AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,18

sur 145 notes
5
8 avis
4
3 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mais comment , comment rester de marbre sur ce roman fondateur dans ma vie de lecteur ? J'étais en CM2 et la sévère maîtresse , qui me faisait une confiance aveugle , avait sans doute apprécié mes dispositions et ma condition sociale , et avait tenu à m'offrir ce roman , tout comme elle m'avait offert le prix d'une place à ...la Comédie Française . Intuition ? J'aimerais pouvoir revenir en arrière pour la remercier ...La vie offre des rencontres essentielles ...dont on prend conscience ..plus tard .Trop tard .
Aujourd'hui , j'y pense encore et de " Jean Christophe" , je me souviens du premier cri poussé par son grand - père en le voyant à sa naissance : " Bon Dieu qu'il est laid ! " .....La suite , c'est l' histoire d'un amour incroyable , une relation entre le grand père et le petit - fils , plus forte sûrement qu'entre un père et son fils......Il faut être devenu grand - père pour le vivre ... Jean - Christophe , ça se lit mais , surtout, ça se vit , ça se partage ....
Devenu prof de français, j'ai souvent puisé dans l'univers de nos remarquables auteurs . Je n'ai jamais passé une année scolaire sans proposer un ou plusieurs passages de " Jean Christophe " à mes élèves qui " répondaient " toujours fort bien . Tout y est " doré à l'or fin " , ça touche , ça émeut, c'est sans pathos et plein d'amour , pas seulement humain , non , l'amour de la vie , des arts , du théâtre....
Alors , désuet, " Jean Christophe " ? Peut être un peu . Je ne saurais trop vous dire , moi , je ne l'ai pas relu et ...ne le relirai sans doute jamais , par choix . Il m'a procuré un tel bonheur , ce livre , au moment où j'en avais besoin que je ne veux pas prendre le moindre risque . Je garde cette " merveille " en moi . Je lui dois trop pour ..." Jean Christophe ", c'est , comment dire ? L'accès au " bonheur de la lecture " .Oui , c'est ça, le livre qui " ouvre la porte des émotions, du beau , de l'indispensable, de la puissance de l'écrit ...."
Et puis , quelle maîtrise de la langue , bien loin des " ateliers du même nom " qui créent les illusions et ponctionnent vos économies....Du grand art . Respect .
La maîtresse dont je vous parle était redoutablement sévère, mais je lui dois beaucoup ...et je la remercie de m'avoir ouvert un chemin avec ce superbe roman ...
Attention , les amies et amis ,"Jean Christophe " , c'était il y a longtemps et je ne suis ( hélas ) plus tout jeune . A vous de voir si vous pouvez puiser dans cet ouvrage la même certitude que moi . A chacun son histoire , son vécu, son intérêt, son souvenir ....
Demain , je pars sur une île déserte...( non , je déconne ) , Je n'emporte un seul roman ...Lequel d'après vous ? Gagné . Bravo les amies et amis et ...à bientôt.
Vous avez votre " livre fondateur " ? Vous êtes un lecteur ou une lectrice heureux , croyez - moi .


Commenter  J’apprécie          9418
Etant moi-même mélomane et jouant d' un instrument de musique ,j 'ai beaucoup apprécié cette oeuvre " dédiée " à la belle musique .L' auteur ,Romain Rolland ,
étant lui-même un grand artiste musicien, sait de quoi il parle .IL maîtrise très bien son sujet musical .IL nous montre, le chemin difficile par lequel doit passer son
héros , Jean-Christophe pour maîtriser son art et de là accéder à la notorierité ,et la célébrité. L auteur exprime ,aussi ,ses idées d 'homme engagé pacifiste et son rejet de la guerre .L 'auteur est tellement pacifiste que le héros de son livre ,Jean- Christiphe est d 'origine allemande Je me permets et dis ; Salut l 'artiste !
Commenter  J’apprécie          280
Jean-Christophe est presque une bible de par son volume, près de 1500 pages pour l'édition Albin Michel 2007, par sa profondeur ; tous les aspects de la littérature y sont traités, l'art et la culture, la psychologie, la sociologie, la géopolitique et bien d'autres domaines, par son caractère intemporel ; son enseignement reste vrai maintenant et sans doute pour toujours et peut aussi servir tous les peuples. L'intention de l'auteur est de ressaisir la conscience morale des classes sociales favorisées. Je le cite par sa préface : "Le devoir que j'avais assumé, en Jean- Christophe, était, à une époque de décomposition morale et sociale en France, de réveiller le feu de l'âme qui dormait sous les cendres. Et, pour cela, d'abord, balayer les cendres et l'ordure amassées... Je voulais les grouper (les âmes), à l'appel et autour d'un héros qui se fit leur chef. Et pour que ce chef fût, il me fallait le créer.... J'appelle héros, seuls, ceux qui furent grands de coeur. Élargissons ce mot ! Le coeur n'est pas seulement la raison de la sensibilité ; j'entends par là le vaste royaume de la vie intérieure. Le héros qui en dispose et s'appuie sur ces forces élémentaires est de taille à tenir tête à un monde d'ennemis. Le modèle de Beethoven s'est naturellement offert à moi..."


Il est étonnant que ce héros soit à deux reprises un meurtrier qui s'échappe pour ne pas avoir à faire face à la justice. Mais il fallait bien que l'auteur oblige son héros, allemand de naissance, à s'installer à Paris puis en Suisse. Romain Rolland en excellent sociologue et ethnologue nous décrit les qualités et les défauts de ces peuples marqués par les courants religieux mais aussi tout ce qui les unit. Il pense en véritable père de l'Union européenne que les français et les allemands sont presques des frères sinon des cousins et qu'une bonne entente entre eux est un gage de paix et de développement, entraînant. Il perçoit les signes d'animosité qui seront les germes de la première guerre mondiale et pour l'antisémitisme de la seconde.
Pas de méprise ! Le mot race est utilisé des dizaines de fois dans l'ouvrage, évidemment sans le sens qu'on lui donne aujourd'hui après Auschwitz. Il est surtout utilisé pour introduire une différence culturelle ou de caractère pas en hommes et sous-hommes.
Que de souffrances Romain Rolland inflige à son Jean-Christophe pour en faire un compositeur de musique de génie, une musique qui exprime tous les registres de l'âme humaine !
Cette oeuvre serait étudiée par nos jeunes dans les lycées mais elle peut être lue et relue comme on ne se lasse pas de visiter le Musée du Louvre, et chaque fois avec de nouvelles découvertes et un plaisir renouvelé. Jean-Christophe est un monument de notre littérature !
Commenter  J’apprécie          263
Ce roman d'un homme de paix lucide et généreux, publié en 17 fascicules de 1904 à 1912, lui valut le Nobel de littérature 1915, mais aurait pu tout aussi bien lui valoir le Nobel de la paix, ou de philosophie s'il avait existé. le roman est écrit à la veille de la guerre de 1914-18, qui avait déjà failli se déclencher en 1905 dans un climat de guerre imminente, comme l'auteur l'explique. Voilà le contexte.
Lors d'un bagarre, Jean-Christophe, musicien allemand réputé, tue un policier et prend le train pour s'exiler en France, ce qui nous vaut des tableaux d'ambiance fort réussis.
«La nuit couvrait les champs, trempés de pluie... Les trains que l'on croisait, de plus en plus nombreux, déchiraient l'air de leurs sifflets qui secouaient la torpeur des voyageurs assoupis. On approchait de Paris». À l'arrivée, «il y avait cette odeur fade de Paris, où se mêlent les exhalaisons des usines de banlieue et la lourde haleine de la ville... La lueur des becs de gaz tremblaient comme une bougie qui va s'éteindre».
La musique et la religion sont très présentes. Jean-Christophe ouvre une vieille Bible. «Le grand-père avait marqué au crayon, de sa grosse écriture, les dates des jours où il avait lu et relu chaque chapitre; le livre était plein de bouts de papier jauni, où le vieux avait noté ses naïves réflexions... Un siècle des deuils et des joies de la famille se dégageait de ce livre».
Adversaire de toutes les guerres, notre héros fustige aussi les querelles d'école: «Ils se lançaient à la tête les mots d'idéalisme et de matérialisme, de symbolisme et de vérisme, de subjectivisme et d'objectivisme. Christophe se disait que ce n'était pas la peine d'être venu d'Allemagne pour trouver à Paris des querelles d'Allemands... Une guerre acharnée divisait les musiciens des deux armées: celle du contrepoint et celle de l'harmonie».
C'est aussi l'époque du conflit exacerbé entre chrétiens et anticléricaux: «Ils tendaient beaucoup moins à détruire l'Église qu'à la remplacer. Et de fait, ils formaient une Église de la Libre Pensée, qui avait son catéchisme et ses cérémonies... qui avaient besoin de se réunir en troupeaux pour penser librement. Il est vrai que leur liberté de pensée consistait à interdire celle des autres, au nom de la Raison, car ils croyaient à la Raison, comme les catholiques à la Sainte-Vierge».
Comme musicien, Christophe a du succès, fréquente les milieux mondains comme «Les Jeannin (qui) étaient une de ces vieilles familles françaises qui, depuis des siècles, restaient fixés au même coin de province, et pures de tout alliage étranger». Au livre VI, le pays qu'il décrit, c'est le sien, Clamecy, dans la Nièvre, qu'on reconnait au canal avec son pont, au bord duquel se dressait la maison natale de Romain Rolland, aujourd'hui musée. C'est dans ce pays que meurt le vieil Augustin. «En vingt-quatre heures, il était parti pour l'autre monde, auquel il ne croyait guère, muni de tous les sacrements de l'Église, en bon bourgeois voltairien de province, qui se laisse faire au dernier moment pour que les femmes le laissent tranquille, et parce que cela lui est bien égal... Et puis, on ne sait jamais».
À la veille de la guerre, l'auteur fustige le nationalisme prussien. «Nous autres; ce n'est pas de pureté qu'il s'agit, c'est d'universalité... Nous sommes citoyens de la Ville-Univers». Non seulement Romain Rolland est un pacifiste, un européen convaincu, mais il n'oublie pas le reste du monde, et écrit dans un autre ouvrage, «Quinze ans de combat, 1919-1944», recueil de nombreux textes, notamment contre le fascisme, «Je ne peux envisager d'esprit qui se restreigne à l'Europe».
Il se fait des amis et des amies, ce qui nous vaut des pages émouvantes: Rousssin, les Stevens, d'origine belge, Olivier Jeannin, le littérateur, Sidonie, fille du peuple et Grazia mariée, à l'autre bout de l'échelle sociale, puis veuve et libre, mais plus vieille, Anne Braun, amours impossibles avec une femme mariée qui le conduit au remords dans le Jura suisse. D'abord, «Ils se dirent quelques mots gênés, puis essayèrent des paroles banales, et se turent tout à fait, craignant d'approfondir», mais après...
Pour comprendre les derniers mots du roman, il faut se rappeler la légende de Saint Christophe et l'étymologie du mot Christophe (celui qui «porte le Christ», Christ enfant): Jean-Christophe vieillissant a vu tout le monde mourir autour de lui. Il dit à un enfant «Nous voici arrivés ! Comme tu étais lourd ! Enfant, qui donc es-tu ? Et l'enfant dit Je suis le jour qui va naître». C'est la dernière ligne.
Un superbe roman d'un homme généreux, qui nous instruit sur cette époque, et dont je ne puis donner qu'un bref aperçu. Et n'oubliez pas la plus belle citation de toutes, prémonitoire, à propos du slogan "La France aux Français" : «Notre génie ne s'affirme pas en niant ou en détruisant les autres mais en les absorbant. Laissez venir à nous et le Nord trouble et le Midi bavard… - Et l'Orient vénéneux? - Et l'Orient vénéneux, nous l'absorberons comme le reste; nous en avons absorbé bien d'autres… La Gaule a bon estomac. En vingt siècles, elle a digéré plus d'une civilisation… Ils viennent nous enseigner que notre France est dans Rameau - ou dans Racine… comme si Beethoven, Mozart et Gluck ne venaient pas s'asseoir à notre foyer… comme s'ils n'étaient pas devenus de notre famille»!
Commenter  J’apprécie          264
C'est tout d'abord dans mon livre de lecture scolaire que j'ai découvert des extraits de Jean-Christophe de Romain Rolland . Mes parents m'ont ensuite donné le livre et j'ai commencé à le lire, fascinée même si je n'ai d'abord lu que le premier tome et que je n'ai pas lu l'oeuvre en sa totalité. C'était pour moi la révélation d'un monde fait de misère et semé d'obstacles puis éclairé par la musique. C'est peut-être grâce à cette lecture que j'ai choisi d'apprendre le piano, je ne me souviens plus. L'existence de Jean-Christophe m'a émue, l'écriture est empreinte de poésie, d'images, d'émotions et de musique. Il m'arrive encore de me plonger dans les pages préférées de cet ouvrage et c'est la période de l'enfance que je préfère.
Commenter  J’apprécie          100
Un des intérêts de Babélio (parmi tant d'autres) est de remettre sur le devant de la scène des auteurs oubliés, voire rejetés. N'oublions pas que L Histoire littéraire, comme L Histoire tout court, du reste, est écrite par des hommes et des femmes, et donc il peut y avoir des loupés, des oublis, des omissions délibérées, des descentes en flèche ou inversement des ascensions fulgurantes … qui ne s'expliquent pas toujours. Affaires politiques, guerre des éditeurs (comme si la qualité d'une oeuvre se mesurait au tirage !), tout n'est pas toujours très clair. Comment expliquer la cote d'amour de Céline qui, à côté de deux ou trois chefs-d'oeuvre incontestables (dont le voyage au bout de la nuit) s'est répandu dans des torrents de boue, d'immondices et de haine ? Inversement comment expliquer le silence des intellectuels, celui des enseignants (je parle de ceux qui font les programmes scolaires, pas des profs de terrain qui n'en peuvent mais) et celui des médias sur un penseur de haut vol, romancier, essayiste, humaniste et pacifiste jusqu'au bout des ongles, grande voix de la paix avant, pendant et après la guerre 1ère guerre mondiale, j'ai nommé Romain Rolland ?
Romain Rolland, injustement oublié, aurait droit à une reconnaissance en pleine lumière. le grand public ne le connaît pas, et je ne suis pas certain qu'un lycéen en Terminale littéraire, pire un étudiant en littérature, connaisse encore son nom.
Et pourtant ! Romain Rolland est d'abord un intellectuel. de culture classique, féru d'art et de musique, il professe très tôt un humanisme profond et généreux, internationaliste et non-violent. C'est ce qui, en 1914, le place "Au-dessus de la mêlée" (c'est le titre d'un essai retentissant), c'est ce qui le pousse à rechercher l'amitié de géants comme Léon Tolstoï, Rabindranath Tagore ou le Mahatma Gandhi, et plus tard Gorki, Louis Aragon, Richard Strauss, Hermann Hesse et surtout Stefan Zweig. Il entretient avec plusieurs d'entre eux une abondante et richissime correspondance.
Essayiste, il écrit de nombreuses biographies sur les artistes et écrivains qu'il vénère Goethe et Beethoven, Michel-Ange, Haendel, tolstoï, Gandhi…
C'est également un romancier à redécouvrir. En particulier ses trois oeuvres majeures : Jean-Christophe (1904-1912) (roman-fleuve) Colas Breugnon (1919) (court récit campagnard dans sa Bourgogne natale) et l'Ame enchantée (1922-1933) (autre roman-fleuve)
Jean-Christophe est véritablement un chef-d'oeuvre. Romain Rolland nous raconte en une dizaine de volumes la vie de Jean-Christophe Krafft, musicien allemand, depuis sa naissance jusqu'à sa mort. On pense forcément à Beethoven, à Mozart enfant jouant pour les Grands, on pense à Werther et aux grands héros romantiques… Toute sa vie Romain Rolland a été un ardent partisan du rapprochement entre la France et l'Allemagne. Jean-Christophe cristallise ce sentiment. Pour moi, les premiers livres, où l'auteur raconte la naissance et l'enfance de Jean-Christophe, sont les meilleurs : le père alcoolique et violent, la mère aimante et effacée, sous l'emprise de son mari, le grand-père, image-même du formateur, à la fois émotionnel et artistique…Et le Rhin, qui coule près de la maison, image du temps qui passe, témoin et inspirateur…
Une de mes scènes préférées : Jean-Christophe, à l'église, entend pour la première fois l'orgue :
"Soudain, une cataracte de sons ; l'orgue joue. Un frisson lui court le long de l'échine. Il se retourne, le menton appuyé sur le dossier de sa chaise, et il reste très sage. Il ne comprend rien à ce bruit, il ne sait pas ce que cela veut dire : cela brille, cela tourbillonne, on ne peut rien distinguer. Mais c'est bon. C'est comme si on n'était plus assis, depuis une heure, sur une chaise qui fait mal, dans une ennuyeuse vieille maison. On est suspendu dans l'air, comme un oiseau ; et quand le fleuve de sons ruisselle d'un bout à l'autre de l'église, remplissant les voûtes, rejaillissant contre les murs, on est emporté avec lui, on vole à tire-d'aile, de ci, de là, on n'a qu'à se laisser faire. On est libre, on est heureux, il fait soleil…"
Jean-Christophe a été écrit il y a plus de cent ans. le lecteur du XXIème siècle, habitué à la vitesse, au pré-fabriqué, j'allais dire au pré-digéré,, trouvera peut-être indigeste ce pavé d'un autre temps. Mais l'amateur de littérature, l'amoureux de la langue française, le passionné de musique et d'art, l'homme (ou la femme) à l'esprit ouvert, généreux et humaniste, ou tout simplement le curieux qui se plongera dans cet ouvrage non seulement ne sera pas déçu, mais encore en ressortira émerveillé.
Commenter  J’apprécie          64
Nous sommes là face à un roman d'intérêt majeur. Il faut être prévenu: cela représente 1500 pages, souvent édités en 3 tomes, qui regroupent les 10 épisodes de l'oeuvre.
Nous sommes au tout début du XX° siècle; Romain Rolland voit les défauts de l'époque et va créer un personnage, jeune et brillant musicien allemand, qui va lui permettre de les mettre en avant de manière magistrale. Issu d'un milieu modeste, fils et petit-fils de musicien, Christophe apprend vite la musique, et composera très tôt ses propres oeuvres. Un début de notoriété apparaîtra, dans sa petite ville d'Allemagne. Mais son environnement social et diverses aventures le conduiront à devoir s'exiler: il partira pour Paris. le jeune homme a des défauts: son intransigeance, son refus des concessions, une impossibilité à tricher, à esquiver, quitte à choquer son monde. Il a par conséquent une grande capacité à se fabriquer des ennemis. D'où des aventures, des hauts et des bas, des succès réels et des échecs cuisants. Ceci, d'un point de vue artistique. Il en sera de même de ses amours, parfois intenses, toujours chaotiques. Et tout cela donne à l'auteur la substance d'un personnage fort, vivant dans une époque paresseuse et hypocrite, en Allemagne et à Paris. On le verra aussi à Rome et en Italie.
Le roman parcourt toute sa vie, de sa naissance à ses derniers jours. Certains passages sont magnifiques, poétiques (voir le chapitre "Antoinette"). Il y a des réflexions sur l'homme, sa condition, ses valeurs, qui sont de très haute volée. Sommes-nous au niveau De Balzac et de Zola? En tout cas, pas très loin. Et de même que l'on lit la trilogie de Jules Vallès, on ne doit pas passer à côté de ce Jean-Christophe, grand roman français.
Commenter  J’apprécie          50
Les mésaventures et les expériences du jeune Jean Christophe dans les premiers romans sonnent si juste, qu'il est vraîssemblable que Romain Rolland s'est nourri de ses propres souvenirs...cela les rend d'autant plus émouvantes
Commenter  J’apprécie          40


Lecteurs (440) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1085 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}