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EAN : 9782890525733
238 pages
Boréal (14/03/1994)
3.86/5   69 notes
Résumé :
Gabrielle Roy, à partir du souvenir d'un été dans une région sauvage du Manitoba, au nord de Winnipeg, un pays situé plus loin qu le « fin fond du bout du monde », a imaginé le recommencement de toutes choses : de l'éducation, de la société, de la civilisation même. Ce pays de grande nature et d'eau chantante, elle l'a peuplé de personnages doux et simples, épris à la fois de solitude et de fraternité à l'égard de leurs semblables.
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"La petite poule d'eau" est à la fois le nom donné à une rivière, à une île et à un secteur d'une région sauvage du Manitoba, Canada. Un "bout du monde" inaccessible qui nécessite, pour s'y rendre, les exploits et la persévérance d'un explorateur chevronné. C'est pourtant là que vit la famille Tousignant, dominée par la figure matriarcale de Luzina, dix fois mère en quatorze ans de mariage et cheffe de file d'une galerie de personnages simples, truculents, attachants, résolument authentiques.

Ce que Gabrielle Roy - qui fut institutrice dans cette contrée lointaine - relate dans son récit hautement "nature-writing", est le reflet de sa propre expérience ; elle place son roman, publié en 1950, à mi-chemin entre "La petite maison dans la prairie" et "Les aventures de Tom Sawyer".

Pour être dépaysant, ce roman l'est à chaque page, à chaque pas devrais-je dire étant données les difficultés pour s'acheminer à travers la contrée. Rien que la description des rares voyages des personnages est digne d'odyssées pleines d'aventures et de rencontres.

Et puis, il y a aussi et surtout la nature, très bien décrite, avec émotion et esthétisme. La faune, la flore, la météo, témoins de l'immuabilité d'un territoire difficilement conquis par l'homme dit civilisé. "La petite poule d'eau" est enfin une histoire truculente qui m'a rappelé avec nostalgie la saga en deux tomes d'Arlette Cousture, "Les filles de Caleb".


Challenge MULTI-DEFIS 2022
Challenge PLUMES FEMININES 2022
Challenge XXème siècle 2022
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La famille Tousignant habite dans un coin reculé et sauvage du Manitoba au Canada. La petite poule d'eau est un lieu humide où lacs, rivières, neige et pluie empêchent les rares habitants de vivre les pieds au sec.

Chaque année, Luzina Tousignant entreprend un long et périlleux voyage vers la ville la plus proche: Sainte-Rose-du-lac. Ce périple la mène immanquablement vers la maternité de l'hôpital.

Son accouchement est une simple formalité, elle achète ensuite quelques cadeaux des crayons, des cartes postales pour les aînés et s'en revient lestée d'un nouveau bébé par les mêmes voies aléatoires.

Luzina est une maman avisée, soucieuse du bien être et de l'avenir de ses enfants. Ceux-ci n'ont pas accès à l'éducation en raison de leur éloignement géographique. Elle va mettre toutes ses forces et ses ressources au service de ce projet : la création d'une école et la nomination d'une institutrice.

Hyppolite, le papa va construire la petite école et les enseignants, dont le salaire sera pris en charge par le gouvernement vont se succéder semant de manière irréversible, les petites graines du savoir dans les petites têtes Tousignant, avides de connaissance. (...)
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C'est un voyage au Manitoba, le pays de Gabrielle Roy au Canada, le gouvernement est anglais mais est présent une communauté francophone importante. Ce roman est assez proche de Ces enfants de ma vie.
Puisque le thème du livre est l'instruction. La famille Tousignant a de nombreux enfants. Mais il manque à la Petite Poule d'Eau une école. Luzina, madame Tousignant désire que ses enfants soient instruits. Donc elle va faire une demande au gouverneur pour avoir une institutrice. Hippolyte M. Tousignant va construire l'école.
La première institutrice laisse à penser que c'est Gabrielle Roy elle même sous les traits de Melle Côté. C'est une jolie institutrice, fine, parle le français qui va beaucoup marquer les enfants. L'année d'après il change de maîtresse c'est une anglaise, une vieille fille de l'Ontario tout le contraire de la charmante Melle Côté, Miss O'Rocke, elle ne parle qu'anglais. Puis les années passeront, plus aucun instituteur ou institutrice viendra à la Petite Poule d'Eau, le grand regret de Luzina. Mais les aînés partiront de la Petite Poule d'eau et pour continuer leurs études. Et une des filles sera institutrice à son tour. Luzina sera fier d'avoir eu cette idée de faire venir dans ce coin perdu du Manitoba ,l'instruction le savoir. Luzina est femme magnifique, elle se plaint jamais, elle est pleine de vie, personnage attachant.
Ce livre est tout simple il y a quelques passages drôle. C'est un livre frais une bouffée d'air frais. Livre lumineux en total opposition avec le Bonheur d'occasion Dans ce livre il y a des passages drôles, j'aime beaucoup la prose de Gabrielle Roy car elle épouse parfaitement l'immensité du pays. Moi c'est grâce à Jacque Poulin que j'ai eu envie de lire Gabrielle Roy.
Lien : http://livresdemalice.blogsp..
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L'histoire se déroule à La Petite Poule d'Eau, une île éloignée au Manitoba où vit la famille Tousignant. Luzima décide un jour de construire une petite école dans le but d'instruire ses enfants. Nous faisons alors la connaissance des enseignants qui se succéderont ainsi que du capucin de Toute-Aides qui croisera la vie de cette famille.

Un petit livre savoureux rempli de douceur et de tendresse! L'histoire est joliment racontée. Gabrielle Roy décrit l'ile de la Petite-Poule-d'Eau de telle façon que nous ressentons très bien l'attachement que porte la famille Tousignant pour ce coin de pays isolé. L'auteur sait également nous faire ressentir cette soif d'apprendre des enfants, c'est un beau récit sur l'éducation. Je me suis beaucoup attaché aux personnages qui respirent la joie de vivre et la bonté.

J'ai un peu moins accroché à certains chapitres mettant en scène le capucin, mais somme toute, c'est un livre charmant que je suggère chaudement!
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Je ne connaissais pas cette auteure, pourtant présentée comme un «grand classique» de la littérature canadienne .
C'est un roman très agréable à lire , même si (ou parce que!)on a parfois l'impression d'être au pays des «bisounours»!

Tout le monde est gentil et même les méchants sont fréquentables.
Ce roman correspond à l'idée que l'on se fait des Canadiens: des gens vivant dans des contrées très isolées dans une nature aussi belle que sauvage, parlant peu , rudes à la tâche et au coeur d'or.

Derrière le côté gentil, se dessine des vrais personnalités , et en lisant ce livre, je me disais que nous, lecteurs d'aujourd'hui,étions davantage attirés par la noirceur et la dureté des rapports humains.

Par exemple, le personnage de Bessette qui exploite les trappeurs aurait pu être peint sous les traits d'un infâme avare, certes, il est odieux , mais comme tout le monde doit vivre avec lui , on a l'impression qu'il est préférable de l'accepter comme il est.
Et notre homme d'église qui se donne le rôle de justicier, et qui réussira à faire payer les fourrures à un prix plus juste, s'en voudra d'avoir précipité les hommes des bois dans un alcoolisme encore plus violent qu'auparavant (du temps où Bessette les exploitait outrageusement).

J ai été émue par le passage où Luzina se rend compte que l'éducation qu'elle a tant voulu donner à ses enfants les a conduits à s'éloigner définitivement de son mode et de son lieu de vie.

Un roman sympathique , bien loin des difficultés de notre société actuelle , un bol de grands espaces peuplés de gens gentils.
Lien : http://luocine.over-blog.com..
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Mais les journées étaient longues. D'écrire à tous les coins du pays n'usait pas entièrement les jours d'hiver. La neige s'abattait sur la vitre en flocons humides que retenaient les cadres de bois noir et, peu à peu, de cet appui, la neige montait et bouchait presque tout le carreau. On voyait le dehors à travers un petit morceau de vitre tout juste grand comme l'œil qui s'y appliquait. La poignée de la porte, en métal, était givrée, plus froide aux doigts qu'un glaçon.
Pour passer le temps, un bon jour, Luzina prit la petite « surprise » par la main. Elle la conduisit au pupitre de Joséphine. Encore forte et grasse, Luzina parvint tout juste à s'asseoir au coin du petit banc. Les vents hurlaient. Tout près de la petite fille, Luzina entreprit de lui montrer ses lettres. « C'est A, dit Luzina. A comme ton frère Amable, A comme la petite Armelle. »
En peu d'années, en deux ou trois ans peut-être, l'élève eut une meilleure main pour ainsi dire que la maîtresse. Du moins, ainsi en jugea Luzina. Le contenu des lettres, tout ce qu'il ne fallait pas oublier de rappeler au sujet de la santé, de la bonne conduite, du cœur, Luzina s'en chargeait encore. Mais pour ce qui serait visible à la poste, au facteur, à cet intermédiaire entre elle-même et l'amour-propre des enfants qui ne devait pas souffrir, Luzina fit appel à Claire-Armelle.
Dès lors, les lettres qui partaient de la Petite Poule d'Eau étaient écrites selon la pente coutumière, mais l'enveloppe portait une autre écriture. C'était une écriture extrêmement appliquée, d'une enfantine rigueur. En examinant l'enveloppe de près, Edmond et Joséphine pouvaient voir, point toujours effacées, les lignes tracées au crayon par Luzina pour aider la petite fille à écrire bien droit.
Et les enfants instruits de Luzina avaient un instant le cœur serré, comme si leur enfance là-bas, dans l'île de la Petite Poule d'Eau, leur eût reproché leur élévation.
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Ce petit village au fond de la province canadienne du Manitoba,
si loin dans la mélancolique région des lacs et des canards
sauvages, ce petit village insignifiant entre ses maigres sapins,
c’est Portage-des-Prés. Il est déjà à trente-deux milles, par un
mauvais trail raboteux, du chemin de fer aboutissant à Rorketon,
le bourg le plus proche. En tout, il comprend une chapelle
que visite trois ou quatre fois par année un vieux missionnaire
polyglotte et exceptionnellement loquace, une baraque en
planches neuves servant d’école aux quelques enfants blancs de
la région et une construction également en planches mais un
peu plus grande, la plus importante du settlement puisqu’elle
abrite à la fois le magasin, le bureau de poste et le téléphone. On
aperçoit, un peu plus loin, dans l’éclaircie des bouleaux, deux
autres maisons qui, avec le magasin-bureau-de-poste, logent
l’entière population de Portage-des-Prés. Mais j’allais oublier:
en face du bâtiment principal, au bord de la piste venant de
Rorketon, brille, munie de sa boule de verre qui attend toujours
l’électricité, une unique pompe à essence. Au-delà, c’est
un désert d’herbe et de vent. L’une des maisons a bien une
porte de devant, à l’étage, mais comme on n’y a jamais ajouté
ni balcon, ni escalier, rien n’exprime mieux la notion de l’inu -
tile que cette porte. Sur la façade du magasin, il y a, peint
en grosses lettres: General Store. Et c’est absolument tout ce
qu’il y a à Portage-des-Prés. Rien ne ressemble davantage au
fin fond du bout du monde. Cependant, c’était plus loin
encore qu’habitait, il y a une quinzaine d’années, la famille
Tousignant.
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Les plus jeunes enfants étaient restés sur la petite île et, à ce
moment, ils firent leurs adieux à leur mère. Ils pleuraient tous.
En ravalant des larmes et sans cris; ils comprenaient qu’il était
trop tard pour la retenir. Les petites mains, sans suspendre un
seul instant leurs mouvements, s’agitaient dans la direction de
Luzina. L’une des fillettes portait le bébé entre ses bras et elle
l’obligeait à faire aller tout le temps sa menotte. Ils se tenaient
tous les cinq serrés à ne former qu’une seule tache minuscule
contre l’horizon le plus vaste et le plus désert du monde. Une
grande partie de la gaieté de Luzina l’abandonna dans ce
moment. Elle chercha son mouchoir qu’elle ne put trouver
tant elle était gênée par ses lourds vêtements. Elle renifla.
— Soyez bons, recommanda-t-elle à ses enfants, enflant sa
voix que le vent emporta en une tout autre direction. Obéissez
bien à votre père.
Ils tâchèrent de se parler d’une rive à l’autre, et ce qu’ils se
disaient était sans correspondance.
Les enfants rappelaient des souhaits caressés depuis toute
une année. À travers leur chagrin ils s’en souvenaient tout de
même fort bien.
— Une ardoise, Maman, criait l’un.
— Un crayon avec une efface, Maman, lançait l’autre.
Luzina n’était pas sûre de ce qu’elle entendait, mais, à tout
hasard, elle promettait:
— Je vous apporterai des cartes postales.
Elle savait ne pas se tromper en promettant des cartes postales.
Ses enfants en raffolaient, surtout de celles qui montraient
de très hauts édifices, des rues encombrées d’autos, et
des gares donc! Luzina comprenait bien ce goût.
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Cette année-là, il parut que Luzina Tousignant ne pourrait
entreprendre son voyage habituel. Elle avait les jambes enflées;
elle ne pouvait pas se tenir debout plus d’une heure à la fois, car
c’était une femme assez forte, grasse, animée, toujours en mouvement
dès que ses pauvres jambes allaient un peu mieux.
Hippolyte Tousignant n’aimait pas la laisser partir dans cet
état. De plus, on était au pire temps de l’année. Pourtant, c’est
en riant que Luzina se mit à parler de son congé. En plein été,
au milieu de l’hiver, on pouvait à la rigueur sortir de l’île et
même sans trop de difficultés. Mais au printemps, une femme
seule ne pouvait rencontrer plus de hasards, de périls et de
souffrances que sur cette piste de Portage-des-Prés. Hippolyte
tenta longuement de dissuader Luzina de partir. Douce en
toute autre occasion, elle se montra déterminée. Il fallait qu’elle
aille à Sainte-Rose-du-Lac, voyons! Au reste, elle y consulterait
le médecin pour l’eczéma du bébé. Elle ferait réparer la pièce
ébréchée de l’écrémeuse. Elle s’arrêterait quelque temps à Rorketon
pour les affaires. Elle en profiterait pour voir un peu
ce qui se portait maintenant, «car, disait Luzina, ce n’est pas
parce qu’on vit dans les pays sauvages qu’on ne doit pas se
mettre à la mode de temps en temps». Elle donnait cent raisons
plutôt que de convenir qu’il y avait bien quelque plaisir
pour elle à quitter l’horizon désert de la Petite Poule d’Eau.
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Quinze ans plus tôt , il était arrivé tout fin seul dans ce pays, et il avait pu croire qu'il y vivrait en paix. Personne ne savait écrire et lire dans ces bons temps , et personne n'en souffrait. Le progrès, la civilisation, comme ils appelaient les embêtements, avaient tout de même commencé à les rattraper, petit à petit dans le Nord. D'abord les gens s'étaient fourré dans la tête de recevoir des lettres, des catalogues de magasins. Les catalogues de magasin , voilà à peu près ce qu'il y avait de plus bête au monde! C'était encombrant. Ça vous bourrait un sac en un rien de temps, et pourquoi, je vous le demande ! Rien que pour vous démontrer que vous auriez maintenant besoin d'un tas de choses dont vous vous étiez parfaitement passé...
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Vidéo de Gabrielle Roy
Sean Mills lit un extrait du texte ''Ma rencontre avec les gens de Saint-Henri'' de Gabrielle Roy.
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