Chère lectrice, Cher lecteur,
Pour amorcer la cinquième saison autour de la lecture de classiques, les organisatrices ont proposé aux participantes et aux participants la consigne suivante :
«Mai : L'écrivain·e et la nature
Au coeur du printemps, nous vous offrons la possibilité de vous plonger dans des titres qui mettent en avant la nature sous toutes ses formes. Grand air, montagne, forêt, conscience écologique… La rentrée des classiques sera végétale ! »
Comme je viens d'un pays où la nature s'avère au coeur de notre existence, car elle conditionne notre devenir, l'évolution de notre âme, la beauté de notre paysage, la grandeur des habitantes et des habitants, etc., j'avais l'embarras du choix. Cependant, je voulais aussi participer au Printemps des artistes de la Bouche à Oreilles, alors j'ai choisi de présenter
La Montagne secrète de
Gabrielle Roy publié pour la première fois en 1961.
Gabrielle Roy est connue partout dans la francophonie et ailleurs. Pour celles et ceux qui ne la connaissent pas, voici un extrait de l'information que j'ai trouvée sur le site Web des Éditions du Boréal :
« Née le 22 mars 1909 à Saint-Boniface au Manitoba,
Gabrielle Roy est la plus jeune d'une famille de huit enfants. Ses parents,
Léon Roy et Mélina Landry, connaissent d'importants soucis financiers durant son enfance. […]
Source : Wikipédia
PRIX ET MENTIONS
Prix Athanase-David pour l'ensemble de son oeuvre 1970
Prix Femina 1947 (
Bonheur d'occasion)
Prix littéraire du Gouverneur général 1977 (
Ces enfants de ma vie)
Prix Ludger-Duvernay de la Société Saint-Jean-Baptiste pour l'ensemble de son oeuvre 1956
Quoique son existence ait surtout été retirée et discrète,
Gabrielle Roy a reçu de nombreuses distinctions pour la qualité et la richesse de son oeuvre : le prix Duvernay de la Société Saint-Jean-Baptiste en 1956, un doctorat honorifique de l'Université Laval en 1968, le prix Athanase-David en 1971, un troisième Prix du Gouverneur général en 1977 pour
Ces enfants de ma vie, le prix Molson du Conseil des Arts du Canada en 1978, et le Prix de littérature jeunesse du Conseil des Arts du Canada en 1979 pour son album Courte-Queue.
Gabrielle Roy s'est éteinte à Québec le 14 juillet 1983.
Reconnue comme l'une des figures les plus importantes de la littérature québécoise et canadienne du XXe siècle, admirée par une multitude de lecteurs du monde entier,
Gabrielle Roy a porté au plus haut l'art du roman et le sens de la communication littéraire. La beauté et la signification de son oeuvre continuent d'inspirer aussi bien les spécialistes que le grand public lecteur, au Québec, au Canada et partout où la littérature reste une façon privilégiée d'interroger et de comprendre cet inextricable mélange de « détresse » et d'« enchantement » qu'est l'existence humaine. »
La plume de
Gabrielle Roy m'apparaît indissociable de la nature. Je peux penser à
Cet été qui chantait,
La petite poule d'eau ou encore
La rivière sans repos, pour ne mentionner que ces titres. Mais, pour le défi Les classiques, c'est fantastique, j'ai décidé de plonger dans
La Montagne secrète. Dans ce livre,
Gabrielle Roy, sous les traits de son personnage principal, Pierre Cadorai, raconte la vie dans le Grand Nord canadien de son ami peintre charlevoisien,
René Richard. Vous me direz, mais qui est
René Richard?
Selon sa page Wikipédia :
« Né le 1er décembre 1895 à La Chaux-de-Fonds, en Suisse,
René Richard et sa famille s'installent au Canada en 1909.
À l'âge de 18 ans, il devient trappeur et coureur des bois dans le nord de l'Alberta. Il reporte ses randonnées dans des centaines de dessins.
Source : Wikipédia
Il rencontre Clarence Gagnon en Europe en 1927, peu après avoir porté son intérêt vers la peinture. C'est cette rencontre qui le convaincra, dix ans plus tard de venir s'installer au Québec où il se consacre à son art1.
Il s'installe à Baie-Saint-Paul en 1942 et expose régulièrement à Québec et Montréal, notamment à la Galerie L'Art français2, mais retourne, en 1948 puis en 1952, dans l'Ungava. Il présente une exposition individuelle en 1967, au Musée du Québec et dix ans plus tard, une exposition rétrospective.
En 1977, le Musée national des beaux-arts du Québec acquiert un lot important d'oeuvres de cet artiste3. En 1980, il fait une importante donation de ses oeuvres à l'Université Laval.
Il décède en 1982 à l'âge de 86 ans. »
René Richard a marqué le portrait du paysage artistique québécois.
Source :
La Montagne secrète,
René Richard ; Galerie Douce passion
La Montagne secrète
Pierre Cadorai, arpente les forêts du Grand Nord canadien que ce soit en hiver ou en été. Il rencontre des gens avec qui il partage les saisons comme Sigurdsen et Orok. Il trappe, il marche, il pagaie, mais surtout, il dessine ou il peint. Ses dessins sont peuplés de gens solitaires, d'arbres maigres, d'animaux affamés, etc., mais surtout, il dessine une montagne qui le fascine. Puis, il décide de partir à Paris pour en apprendre davantage sur son art, sur le travail des peintres, sur le sens de l'existence.
Mes impressions
Comme j'ai toujours admiré les peintures de
René Richard ( je suis Charlevoisienne, alors j'ai grandi en entendant parler de lui et d'autres peintres de ma région natale ), je me suis dit qu'il serait intéressant pour le défi d'aborder deux grands artistes que j'adore :
René Richard et
Gabrielle Roy par le biais d'un classique québécois :
La Montagne secrète. J'ai beaucoup aimé ce livre, car il parle d'un homme, d'un artiste, d'un trappeur, qui se rend en forêt, dans le Nord, pour vivre, pour découvrir, pour adopter un mode de vie autre. Dans l'histoire, Pierre Cadorai, alias
René Richard, apparaît comme un merveilleux personnage, sensible à la nature, à la beauté, à l'âme. Son regard d'artiste, sous la plume de
Gabrielle Roy, révèle la solitude du Grand Nord et sa misère. En ce sens, l'instance lectrice découvre la vie dans ces contrées lointaines comme dormir sous les sapins et observer la nature environnante et ce qu'elle peut provoquer :
« Il y avait, au bout de la terre, entre le jour et la nuit, au bas du ciel, une sorte de plaine illuminée, contrée intermédiaire, d'un attrait indicible. Cette heure a des effets divers sur les voyageurs du Grand Nord. Les uns tombent alors sous le coup d'une mélancolie déchirante. D'autres deviennent comme fous de confiance, leur destin leur paraît grandir. Sans doute avait-il franchi aujourd'hui le 68 o de latitude Nord, pensa Pierre ». p. 22
Mais plus que tout, Pierre dessine et se laisse éblouir par une montagne. Il va la nommer la Resplendissante. Ce qui l'amène à :
« Qui n'a rêvé, en un seul tableau, en un seul livre, de mettre enfin tout l'objet, tout le sujet ; tout de soi ; toute son expérience, tout son amour, et combler ainsi l'espérance infinie, l'infinie attente des hommes ! (p. 83 )
Son expérience dans le Nord se retrouve dans ses croquis, dans son tracé, dans sa perspective de la vie. En se rendant en France, dans la dernière partie, il prend conscience qu'il est animé par un désir : peindre, peindre et peindre. Il est de ceux qui partent à l'aventure, qui vibrent dans le vent de la liberté. Il n'est pas à l'aise dans une salle de classe. Pour lui, l'art se vit, l'art habite l'être humain.
Je recommande sans hésitation la lecture de ce merveilleux classique québécois.
Si vous aimez l'art ;
Si vous aimez la nature, la forêt ;
Si vous aimez la belle plume de
Gabrielle Roy.
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la-montagne-secrete-de-gabrielle-roy/
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