.... Juste des excursionnistes heureux, curieux, avec des allures d'insouciance sans nuage.

Les êtres de ce conte gardent en moi une telle présence, confuse mais forte, qu'en débouchant dans le vieux béguinage, j'ai songé que s'y trouverait au milieu ce mouton comme "dans une prairie de Jean van Eyck"... C'était donc là que vivait soeur Rosalie, la seule parente de Barbe; là aussi que celle-ci accourut le coeur en fête en un Pâques lumineux, pour y vivre ses rares joies autour des offices.

Ah bien sûr, l'écriture est vieillotte, et c'est mortuaire. Mais l'atmosphère persiste. le symboliste a réussi son alchimie, malgré l'irrémédiable vieillissement du texte.

Marqué par ce récit, l'ayant écouté sur MP3 l'hiver passé comme un feuilleton (est-ce pour cela que les cloches monotones continuent à résonner en moi ?), j'ai accueilli avec plaisir l'initiative des éditions ONLIT de publier ce classique en numérique. Il accompagne quatre autres romans belges du 19ème siècle dont "Un mâle" du trop peu reconnu brabançon Camille Lemonnier qu'apprécia Maupassant et la très traduite "Légende d'Ulenspiege"l (700 pages) de Charles de Coster. Ajoutez-y André Baillon et Verhaeren. Malgré des ebooks résolument tournés vers le contemporain, l'édition numérique belge veut néanmoins ratisser large en cette rentrée.

Pour se montrer constructif, au chapitre des regrets, l'absence d'images: l'introduction de Rodenbach annonce des illustrations intercalées entre les pages qui ne figurent pas dans la version numérique. Légère frustration mais, comme pour les renvois automatiques de notes, on attendra l'évolution des formats et des logiciels.

Le récit (publié d'abord en feuilleton en 1892) est celui d'un veuf inconsolable dont l'épouse morte réapparaît soudain dans les rues de Bruges, sous la forme d'un sosie de la bien-aimée. Confronté à cette ressemblance qui l'aveugle et le grise jusqu'au scandale, l'homme se heurte à sa gouvernante pieuse, aux brugeois médisants mais aussi à la véritable nature de la remplaçante. le drame peut se jouer sous les cieux bas et les dentelles de pierre de la Venise flamande.

Lisez cet ancien conte, vous retournerez peut-être à Bruges avec d'autres yeux...

Lu en numérique au format ePub, dans le cadre du club des lecteurs numériques.
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Bruges est la Venise du Nord, et si Georges Rodenbach a choisi cette ville pour son roman : c'est pour son romantisme légendaire et sa beauté, mais aussi parce qu'il voulait valoriser cette cité ou, d'ailleurs il n'a jamais vécu !
Rodenbach est un écrivain, un poète qui avec Mallarmé sont des représentants du symbolisme au XIX ième siècle, c'est pour cette raison que son roman ressemble beaucoup à un tableau en évoquant en toile de fond les canaux, les églises, les clochers, le béguinage de Bruges avec des" fondus" de gris, de tons sombres et diffus.
Hugues Viane son anti-héros est veuf, inconsolable, ténébreux et a décidé de s'installer dans cette ville car elle convient à son deuil ! Il erre le long des quais, sans but et, Rodenbach qui inaugure le récit-photo, interpose tout au long du roman des " clichés " de la ville .
Quand il aperçoit une silhouette qui ressemble à celle de sa bien aimée : illusion ou réalité ? il la suit, la rencontre, la fréquente et, ne voit en elle avec ses cheveux longs blonds que la réincarnation de son amour. Jane est une danseuse qui va profiter de cette ressemblance et de cette transposition d'amour pour le faire accéder à tous ses caprices. Il ira même, contre la volonté de Barbe la pieuse servante jusqu'à la laisser pénétrer dans le" mausolée" ou se trouvent les objets intimes de la défunte et, en particulier sa tresse ! Hugues, face à cette réalité et à la confrontation avec l'illusion qu'il a bercé, la tue !
Bruges la grise, Bruges la fervente, Bruges la morte vient de vivre un drame de l'amour !
L.C thématique d'août 2021 : un nom de ville dans le titre.
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J'aimais beaucoup les poèmes de Rodenbach. Malheureusement ce roman ne m'a pas convaincu. Je me rappelle encore la joie que je me faisais de le lire lors de son achat... Et finalement je ne l'ai pas terminé. Ecriture trop "lourde", rythme qui ne marche pas, exagérations... Je me demande bien à quoi il pensait lors de l'écriture. Je crois avoir la réponse : il devait être dans sa poésie. Or écriture poétique et roman c'est comme dans la salade anglaise (vous savez celle faite avec des oranges et des tomates, essayez vous allez voir) ça ne se mélange pas. Alors une seule solution pour apprécier ce livre : retrouver tous les alexandrins, sonnets ou autre forme poétique, dont le livre est truffé, sans s'attacher à l'histoire.
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Il ne s'agit pas d'un roman sur Bruges. Ce qui se passe ici c'est qu'on ne pense pas forcément à Bruges quand on lit le texte, mais on pense au texte quand on va à Bruges.
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Un classique du symbolisme dans lequel on suit les déambulations d'un veuf inconsolable à travers les rues de Bruges où il croise un soir une femme qui ressemble étrangement à sa bien-aimée défunte. Un récit suranné, onirique et mystique auquel répondent des photographies de la ville de pierres grises et d'eaux stagnantes.
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Histoire curieuse lue dans le cadre de mes études de Lettres. J'en garde le souvenir d'une atmosphère étrange, une belle écriture.
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Livre original au style légèrement désuet.
Se lit très lentement, mais relate bien l'ambiance de Bruges....
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De part ce petit roman lourd de bondieuseries, Georges Rodenbach, nous fait visiter avec délicatesse mais sous un aspect gris la superbe ville flamande Bruges. le sujet du livre est court: Aimer après la mort de son épouse et se reconstruire auprès d'une rencontre avec le sosie de la personne décédée.
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Spécial , très spécial!!! Mais intéressante découverte. Style d'une époque
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