Citations sur Correspondance 1923-1941 (26)
Je t'en prie, dans tout ce fatras de la vie, continue d'être une étoile fixe et brillante. Il y a si peu de choses qui se perpétuent comme des phares: la poésie, et toi, et la solitude.
(Vita Sackville-West)
Quand il ne s’agit que de penser, on arrive à farder les réalités, à les surmonter, à expliquer, à excuser. Mais si on écrit les choses, elles se séparent les unes des autres et deviennent disproportionnées et, par suite, un peu irréelles.
(Virginia Woolf)
En outre je ne crois pas que l’on puisse jamais connaître les gens quand ils sont dans leur décor naturel ; on ne les connaît que loin, lorsqu’ils sont délivrés de tout le fatras des petites chaînes et des toiles d’araignée de l’habitude.
(Vita Sackville-West)
Et voici que vous allez (…) donner des réceptions ! J’assisterai à l’une d’elle (si vous m’y invitez, cela va de soi,) en tant que contraire de fantôme, - qu’entends-je par là ? Quelqu’un qui, au lieu d’être un revenant, est sur le point de partir.
(Vita Sackville-West)
Il y a mon cerveau, à présent tout à fait lucide, mais purement sur le plan critique. Il peut lire ; il peut comprendre ; mais si je lui demande d’écrire un livre, il se contente de suffoquer. Comment fait-on pour écrire un livre ? Je ne parviens pas à le concevoir.
Oh oui, vous aimez mieux les gens par le cerveau que par le coeur.
(Vita Sackville-West à Virginia Woolf)
J'aimerais vraiment savoir quelle est la signification de la vie, et quelle place y tient réellement la littérature, eu regard de la divinité ? Je voudrais bien, enfin, me contenter d’accepter les choses, simplement parce qu’elles sont, au lieu de m’ingénier à farfouiller dans leurs origines pour découvrir pourquoi elles sont et de quoi elles sont faites.
Il est extrêmement difficile d’observer mes pensées quand je regarde en même temps la côte du Sinaï ; et extrêmement difficile de regarder la côte du Sinaï quand j’observe mes pensées et que partout je découvre Virginia [Woolf].
(Vita Sackville-West)
L’idéale lettre de voyage devrait, selon moi, être sans adresse ; elle devrait arriver, telle la colombe de l’Arche, sans indication de l’endroit d’où elle vient, de telle manière qu’elle puisse évoquer un paysage romantiquement beau mais géographiquement vague.
(Vita Sackville-West)
C’est alors que Morgan [E. M. Forster] déclare qu’il y a bien réfléchi et que l’on passe 3 heures à manger, 6 à dormir, 4 à travailler, 2 à aimer. Lytton, lui, dit 10 heures à aimer. Moi, je dis, la journée entière à aimer.
(Vita Sackville-West)