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4,29

sur 5183 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Elle s'appelait Sarah, comme le prénom de l'une des deux héroïnes du roman. Enfin, héroïne... victime serait plus juste. Sarah c'est la figure de ces milliers de juifs ayant été raflés en 1942, en France, alors pays des droits de l'homme. Julia, deuxième personnage clé du roman, est américaine naturalisée française grâce à son mariage avec Bertrand. Elle ne connaît rien à l'histoire du Vel d'Hiv. En 2002, alors journaliste, elle se voit confier un article : celui du 60e anniversaire de la rafle. Elle va alors découvrir l'horreur et ouvrir la boîte de pandore que sa belle famille tente de cacher, alors que sa propre situation personnelle est on ne peux plus fragilisée.

🌸 Bon. Autant le début du roman m'a emballé autant la seconde partie m'a un peu déçue. L'écriture est fluide, ça se lit facilement et rapidement. On suit deux histoires qui se superposent, celle de Sarah en 1942 et celle de Julia, 60 ans plus tard. Deux époques, deux récits plein d'émotions mais à des dégrés différents. La question de savoir s'il est bon ou pas de connaître la vérité ou de vivre dans l'ignorance se pose, ainsi que celle de la culpabilité. le destin de Sarah est bouleversant, celui de Julia m'a un peu moins émue, je l'ai trouvée moins convaincante dans sa quête de vérité
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Pour les besoins de son journal, Julia Jarmond enquête sur la commémoration du Vel d'Hiv et tombe sur l'histoire de Sarah Starzinski, âgée de 10 ans en 1942. Elle découvre une période sombre de l'Histoire qu'elle ignorait à travers le vécu de cette petite fille qui fut, comme 13 000 autres juifs, arrêtée par la police française et déportée à Auschwitz.

Au cours de son enquête, la journaliste découvre que Sarah aurait sauvé son frère des Rafles en l'enfermant dans un placard de l'appartement familial (le titre original de ce roman est d'ailleurs "Sarah's key"). Obsédée par cette histoire, Julia va tout mettre en oeuvre pour retrouver la trace de Sarah. Une enquête qui va la conduire à révéler des secrets concernant sa belle-famille française.

Cette histoire à deux voix ne m'a pas déplut mais j'ai trouvé le parti pris de l'autrice un peu trop binaire (les bons et les méchants) et moralisateur (tous ceux qui n'ont pas fait preuve de résistance sont des bourreaux cruels et ne pas culpabiliser pour les événements auxquels nous n'avons pas participé est honteux voire inconcevable). de plus, j'ai trouvé le personnage Julia très hautain vis-à-vis des Français et ses multiples remarques acerbes et caricaturales ont fini par m'agacer.
Je trouve que le vécu de Julia ne nécessitait pas d'être aussi mélodramatique et je me suis lassée de l'histoire de cette donneuse de leçons, attendant avec impatience de connaître la suite de l'histoire de Sarah. Une lecture en demi-teinte donc.

Ce roman a été adapté au cinéma.
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Je vais rejoindre beaucoup des avis ci-dessous :
La dualité est au coeur de Elle s'appelait Sarah.

Double récit d'abord : celui de Sarah, à la 3e personne, en 1942, victime avec sa famille de la rafle du Vél d'Hiv ; celui, à la première personne, de Julia, journaliste en 2002, travaillant sur l'événement du 16 juillet 1942, qui fait inévitablement office de double pour l'auteure. l'enchevêtrement des deux récits est efficace en diable, et l'on parvient à la moitié du bouquin à un rythme effréné de lecture, avec cependant une préférence pour l'histoire de Sarah, qui relate factuellement mais non sans émotion la tragédie au coeur même de la France.

Pourquoi cette preference, terme peu approprié en regard du contenu ? Parce que le personnage de Julia est à la limite du détestable - Tatiana de Rosnay aurait beau se cacher derrière la subjectivité de sa narration, le discours tenu est bien le sien. Et il n'est pas beau à entendre, de la part de quelqu'un qui juge sans beaucoup de discernement ni de recul des événements certes abominables et criminels mais qui ne le sont qu'à la lumière du confort qui est le sien, franco-américaine bourgeoise plus prompte à accuser et juger son pays d'adoption qu'a faire retour sur la manière dont son propre pays s'est érigé dans le sang à travers le génocide indien.

Il n'est pas question de comparer chacun ses tragédies et ses responsabilités ; la deuxième partie de l'ouvrage aurait gagné en force s'il n'y avait pas derrière chaque nouvelle découverte une volonté d'imposer à tout personnage de battre sa coulpe.

Du recul, une vraie étude du sujet (il y a des manques, des approximations, des éléments passés sous silence ou minimisés), voilà ce qu'aurait demandé un tel sujet, qui reste en soi particulièrement émouvant, bouleversant même, mais qui ne doit rien à l'auteure mais tout à l'horreur de l'événement. À force de vouloir rester subjectif - la rafle est vécue à hauteur de la fillette - le récit perd de sa fonction documentaire, et ce n'est finalement que très naturellement que l'enquête de Julia finisse par devenir uniquement personnelle.

Alors bien sûr, Elle s'appelait Sarah n'a pas prétention à être documentaire, juste documenté ; ni accuser, juste faire acte de mémoire. Car il s'agit bien de cela, le devoir de mémoire, garder trace du passé pour bâtir l'avenir dans le présent. Mais de Rosnay empêche la réflexion par l'utilisation de ce ton accusateur permanent.

On passera sur le rapport limite établi entre Shoah et avortement, certainement une maladresse - il faut que ce soit une maladresse. On gardera de ce bouquin l'histoire de Sarah, écrite avec un style facile et prenant, bouleversant destin de survivante rongée par la culpabilité, celle d'avoir survécu.
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L'histoire de Sarah Starzynski nous est racontée en parallèle de l'enquête menée par une journaliste américaine, Julia Jarmond, sur la rafle du Vel d'Hiv. le procédé est intéressant d'autant qu'il permet de montrer la chape qui pesa longtemps sur cet épisode honteux de la collaboration du gouvernement de Vichy avec les nazis dans la France occupée. Lorsque Julia arpente ainsi les lieux de la tragédie, on constate avec elle combien les traces de ce passé sont ténues : plaques commémoratives dans les rues voisines du vélodrome, minuscule musée à Drancy, monument à Beaune-la-Rolande. L'auteur note ainsi avec ironie qu'une crèche remplace un camp où moururent une partie des enfants juifs après avoir été séparés de leurs parents.
Mais que vient faire l'histoire sentimentale de la journaliste américaine dans ce témoignage sur la rafle du Vel d'Hiv? Autant la narration portée par Sarah fonctionne, autant la voix de la narratrice américaine est insupportable de stéréotypes en tous genres. Et je ne peux rien dire de la fin qui m'a également paru tellement artificielle... Trouver le ton juste n'a pas semblé la préoccupation majeure de l'auteur prompte au mélo et aux raccourcis faciles. Pour lire sur le sujet, les témoignages directs de victimes me semblent préférables comme la tendresse de Joseph Joffo, le courage de Simone Veil ou le désespoir lucide de Primo Lévi.
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C'est le premier roman de Tatiana de Rosnay que je lis et je ne suis pas entièrement convaincue par ses qualités littéraires. Si son sujet est louable, l'intrigue de "Elle s'appelait Sarah" en double narration n'est pas très convaincante.
Ceci-dit, il est difficile de ne pas être émue par le récit de la rafle du Vel d'Hiv vécue par une petite fille juive de 10 ans qui se retrouve, sans comprendre pourquoi, plongée au coeur des pages les plus sombres de l'histoire, celle de la Shoah et de la participation de la police française à la déportation.
La partie historique de ce qui s'est réellement passé en juillet 1942 à Paris, qui concerne Sarah, est d'autant plus importante qu'il s'agit de faits et de comportements que les autorités ont longtemps passés sous silence.
Mais l'histoire croisée avec Julia, une journaliste Américaine mariée à un Français (pourquoi américaine?) qui fait une enquête 60 ans plus tard pour la commémoration de la rafle du Vel d'Hiv montre qu'il s'agit bien d'un roman, d'une fiction au parti pris larmoyant.
Tatiana de Rosnay rentre vite dans des considérations sentimentales déplacées et les incohérences s'accumulent (le beau-père de Julia qui lui révèle sans hésiter un secret de famille alors qu'elle ne s'entend pas très bien avec lui, par exemple).
Elle en fait trop, c'est dommage car le sujet est fort et ce roman est une référence au collège pour le devoir de mémoire et l'ouverture à la lecture.

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Je viens de voir le film et je ne suis jamais arrivé à critiquer le livre. Il est peut-être temps. Je crois que pour la première fois j'ai moins aimé un livre que le film dont il est tiré.
Sans doute l'effet Kristin Scott Thomas magistrale...
En tout cas, il faut se souvenir, il faut que nos enfants et petits enfants se souviennent.
Et oui "La vérité issue du passé a parfois un prix dans le présent."
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j'avais beaucoup entendu parler de ce livre et que des avis positifs mais je dois avouer que je ne l'ai pas tant apprécié que cela, peut-être parce-que je l'ai emprunté en version audio et non en version papier, peut-être que j'aurais mieux aimé en version papier.
J'ai beaucoup apprécié le personnage de Sarah en revanche le personnage de Julia m'a légèrement énervé.

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J'ai aimé découvrir ce pan de l'histoire que je ne connaissais finalement que de nom "La rafle du Vél d'Hiv". J'en ai appris plus, suivant à perdre haleine l'histoire de cette fillette qui a enfermé son petit frère dans le placard pour le protéger. On a tellement envie de savoir s'il va s'en sortir, si sa soeur saura s'échapper pour le délivrer...en parallèle on plonge dans la vie de Julia, soixante ans après la rafle donc. Julia fera tout pour reconstituer les faits puisque elle découvre que c'est sa famille qui a vécu dans l'ancien appartement de la fillette qui y avait enfermé son petit frère. Cela dit j'ai trouvé dommage que l'on quitte les chapitres où on suit la fillette en direct pour n'être plus qu'avec
qu'avec Julia. Par moments j'ai trouvé la vie de Julia superflue, me demandant avec qui elle allait finir et pourquoi on doit se "farcir" ses déboires amoureux...cela apporte de la légèreté à ce roman au sujet très lourd mais...pour moi cela est superflu. le secret qui lie les deux famille est pas mal mais...pareil j'aurai aimé quelque chose de plus profond, apprendre que Sarah a un lien de parenté avec les Tezac par exemple ? Quant à la fin on reste sur notre faim justement, ne sachant pas vraiment ce que va devenir la vie de Julia. Il y a également dans ce livre plusieurs stéréotypes sur les français et les américains, j'aurai préféré que ce soit plus développé, plus approfondi.
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Je reste mi-figue mi-raisin à la lecture de ce roman. J'ai adoré la partie historique sur la rafle, une émotion palpable, une plongée dans l'horreur des camps qui prends aux tripes. La volonté de cette enfant.
Cependant dès le début je n'ai pas accroché avec le personnage de Julia, puis finalement je réussis à m'attacher au fur et à mesure que l'histoire se met en place.
Mais malheureusement les quarante dernières pages sont d'une inutilité qui vire presque au grotesque tant le personnage devient ridicule.

Je reste donc sur impression très mitigée. C'était ma première lecture de cette auteur.
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Un beau livre, qui parle du passé, le poids de l'Histoire, la responsabilité de la France dans ces horreurs de la guerre.
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