Les faux-fuyants

De l'humour et de la dérision et une peinture de la bourgeoisie . A relire avec plaisir.

C'est un livre tragicomique. C'est à la fois drôle par la situation, grotesque, des caricatures qui cohabitent de façon forcée, mais ces caricatures sont. Et deviennent. Un moment de vie suspendu pour chacun des protagonistes qui vont apprendre quelque chose, évoluer, grandir.
Tout ça dans un début de guerre où la France se ramasse et se fait bombarder. Et quand on baisse les armes, certains en paient le prix. Les hasards de la vie.
Sagan écrit bien, son livre est bien écrit. Il s'agit plus une longue nouvelle que véritablement un roman. D'ailleurs, dans l'interview qui suit mon édition, elle explique qu'à la base c'était une nouvelle, qu'elle a reprise et étoffée.

Jubilatoire.
Il est toujours difficile pour des écrivains établis de se renouveler tout en restant eux-mêmes. Françoise Sagan réussit ce tour de force avec les Faux-fuyants, écrit en 1991, après bien des succès.
L'intrigue est simple et les personnages schématiques et caricaturaux: l'exode de juin 1940 précipite quatre bourgeois parisiens oisifs dans une ferme beauceronne au moment des moissons. Ce prétexte permet à l'auteure de mettre face-à-face deux mondes, deux classes de la société qui ne se rencontrent jamais et qui confrontent, grâce à une langue commune (à peu près !), leurs impressions et leur mode de vie sans chercher à se comprendre. En réalité, l'auteure connait bien mieux et bien plus intimement le milieu parisien et en fait une critique acerbe et impitoyable, le monde paysan lui servant surtout de faire-valoir pour cette critique, tout en sachant qu'il ne faut pas chercher ici un récit réaliste. Elle insiste sur l'immoralité, le manque de sentiments profonds, le rôle omniprésent de l'argent, l'hypocrisie comme mode de vie et les conventions à respecter pour être accepté dans cette "haute société". Elle en profite pour aborder le sujet toujours controversé du désir féminin (surtout sexuel). La narratrice le fait d'un ton neutre et détaché sans apporter ses propres jugements et souvent avec une pointe d'humour et de dérision. Toutes les caractéristiques habituelles et reconnues de Françoise Sagan.
Cependant, elle ajoute ici une verve particulière dans son récit en rendant les situations souvent désopilantes ou grotesques, ce qui rend la lecture réjouissante et légère. Ce dynamisme est renforcé par l'abondance des dialogues qui placent le lecteur au coeur de l'action. On a l'impression d'une sorte de Voltaire du 20ème siècle qui accumule de façon apparemment candide et ingénue les situations les plus loufoques et les plus désarmantes sur ses quatre héros pour bien nous faire comprendre le ridicule de cette grande bourgeoisie parisienne. A tel point que, comme souvent chez Voltaire, cette accumulation est tellement poussée et excessive qu'elle en devient prévisible et lassante.
Cet aspect voltairien de Françoise Sagan constitue indiscutablement l'originalité de cet opus que l'on pourrait qualifier de conte sociologique jubilatoire.

Sagan choisit le contexte de l'exode (Juin 1940) comme cadre à un roman qui mêle satire sociale et humour cocasse.
Quatre parisiens, bourgeois, fuient la guerre en espérant rejoindre le Portugal. En chemin leur voiture est bombardée par l'aviation et ils se retrouvent hébergés dans une ferme tenue par une famille de paysan. Les péripéties qui vont s'en suivre sont traitées avec un humour décalé et un style alerte.
Un trés bon roman,dont le titre est excellemment choisi, qui n'est pas uniquement une suite de gags, mais emmène le lecteur à la réflexion sur l'absurdité de la guerre.

Un court roman pour une belle aventure!
J'ai beaucoup aimé ce livre, plein d'ironie et de sarcasme sur les bourgeois. On y trouve également des belles réflexions sur les rappors humains ou encore les nécessités qui changent en temps de guerre.
La galerie de personnages est bien construite, mettant en scène des moments parfois drôles et d'autres fois émouvants.
Je recommande vivement!

Au dela du mythe il y a l'ecrivaine,douee qui plus est.En plus de sa vie romanesque Sagan nous a laisse une peuvre considerable qui a marque son epoque et même si bonjour tristesse est plus connu que lui,ce livre merite d'etre (re)decouvert.La prose de Sagan est superbe et se lit tres bien.Un petit plaisir a decouvrir.

Un très bon roman, deux mondes qui se rencontrent pendant le débâcle de 1940. 4 mondains parisiens qui sont recueillis dans une ferme de la Bauce. Tout les oppose le confort la façon de vivre le travail.....des scènes drôles et cocasses. Un livre léger, frais, avec un soupçon de tragédie. Agréable à lire.

Sagan Françoise
Les faux fuyants
Je ne raffole pas de l'auteur mais ici c'est un livre agréable à lire mais triste dans le fond de voir une famille ou du moins des connaissances, riches, snobs, qui doivent quitter Paris sous l'occupation et qui ne comprennent pas non plus les autres, les pauvres, les gens en charrette, ceux à pieds etc.
Mais l'auteure a montré cela comme une satyre mais aussi comme une leçon à retenir quant à l'humanité, et ses défaut
Ils partent croyant pouvoir grâce à leur superbe voiture une Chenard et Walcker, avec leur chauffeur à l'avant séparer par une glace et qui porte le panier de victuailles.
À l'intérieur, une femme riche, une jeune femme et son amant bien qu'ils aillent au Portugal rejoindre le mari de celle-ci, un membre du ministère un peu pédéraste,
Mais un stuka mitraille la voiture l'empêchant de partir à nouveau et tue le chauffeur, que faire, ils sont déboussolées, mais un paysan passe avec sa charrette et ses deux chevaux, il rentre chez lui et leur propose de les prendre, que de problèmes, ils ne veulent pas s'abaisser à aller avec une charrette, ils se semblent diminuer et abhorre la misère
Il arrive dans la ferme de ce jeune homme et les discussions s'enclenchent, il faut dormir dans la paille, manger le lait de la vache et un guignon de pain, dans une vieille ferme, on voudrait leur demander de travailler, mais non pas eux.
C'est triste de voir que l'homme est égoïste, misérable à ce point et que certains se prennent pour des gens mieux que les autres mais Françoise Sagan a eu l'art de présenter cela comme une véritable satyre.

4 amis du Tout-Paris se retrouvent dans une ferme chez des paysans en Beauce, en juin 1940. Il n'y qu'à imaginer le fossé qui sépare ces deux groupes que tout oppose pour comprendre que le récit est piquant et ponctué d'un humour certain. C'est un récit que l'on dévore le sourire aux lèvres, et qui s'éteint subitement à la dernière page.

n 1940, quatre mondains qui fuient l'occupation allemande à Paris, se retrouvent bloqués en Beauce et sont hébergés par des fermiers. Bien sûr pas de gîte ni de couvert sans contrepartie de labeur. Sagan sort ses personnages de leur milieu ouaté pour les plonger dans la plume et le foin. Ce roman n'est surtout pas un roman de guerre,.... la suite sur mon blog ici :
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