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EAN : 9782956517306
250 pages
Gorge Bleue (23/10/2019)
4.29/5   7 notes
Résumé :
Marylin est tueuse à gages, elle gagne sa vie en éliminant ses cibles. Lilas est amoureuse, elle vit avec A. dans sa maison familiale. Madeleine est autrice et raconte des histoires, comme celles, entre autres, de Marylin et de Lilas. Définir ainsi Marylin, Lilas et Madeleine, c'est en dire le principal, semble-t-il. Mais l'espace ouvert par la narration est celui de tous les possibles. Lorsque leur histoire n'est pas encore écrite, entre le premier brouillon et le ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Profond, extraordinaire, « Les Tombes » est immanence. D'une littérature bleue-nuit, exigeante, belle, ce récit est l'exemplarité d'un rare éditorial. Incontournable dès l'incipit, il ouvre la voie aux étudiants en littérature. Certifié dans les antres livresques, sa place est sur le piédestal. On ne sort pas indemne d'une lecture aussi magnétique. Elle est liane et siamoise. le jeu d'écriture de Madeleine Roy est un labyrinthe où vous suivez subrepticement ses chuchotements. Ce qui arrime comme force, guide vers le verbe venu des intériorités. Deux femmes ici présentes, et plus encore, Marylin, tueuse à gages (n'ayez pas peur) et Lilas, étudiante et amoureuse de A ; (première lettre de l'alphabet). L'entrelac est une pièce de théâtre où les acteurs sont à l'instar de la narration, de ce qu'elle insinue et laisse remonter à la surface du filigrane. Personnages, voix insistantes et assignées. Et là, vous sentez quelque chose qui surpasse tout entendement. Les drames intérieurs, ces vies qui cognent contre les vitres givrées des apparences floutées. Vous êtes le coeur même du récit, happé par ce miracle littéraire, le renom en apogée. Madeleine Roy plus qu'autrice est l'essence même de ce texte magistral, de haute puissance. Marylin, la tueuse, la fragile, l'abandonnée d'un monde plaqué au réel, dévore sa propre matrice, aboie ses quêtes existentielles. Son manteau perlé de solitude, de ce glacé des hôtels où le silence foudroie. L'immobilité qui s'entrechoque avec le déraisonnable. Marylin est l'as de pique. Lilas l'amoureuse, la littéraire, son double cornélien, l'interface et ses mimétismes qui surviennent de sa propre intériorité. Miroir fissuré, chute abyssale, l'escalier en colimaçon bloquant la marche d'une normalité. Les murs de l'antre chez A. sont les pièges des faux-semblants, les failles non assumées jusqu'au jour où. La trame est douce. Ne craignez-pas « Les Tombes », c'est un livre où les psychologies lèvent le rideau sur ces existences et cherchent les preuves avant l'abandon ultime. Et, c'est une chance pour le lecteur d'émancipation et de renaissance. Laissez venir à vous le métatexte, cette parabole d'essences et de raison. La philosophie ici, est une couronne. Prenez-là, choisissez votre couleur, ne doutez jamais. Marylin et Lilas s'échangent les rôles des incertitudes, des angoisses. L'autrice est le maître. Elle rassemble les chapelles d'épiphanie verbale, remet d'équerre ce théâtre et ne peut déposer l'ultime point final. On est bousculé par « Les Tombes », cette Sachante qui dévore l'espace et laisse passer les rais de lumière. Ce livre est notre sauveur. Il a compris que l'intrinsèque est le chemin. Les turbulences salvatrices sont des contre-feux. « Les tombes » est sceau. Un livre que chaque éditeur aurait voulu mettre au monde. Ici, c'est « Gorge Bleue » qui prouve une haute capacité éditoriale. le choix atypique d'une oeuvre fronton. Percutant, socle et culte.
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Ce matin je devais prendre le train après une semaine sans téléphone, après avoir fini Ma vie de cafard (le dernier de Oates : terrible, merveille, à quand le Nobel de littérature ?) au bord de la piscine sous le soleil de Besançon (ma vie est belle). du coup, j'ai chipé l'exemplaire de Les tombes qui appartient à G* et je suis montée dans le train.

Je ne sais où exactement se loge la puissance de Madeleine, parce qu'il s'agit bien de cela, ça transpire au détour d'une attaque frontale, mais c'est là en creux aussi, ça veille endormi, tapi dans l'ombre de Marylin, dans le craquement de la maison. Dans Les tombes, parfois l'Autrice fait irruption et on la voit s'incarner, et on la voit réfléchir à la fiction, la construction, l'écriture. Mais je crois que c'est là où on ne la voit pas, quand elle est Autrice tout entière et toute entière dans l'acte d'écriture, que cela est le plus fascinant.
Lire pour la première fois un livre que l'on a publié un an après sa sortie, un peu parce qu'on a un trajet en train, un peu parce qu'on n'a plus rien d'autre à lire sous la main, un peu parce que deux clientes nous l'ont conseillé la semaine dernière, c'est marrant.

C'est se replacer dans une position de lectrice et non plus d'éditrice (bon, j'ai vu des coquilles et mes erreurs de mise en page), et découvrir le texte dans son entièreté, et se laisser surprendre.

Je ne me souvenais pas de la scène de retrouvailles entre Lilas et A., qui était un peu floue dans mon esprit, celle qui a fait pleuré une amie, celle que la libraire a préféré (pendant les corrections, A. a tellement pris cher et ne m'était pas très sympathique). Je croyais que le contrat de la Saint-Valentin avec le comptable venait plus tôt. J'ai aussi découvert un passage comme pour la première fois, une phrase qui a fait mouche, que je ne me souviens pas avoir lu, encore moins relu ni corrigé.

J'ai toujours envie d'un tee-shirt où apparaitrait : "Il est temps de vivre, mais je vous en prie, appelez-moi Alain". Je suis toujours soufflée par le talent de Madeleine, et la puissance de ce texte. C'est le premier roman que j'ai publié, et je suis heureuse, heureuse et fière.
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J'ai obtenu ce livre dans le cadre d'une « masse critique » et tenais donc à remplir correctement mon contrat moral en le lisant et en rédigeant la présente critique.
Les premières pages m'ont laissé penser un moment que j'allais prendre plaisir à suivre les aventures de Marylin la tueuse à gage, même si les descriptions qui n'en finissaient pas et sans aucun intérêt ont commencé à me mettre la puce à l'oreille sur la galère à venir.
Les pages suivantes m'ont confirmé dans cette idée. Il s'agissait d'une sorte de plaidoyer en faveur des femmes qui selon elle souffriraient pour écrire de l'emprise des hommes. Aucun rapport avec le sujet du roman bien sûr, mais l'auteure est persuadée qu'elle rénove le genre.
La suite est encore plus rocambolesque. Il s'agit d'une pièce de théâtre aux personnages improbables, dont l'auteure elle-même qui constituerait comme il est prétendu dans la page de couverture du « metatexte ».
J'ai alors dû passer au mode lecture en diagonale.
Apparaît alors le personnage de Lilas, amoureuse de A !
Les activités quotidiennes de Lilas, ses réflexions personnelles ou de l'auteure et sa vie d'amoureuse de A sont sans intérêt (diagonale rapide donc).
La suite est une alternance de scènes avec Lilas parcourues très rapidement et de scènes avec Marylin que je retrouve avec un peu d'intérêt car elles soutiennent le semblant d'intrigue.
Un retour à la pièce de théâtre que je saute carrément et le dénouement arrive avec la mort de la cible, ou pas car il y a un retour de metatexte semble-t-il oú l'auteure s'interroge sur son roman (?).
Pour couronner le tout une épilogue où l'auteure admet que son histoire aurait pu tenir en trois lignes.
Je n'ai bien sûr pas aimé.
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Quel livre remarquable ! Difficile d'en faire un avis, difficile de le raconter, de l'expliquer mais il a y a tant de poésie, tant de force dans ce roman. Ça nous entraîne en eaux profondes, nous fais sortir loins des sentiers battus, nous rappelle que la littérature peut être belle, forte, puissante, étonnante et renversante. Ce roman est une pièce de théâtre, un ovni qui nous entraîne dans un labyrinthe où l'on a le sentiment que tout s'écrit devant nous, qu'au delà des personnages on se retrouve au plus profond de la pensée de l'autrice qui construit l'histoire.
Ça fait longtemps qu'un roman ne m'avait pas étourdi fait prendre une claque littéraire comme ça !
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Avec son premier roman publié aux éditions Gorge bleue, Madeleine Roy tape très fort et avec beaucoup de talent. Les tombes, c'est l'histoire de deux femmes : Lilas et Marylin, mais aussi l'histoire de Madeleine, autrice qui tient leur vie au bout de sa plume. Très bien écrit, le roman explore ces personnages en profondeur, pose la question de la narration et de la place de l'auteur dans son roman. L'autrice joue sur la metatextualité et sur l'émancipation de ses personnages qui continuent leurs vies après qu'on ait refermé le livre. Ce roman s'inscrit comme un souffle de renouveau extrêmement puissant qui ne peut pas laisser indifférent !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
C'est tout sauf un hasard si, de tous les personnages, Marilyn est la première à émerger. Il est facile de 'y raccrocher quand on pense au destin des femmes dans la littérature, facile de se réconforter par son existence. Elle n'est le faire-valoir d'aucun homme, sa vie n'accentue le relief d'aucune histoire, la seule qui compte, c'est la sienne. Elle est caricaturale, attendue dans sa façon d'être marginale, dans son indépendance extrême et dans sa froideur. Elle glace. Les couleurs qui la décrivent (blond, rouge) sont chargées de symbolisme. L'activité qui la caractérise (tuer) est fascinante. Son prénom (Marilyn) l'enferme dans un fantasme commun. Portant, elle se décline dans les dimensions du temps, de l'espace et de la profondeur, elle existe au-delà de ce que l'on peut apercevoir d'elle au premier regard, comme c'est le cas de toutes les femmes.
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DIEU : Il est temps de vivre, mais je vous en prie, appelez-moi Alain.
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