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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je n'ai pas jubilé autant depuis l'adolescence à la découverte d'un nouvel auteur !
Pourtant, l'histoire que nous raconte Gabrielle Roy, romancière canadienne francophone, qui m'était totalement inconnue donc jusqu'ici, mais apparemment populaire au Canada, n'a rien en soi d'exceptionnellement singulier en son synoptic du moins.
Un peintre, Pierre Cadorai, en quête d'absolu, de beauté et du sens de sa vie, s'est réfugié dans le Grand Nord Canadien. Il y croise divers personnages, Gédéon tout d'abord, un vieux chercheur d'or solitaire, Nina, jeune serveuse.... dont il croque les portraits car Pierre dessine, puis plus tard peindra, C'est en fait le mystère de la création artistique qui sert de matérialisation à sa quête de vérité, d'intimité avec la nature et les choses, quête infinie d'harmonie qui constitue le sujet du roman.
Sa quête qui se fera de plus en plus exigeante, l'entraînera toujours plus loin, au Québec, en pays du Mackensie... parcours jalonné de bien d'autres rencontres marquantes,.. jusqu'à la découverte enfin de « sa » montagne « fière incomparablement », resplendissante... Mais l'infinie beauté ne se laisse pas apprivoiser si facilement . ne saurait se fixer, ni l'absolu emprisonner... l'hiver approche et la montagne disparaît dans la tempête....Sa quête impérieuse et désespérée de ses espaces intérieurs et sa soif d'ailleurs capables de lui donner la paix et l'harmonie recherchées, se poursuivra et le conduira jusqu'à Paris, puis dans le Midi de la France, la France « la plus humaines des patries ».

Il règne dans ce roman une atmosphère énorme, sauvage, de tension, de douleur, où le personnage de Pierre, insatiable dans sa quête jusqu'à l'obsession, avide de liberté et d'absolu, se confond avec une nature, la nature, immensément grandiose et rebelle, inquiétante autant que généreuse, reine incroyablement belle mais impitoyable... c'est époustouflant de beauté et de tragique condition humaine.
On ne lit pas ce roman, on le vit.

L'écriture quant à elle est d'une richesse inouïe, belle et pure, et surtout unique. Ce ne sont pas les mots, par une recherche d'originalité ou de beauté, non, ce n'est pas cela. Les mots sont simples, appropriés, mais ils sont juste à leur place, à leur sens exact, et alimentent des phrases pleines, nourrissantes, efficaces, Combien de fois ai-je relu un passage pour le seul plaisir d'en savourer la lecture ? Rares sont les livres dont on a envie d'apprendre par coeur des passages entiers... celui-ci pour moi en fait partie.

Incomparablement beau, incomparablement humain. Incomparablement désespérant au sens philosophique que j'attache à ce mot.
Une vraie rencontre en somme pour moi que cette auteure et je crains qu'aucun autre ne la surpasse de sitôt dans mon coeur, mais surtout dans mes tripes.
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Gabrielle Roy s'est inspirée de la vie d'un de ses amis, le peintre René Richard (1895-1982), pour créer le personnage de Pierre Cadorai, peintre-trappeur. Pierre aime plus que tout vivre dans la nature. Il passe sa jeunesse à arpenter inlassablement le Nord du Canada, se risquant dans les régions ou l'homme ne s'aventure guère. Peintre autodidacte, très exigeant avec lui-même, il dessine et peint des animaux sauvages, les personnes qu'il croise sur sa route et surtout... la montagne, son thème de prédilection.

Un jour, fait la rencontre un homme qui va changer le cours de sa vie. Il s'agit d'un père missionnaire qui, subjugué par la qualité de ses oeuvres, lui obtient une bourse pour aller étudier la peinture à Paris. Cette période de sa vie, bien que riche en enseignements, sera sans doute la plus difficile. Pierre n'est pas un homme de la ville...

Roman d'apprentissage et de nature-writing, "la montagne secrète est aussi un roman sur la création artistique. J'ai aimé ce personnage sauvage et attachant. J'ai visualisé les paysages qu'il traversait et tenté d'imaginer sa peinture. En regardant les oeuvres du peintre René Richard, après ma lecture, je me suis rendu compte que j'y étais assez bien parvenue, grâce aux descriptions de Gabrielle Roy.

Bien que j'aie aimé "La montagne secrète", je garde une préférence pour "Ces enfants de la vie", qui m'avait vraiment enchantée (voir : ici)

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Après dix années d'errances en d'autres univers, j'ai eu le goût de renouer avec celui de Gabrielle Roy et, pour mieux savourer ces retrouvailles, j'ai choisi La Montagne secrète que j'avais lu dans ma jeunesse sans être certaine d'avoir tout bien aimé. Je voulais voir si l'adulte en moi apprécierait l'oeuvre ou découvrirait de nouvelles beautés. Certes, le personnage de Pierre Cadorai, le trappeur, est encore bien loin de moi et ses batailles avec la forêt aussi, mais l'homme et le peintre me rejoignent dans leur humanité et leur questionnement sur l'art et la beauté. La nature qu'il apprivoise et contemple donne lieu à de magnifiques descriptions sous la plume de cette grande écrivaine. Et même si quelques inversions nous donnent parfois du fil à retordre, le style est pur et la langue si belle que l'on se surprend à vivre au rythme des hivers et de ces printemps qui libèrent l'eau et la vie.
Entrer dans l'univers de Gabrielle Roy, c'est pénétrer dans un monde fraternel, plein d'humanité si tant est que l'homme est à la fois humain et seul. Là, les contraires coexistent : la forêt répond à la ville, l'affection à la solitude, la quête à la désespérance. le passé devient ici source d'inspiration et les pas incertains finissent toujours par trouver un chemin même si l'absolu ne se trouve parfois que dans une ultime fulgurance. Et nous, sous la finesse psychologique et les mots tout en nuances de l'auteure, on découvre des connaissances irremplaçables sur l'être et sur les routes qu'il emprunte.
La Montagne secrète n'est pas l'oeuvre qui m'a parlé le plus, ce n'est pas la plus facile non plus, mais la recherche d'absolu du personnage demeurera en moi longtemps et, avec Gabrielle Roy, j'ai toujours l'impression de rentrer chez moi. Je la relirai encore.
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Eh bien c'est très, très bien ce court roman.
Je ne saurais en dire plus.
Lisez.
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