"Le masque de fer" est une pièce en quatre actes, en vers, de
Maurice Rostand.
Elle a été représentée, à
Paris, pour la première fois, le 1er octobre 1923, au Théâtre Cora-Lapercerie de la rue Mogador.
Ce morceau de scène est plus un drame romantique qu'une pièce historique.
"Lui...le prisonnier, déjà sur l'autre rive.
Le canon...Dis, quel est ce prisonnier sans nom
Que précède une escorte et qu'annonce un canon ?
Les autres prisonniers sont des êtres modestes
Que sépare un barreau des espaces célestes,
Mais du moins leur visage est libre, mais du moins
Leurs yeux dans l'horizon se forment un chemin,
Nul autre n'a ainsi ce masque sur la figure,
Comme si le visage avait une autre armure :
Quel est-il ?"...
Maurice Rostand, dans cette pièce, semble dédaigner
L Histoire pour la légende.
A la suite de Dumas, de
Victor Hugo, il a choisi l'hypothèse, la plus séduisante pour un romantique, celle où l'"homme au masque de fer" apparaît comme un frère jumeau de
Louis XIV.
Citant même Racine, avant qu'il n'ait écrit la moindre ligne, il traite le sujet avec la plus libre des fantaisies.
La pièce est articulée en quatre actes portant tous un titre.
Le rideau se lève, une première fois, avec "Le prince d'ombre", aux îles de Sainte-Marguerite, sur l'intérieur de la prison du masque de fer...
Puis une deuxième fois, avec " le roy-soleil", à l'extérieur de cette prison...
Le troisième acte s'ouvre, avec "le soleil double", dans un salon communiquant avec la chambre du roi dont on aperçoit le lit monumental...
Au quatrième acte, le rideau se lève une dernière fois sur la Bastille, sur le dernier cachot de ce personnage qui semble avoir été maudit par son destin.
"Le couchant" est l'épilogue tragique.
Maurice Rostand nous offre, avec "Le masque de fer", une pièce magnifique.
Les vers semblent chacun avoir été ciselés de mots.
L'ensemble est empreint de la plus belle des poésies.
Tour à tour, le ton est éloquent, furieux, tendre ou pathétique.
L'intrigue, semblant passer, au fil des scènes, derrière le style et la forme, n'y est pas dédaignée pour autant. Elle est astucieuse et finement conduite.
Cette superbe pièce de théâtre se redécouvre avec beaucoup de plaisir....