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3,49

sur 1510 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Je me suis ennuyé et j'ai abandonné le livre à mi-parcours ! manque de rythme , manque de rebondissements, écriture basique, personnages peu attachants : on mettra ça sur le compte de la langueur africaine...à défaut de mettre ça sur le compte de la facilité après le réussi collier rouge.
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Il est une manière d'écrire dont je devrai absolument me méfier à l'avenir, et c'est celle où, en feuilletant au hasard et en analysant un extrait, le philologue ne repère pas de lourdeur ou d'impropriété flagrante, et où, cependant, le style est d'une telle pauvreté de point de vue, d'un ton de neutralité si terne et infantile, d'un vide émotionnel si sidérant, et, de façon générale, d'une telle absence d'ambition et d'art – défauts qu'en parcourant seulement on impute alors à n'être pas entré dans l'intrigue – qu'on regrettera le temps d'une lecture non pas désagréable mais absolument inutile. C'est presque prodigieux comme Rufin écrit correctement sans écrire une fois bien : on croirait que c'est exprès, que l'auteur a méticuleusement expurgé tout ce qui constituait une réflexion véritable ou une couleur sensible, comme si l'éditeur inquiet l'en avait dissuadé pour l'adhésion du lecteur majoritaire au prétexte que le moindre commencement de génie pourrait l'inquiéter.
D'abord, c'est un roman invraisemblable qui ne parle d'à peu près rien ; voici ce que je veux dire : un chef d'entreprise retraité et mû d'une âme de chevalier est en Afrique pour gêner un trafic de drogue. Recruté par les douanes, il est lâché par elles après une saisie, puis assassiné en manière de vengeance par un tueur à gages sur son bateau et suspendu au mât.
Un bon début, peut-être ?
Non pas.
C'est l'intrigue en entier.
Un enquêteur – certainement perspicace ! – doit parvenir à trouver – ça. Il faut admettre que cela ne prendrait pas une demie journée à un inspecteur moindrement compétent. Dupin se sentirait humilié d'une telle indigence ; Holmes baillerait d'ennui et renverrait l'affaire comme indigne de lui.
Vraiment, j'aimerais entrer dans l'esprit d'un Rufin afin de saisir la raison – forcément essentielle et profonde ! – pour laquelle il estima qu'une telle histoire méritait d'y consacrer un roman. Ça n'est pas élaboré, ce n'est même pas original, ni réaliste. Pas un mot sur la mer, pas une description de l'Afrique, aucune façon de renseignement vaguement pédagogique tiré d'une connaissance du terrain ou de faits – tout dans ce livre donne l'impression d'une négligence des réalités et renvoie à la compétence d'un enfant passant sous silence chaque forme concrète qui l'embarrasse : pas besoin d'être spécialiste pour deviner que rien de ce qui arrive dans ce récit ne se passe ainsi dans la réalité. Rufin ne sait pas ce qu'est : un voilier, une marina, la Guinée, un service de police, un consulat, une femme mariée, un trafiquant de drogue, un Roumain, un chef d'entreprise, une investigation normale, etc, et non seulement il l'ignore mais juge superflu de se renseigner pour en parler – où l'on constate que l'écriture est à la fois une paresse et un mépris, car comment ne pas admettre quand on écrit que le lecteur, lui, se rendra compte de ces lacunes, sinon en le considérant automatiquement comme un crétin incurieux et uniquement fait pour du divertissement médiocre ?
Aussi, pas d'émotion, ni dilemme, ni aucune perspective morale, rien d'édifiant : c'est un meurtre qui ne fait rien au lecteur ni à l'auteur ; on veut aller au bout pour s'en débarrasser et ne plus s'en souvenir, parce qu'on a acheté un livre et qu'il faut bien l'achever. On a tout de même de ces « morceaux d'éloquence » qu'on ne peut distinguer d'avance si, en feuilletant, on n'a pas par hasard visité la bonne page, comme : « Jocelyne éclata de rire. Aurel ne se sentait plus de bonheur. La voiture n'avançait pas vite car des embouteillages monstres paralysaient la capitale chaque jour à ces heures-là. » (page 147) : c'est d'une lourdeur que je me refuse même à démontrer tant c'est criant. Il y a aussi des extraits illogiques qu'on relit sans comprendre : « — Où est le policier ? demanda Aurel en se tournant vers Seydou. Ils étaient maintenant contre le flanc du voilier mais personne ne se montrait. — Il m'a demandé de le conduire à terre il y a une heure. Quand il a su qu'il y aurait une visite, il en a profité pour aller se promener. Ils sont deux à se relayer toutes les douze heures. de toute façon, ils ne servent plus à rien et je ne pense pas qu'ils vont les laisser encore longtemps. » : ah ! le brave policier chargé de surveiller un navire avec sa scène de crime, et qui le quitte justement quand il y vient du monde et qu'on pourrait en soustraire des indices ou des pièces !
L'enquêteur, cet Aurel dont le ridicule devrait être malicieux et complice, est laborieux, sans astuce, sans nulle science de détective un peu admirable, pas même attachant tant il est fait pour forcer la sympathie par faiblesse, tant il évoque le Contemporain et le désir d'identification qu'il entretient à l'égard des médiocres qu'il surestime pour se rassurer, et il ne démêle le crime qu'en accomplissant la routine de n'importe quel policier salarié, grâce aux témoignages qui se livrent sans efforts, et sans faculté d'analyse sinon, à l'occasion, des sensations inexpliquées qui servent à lui faire trouver ce qu'il ne peut logiquement pas voir : on suppose que c'est une façon de flatter le lecteur en lui induisant : « Eh ! vois comme tu es fort ! Tu aurais fait la même chose ! Tu es toi aussi capable de déjouer un crime ! ». Les personnages sont tous semblables, très creux hormis de l'épate à traits grossiers, sans relief, s'exprimant sans particularités, sont strictement l'écrivain incapable de dissocier des psychologies. Un commissaire est censé dire naturellement : « Vous n'avez pas changé d'avis, madame ? Vous tenez toujours à vous trouver face à face avec la femme qui, nous en sommes maintenant convaincus, a contribué à assassiner votre frère ? », et la « madame » est supposée répondre non moins naturellement : « Plus que jamais, commissaire. » (page 164) Aurel, le fameux consul intéressé au cas, doit spontanément s'informer : « Vous qui êtes un peu de la police, vous avez une idée sur qui a fait le coup ? » et le douanier, pourtant complice, de lui rétorquer aussi spontanément : « Non, je n'en sais rien, et d'ailleurs je ne suis pas dans la police. Mais il se dit qu'il avait beaucoup de fric avec lui. Ce n'est vraiment pas prudent dans un endroit comme la marina. » On voit comme tout ceci respire l'idiosyncrasie pure ! Alors Aurel, dans un moment de grande émotion, pousse l'audace jusqu'à dire, d'un ton où l'on devine une folie d'individualité presque effroyable : « C'est vrai que vous devez en savoir un bout sur ce qui se passe dans cette marina. Il paraît que c'est une plaque tournante pour le trafic de drogue. » (page 193) Et oui,… on est bien à la page 193 sur 290, et l'on sent à un tel niveau de questionnement avancé que l'énigme est sur le point d'être résolue, que le suspense est presque à son comble !
Invraisemblances impardonnables : il faut passer son temps à faire comme si l'on n'était pas dans la situation, comme si le monde du livre obéissait à des règles distinctes du nôtre, ou risquer de s'indigner sans cesse de ce que font et ne font pas les personnages, de ce qu'à cause de cela il n'est même pas question de songer à partager une enquête. Vous avez un mort attaché au mât dont personne ne s'interroge jamais sur la façon dont on l'a hissé, longuement soupçonné d'avoir placé des millions en billets dans le coffre-fort d'un bateau fermé à clé, collaborateur des douanes qui ne veulent plus protéger leurs informateurs, assassiné par un tueur qui ne sent aucun péril à traquer sa cible qu'il sait placée sous étroite assistance policière, capable de percer une cavité dans la coque de son voilier pour surveiller de loin l'avancée de son meurtrier (il a certes boulonné le trou, et avec quatre boulons, ce qui n'est pas pratique pour épier en urgence, mais c'était pour servir Rufin de façon qu'Aurel soit le seul à découvrir ce système !)… À tel point d'invraisemblances – et je suis loin d'être exhaustif –, on se demande avec quelle fraction de cerveau l'auteur a bâti son intrigue. C'est manifestement écrit à la hâte, sans perspicacité, ni soin, ni rien qui ressemble à de l'art, sans détails, sans finesse, sans une surprise qui pourrait au moins découler de ce que l'écrivain a réfléchi à un scénario qui, en principe et par élaboration, est censé, par cette avance, étonner un peu celui qui ne peut anticiper les développements aussi vite qu'ils se présentent à sa lecture ; on ne rencontre ici que : les objets nécessaires, les grands mouvements, les pensées évidentes et les émotions stéréotypées, rien de pensé, de subtilement vécu, rien que du sommaire, rien de véritablement « représenté », de dégrossi, de mieux que brut et lourdaud. Voilà même à la fin, après m'en être aperçu, la constatation qui m'a subjugué :
Ce livre tout à coup m'évoque, et j'en sors troublé. Des élèves de cinquième ont produit deux romans de 80 pages, retouchés par leur professeur : eh bien ! je me rends compte que ces ouvrages d'adolescents, je le jure en critique littéraire, ne sont guère moins bien rédigés que celui de Rufin ; par moments, on y trouve même des éléments de personnalité et de style qui font défaut au « professionnel ». Que celui-ci, avec tous le temps et l'expertise dont il est censé disposer, produise un récit qui, même plus long, est moins construit, moins surprenant et moins profond que ce que des cinquièmes parviennent à réaliser, et surtout que ce travail soit de facture équivalente et même, en maints endroits, largement similaire, c'est, je crois, de quoi ne pas me remettre de la saisissante insuffisance dont mon Contemporain en matière de livre est aussi bien capable que friand, puisque ce navrement puéril, qui vaut l'effort d'amateurs, s'est quand même vendu, apparemment.

P.-S. : Honte au Pierre Vavasseur d'avoir écrit à le Parisien que le livre est : « Captivant et plein d'humour. À dévorer. » comme c'est indiqué en quatrième de couverture. Il faut avoir atteint un stade de compromission achevé ou de totale offuscation du sens critique pour oser un éloge qui, si court soit-il, devrait décrédibiliser à jamais, s'agissant d'une si piètre chose, celui qui l'a prononcé, et le placer à l'opprobre de toute société d'intellectuels légitimes.
Lien : http://henrywar.canalblog.com
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J'ai acheté ce livre à cause de la grande publicité notamment sur le site de Babelio, mais aussi pour le CV de son auteur . J'avoue que ce n'était pas l'orgasme littéraire. Je me suis forcée à le finir juste pour mieux décrire ma déception. J'espère que Dr Rufin est meilleur médecin qu'écrivain et je me demande par quel miracle et grâce à quel réseau à pû publier ce livre plein d'ennui et rempli des blagues pas marrantes. La naïveté de l'histoire est de l'ordre du phantasme et l'écriture manque d'imagination. Je ne peux pas m'empêcher de me rappeler le cas d'un ami médecin qui s'est mis à peindre et exposer des tableaux médiocres mais que ces patients se sont empressés d'acheter; résultat, il vit dans l'illusion que c'est un artiste accompli !
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Un personnage original, hors codes, sympathique.
L'évocation de Conakry est insipide, sans relief.
L'intrigue des plus faible, visiblement un prétexte pour aligner des pages et des pages, et, au final ne pas dire grand chose.
Le livre à éviter.








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