Un certain sourire

Voilà un classique de la littérature française lu par une voix très radiophonique , celle de Lola Naymark .
Nous sommes dans les années 50 , Dominique est étudiante à la Sorbonne (on parle encore de "propédeutique" à cette époque ) , elle vit sa vie de jeune femme émancipée , papillonne entre deux amants , Bertrand , qui a son âge (autour de 20 ans) , et son oncle Luc , 40 ans .
A cette époque , dans cette bourgeoisie "moyenne" , on boit du whisky , on sort dans les clubs de jazz pour danser et picoler , on fume , on passe des nuits blanches , on rentre au petit matin quand les clubs ferment leurs portes , on flirte , on fait l'amour , bref , on profite de la vie .
C'est l'insouciance , la légèreté , la désinvolture (cette histoire est très autobiographique , la vie qu'elle raconte , c'est celle de Dominique , mais surtout celle de Françoise Sagan ) .
Mais , derrière cette désinvolture , il y a aussi l'ennui d'une génération perdue , celle qui vit l'après-guerre .
Ce roman a été écrit après "bonjour tristesse" , qui a connu un immense succès à l'époque , et aussi de sévères critiques pour son manque de morale . Néanmoins , ce deuxième roman n'a rien à envier à son premier : Sagan y affirme son style . Dès que l'on lit les premières lignes , on reconnait la patte de l'autrice , de la même manière qu'on reconnait le style de Marguerite Duras .
Ce roman de Françoise Sagan , je l'ai lu il y a fort longtemps , il ne m'en restait guère que de vagues souvenirs , mais j'ai eu plaisir à m'y replonger à nouveau , lu par Lola Naymark .
Je tiens à remercier Audiolib et Babelio pour le cadeau de ce roman .

Dominique est une jeune étudiante qui s'ennuie profondément. Quand Bertrand, son amant, lui présente son oncle Luc, elle tombe sous son charme. le quadragénaire la tire de son ennui et l'emmène passer quinze jours à Cannes.
Je continue mon exploration de le bibliographie de Françoise Sagan et j'ai une nouvelle fois apprécié ma lecture. Ce deuxième roman de l'autrice brosse le portrait d'une jeunesse étudiante des années 50 blasée et intellectuelle. Dominique est une jeune femme qui ne trouve pas de plaisir dans sa vie. Ses études l'ennuient, son amant l'ennuie. Mais Luc apporte un parfum de nouveauté, probablement aussi un parfum d'interdit, et la sort de son quotidien.
Si le récit est assez simple, le style de Sagan, qui écrit son roman à la première personne, immerge le lecteur dans les pensées de la jeune femme. Certes, Dominique peut être agaçante, mais elle est surtout le reflet d'une époque où la jeunesse se cherche dans un monde avec peu d'enjeux.
J'ai retrouvé avec plaisir Lola Naymark à la narration de ce roman de Sagan, apportant beaucoup de légèreté au personnage de Dominique, tout en montrant bien son ennui, mais aussi sa jeunesse. Sa diction impeccable colle parfaitement au roman et au style de Sagan.
Ce roman, à l'histoire banal tire sa force du style de l'autrice et est porté par la narration sans faute de Lola Naymark.

Un livre audio bouleversant de réalisme, une jeunette qui ne sait rien de la vie (pas même conduire) se laisse prendre au jeu d'une idylle avec un homme beaucoup plus âgé qui ne l'aime pas et qu'elle ne connait pas vraiment. Simplement pour tromper l'ennui, ou parce qu'il faut faire quelque chose...
La voix nous emporte dans un récit très vrai et qui n'a pas vraiment de sens (comme souvent dans la vie). Banalisation d'une très jeune fille qui donne tout et rien à un homme qui n'en a rien à faire (qui la collectionne comme un disque de musique et qui voudrait avoir le plus possible de bons morceaux à écouter pour ses vieux jours). En bref, c'est dérangeant tellement c'est banal, ce n'est pas une histoire d'amour, tout est très clair et tout est accepté. Aucune réciprocité de la part de la femme de son amant qui reste une amie, c'est seulement arrivé car elle a pris de l'âge comme elle le dit... Mais elle n'aura pas sa petite collection, ne cherche même pas à l'avoir, et accepte celle de son mari car de toute façon il va lui revenir.

Un certain sourire est le deuxième roman publié de Françoise Sagan (1956), juste après Bonjour tristesse. On retrouve d'ailleurs exactement la même ambiance, le même thème, et la même indolence.

Dominique, étudiante à la Sorbonne, fréquente Bertrand, qui va lui présenter son oncle Luc. Une liaison va se développer entre cet homme mur et la jeune Dominique. le livre est entièrement centré autour de la relation entre les personnages, qui se rencontrent, dînent, fument, discutent, et ne semblent jamais travailler. Dominique se laisse porter, elle n'a envie de rien, elle traîne, s'ennuie, lit, attend. Une fois qu'elle a rencontré Luc, elle attend Luc.

Ce livre est flottant et aérien, sans action particulière, le temps passe, les regards se croisent, un geste, une attente, un silence. Et tout est dit.

Peut-être est-ce dû au contexte international et ses nouvelles atroces, sûrement aussi parce que je sortais de la lecture de « Ceux de 14 », mais j'ai pris un peu plus de plaisir à parcourir ce court roman que « Bonjour tristesse » de la même Françoise Sagan. Un roman léger, quelque part le témoignage d'une époque insouciante. Que cela fait du bien ! Et puis c'est tellement bien écrit, par une personne aussi jeune! Une histoire d'amour au fond assez simple, les questionnements d'une très jeune femme, dans un roman dont la sortie ferait probablement bien plus scandal aujourd'hui qu'à son époque, vu le retour des ligues de vertu et des pères Lamorale.

Roman sentimental un peu désuet qui devient, par contagion du spleen de son héroïne Dominique, légèrement ennuyeux, mais qui a le mérite de nous plonger dans une époque lointaine et tranquille où la recherche de distractions préfigure les turbulentes années 60. Les personnages ont tous une retenue qui paraît irréelle aujourd'hui, notamment Francoise la douce épouse trompée qui maintient sa compréhension et son amitié à Dominique, devenue la maîtresse de son mari Luc. Il n'y a que Dominique alias Françoise Sagan qui ait un comportement un peu retors, et qui ne sait que s'apitoyer sur elle-même lorsque Luc la quitte. On imagine que c'est possiblement un roman autobiographique !

Ceux d'entre vous qui me suivent un peu savent tout l'amour que je porte à madame Françoise Sagan et par cet état de fait se doutent que cette chronique ne sera en rien objective…

Je vais y vanter le style si beau de celle-ci, sa finesse et sa légèreté qui à chaque fois me transporte et me touche. Je vais également souligner la tendresse que je porte une fois encore à sa jeune héroïne - ici Dominique - un peu paumée et beaucoup nonchalante adepte de whisky, ce qui n'est pas pour me déplaire…

Dominique est douce, tendre et aimante mais elle s'ennuie. Elle aime l'ennui, le cultive même par moment mais elle en a aussi peur. L'ennui social, celui de l'amour ou de la passion. L'ennui de la vie qui la rapproche de cette angoissante solitude.

Je vais vous parler aussi de la Méditerranée et de l'amour qu'en a Françoise Sagan et où l'on se plonge volontiers nageant au fil des mots, sentant le sable sous nos pieds et notre peau se dorer à la lecture de son soleil du sud sous le rire des mouettes.

Je vais sûrement finir en vous parlant de la tristesse et du retour à l'amère réalité. Je vais en faire des caisses enveloppant soigneusement mes mots en les faisant rouler pour les rendre plus percutants…

Ma chronique sera élogieuse, suintant tout mon amour pour Madame Sagan… mais vous n'aurez pas cette chronique si prévisible car pour comprendre et aimer Sagan il faut vivre Sagan.

Alors aimez, vivez et surtout LISEZ DU FRANÇOISE SAGAN !

Petit livre savoureux… on suit Dominique étudiante qui s ennuie, elle s ennuie en particulier dans son couple et cette vie rangée qu elle voit venir. Et là tout le talent de Françoise Sagan s exprimé avec cette histoire d amour avec l oncle de son petit ami.

Deuxième roman de Sagan, et deuxième et probablement dernière lecture de cet auteur pour moi. C'est aussi bien écrit que le premier mais je n'ai pas du tout accroché aux personnages, et encore moins à celui de la narratrice. Sa pose désabusée, son comportement superficiel, son ennui savamment cultivé, sont insupportables. Dominique n'est qu'une petite fille riche qui s'ennuie, il n'y a pas grand-chose d'autre à en dire. Quand à l'histoire d'adultère, elle est archi classique. le seul moment où j'ai retrouvé quelque intérêt et la finesse psychologique de «Bonjour tristesse», ce sont les dernières pages, lorsque Dominique découvre, comme c'est bizarre, qu'elle a un chagrin d'amour...Le livre est court mais franchement c'est un peu longuet et, quel ennui avant d'arriver à ces quelques pages.

Une étudiante en droit a une liaison avec un homme marié, plus âgé. Ne partez pas en courant, cette intrigue banale est transcendée par le talent de FS, dont l'économie, la justesse et la délicatesse mêlées m'ont stupéfait. Une grande écrivaine, vraiment, qui sait comme personne décrire les heures ennuyeuses qui défilent sans jamais nous ennuyer. Tout cela dans un style simple et élégant, aux antipodes de la vulgarité qui aurait pu coller au sujet. Les jeunes filles des années 50 avaient bien de la chance de disposer de romans initiatiques de ce tonneau là.