Qui se souvient de Romain Rolland (1866-1944), qui a quand même obtenu le prix Nobel de littérature en 1915 ? En fait, il est peut-être moins connu pour son oeuvre d'écrivain que par ses prises de position dictées par son humanisme et son pacifisme. Au début de la guerre de 14-18, il a eu le courage de publier "Au-dessus de la mêlée" qui irrita au plus haut point tous les bellicistes anti-allemands. Cependant, son roman "Jean-Christophe" est passé à la postérité; il est considéré comme son chef d'oeuvre.
Ce livre se veut la biographie de Jean-Christophe Krafft, un compositeur allemand génial… sorti tout droit de l'imagination de l'auteur mais qui, par bien des aspects, fait penser à Beethoven. Les trois parties de l'oeuvre correspondent à la jeunesse, à la maturité et à la vieillesse de ce musicien. Le portrait est très fouillé et le personnage a une vraie épaisseur. On s'attache vraiment à lui; on accepte son évolution, qui est d'ailleurs un peu trop prévisible.
Ceci dit, il faut savoir que ce roman est très long. De plus, l'écriture de l'auteur a un peu vieilli. Mais les principaux reproches que je lui ferais à Romain Rolland, c'est son humanisme un peu trop simple (on dirait maintenant qu'il est politiquement correct), sa croyance au progrès (très discutable au XXIème siècle) et sa "trop" bonne volonté qui me semble un peu naïve en regard des atrocités de notre époque.
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