Innocent, tome 3

Sans être nommé officiellement l'exécuteur de Paris à la place de son père, Charles-Henri est chargé des exécutions à la place de son père qui est victime d'une attaque. Il a rencontré par hasard deux miséreux, un père et son fils malade du scorbut. Il prend les pauvres en pitié mais retrouvera le père de l'enfant car il n'est autre que Damiens qui tentera de poignarder Louis XV. La sentence réservée au régicide est la pire de toute, la dernière fois qu'elle fut appliquée était pour Ravaillac, l'assassin d'Henri IV. Après d'horribles tortures, celui qui a tenté un crime de lèse-majesté doit être écartelé…

Le graphisme est toujours aussi magnifique. Par contre, je trouve que sur l'épisode sordide de l'exécution de Damiens, l'auteur tire un peu sur l'élastique. D'ailleurs, il faudra attendre le tome suivant pour vivre l'exécution. Dans ce tome, l'auteur se joue plus de l'histoire pour la romancer d'avantage. La cruauté du 18e est révélée dans toute sa splendeur. En oxymore, La beauté et le charme du héros s'impose face la laideur de sa tâche. Un album un peu longuet mais qui devrait, je l'espère, faire le lien la suite d'une histoire qui reste passionnante.

Il y a presque 150 ans qu'il n'y a pas eu d'écartèlement, depuis l'assassinat de Henri IV par Ravaillac mais cela va changer. Robert François Damiens est condamné à cette sentence pour avoir tenté de tuer le roi. le coupable n'est autre que l'homme dont Charles-Henri à recueillit l'enfant malade il y plusieurs mois. Il va demander de l'aide à son oncle Nicolas-Gabriel pour l'aider dans cette funeste tâche. Mais son oncle cache de noirs dessins.

Un tome ou l'horreur de début de l'horreur du supplice de Damiens ne nous est pas épargné et inaugure du pire dans le tome suivant.

Un troisième tome dans la lignée des deux précédents : magnifique et horrible à la fois.

Charles-Jean-Baptiste Sanson, actuel et officiel monsieur de Paris voit sa santé tellement décliner que c'est Charles-Henri, l'ainé de la famille qui reprend ses fonctions dans les faits. En effent ce dernier a décidé de changer le monde tout en reprenant les fonctions auxquelles il est destiné. Cependant, après son premier ami, c'est au tour de monsieur Damiens d'être condamné. Cette fois-ci, comme il s'agit d'une tentative d'assassinat sur la personne du Roi, la sentence se doit d'être exemplaire et d'inspirer la peur : ça sera l’écartèlement.
Nicolas-Gabriel Sanson , l'oncle de Charles-Henri, laisse momentanément ses fonctions de bourreau de Reims pour prêter mains-forte à son neveux. Cependant, il n'est pas aussi bienveillant qu'il ne le laisse paraître...

Quoi dire de plus si ce n'est que j'ai trouvé ce volume tout aussi horrible que les précédent mais également tout aussi intéressant. Le rythme est régulier, le lecteur est surpris, les personnages sont assez atypiques et le dessin fourmille de détails.
Une très bonne lecture !

Une lecture encore excellente avec des choix narratifs astucieux et des choix esthétiques percutants ! La façon dont sont présentés les rouages du traitement d'un régicide est passionnante. de plus, j'ai trouvé très malin de le mettre en parallèle avec la mise en exergue de la position de la grand-mère dans la famille Sanson, ainsi que l'arrivée du fils cadet. Vite la suite !
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"La vérité n'a aucune importance... puisque de toute manière, chacun l'arrange comme il lui plaît." énonce Damiens torturé. Au niveau des illustrations, Shinichi Sakamoto et ses assistants font toujours un travail remarquable : les illustrations de ce manga ne sont pas pour rien dans l'attrait qu'il exerce. C'est beau. On pourra juste regretter quelques petits détails kitsch comme l'étoile sur la joue de Soubise qui le font ressembler à un lointain parent de Hisoka Morow de "Hunter x hunter" qui se serait égaré là. J'avais un peu de mal à cerner la personnalité du père du héros dans le second tome, mais ce troisième tome répond en partie à mon questionnement. Dans ce volume, j'ai été particulièrement sensible au travail sur les métaphores (la grand-mère de Charles-Henri Sanson comme une araignée qui tisse sa toile) , au rapprochement avec notre époque : si, après la lecture de Lady Oscar , on peut se montrer nostalgique de l'époque de Louis XV, "Innocent" bat en brèche cette défense par une illustration de la famine et de la misère. le costume le plus beau est celui du bourreau. Nous ne sommes pas ici du côté de l'aristocratie, mais du peuple, de la haine, et pourtant le mangaka fait de sa peinture du mal un spectacle somptueux. Magnificence et décadence.
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