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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour moi, il n'y a pas de doute, voici le roman des faux fuyants. Bien sûr le jeu de mot est très facile, mais je ne doute pas que Françoise Sagan le suggérait clairement.

Quatre amis mondains, et donc plus que superficiels, fuyant Paris occupé, sont emportés dans la tourmente des colonnes de réfugiés, sur les routes de juin 1940.

Contraints de trouver refuge dans une ferme de la Beauce, ils vont goûter aux valeurs et aux plaisirs saints et gratifiants de la rusticité. Ils vont se construire subrepticement et très temporairement.

L'écriture de l'auteure est fluide et sa lecture en est agréable, souvent amusante. Nous retrouvons le style de « bonjour tristesse » sans la profondeur. « Les faux-fuyants » fait partie de ces livres auxquels j'aime accoler l'étiquette « Bibliothèque verte pour adultes » tout y est simple, clair, un peu surprenant et sans prise de tête.

Je vois dans ce roman un message de Françoise Sagan, un appel au secours. Cette femme malmenée par la vie, mondaine désargentée, dont je revois clairement, dans mes souvenirs des entretiens télévisés des années 70 à 90, le mal-être, le regard biaisé, la souffrance.
Sans aucun doute aspirait-elle à une vie plus authentique mais ne pouvait la vivre coincée dans son personnage, comme le montre la fin qu'elle donne au présent opus.

Car après une intrusion de l'authentique dans la vie de nos quatre snobinards, la mondanité facile reprend le dessus

Et comme dans « Bonjour tristesse » c'est un mensonge, oh pas terrible, un mensonge regretté mais trop tard, qui aura cette conséquence si terrible

Un bon roman qui n'a pas vieilli d'un iota.
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Ma curiosité a fini par avoir raison de ma réticence. J'ai finalement mis un pied dans l'univers de Françoise Sagan. Ce n'est pas avec Bonjour tristesse que je l'ai fait, mais avec cet ouvrage, Les faux-fuyants.

Alors que je ne m'y attendais pas, je découvre un ouvrage empreint d'un humour de ma prédilection. Un humour subtil, piquant à souhait, autant pour ceux qui en sont la cible que pour son auteure. Car on sent bien qu'avec sa fronde bourgeoise Françoise Sagan veut se défaire de quelque chose qui lui colle à la peau et l'insupporte. Une étiquette, une réputation, une classification dans un courant de pensée lui donnant l'impression de n'être nulle part à sa place, de jouir d'un succès à la fois flatteur et encombrant. Comme lorsqu'elle fit irruption dans une assemblée d'étudiants en mai 68 au volant de sa Maserati. Il est des notoriétés qui sont lourdes à porter. le succès peut être écorcheur, c'est une affaire d'estime de soi.

Le titre de l'ouvrage lui-même est un condensé de cette ironie qui me paraît être une marque de fabrique chez l'auteure. Autant que dérobade, échappatoire, subterfuge et autres synonymes que le lexique affecte à l'expression, ce titre pourrait se concevoir - avec le sarcasme que Françoise Sagan applique volontiers à ses personnages dont elle se plaît à brocarder la suffisance et la vanité - se concevoir donc sans le trait d'union, tant lui semblent factices ces couards bien nantis fuyant la capitale sous l'avancée des troupes allemandes en 1940.

La débâcle étant un contexte particulièrement propice au brassage des classes, Françoise Sagan se fait une délectation de projeter ces Parisiens méprisant de tout ce qui n'est pas eux-mêmes dans le monde repoussant de la cambrousse. Ils y sont recueillis dans une ferme beauceronne après la destruction de leur limousine par l'aviation ennemie. Leur chauffeur a été tué par le mitraillage. Son cadavre leur est encombrant. Ils n'ont pas l'habitude de traiter des convenances envers le petit personnel, encore moins celle de prendre l'outil pour gratifier le défunt d'une sépulture décente.

Le décor est planté. Il ouvre à tous les clichés de la répugnance citadine à l'égard de ces attardés de péquenauds. Françoise Sagan ne se prive de rien pour lancer ses flèches empoisonnées contre cette bourgeoisie qui l'a vu naître. Sa naissance dans ce milieu ne lui donnait-elle pas des semelles de plomb pour afficher l'humanisme désintéressé de bon ton pour faire carrière en littérature. Suffisance, mépris, égoïsme se confrontent à la spontanéité paysanne. Les Parisiens sont mis à contribution dans les travaux de la ferme par la marâtre du lieu. Une forme d'imposition pour dédommager leurs hôtes de circonstance de leur pension. Françoise Sagan se complaît à passer nos rescapés sur le grill de la nécessité faisant loi pour leur faire rendre gorge de leur complexe de supériorité, leur absence de patriotisme à l'égard d'un pays qu'ils s'empressent de quitter dans l'adversité.

C'est avec une truculence sournoise que l'auteure rehausse l'intrigue d'une idylle bucolique. Une façon de restituer une part d'humanité à ces protagonistes imbus de leur personne. L'empire des sens n'a pas perdu de ses prérogatives dans la défaite. le fils de la marâtre a la rusticité séduisante et la jeune Luce n'y est pas insensible. Mais l'expérience campagnarde de nos parisiens sera de courte durée et leur sort tôt remis aux hasards de la guerre dans ce périple qu'ils espèrent salvateur.

Je ne suis pas déçu de ma découverte. J'ai apprécié le style badin avec lequel l'auteure au visage ennuagé de la fumée de son éternelle cigarette égratigne ces bourgeois sans scrupules quand il s'agit de préserver leurs intérêts, à commencer par leur intérêt à survivre à l'épreuve.
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Les Faux-Fuyants de Françoise Sagan (Julliard - 244 Pages )

J'ai lu ce livre pour le Challenge Solidaire sur Babelio pour faire grossir la cagnotte.
Eh bien, c'est une agréable surprise de redécouvrir le style alerte et vivant de Françoise Sagan.
Nous sommes en juin 1940, les parisiens fuient sur les routes : c'est l'Exode.
Les avions allemands mitraillent les civiles éperdus.
Dans une splendide voiture avec chauffeur se trouvent quatre parisiens, Je dirais même quatre snobinards.
Un beau gigolo, Bruno, Loïc, haut fonctionnaire efféminé, Diane et Luce, femmes de la haute société vont se retrouver dans une ferme perdue dans la Beauce.
Le choc de deux mondes à l'opposer vont vous amuser.
Certains personnages vont s'adapter et même très bien par contre, Bruno ne pourra pas.
Situations cocasses qui m'ont amusées.
Vous allez vous réveiller au chant du coq et des cris des animaux. Il faudra aider pour les moissons.
Ici il faut travailler pour gagner son pain.
Le dénouement va vous surprendre.
Mireine
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C'est tout à fait par hasard que je suis tombée sur ce roman, à la recherche d'un RIQUIQUI pour mon challenge.
Je recherchais une histoire légère et drôle.
Bingo! Françoise Sagan fait le portrait de quatre amis parisiens partis sur les routes pendant l'été 1940, en plein exode face à la débâcle contre l'Allemagne.

Ce n'est pas le passé le plus glorieux de la France, cette déculottée au bout de quelques mois de combat. Et c'est ce qui rend la description et l'histoire de ces quatre personnages encore plus drôle. Ils sont socialement élevés, oisifs et privilégiés et pourtant ils sont ramenés à leur état de simple humain. Pied de nez ultime: ils trouveront de l'aide auprès de paysans soucieux de leur moisson et peu sensibles aux bonnes manières.

C'est une belle leçon de vie que Françoise Sagan nous raconte. Elle a le mot subtil et fin, j'ai bien rit au récit des situations croquignolesques, amplifié par le décalage entre les citadins et les paysans. Les personnages sont impeccablement décrits et leurs psychologies soignées. Jamais l'auteur ne cède à la moquerie et aux clichés.

J'ai passé un agréable moment de lecture. Ce roman pourrait avoir été transcrit au théâtre ou au cinéma.
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C'est en convalescence au bord de la mer que Françoise Sagan a écrit en 1990 "Les faux-fuyants" un de ses trois romans qui se déroulent durant la deuxième guerre mondiale. Et pourtant, il est unique puisqu'il s'agit d'une comédie dans un contexte tragique, celui de l'exode de 1940.
Il faut dire que la romancière française a le sens des dialogues et de l'humour, ce qui donne une lecture distrayante sur le choc des cultures.

Sur une route de Beauce, une luxueuse et puissante voiture, une Chenard et Walcker, est coincée comme les autres dans le flux chaotique de l'exode. Au volant, le chauffeur est au service de quatre personnes issues du gratin parisien, confortablement installées et décidées à gagner Lisbonne où un bateau doit les emmener aux Etats-Unis.
Mitraillés par les Stukas les mondains immobilisés vont devoir séjourner dans une ferme que la guerre a privé de ses travailleurs habituels pour les moissons. Alors, Bruno l'imbuvable gigolo fils de bonne famille, Luce sa jeune et riche maitresse pas très futée, Loïc le diplomate pique-assiette des aristocrates et Diane la grande snob autoritaire et égocentrique vont devoir mettre la main à la patte. Car à la ferme, ce que l'on mange on doit le gagner.

L'idée de Sagan est donc très bonne dans un cadre pourtant tragique puisque j'ai appris que des sirènes appelées Trompettes de Jéricho étaient montées sur les avions allemands, les Stukas, afin de terroriser les gens, juste avant de les mitrailler.
Mais Sagan s'amuse à se moquer de ses personnages auxquels on ne manque pas de s'attacher parce qu'elle sait les décrire avec malice et ils sont particulièrement bien incarnés.
Malheureusement, j'ai trouvé quelques incohérences comme quand Bruno met un pull parce qu'il fait "un peu plus froid" (page 50) alors qu'il fait "une chaleur torride" (page 54) ou encore quand Diane titube sur les "talons carrés de ses chaussures de sport" (page 58) alors qu'elle a coincé ses "talons hauts" (page 43) et qu'elle ne semble pas s'être changée entre temps.
Bref, ce n'est pas très grave mais cela me fait dire que ce n'est pas mon roman préféré de Françoise Sagan dont l'humour reste vraiment appréciable.


Challenge Riquiqui 2023
Challenge Solidaire 2023
Challenge Plumes féminines 2023
Challenge XXème siècle 2023
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Des amis parisiens sur une route de campagne, une voiture qui flanche pour cause de tirs de la part des allemands puisque cela ce passe pendant la deuxième guerre mondiale. Un paysan bien de chez nous, passe par là et ramène les parigots à la ferme. Imaginez le choc culturel entre des snobs fréquentant le beau monde de Paris et autres endroits et des paysans qui sortiraient d'un autre siècle. Pour une fois, Sagan sort de ses romans habituels même s'il y a toujours le mari, la femme, l'amant et le pédéraste. On ne prévoit pas la fin du livre.
Mon avis : cocasse, cohabitation insolite, on à peine à imaginer toutes ces personnes vivant sous le même toi même provisoirement. En tout cas, c'est une histoire fort amusante.
Lu en octobre 2018.
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Il y a longtemps que je voulais relire du Sagan… et j'attendais, peur d'être déçue. Eh bien les faux-fuyants (le titre colle bien au roman) est un régal de drôlerie et d'autodérision.

Pendant la guerre (mais la guerre n'est qu'un prétexte) : un diplomate supposé pédéraste pour Loïc ; gigolo de 28 ans chez Bruno ; femme du monde trépidante chez Diane ; jeune femme riche et mal mariée pour Luce se retrouvent bloqués dans une ferme, suite au bombardement de leur voiture et chauffeur. Ces bourgeois parisiens vont tous vivre des situations cocasses, d'autant plus que c'est l' époque des moissons. Un régal.
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Un roman buissonnière,une farce burlesque,une satire du snobisme,bref,on s'amuse,C'est frais,malgré les circonstances qui ne se prêtent guère à la plaisanterie, puisque l'histoire se déroule au moment de l'exode en 1940.Après du À.Rybakov, un roman qui fait du bien,d'un comique irrésistible .A recommander🌟🌟🌟🌟
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Moins connu que Bonjour Tristesse, et pourtant il serait dommage de passer à côté de celui-ci.
Un très joyeux moment de lecture parce que les quatre parisiens sont confrontés à des situations cocasses, mais une lecture profonde aussi, car l'auteure dénonce brillamment les absurdités de la guerre.
Une très belle découverte.



Lien : http://seriallectrice.blogsp..
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Très drôle pas trop long, bref ce livre se déguste ! à lire et à relire rien que pour le plaisir de profiter de certains passages magnifiquement biens écrits.
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