De guerre lasse

Alice et Jérôme : couple de résistants. Jérôme est recherché à Paris. Ils partent donc se réfugier en France libre, dans le Dauphiné, chez le meilleur ami de Jérôme : Charles. 1ère rencontre entre Alice et Charles. Coup de foudre pour Charles, il lui faut absolument conquérir cette femme. Alice sort d'une dépression. Charles ne pense qu'au bonheur des femmes et à rendre heureuses ses conquêtes. A ses côtés, Alice reprend goût à la vie. Jérôme espère qu'elle réussira à séduire Charles pour que celui-ci accepte ensuite de recevoir des familles juives en transit. C'est pourtant un jeu dangereux, Charles étant en effet subujugué par Alice ... Lui le campagnard, le coureur de jupons, réussira-t-il à envoûter Alice, cette femme sensible et cultivée ? Alice succomberat-t-elle comme les autres et comment ? Combien de temps ? Je n'ai pas aimé les personnages de Charles et Alice mais il faut reconnaître que l'écriture de Sagan est bien belle.

Francoise Sagan est un auteur mythique de la litterature francaise et même si ce livre n'edt pas son meilleur il reste un excellent ouvrage qui se lit avec un reel plaisir.Le style est excellent,le sujet interressant et bien traité,le tout forme un recit homogène et agreable a decouvrir.

Normalement je ne lis plus de romans parlant de la seconde guerre mondiale, de la résistance, du marché noir … parce que j'en ai déjà lu des dizaines et qu'il y a tant de sujets qui m'intéressent que je dois faire des choix. C'était sans compter l'item 17 du challenge plumes féminines de Babélio (un livre publié l'année de mes 20 ans).

Il s'agit donc d'un court roman mettant en scène 3 personnages, le fameux triangle amoureux deux hommes, une femme, un couple qui débarque chez un ami, l'ami tombe amoureux de la femme … Rien de très original …
Le couple fuit Paris, ils sont résistants et le réseau est tombé, ils risquent de mourir (en tout cas lui, elle semble beaucoup plus distante de ces préoccupations).

Charles, l'ami chez qui ils débarquent est un industriel qui vit de l'autre côté de la ligne de démarcation, en France libre. Un bourgeois qui trouve que Pétain n'est finalement qu'un vieux sénile sans grand pouvoir, que les occupants sont finalement assez respectueux … le marché noir, les tickets de rationnement ? Jamais entendu parler …
Et la soirée sur la terrasse, en mai 1942, se passe en vains bavardages et roucoulades de paon qui fait la roue pour épater la belle, et le coq pour éloigner le fiancé reconnu …

Le réseau démantelé, des gens sont en rade à Paris, dans l'attente d'un passeur. Jérôme étant grillé, c'est Alice qui y va, accompagnée de Charles qui pourra être une couverture. Un industriel montant à Paris pour ses affaires accompagné de sa potiche de fiancée.

Mais finalement Sagan ne donne pas à lire le déroulement du sauvetage de ces gens … Elle se contente de présenter l'amoureux transi et Alice qui tente de ne pas céder mais chez qui l'attrait est trop fort …
Finalement sur à peine une semaine de temps, en pleine guerre, avec l'effroi qui l'on doit ressentir en se disant que l'on peut mourir à chaque instant, Alice va découvrir l'amour, la jouissance, … Charles la bravoure pour séduire la belle …
Bref, si ce n'est la plume magnifique, le nombre impressionnant d'adjectifs, les belles longues phrases, on se croirait dans un livre Harlequin.

Sur le même registre j'ai tellement tellement mieux apprécié Régine Desforges et sa bicyclette bleue (lue à sa sortie, il est vrai, j'étais beaucoup plus jeune).

Quant à la fin du livre de Sagan, qui aurait pu nous faire vivre une intensité dramatique à son paroxysme retombe comme un soufflé …

Ami.e.s féministes ne lisez pas ce livre, il est exaspérant … Pour la qualité d'écriture je lui accorde 3 étoiles … Pour la place de la femme dans la résistance, dans la guerre, je ne lui en accorderais même pas une entière, je suis furieuse en fait …

Jamais je n'avais lu cette auteure. Sagan la rebelle,née juste avant la guerre, en raconte quelques années après les horreurs à sa façon. le roman met en scène des couples interdits, est même assez osé en décrivant brisant certains tabous la jouissance. On est dans l'univers de son milieu de naissance, elle raconte les juifs, les déportations la résistance avec beaucoup d'aisance, de romantisme qui n'est pas désagréable. Les Allemands occupants en prennent évidemment pour leur grade, mais le texte et les situations très vrais semblables. J'ai aime dans l'ensemble.

Ce n'est pas le Sagan que j'ai préféré alors que le thème de la Seconde Guerre Mondiale qui avait été mis en lumière avec brio dans Un sang d'aquarelle me semblait prometteur.

Cette période sert plus de support à la romance passionnée de trois personnes touchées par les horreurs du conflit et l'histoire apparaît alors comme une pause dans leur vie.

Totuefois, Sagan souligne à merveille, par cette sorte de désinvolture amoureuse, le grand écart qu'il pouvait exister entre les résistants conscients des déportations et de la nécessité de la lutte et les français vivant en zone libre campagnarde loin de la réalité du conflit.

Encore un merveilleux roman, dont j'ai apprécié l'écriture. La dernière phrase du roman laisse derrière elle une doucereuse torpeur qui vous poursuit bien après avoir refermé le livre

Je risque de ne pas être très objectif car j'aime beaucoup Françoise Sagan, le personnage et l'écrivain. L'histoire qu'elle raconte est celle habituelle d'un chassé-croisé amoureux où les personnages changent de mains en cours de route. le coup classique chez Sagan. Cependant, la toile de fond change l'impression qui nous reste à la fin de la lecture. le sujet devient plus chargé d'émotions, L Histoire est là, plus grave. Ce qui n'aurait pu être qu'un vaudeville anodin se transforme progressivement en tragédie shakespearienne ... comme si de rien n'était. Sagan nous embobine ... c'est pour ça que je l'aime !

L'action de ce roman se déroule en 1942, dans la France occupée. L'histoire est un triangle amoureux finalement assez classique, mais l'écriture subtile de Françoise Sagan rend tout cela agréable à lire.

Il n'était pas facile voici trente ans de résister au phénomène “Françoise Sagan”. Ses écrits à profusion, ses positions politiques courageuses mais aussi ses frasques régulières la portaient plus souvent qu'à son tour à la une de l'actualité. S'intéresser à la prose de cette femme libre, collant à l'air du temps des décennies d'après-guerre, allait de soi à l'époque.

Pas le moindre souvenir pourtant de ce roman de 1985, son 15ème, sorti l'autre jour par hasard de son long sommeil vertical. Une relecture de “De guerre lasse” s'imposait !
En ce printemps 1942, une moitié de la France est occupée par l'armée allemande mais au sud de la ligne de démarcation vous êtes en zone libre. Le Dauphiné est du bon côté de cette horrible frontière et c'est dans un de ses petits patelins que Charles Sambrat dirige sa fabrique de chaussures sans vraiment se préoccuper de la barbarie aryenne sévissant plus au nord.
Lorsque par une chaude journée de mai débarquent à l'improviste son ami d'enfance Jérôme accompagné d'une très belle femme prénommée Alice, le bellâtre et insouciant Charles Sambrat ne sais pas encore que sa vie est à un tournant.
Jérôme et Alice font partie d'un réseau de résistants qui aide les juifs à fuir la Gestapo. Traqués, le concours de Charles leur est indispensable pour mener à bien leur mission. Ils savent l'un comme l'autre que les charmes d'Alice constituent le principal atout pour parvenir à leur fin...

Françoise Sagan plonge le lecteur au coeur d'un trio amoureux aux rapports faussés par les dangers de la guerre. Le portrait sans concession de ces jeunes gens navigue constamment entre désir et devoir. Le style de l'auteure est alerte et plaisant avec des phrases parfois longues mais néanmoins fluides. Le final aux rebondissements surprenants apporte une touche dramatique au roman.

Apprécié cette fois-ci à sa juste valeur, “De guerre lasse” avait cette semaine la saveur d'un retour gagnant dans le passé.

J'ai beaucoup aimé ce livre...mais je suis une inconditionnelle de Sagan...