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3,76

sur 59 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Livre lu dans le cadre d'un Masse Critique spécial , je remercie donc Babelio pour cet envoi ainsi que les Editions Belfond .
Premier roman de l'auteur Hannah Rothschid , roman de 700 pages tout de même .
Première petite réflexion à la lecture , à la quatrième de couverture , on compare le roman au Chardonneret , je ne vois pas du tout le rapport , enfin ce n'est qu'un détail sans importance .
Mon avis sur le roman : j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans , puis il y a eu un long moment où j'ai beaucoup aimé , où ma lecture était fluide , agréable , j'étais vraiment contente d'avoir continué ma lecture et puis ....hélas à la fin , ça se gâte , des rebondissements à n'en plus finir , plus aucune nuance , je n'en pouvais plus .
Dommage vraiment , le sujet était intéressant , mais trop c'est trop , ma magie n'a pas fonctionné pour moi , je trouve que c'est vraiment dommage que l'auteur n'aie pas été mieux conseillée , moi je lui aurais proposé d'élaguer certains passages , de vérifier ses sources , par exemple comment peut - on dire que Mélanie Appledore , née Inna Pawlokoswski , a perdu toute sa famille lors du massacre de la forêt de Katyn , ce massacre est suffisamment connu comme étant le massacre d'officiers polonais par les Russes , et non pas un massacre de femmes et d'enfants ...
J'avais décidé lors de ma lecture de ne pas parler de ce détail qui ne change rien à l'écriture du roman mais la fin m'a paru tellement romanesque , tellement exagérée que j'ai décidé de parler aussi de ce détail .
Encore une chose qui m'a un peu dérangée , c'est l'autre sujet du livre , la passion de l'héroïne pour la cuisine , dommage de mélanger l'art de la peinture et l'art culinaire , ça fait beaucoup pour un seul roman .
Je suis vraiment désolée d'écrire toutes ces choses négatives , ce roman n'est tout simplement pas le genre de romans que j'aime et je ne voudrais pas décourager d'autres lectrices , j'ai d'ailleurs lu les autres critiques très positives et je les respecte , je suis contente pour l'auteur qu'elle trouve son public . Je pense que l'auteur est à suivre , il s'agit d'un premier roman également
Lisez le donc pour vous faire votre propre opinion , la lecture c'est quelque chose de personnel , ce qui ne me convient pas à moi , convient à d'autres et c'est bien comme ça .
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Un tableau de Watteau refait mystérieusement surface à Londres et le monde de l'art en est tout émoustillé.
Le lecteur, lui, tente de frétiller à l'unisson mais il est surtout perplexe de parcourir les dythirambes cachés dans les rabats de la couverture. "Un chef d'oeuvre ", trompette le Daily Mail. Euh... Faudrait quand même raison garder. J'y vois un honorable divertissement, ce qui n'est déjà pas si mal.
Certaines scènes sont assez tordantes - j'ai un faible pour la soirée à l'opéra.
"Le chef d'orchestre s'avança sous les applaudissements et s'inclina devant son auditoire.
-Franchement murmura Barty à Madame Appledore, ce n'est pas comme s'il venait juste de faire atterrir un avion de vacanciers sur la Costa del Sol. On pourrait au moins attendre qu'il ait fait ses preuves."
" Lorsque Mimi et Rodolfo se déclarèrent leur amour, la musique s'emballa tant et les efforts du petit ténor pour encercler la taille gironde de la soprano furent si alarmants que chacun dans la loge 60 reporta son attention sur la scène."
En fait, tout ce qui égratigne le snobisme du petit cercle des nantis amateurs d'art est assez jubilatoire; malheureusement, Hannah Rothschild a voulu forcer son talent de petit maître et s'est inscrite à un atelier d'écriture. D'où un roman polyphonique où même le tableau prend la parole, des intrigues parallèles jusqu'au moment où elles se croisent (forcément), des tartines didactiques et des alternances de comédie et d'émotion.
Sauf que:
- On n'apprend rien, ni sur Watteau, ni sur l'art de nettoyer un tableau. Si on ne nous disait pas que l'auteur est une spécialiste reconnue, on jurerait qu'elle s'est contentée de recopier Wikipedia. On trouve même des erreurs monumentales, Valenciennes pourtant conquise par Louis XIV en 1678, n'aurait pas été française à l'époque de Watteau. Il y a un petit côté je cause à un public anglophone, je ne vais pas en plus bosser mes fiches?
- On nage dans le poncif entre l'héroïne qui est si jolie et l'art qui est si exaltant. Ouais, l'art c'est chouette et même bouleversifiant - enfin, c'est ce que nous dit l'auteur, c'est ce qu'elle nous répète à longueur de page à défaut de nous le prouver. En revanche, les descriptions des exploits culinaires de la jeune première m'ont fait saliver. Madame Rothschild est beaucoup plus convaincante aux fourneaux qu'à l'atelier. C'était sur une recette apocryphe de Vatel qu'il fallait bâtir ce roman, pas sur un chef d'oeuvre du rococo.
- D'autant plus que le chef d'oeuvre en question ne manque pas une occasion de la ramener, et là c'est la cata. Que le tableau prenne la parole, pourquoi pas, sauf que ce tableau est une oeuvre du XVIII° siècle, soit de l'époque où la subtilité de la langue était à son apogée et de subtilité il n'y en a ici pas plus que de beurre en broche pour filer la métaphore culinaire. Tiens, comment ce chef d'oeuvre censé manier la prose voltairienne nous fait-il part du plaisir qu'il éprouve à être devenu la propriété d'une accorte jeune femme? "Une belle pépée" qu'il dit, et c'est là qu'on comprend, à la page 58, que tableau de Watteau en couverture ou pas, et malgré les éloges du Daily Mail, "L'Improbabilité de l'amour" ne sera rien d'autre qu'une charmante bluette. Merci à Babelio, Masse critique et aux éditions Belfond.
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Une couverture rose, un titre qui évoque la littérature sentimentale, et bien non, vous avez tout faux, ce premier roman d'une spécialiste de l'histoire de l'art, va vous emmener ailleurs, dans les pérégrinations d'un tableau perdu, volé, à travers les âges et ses différents propriétaires .

Annie, jeune femme pauvre et cuisinière de génie, au service d'une famille de marchands d'art à Londres, achète dans une brocante une toile qui pourrait être un Watteau perdu. Jesse, qui est gardien de musée et amoureux d'elle veut l'aider à mener l'enquête sur cette oeuvre énigmatique.

Le moins qu'on puisse dire c'est que le texte est touffu en récits, rebondissements et personnages, mais le propos est passionnant. Hannah Rotschild connaît admirablement son sujet. Dans son roman elle oppose deux mondes celui de l'argent, du pouvoir et celui de la connaissance de l'art.

Le microcosme londonien fait d'aristocrates désargentés, de parrains de la mafia russe et de riches Qataris, plus ou moins cultivés, qui se retrouvent à tous les vernissages est brocardé avec beaucoup d'humour. Vous adorerez, j'en suis sûre le fantasque Barty et son sens certain du mauvais goût.

le monde des scientifiques et des restaurateurs est évoqué avec beaucoup de détails . C'est fou ce que peut révéler un copeau de peinture à l'huile dans un spectromètre. On apprend aussi beaucoup de choses sur Watteau, son époque, sa technique, au travers de chapitres dans lesquels c'est le tableau qui parle.

C'est un gros roman de 700 pages assez baroque, avec plusieurs quêtes personnelles et énigmes sur fond de secrets de famille qui évoque aussi les familles juives spoliées de leurs biens dans une époque tragique. C'est un peu déroutant tous ces destins à la recherche d'eux-mêmes qui s'entrecroisent.

Au delà de l'histoire racontée, des péripéties des uns et des autres, des fantastiques connaissances de l'auteur sur son sujet, du désir que l'on a de résoudre le mystère posé dès le premier chapitre, une petite musique récurrente tourne en boucle sur la manière de recevoir une oeuvre d'art avec simplicité et humilité.

Certes il est important d'apprendre, l'art est un domaine passionnant, mais dans un musée, laissons les oeuvres nous parler par delà le temps, acceptons d'être submergés par les émotions. C'est le désir qui est le moteur du marché de l'art, Hannah Rotschild nous le fait bien comprendre .

Si vous avez aimé « le Chardonneret » ou plus récemment « Randall », vous apprécierez sans aucun doute ce gros roman que vous pourrez caser sans problème dans un challenge «pavé », il y fera bonne figure tout en vous faisant passer quelques bonnes soirées dans les rues de Londres.

Merci aux éditions Belfond et à Babelio pour ce livre reçu dans le cadre d'une récente opération masse critique.




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Je remercie Babelio ainsi que les éditions Belfond pour ce livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique spéciale. Je m'y suis beaucoup amusée, et j'y ai appris des choses. L'écriture était fluide et limpide, les personnages venaient à moi facilement. La description du monde du commerce des arts était baroque, et par moments grinçante. Cette satire parlait plus largement de la question de la valeur que nous accordons aux choses. J'ai aussi voyagé dans le passé, grâce à plusieurs survols historiques.

Ce roman a été imaginé autour d'un petit tableau intitulé « l'improbabilité de l'amour ». C'est Annie, une jeune chef cuisinière, qui le déniche donc chez un brocanteur, afin de pouvoir l'offrir à son fiancé. Mais celui-ci la quitte sans pré-avis et sans même avoir vu le cadeau. Dépitée, le présent sur les bras, la jeune fille veut rendre l'objet le lendemain là où elle l'a acheté, mais elle constate qu'un incendie a ravagé le magasin. Plus tard, sa mère suspecte l'authenticité probable de l'oeuvre sous les couches de vernis et de poussière. Les mères ont toujours du pif ! Jesse, en outre, le guide du musée où elles se rendent ensemble, pense qu'il pourrait avoir été peint par Watteau lui-même. J'ai trouvé passionnantes à découvrir les techniques de restauration, le côté historique, la vie de Watteau que je ne connaissais que moyennement, et dont Théophile Gauthier disait : « Son oeuvre charmant est comme un Elysée où l'esprit se console des brutalités du réalisme »…

Ce que je retiendrai principalement de cette première oeuvre, c'est tout ce qu'Hannah Rothschild m'a transmis comme émotions autour du peintre Watteau. C'est la qualité première du livre à mon sens. N'oublions pas que l'auteure travaille dans le milieu de l'art, donc elle sait y faire pour vous parler d'un tableau évidemment. Et puis, au sujet du milieu de l'art, elle avait sans doute beaucoup de choses sur le coeur à livrer. Dans ce négoce-là, une oeuvre est souvent assimilée à un objet de pouvoir servant à celui qui la possède de confirmer son assise en société. Delores Ryan, critique d'art, ne supporte plus le milieu de l'art où la beauté de l'art ne compte plus, et où l'on ne pense plus qu'à la valeur de l'oeuvre. Des personnages riches convoitent ainsi le petit tableau durant une monumentale vente aux enchère, uniquement à cause de sa valeur présumée, et un seul personnage, le rappeur, à cause de sa valeur véritable, c'est-à-dire, simplement artistique.

J'ai pensé vers la fin de ma lecture que par moments, le livre y aurait gagné s'il avait été un tantinet plus court. Mis à part ça, le voyage fut résolument amusant, émouvant et surtout instructif.
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Sur un ton à la fois érudit et léger, Hannah Rothschild nous entraine dans une histoire romancée, historique et à suspens où le monde de l'art dévoile tous ses secrets.

Annie est une jeune chef cuisinière qui vit à Londres dans un modeste appartement. Employée par un réalisateur de cinéma italien, Carlo Spinetti, elle rêve à des jours meilleurs où elle pourra enfin exercer tout son talent et toute sa créativité en matière de cuisine. En attendant, elle concocte des plats basiques pour l'équipe du réalisateur et ronge son frein. Sortant d'une douloureuse histoire sentimentale, elle espère trouver du réconfort auprès de son nouveau petit-ami, Robert. A l'occasion de l'anniversaire de ce dernier, elle cherche un cadeau original et approprié. C'est au fond d'un vieux bric-à-brac au coeur de Londres qu'elle déniche un tableau tout poussiéreux qu'elle achète pour une poignée de livres. Elle ne sait pas encore que ce tableau, peint au XVIIIe siècle, est sûrement une des premières oeuvres du peintre Antoine Watteau, intitulé « L'improbabilité de l'amour », et qui après être passé entre les mains de nombreux propriétaires a disparu mystérieusement durant la Seconde guerre mondiale. La vie d'Annie va en être bouleversée.

Le thème de ce roman a de quoi ravir les amateurs d'histoire et les amoureux d'art. En effet, Hannah Rothschild, sur un ton enlevé et plein d'humour, sait avec simplicité nous conter les heures glorieuses du tableau d'Antoine Watteau. C'est ainsi d'une manière originale que le tableau prend la parole pour nous raconter lui-même son destin exceptionnel. Sans ennui, le lecteur découvre l'art du XVIIIe siècle, avec notamment la naissance du mouvement rococo insufflé par Antoine Watteau. Tableaux, peintres et grands personnages historiques se succèdent ensuite, le tout mêlé à de fines analyses picturales, aux méthodes de peinture et de restauration des oeuvres d'art. En un sens, c'est tout un cours sur l'histoire de l'art qui nous est offert mais toujours de manière détournée.
Ce côté érudit est complété par une critique du monde de l'art aujourd'hui. Hannah Rothschild, qui travaille dans ce domaine, n'hésite pas à décrire un milieu où marchands d'art, commissaires-priseurs, galeristes, directeurs de musée se taillent la part du lion dans un monde où la valeur d'une oeuvre dépend de plus en plus des mouvements de mode. C'est ainsi que l'on voit arriver dans un milieu autrefois réservé aux esthètes les people en tout genre qui apportent argent et côté bling-bling au monde de l'art. Vieux dandy, milliardaires russes en exil, riches collectionneurs, princes arabes… les personnages d'Hannah Rothschild sont hauts en couleur et souvent très drôles dans la description de leurs excès.

Malheureusement, il manque à cette histoire bien engagée …du rythme. En effet, l'enquête menée autour du périple de ce fameux tableau a de quoi séduire. Mais il faut attendre la moitié du livre pour que le suspens monte enfin d'un cran avec la révélation du secret de l'un des personnages principaux. On sent enfin que quelque chose de plus grave se cache derrière le tableau. Et puis après quelques pages... le rythme retombe à nouveau. Les passages concernant la spoliation des Juifs et l'ERR, les services nazis de confiscation spécialement institués par Hitler pour piller et dérober les collections publiques et privées dans les pays occupées d'Europe durant la Seconde guerre mondiale, auraient pu être davantage développés. Mais je reconnais qu'il ne s'agit pas ici d'un documentaire…
De plus, j'avoue que je ne me suis guère attachée au personnage d'Annie et à ses talents de cuisinière. L'auteure (sans doute une passionnée de cuisine également) s'est attachée à comparer la beauté d'une oeuvre d'art à la magie des mets culinaires, mais sans réel intérêt pour ma part. Enfin l'amour, soit disant un des thèmes centraux du roman, n'a vraiment brillé qu'à travers le tableau de Watteau et non pas dans les yeux d'Annie.
Pour terminer, l'avalanche d'événements à la fin du récit est totalement tirée par les cheveux et pose une nouvelle fois le problème du rythme que, décidément, l'auteur n'a pas su trouver. Dommage.

Je préfère terminer sur une note positive en rappelant tout de même que ce livre a le mérite de nous faire découvrir le monde de l'art de manière très espiègle et de poser la réflexion sur ce qui détermine la valeur d'un tableau. Hannah Rothschild parle très bien des oeuvres d'art et elle m'a donné envie, à maintes reprises, d'aller les découvrir « en vrai ».
Pour un premier roman, l'auteur ne démérite pas et peut persévérer dans cette voie.

Merci à Babélio et aux éditions Belfond de m'avoir fait découvrir ce livre.
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Une impression mitigée pour le premier roman de la Britannique Hannah Rothschild, « L'improbabilité de l'amour »: un certain nombre d'idées originales mais également des défauts à mes yeux.
L'histoire en quelques lignes :Annie McDee, jeune chef cuisinière, désargentée, achète par hasard un tableau sans savoir qu'il s'agit d'une pépite, une oeuvre originale d'Antoine Watteau. Elle finit par s'y intéresser et mener une petite enquête pour en percer les mystères, ce qui va la mener dans la gueule du loup.
Commençons par les points faibles : le lecteur doit attendre la page 268 pour voir l'intrigue réellement démarrer, soit près de la moitié du livre. C'est un peu long pour planter le décor et présenter les divers personnages, pas tous indispensables. Pourtant, certainement pour donner du rythme à ce roman volumineux, Hannah Rothschild a recours à une technique abondamment utilisée dans les romans policiers : le changement de personnages à chaque nouveau chapître, ce qui est censé créer du suspens et donner l'envie de dévorer la suite du livre. Mais c'est en même temps une faiblesse car, comme les changements de plan au cinéma, on y a recours parce que les plans longs sont plus difficiles à réaliser. L'on peut alors se demander pourquoi écrire un roman de 700 pages si l'on a du mal à tenir la distance. En toute honnêteté, ce roman a au moins 200 pages en trop.
Autre déception : la fin est excessive. Que Rebecca décide pour de multiples raisons de couvrir son père et son passé abject, soit, on peut l'admettre. Mais faire porter le chapeau à Annie m'a paru ignoble et totalement immoral. Certes, l'idée centrale de ce roman était de critiquer le monde de l'Art où règnent en maîtres l'argent, plus ou moins propre, le désir de puissance, l'excentricité, les apparences et l'absence de moralité. Ajoutez à cela l'accumulation interminable de candidats (y compris des gouvernements) à l'acquisition de ce fameux tableau. Tous les grands de ce monde le veulent, y compris ceux qui ne sont pas intéressés par l'art mais qui ont les moyens de se l'offrir.
Cependant, Hannah Rothschild a eu plusieurs idées originales dans l'écriture de ce premier roman. A intervalles réguliers, elle fait parler le tableau qui devient un personnage et sert de lien entre le passé et le présent. Il éclaire l'histoire et jette en même temps un regard critique sur le monde clos et richissime de la haute société new-yorkaise qui a les moyens de s'offrir des tableaux de maître à foison.
J'ai également apprécié l'authenticité d'Annie et Jesse. Ce dernier est tombé amoureux d'elle au premier regard (eh bien oui, il fallait bien ajouter une histoire amoureuse !), mais il ne semble pas intéresser la jeune cuisinière, qui sort d'une rupture sentimentale. Il vit de petits boulots et est donc du même monde que sa belle ; il peint et travaille dans un musée et c'est ce qui les relie puisque Jesse va chercher à gagner le coeur d'Annie en tentant ensemble de résoudre l'énigme de ce tableau car « l'amour se nourrit de liens et d'évènements partagés » (p.263). Tenter d'authentifier le tableau est pour lui un moyen de revoir Annie et qu'elle apprenne à le découvrir en même temps qu'elle percera les secrets de l'oeuvre. J'ai trouvé intéressante l'évolution de leur relation.
En dehors de l'intrigue elle-même, ce roman apporte de nombreux renseignements sur la peinture, et plus particulièrement comment on date un tableau et on l'authentifie, des siècles après la disparition de leur créateur. Cela a davantage été pour moi le coeur de l'intrigue que de savoir entre les mains de qui il allait finir sa trajectoire et à quel prix.
Et enfin, autre originalité de ce roman : le personnage d'Annie, la nouvelle propriétaire du tableau source de tous les maux , à l'opposé des habituels propriétaires d'oeuvres d'art. Elle est cuisinière et elle aime mettre en scène ses repas. Elle est aussi une artiste. Elle travaille dans la haute société, tous amateurs d'oeuvres d'art, et accorde ses menus et le décor qui les entoure à la période ou au créateur du tableau mis à l'honneur. Elle aime la cuisine thématique, recherche l'authenticité et veut recréer l'atmosphère de l'époque aussi fidèlement que possible afin de rendre ces repas inoubliables. Elle est brillante mais reste très modeste. Elle prend juste du plaisir à faire son travail.
En conclusion, une histoire intéressante à découvrir malgré des défauts dans l'écriture.



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J'ai découvert ce premier roman, publié chez Belfond, grâce à une opération Masse Critique spéciale de Babelio.

Mon sentiment général demeure assez mitigé. Ce qui m'a beaucoup plus d'abord : avant tout, il s'agit d'un livre intelligent. On y apprend énormément de choses sur le monde de l'art. L'auteur a su transmettre la passion de son métier véritable, ses bonheurs et ses anicroches évidemment. La plongée dans ce milieu obscur, bien inconnu du profane, était tout à fait passionnante. Ensuite, la passion de l'héroïne pour la cuisine (certainement la seconde passion de l'auteur). Les digressions culinaires sont particulièrement rafraîchissantes et ajoutent à la densité personnelle du roman. A mon sens, c'est énormément à travers ce hobby que l'on apprend particulièrement à connaître Annie. Enfin, la construction générale de l'ouvrage. Assez classiquement, il s'ouvre sur un événement fort, plein de suspens et de promesses, avant de faire un retour en arrière pour retracer l'histoire du rebondissement d'ouverture.

Le synopsis est simple mais efficace : Annie, jeune cuisinière, achète par hasard un tableau pour en faire cadeau à un rencard occasionnel. Déniché dans une boutique d'antiquités un peu miteuse, elle ignore avoir entre les mains un chef-d'oeuvre. Son enquête va l'entraîner sur des chemins dignes d'un thriller.

Ce qui m'a moins plus reste malgré tout important. D'abord la longueur du roman ! L'écriture de l'auteur est plutôt agréable mais le premier tiers du livre (qui totalise tout de même un peu plus de 700 pages !) ressemble à un exercice de style peu utile à l'intrigue, en tous les cas pas à ce point. L'installation des personnages et du contexte est infinie, j'ai failli abandonner plusieurs fois. Puis l'histoire démarre, tardivement (vers les pages 250-300) et devient alors très prenante, c'est vrai. On tourne les pages à grande vitesse ! Hélas, les rebondissements délicieux finissent par perdre de leur intérêt : à trop vouloir en mettre, peut-être, l'accumulation devient lassante. J'ai donc décroché sur les dernières dizaines de pages et n'ai pas savouré la fin : dans ma lecture, j'avais déjà terminé depuis un petit moment...

Alors, certes, il y a un peu trop de personnages secondaires, dont la galerie de portraits n'est pas toujours utile, mais ce n'est pas bien grave. Une autre licence de style m'a agacé et fait sortir de la narration : le tableau qui parle à la première personne. C'est un avis tout à fait personnel bien sûr, mais je n'ai pas trouvé le procédé efficace du tout, au contraire.

Un dernier élément, du fait de l'éditeur davantage que de l'auteur : la comparaison avec le Chardonneret en 4e de couv' ! Je ne vois pas le lien (OK, il y a un tableau au centre de l'histoire et le livre est très gros...). Ni l'écriture de Donna Tartt, si particulière et personnelle, ni les enjeux des deux romans, des personnages ou les messages que les deux auteurs entendent transmettre, ne peuvent être comparables, il me semble.
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Un roman vraiment agréable, peut-être desservi par son titre VF qui fait un peu peur aux allergiques à la romance.

Hannah Rotschild, l'autrice, a travaillé dans le monde de l'art un moment, et sa famille d'ailleurs, je pense, est assez initiée à ce milieu. Elle a donc des choses à dire là-dessus qui sont très intéressantes, comme le fait qu'on aime plus l'art pour sa valeur pécuniaire qu'artistique justement, ou sur le mal qu'elle pense de ses tableaux possédés par des privilégiés mais stockés dans des hangars alors que l'art est fait pour que tout le monde puisse en profiter. Chouettes réflexions.

Ah, et prévoyez des en-cas, ce roman donne faim !
Lien : https://lesmotsdemahault.wor..
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Jamais je n'aurais jeté ne serait-ce qu'un coup d'oeil à ce livre s'il n'y avait pas eu ce billet d'Abracadabooks, merci à elle !

Comme elle le dit bien, le titre, le nom prout-prout de l'auteur et surtout le rose et le kitsch de la couverture auraient suffi à me faire passer mon chemin. Comme quoi, les apparences importent, finalement ...

Et pourtant, j'aurais manqué un bon gros pavé (700 pages, ma bonne dame), mi enquête historique, mi satire du monde de l'art, qu'on déguste avec plaisir !

La quatrième :

Ce jour-là à Londres, les flashs crépitent devant la maison de vente aux enchères Monachorum & Sons. Des collectionneurs de tous bords aux puissants marchands d'art, des oligarques russes aux magnats du pétrole, du rappeur esthète à la star du sport, tous défilent pour une des plus grosses ventes de l'histoire : celle de L'Improbabilité de l'amour, un tableau d'Antoine Watteau, disparu au milieu du XXe siècle et miraculeusement retrouvé.

Celle qui, par un incroyable hasard, a remis la main sur le trésor dans une petite brocante poussiéreuse se nomme Annie McDee. Fascinée par la poésie et le raffinement du tableau, cette jeune chef cuisinière au coeur tendre va entreprendre d'en percer les secrets. Un périple à travers L Histoire qui verra l'inestimable toile voyager de l'atelier parisien d'un peintre du XVIIIeà cette petite échoppe londonienne d'aujourd'hui, en passant par les salons cossus de la grande aristocratie européenne...


Gros gros pavé donc, qui met un peu de temps à démarrer, et qui donne la parole à tous les protagonistes de l'histoire, même au tableau. J'ai eu un petit coup de coeur pour le personnage d'Annie, un peu naïve, même si l'envie de la secouer m'est venue plusieurs fois tout au long du récit (mais qu'est-ce qu'elle attend pour aller faire authentifier le tableau, au lieu de le trimbaler au milieu de ses légumes comme un sac à patates ?!).

Une fois installée dans l'intrigue, j'ai retrouvé ce roman avec plaisir plusieurs soirées d'affilées (vous savez, c'est le genre de bouquin tellement gros et mou qu'il tient ouvert tout seul, et auquel vous pensez dans la journée "ah, vivement ce soir, mon canapé et mon pavé" - en mode cocooning).

L'intrigue tient bien le lecteur en haleine, et j'ai regretté que ce fameux tableau n'existe pas, car je mourrais d'envie de le voir. le procédé narratif qu'utilise l'auteur, en donnant la parole au tableau lui-même, permet de faire une pause dans l'intrigue au présent, et de faire un bond dans L Histoire, à travers le périple de cette oeuvre vieille de 300 ans, et qui a connu rois, reines, empereurs et nazis ...
La Seconde guerre mondiale et les oeuvres d'art volées aux juifs par les nazis sont également en toile de fond du roman.

Mêlant le suspense, une histoire d'amour et une critique du monde de l'art (ça ne parle que d'argent !), l'auteur réussit à nous passionner tout le long de ce périple. J'ai juste regretté quelques longueurs en rapports avec des personnages secondaires (Barty, Vlad, ...) et que j'ai lues parfois à la va-vite, pressée de retrouver Annie, Rebecca ou le tableau. le roman aurait été plus condensé et peut-être encore plus passionnant s'il était restreint à ces trois protagonistes ...

J'ai passé un très bon moment de lecture avec gros roman, paru en poche assez récemment (je vous met la couverture ci-dessous). Passez outre vos à priori sur le titre et foncez si vous aimez les intrigues historiques !
Lien : http://histoiresdenlire.blog..
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« Il disait souvent que sa carte de visite, s'il en avait eu une, aurait porté la mention "alchimiste". "Je prends l'argent et l'ignorance, et je les transmue en paradis terrestre. »

Hannah Rothschild nous offre avec « l'Improbabilité de l'amour » davantage qu'une histoire sentimentale dans laquelle un petit tableau de Watteau sert de prétexte, comme d'aucuns pourraient le penser.

De nombreux angles intéressants sont ici abordés et s'imbriquent parfaitement. C'est tout d'abord un voyage dans l'histoire mouvementée et résonnante d'un petit tableau créé par Watteau en hommage à ses amours passionnelles, hélas malheureuses, pour une actrice inabordable. Ce tableau vit au cours du roman une histoire rocambolesque, passant de mains en mains d'aristocrates et autres monarques plus ou moins véreux. L'histoire du tableau s'insère alors dans la Grande Histoire puisqu'il finit réquisitionné par les services de Hitler.
Cette plongée dans l'intrigue à elle seule, comptée sur un rythme endiablé et dans un ton souvent très drôle, vaut la peine de lire le livre, tant elle foisonne d'érudition. Si vous ne connaissiez pas le sort que nombre d'oeuvres d'art, notamment possédées par les Juifs, ont subi durant la Seconde Guerre mondiale, c'est l'occasion de s'y initier à travers ce tableau de Watteau qui lui aussi disparaîtra étrangement et finira par reparaître.

Attention toutefois si vous êtes un véritable amateur passionné d'art, un ami m'a confié qu'il y a quelques grosses erreurs. Est-ce volontaire ou des négligences… ? Je dois avouer que je ne les ai pas vues personnellement, n'étant moi-même pas férue en la matière.

« Je ne cherche pas à vous faire une leçon d'histoire, cher lecteur, mais juste à vous éclairer sur le pouvoir de l'art et sur toutes les extrémités, bonnes ou mauvaises, auxquelles il peut pousser. »

Cette plongée dans l'Histoire est d'autant passionnante que servie par des personnages d'une belle épaisseur. L'auteure les a tous dessinés avec soin, leur donnant à chacun un caractère fort, plus ou moins louable, de véritables richesses et blessures. Ils en deviennent criants de crédibilité, touchants au coeur, malgré leurs éventuels excès ou folies car certains ne sont assurément pas d'une honnêteté à toute épreuve.

Enfin, il est à noter une structure narrative plutôt originale. Hannah Rothschild opte d'une part pour un récit raconté du point de vue de deux personnages essentielles : Annie une chef cuisinière discrète, romantique et hyper hyper talentueuse et créative et Jess, son amie complice qui la soutient et l'aide dans ses recherches sur l'origine du tableau de Watteau. D'autre part, ces deux personnages sont aidées dans la narration par la voix du tableau lui-même qui raconte sa propre histoire, et c'est une illumination. J'ai beaucoup aimé le ton sur lequel il se raconte.

J'ai personnellement lu ce livre de manière plutôt fluide et agréable, malgré son épaisseur, 700 pages denses tout de même. L'intrigue est parsemée d'épisodes très drôles, cela a certainement aidé à alléger les passages plus historiques qui, bien que très intéressants peuvent lasser rapidement les personnes qui ne seraient pas sensibles à l'art, son monde et son histoire. Cela étant, ce n'est pas un coup de coeur pour ma part. Un beau roman dont j'ai pris plaisir à découvrir l'univers mais il ne restera pas dans mes livres préférés.
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