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sur 5151 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà un moment maintenant que j'ai lu ce livre. Je voulais en faire une critique dans la foulée et puis, habité de sentiments troubles, j'y ai renoncé. Aujourd'hui mes souvenirs en sont moins précis et, bizarrement, il me semble plus facile de vous en parler et de vous livrer mon avis.
"Elle s'appelait Sarah" de Tatiana de Rosnay, j'ai adoré tout autant que j'ai détesté.

D'un point de vue romanesque je me suis totalement laissé embarquer dans cette histoire. J'ai trouvé ce système de double narration, mélange d'événements anciens et contemporains, extrêmement intelligent. le suspens est insoutenable, on a une envie furieuse d'en poursuivre la lecture... On veut savoir, on est avide d'en connaître le dénouement. L'émotion monte graduellement en intensité... C'est fort, très fort... Ça a été un moment de lecture extrêmement jouissif. Un livre palpitant qui vous apporte ce qu'on aimerait toujours trouver dans un livre : être embarqué dans un autre monde, s'acheter une autre vie, s'oublier totalement...
En cela le livre est un petit bijou...

Et puis au regard de la thématique du livre, du fond de l'histoire et la façon dont il est traité... ce livre m'a gonflé !
Il n'y a pas d'autres mots, j'ai été purement et simplement agacé, trouvant le positionnement de l'auteur face à ces événements un peu facile et convenu. le grand questionnement du roman est le devoir de mémoire. Certes il est important de ne pas oublier, il est important de rendre à travers ce souvenir un hommage aux victimes de ces barbaries. Mais ce qui m'agace au plus haut point c'est que ce devoir doive forcément s'accompagner, d'une part, de jugements critiques et méprisants envers ceux qui n'ont pas eu de comportements "héroïques", et, d'autre part, d'un profond sentiment de culpabilité.
Ce qui m'a gêné c'est que le narrateur soit une journaliste américaine, sorte de double de l'auteur... qui au travers de son enquête vient donner la leçon à tout un peuple, à toute une nation. Si encore le narrateur était venu à travers cette histoire faire son mea culpa, se libérer d'un poids et d'une culpabilité héritée de ses aïeux ça ne m'aurait pas dérangé. Mais là, en tant que spectateur étranger et extérieur aux événements venir donner des leçons de morale, semer la culpabilité, émettre des jugements, et rejeter la faute sur certains pour en encenser d'autres, plus d'un demi-siècle après que les événements ont eu lieu, ça m'a paru tellement facile et tellement confortable. Mais pour qui se prend-elle ? Prétendre détenir la vérité, savoir où se situe la limite entre le bien et le mal, affirmer quelle aurait été l'attitude digne et honorable à adopter en ces périodes troubles... après coup... une fois qu'on a le recul nécessaire pour pouvoir appréhender et comprendre les événements, c'est à la portée de tous ! Mais prendre ce genre de décision sur l'instant, dans le feu de l'action, en ayant une conscience et une connaissance imparfaite de la situation, c'est une autre histoire !
Moi, je trouve qu'il est tout aussi méprisable de venir, longtemps après les événements, condamner la lâcheté d'un peuple et des autorités qui le gouvernent. Pour pouvoir se permettre tel jugement il faudrait avoir soi-même goûter de la réalité d'un peuple sous le joug d'une occupation.
Il est étonnant de voir aujourd'hui quand on entend parler de ces événements qu'il ne reste plus que des résistants et des héros... Et les autres ils étaient où ?
En tout cas moi, je n'ai pas la prétention de penser que je n'aurais pas été aussi lâche que la majorité de mes compatriotes... j'aurais probablement mis des oeillères, aurais probablement refuser de voir, me serais probablement trouver des excuses, préférant laisser mourir l'autre plutôt que de mettre en danger mes proches. Où est l'acte héroïque dans tout ça ? Défendre l'autre quelqu'en soit le prix ? Ou protéger sa famille et ses proches coûte que coûte et même si cela implique la mort de son prochain ? Qu'aurais-je fait ? Nul ne peut le dire et surtout pas moi ! Et je me réjouis de n'avoir jamais été confronté à tel dilemme et surtout qu'on m'en préserve à jamais !
A entendre tous les commentaires qui s'étalent sur ces événements on en serait presque rassuré, devant tant de courage présumé, d'empathie annoncée envers les victimes et devant tant de convictions revendiquées et assumées, on ne peut que penser que finalement plus jamais ça ne se reproduira. Malheureusement, la barbarie est fourbe, et elle se joue bien de tous sentiments de compassion, elle a encore de beaux jours devant elle. Elle frappe ailleurs encore et toujours, et personne n'est suffisamment attentifs pour enrayer cet état de fait.
Et puis je suis agacé parce qu'ici on fait de la culpabilité un sport national. Mais moi je ne me reconnais aucune responsabilité dans ces événements passés et je me refuse d'en porter la culpabilité sous prétexte que je fais partie de ce peuple, et, de surcroît, j'admets difficilement que ce soit un spectateur étranger à ces événements qui vienne m'imposer d'en porter le fardeau ! Et puis je trouve qu'il est extrêmement pernicieux de transférer une culpabilité collective en une part de responsabilité individuelle, alors que l'individu en question, le lecteur précisément, n'y peut plus rien, si ce n'est se complaire dans ce sentiment et jouir de cette souffrance morale !
Sans arrêt il faut faire montre de sentiments honorables, d'amour pour son prochain, d'une empathie sincère et véritable pour tout être vivant.
Mais tout ça dans le fond c'est de la mouise et ça témoigne d'une réelle hypocrisie à peine masquée. Personne n'est dupe et tout le monde sait pertinemment que l'être humain fera toujours privilégier ses intérêts personnels devant ceux d'autrui.
Finalement elle est là cette nouvelle lâcheté. A culpabiliser sur la barbarie nazie et les infamies de l'occupation, on s'évite d'appréhender et de reconnaître les nouvelles formes de barbarie qui agissent encore et toujours et dont on a connaissance après coup.
Évidemment ces événements particuliers mettent en lumière les souffrances infligées au peuple juif et il me semble louable de ne pas l'oublier. Mais l'antisémitisme, qui a trouvé une sorte de paroxysme dans la barbarie nazie, ne date pas d'hier et est bien antérieur à ces années. On en trouve des traces tout au long des événements historiques qui jalonnent le 19ème siècle et bien au-delà. Alors tenter d'expliquer cet état de fait sous le seul regard du nazisme me semble vraiment réducteur et on ne peut expliquer tout ceci par la folie d'un seul et unique homme, aussi barbare soit-il. Il n'aurait rien pu faire seul s'il n'avait trouvé, dans le contexte de l'époque, un terreau favorable à ses délires ! Il me semble donc que l'on ne peut parler de ces événements sans les remettre en lumière face à un contexte plus global.
Sans ça il est vraiment difficile de faire avancer les mentalités, car, que reste-t-il de ce livre, après coup, une lâcheté culpabilisante.
Mais est-ce sur ses bases que l'on peut construire un avenir serein pour tous ? J'en doute !

Pour conclure je trouve que ce livre est un parfait objet marketing et qu'il a été conçu ainsi. D'ailleurs, il faut avouer qu'en ce sens il est très réussi. Il surfe avec brio sur les sentiments et les émotions, mettant en scène des enfants, c'est encore plus poignant. Il est simpliste en prétendant savoir où est le bien et le mal, qui est gentil, qui est méchant. Il juge en permanence condamnant la lâcheté et il vous pousse à vous sentir coupable et à revendiquer ce sentiment de culpabilité. En ce sens, il est très américain... Si bien que dans le fond, je doute de la sincérité des propos de l'auteur, qui, me semblent manquer d'honnêteté et surfer sur une certaine mode... La mode des gens "bien comme il faut" !
C'est un peu agaçant quand même...

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Elle s'appelait Sarah. le 16 juillet 1942, elle fut emmenée avec ses parents par des policiers français au Vélodrome d'hiver.

Elle s'appelle Julia. Elle est journaliste américaine, vit à Paris avec son époux et sa fille. Son patron lui demande d'écrire un article pour la commémoration de la rafle du Vel d'Hiv.

C'est un sujet bouleversant et l'histoire ne peut manquer de faire verser quelques larmes.
Tatiana de Rosnay aborde avec témérité et émotion un des épisodes les plus tragiques, les plus cruels de notre Histoire de France. Sans en faire trop, elle rappelle à chacun qu'il convient de ne pas se débarrasser du poids du passé , aussi tragique soit-il, aussi encombrant soit-il.
Cette histoire ne permet pas forcément de comprendre l'atrocité et encore moins de la justifier. Non, elle permet juste de se souvenir.

C'est une histoire de secret aussi. Comme il peut y en avoir dans toute famille.
La question de la révélation du secret est problématique. Doit-on le révéler au risque de pourrir la vie de ceux qui ne savaient rien, doit-on le révéler pour soulager -un peu- sa conscience ? Difficile à dire...

Tatiana Rosnay, à travers ce bouleversant roman, prend le parti du devoir de mémoire, du courage face à l'ignorance et de la volonté de demander pardon.

C'est un très beau roman. Je l'ai beaucoup aimé.
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Ce livre se passe de description avec tous les avis déjà postés sur lui... J'en dirai simplement que j'ai beaucoup aimé ce livre... J'avais hâte de le lire, puisque les derniers de Rosnay m'avait pas tellement plu... J'hésite à garder les autres dans ma PAL, lisant que c'est sans doute le meilleure de cette autrice. Mais bon, quoique le sujet de Rose me parle bien. Bref, revenons à celui-ci... comme je le disais j'ai vraiment apprécié ma lecture... lire sur ce pan de l'Histoire me fascine toujours et d'autant plus que dans celui-ci, on parle d'un événement qui m'a pas été abordé souvent : la rafle du Vél d'Hiv où des milliers de personnages ont été prisonniers de ce vélodrome avant d'être dirigé vers les camps de concentration... Une lecture révoltante, mais avec une plume très humaine. Mon seul bémol, j'aurai voulu encore plus de ces passages où la parole est donné à la petite Sarah... Une lecture que je ne regrette pas du tout d'avoir faite.
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16 juillet 1942
Rafle du vel d'hiv. 13000 personnes sont arrêtées par la police française dont un tiers d'enfants avant d'être déportées dans des camps.
On suit le destin bouleversant d'une famille. Un couple, une petite fille de 10 ans et un petit garçon. Cherchant à protéger son frère, Sarah enferme celui ci dans un placard secret et emporte la clé sur elle. Sarah a promis de revenir. Cette promesse va la hanter toute sa vie.

Alternant avec l'histoire de Sarah, on suit l'histoire de Julia. Journaliste américaine, elle est mariée à un français Bertrand et a une fille Zoé. Elle doit couvrir les 60 ans de la rafle du Vel d'hiv pour un magazine.

Les deux histoires se rejoignent et Julia veut retrouver Sarah.

J'ai aimé le travail d'investigation de la journaliste qui se déplace sur les différents lieux.
Histoire douloureuse d'un pays en guerre, d'une période sombre qu'il est difficile de se représenter. L'occupation. Les résistants. le nazisme. Les collabos. Les dénonciations...

J'ai été bouleversée par l'histoire de Sarah. J'ai moins aimé les passages concernant la vie de Julia. j'ai trouvé que ça apportait encore de la noirceur au récit alors que l'histoire de Sarah est bien assez dramatique.



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L'histoire de la petite Sarah dans ce roman de Tatiana de Rosnay est tout simplement bouleversante. Sarah n'aura de cesse de rechercher son petit frère Michel qu'elle a enfermé dans un placard de l'appartement où ils vivaient avec leurs parents. Loin de se douter du drame qui se joue, comme tous ceux qui ont vécu l'horreur de la rafle du Vel d'Hiv et de la Shoah, la jeune Sarah n'aspire qu'à une chose : sortir son jeune frère le plus rapidement possible de cette cachette dans laquelle elle l'a enfermé pour l'épargner de cette rafle. Mais le plus vite va hélas durer longtemps, trop longtemps.
Ce récit d'une période très sombre, en alternance de deux époques, marque les esprits, parce que des faits aussi déplorables, ne doivent pas tomber aux oubliettes. Ce roman m'a profondément bouleversé et je n'oublierai pas la jeune Sarah de si tôt. Cette rafle de Vel d'Hiv décrite avec justesse par Julia, une jeune journaliste américaine vivant en France, chargée d'enquêter sur cette sombre période pour la commémoration de cet évènement tragique, loin d'imaginer que sa recherche va la rattacher à sa propre histoire, va affecter sa vie dont elle ne sortira pas indemne.

Une fois les premières pages lues, les autres défilent à vitesse grand V.
Un récit poignant, dramatique qui résonnera longtemps dans le coeur des lecteurs sans oublier l'empathie pour le petit Michel.
Inoubliable Sarah...
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L'histoire commence le 16 juillet 1942, dans un appartement parisien où habite une petite fille, Sarah avec ses parents et son petit frère Michel. Les policiers frappent à la porte violemment alors que son père est caché quelque part dans une cave car la rumeur court qu'il va peut-être y avoir des arrestations dans les familles juives.
Prise de panique, elle cache son petit frère dans un placard dérobé, invisible pour qui ne le connaît pas en lui promettant de revenir le chercher plus tard.
Bien sûr c'est le début d'un épisode sombre de la guerre : la rafle du Vel d'Hiv, tristement célèbre où vont être déportés des milliers de Juifs dont 400o enfants.
Julia Jarmond est une Américaine, vivant à Paris depuis ses études, mariée à un Français issu d'un milieu bourgeois, architecte, très imbu de lui-même avec lequel elle a eu une petite fille prénommée Zoé âgée d'une dizaine d'années. Elle travaille pour un journal américain destiné aux américains vivant en France et son patron lui demande d'écrire un article sur la rafle du Vel d'Hiv dont cela ca être le 60ème anniversaire.
Son mari l'emmène dans l'appartement de sa grand-mère entrée depuis peu en maison de retraite car il a le projet de le refaire pour aller l'habiter. Cette idée de plaît pas trop à Julia.
Les deux histoires se déroulent en parallèle. Julia ne connaît pas ce qui s'est passé en juillet 1942 et elle va chercher sur Internet tout les documents qu'elle peut trouver, rencontrer des gens qui s'intéresse au sort des Juifs et aux camps de concentration, d'autres dont la famille a été déportés et a péri dans les chambres à gaz. Elle découvre avec surprise que c'est la police française qui a organisé, planifié avec minutie la rafle. Elle découvre l'horreur.
Tandis que l'enquête de Julia avance, l'histoire de Sarah continue. La petite fille explique ce qu'elle voit, ce qu'elle comprend dans les événements qui s'enchaînent : le départ des cars vers le Vel d'Hiv, l'entassement sans manger sans boire, sans sanitaires, les suicides, les pleurs, la peur. Puis le parcours à pied pour se rendre à la gare pour les emmener à Drancy, la séparation ls hommes d'un côté, les femmes et les enfants de l'autre, puis une deuxième séparation, on arrache les enfants à leur mère. Sarah pense sans cesse à son petit frère à qui elle a promis de revenir le chercher, elle l'a trahi comment va-t-il s'en sortir…..
Dans la famille de Julia, il y a d'autres souffrances, enfin d'une autre sorte, elle a fait de multiples fausses couches, au fur et à mesure que ses recherches avancent, elle sent qu'il y a un secret dans la famille de son mari.
On va découvrir peu à peu qu'il existe un lien entre la famille de Sarah et celle du mari de Julia, Bertrand. Mais le poids du secret est là. le couple de Julia bat de l'aile. Et elle s'aperçoit qu'elle est enceinte et je vous laisse découvrir la suite.

Ce que j'en pense :

Ce roman repose sur 2 histoires qui se déroulent en parallèle, un chapitre consacré à l'histoire de Sarah, le suivant consacré à celle de Julia comme un concerto à 2 instruments type le concerto pour violon et harpe de Mozart, à 60 ans d'écart. Celle de Sarah est poignante, elle nous plonge dans l'horreur, on a beau savoir ce qui s'est passé, cela reste en quelque sorte abstrait pour nous qui n'avons pas vécu à cette époque. Ici, la petite fille nous raconte les choses avec ses mots à elle, percutants, dans l'émotion au départ et après avec de plus en plus de froideur car c'est la seule façon pour elle de s'en sortir.
En quelques jours la petite fille de 10 ans est devenue une adulte. Elle résiste car elle a promis à son frère de revenir le chercher.
Julia est l'américaine type, elle laisse sortir ses émotions au fur et à mesure de ce qu'elle découvre. Parfois, elle est énervante car elle semble donner des leçons, elle nous pousse à nous sentir coupable de n'avoir rien fait, de n'avoir pas voulu savoir et c'est pour cela qu'elle est attachante. (c'est vrai, j'avoue je ne connaissais pas les camps du Loiret notamment Beaune-la-Rolande.)
Elle est extravertie alors que nous traînons cette vieille culpabilité due à notre éducation judéo-chrétienne avec le cortège des secrets de famille, des émotions tues car on ne doit pas se donner en spectacle et ça nous dérange. Et surtout elle pose la question qui hante (et que J.J. GOLDMAN à si bien exprimé dans sa chanson « si j'étais né en 17 à … aurais-je été meilleur ou pire que ces gens…») de quel côté aurait-on été : résistants ou collabo ? « on ne saura jamais vraiment ce qu'il y a dans nos ventres… »
J'aime ce personnage, car je la comprends et j'aime son combat pour la justice, la reconnaissance de ces crimes sur lesquels J. CHIRAC s'exprimera, ce sera la 1ère fois qu'un président de la république française osera reconnaître que la France a eu des responsabilités en 1942.
Elle mène en parallèle un autre combat : alors qu'elle est plongée dans la mort des enfants juifs, elle se retrouve enfin enceinte et son mari lui demande froidement d'avorter car il ne veut pas de bébé, il veut vivre en bon égoïste qu'il est.
Tous les personnages du roman sont intéressants, la grand-mère Mamé haute en couleur et en énergie, le père de Bertrand dont la personnalité se modifie à mesure que Julia découvre des choses du passé et une complicité s'installe entre eux d'ailleurs, Zoé qui soutient sa mère dans ses recherches avec de plus en plus d'enthousiasme.
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Une double narration intéressante entre le présent (un travail d'investigation) et le passé (on suit une famille de victimes). La narratrice du présent est étrangère, ce qui permet je trouve de mettre sans pb un coup de projecteur sur les erreurs et abus du gouvernement français de l'époque.
Le superbe film avec Kristin Scott Thomas et Niels Arestrup passe sur Chérie 25 le 09/10/20 !
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J'adore tous les romans qui parlent de la Seconde guerre mondiale, qui est la période histoire qui me touche le plus et qui m'intéresse beaucoup. de plus, je voulais découvrir depuis un petit moment Tatiana de Rosnay, c'était donc l'occasion !

C'est un livre très émouvant, poignant. L'intrigue est très très bien ficelée, bouleversante et la fin m'a d'autant plus subjugué et ému.

Sarah, cette petite fille tellement attachante ! Que dire sur cette enfant, son courage, sa maturité m'ont tellement touché ! Cette rafle qui changera sa vie à jamais, ses évènements affreux qui fera qu'elle perdra les siens. Sa relation avec son petit frère, cet amour inconditionnel qu'elle lui porte est tout simplement magnifique.

Julia quant à elle m'a plutôt agacé, je ne saurai pas dire pourquoi. Durant la plus grande partie du roman, les chapitres, très courts, alternent entre la vie de Sarah et la vie de Julia. Vers la fin, nous n'avons plus que des chapitres sur la vie de Julia, et ce point m'a pas mal dérangé, c'est sans doute pourquoi ce livre n'est pas un coup de coeur pour moi.

Le style de Tatiana de Rosnay est d'une beauté impressionnante ! Elle décrit les évènements de 1942 avec une justesse incroyable, sans exagérer. Sa plume est frappante, sublime, je relirai des livres de cette auteur sans soucis !
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"On est tous le produit de son histoire."

Une vitalité intense émouvante et pathétique malgré quelques clichés toujours présents dans ce genre de sujet habille la première partie d'un opus préférant s'adoucir lentement dans une continuité beaucoup plus investigatrice.

Paradoxalement les enfants semblent beaucoup plus déterminés, débrouillards et endurants dans le drame et la tourmente.

Ils sont formatés pour encaisser, observer, cogiter, juger et manipuler des citoyens lâches, soumis et apeurés.

Tout en laissant des traces, la destruction de sa famille permet à la petite Sarah d'être performante et accomplie au contact d'images les plus intolérables pour une enfant se croyant à jamais protégée, dont les souvenirs douloureux resteront des informations gravées à jamais sur un disque dur sensitif contenant les séquelles de toute une vie.
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Superbe roman, le contenu est très riche tant en descriptions historiques qu'en émotions.
D'abord abasourdi par l'implication de la France dans la tragédie de cette seconde guerre mondiale puis ému de cette fin magnifique auquel Tatiana de Rosnay nous convie.

Une citation du bouquin dit que lorsque l'on travaille sur un sujet comme la tragédie de 42 ,on n'en ressort pas indemne... Cette citation s'applique également pour ce roman, après lecture on en ressort secoué.


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