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Citations sur La Marche de Radetzky (115)

Sa voix était sans timbre, comme ses yeux étaient sans regard. Il ahanait en parlant et découvrait alors de façon surprenante une puissante dentition, de larges dents jaunâtres, forte grille protectrice qui gardait ses paroles.
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Petit vieillard parcheminé enveloppé dans une grande couverture jaune, avec une toute petite tête momifiée, M. de Winternigg passait dans sa calèche. Il passait dans la plénitude de l'été, telle une piteuse survivance de l'hiver.
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Le matin, quand on montait à cheval, le soleil émergeait comme une orange veinée de sang à la lisière orientale du ciel.
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Le devoir moral qui revient à l'écrivain est de consigner ce qui est remarquable et singulier, et en même temps ce qui est proprement human, et de le soustraire ainsi au passage du temps, à la fugacité des choses. La mission humble et noble qui lui incombe consiste à glaner les destins privés que l'Histoire aveugle et insouciante, à ce qu'il semble, laisse tomber sur son passage.
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Cet empire sombrera fatalement. Dès que notre empereur fermera les yeux, nous nous disloquerons en cent morceaux. Les Balkans seront plus puissants que nous. Toutes les nations organiseront leurs sales petits États et les juifs eux mêmes proclameront un roi en Palestine.
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On voulait à tout prix devenir médecin. On donnait des leçons à 6 misérables couronnes par mois. On portait des bottines percées. Les jours de pluie, on laissait des grandes traces humides sur les parquets cirés des gens aisés. On avait de plus grands pieds quand les bottines étaient percées. Et l’on passait enfin son baccalauréat. Et l’on devenait médecin. La pauvreté se dressait toujours devant votre avenir, telle une muraille noire contre laquelle on se brisait. On se jetait littéralement dans les bras de l’armée. Pendant 7 ans, on avait de quoi manger, de quoi boire, on avait un toit sur la tête. Pendant 7 ans ! 7 longues années, on devenait médecin militaire. Et on le restait.
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- Je me souviens encore très bien de votre père, dit l'Empereur à Trotta, c'était un modeste que le héros de Solferino !
- C'était mon grand-père, Sire, répondit le lieutenant.
L'Empereur recula d'un pas, comme renvoyé en arrière par la puissance du temps qui s'était brusquement interposé entre lui et le jeune homme. Oui, oui, il pouvait encore se rappeler le numéro d'un exercice de lecture, mais non l'énorme quantité d'années qu'il avait parcourues.
- Ah ! fit-il, c'était votre grand-père. Bon, bon. Et votre père est colonel, n'est-ce pas ?
- Préfet à W.
- Bon, bon ! J'y penserai ! ajouta-t-il s'excusant en quelque manière de la faute qu'il venait de commettre.
Il resta encore un moment devant le sous-lieutenant, toutefois il ne voyait ni Trotta ni les autres. Il n'avait plus aucune envie de passer le long des rangs, mais il fallait bien le faire pour qu'on ne s'apercût pas qu'il avait eu peur de sa propre vieillesse. Son regard se perdit de nouveau, comme d'habitude, dans le lointain où émergeaient déjà les bords de l'éternité (Deuxième partie - XV - pages 274-275).
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L'Empereur était un vieil homme. C'était le plus vieil empereur du monde. Autour de lui, la mort traçait des cercles, des cercles, elle fauchait, fauchait. Déjà le champ était entièrement vide et, seul, l'Empereur s'y dressait encore, telle une tige oubliée, attendant. Depuis de nombreuses années, le regard vague de ses prunelles claires et dures se perdait en un vague lointain (Deuxième partie - XV - page 261).
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Il crut pourtant entendre le silence de ses soldats plus fortement que les voix du jour, et il eut brusquement la certitude de n'être pas à sa place. "Mais alors, où est-elle, ma place ?" se demanda-t-il, tandis que ses hommes attendaient ses autres commandements. En quel autre lieu serais-je à ma place ? Non pas parmi ceux qui sont installés, là-bas, au café ! À Sipolje peut-être ? Auprès des pères de mes pères ! C'est la charrue qui convient à ma main et non l'épée (Deuxième partie - XIV - page 252).
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Il enjoignit au commissaire de district de dissoudre sur-le-champ toute assemblée où l'on s'aviserait par exemple de prendre des "résolutions". De tous les mots devenus de mode ces derniers temps, c'était celui qu'il haïssait le plus, peut-être parce qu'il ne s'en fallait que d'une toute petite lettre pour le transformer en "révolution", le plus ignoble de tous les vocables (Deuxième partie - X - page 175).
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