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J'ai trouvé ce livre dans une boîte à livres. Je n'avais jamais lu de livre de Lydie Salvayre. BW est Bernard Wallet son compagnon de vie. Il est éditeur aux éditions Verticales. Il perd brutalement l'usage de ses yeux. C'est dans l'urgence que l'auteure va collecter ses souvenirs de jeunesse, ses voyages à travers le monde car il est avide de découvrir ce qui se passe au-delà de nos frontières. C'est un être passionné et secret à la fois.
J'avoue avoir moyennement aimé. Certains passages sont vraiment intéressants d'autres beaucoup moins. Je l'ai, néanmoins fini et contente de l'avoir terminé.
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B W (pour Bernard Wallet) ancien éditeur chez Verticales perd la vue du jour au lendemain, Lydie Salvayre sa compagne raconte les souvenirs que l'homme aimé lui dicte au fil de l'évolution de sa maladie. Un récit juste et touchant qui montre que l'amour peut-être un antidote aux accidents de la vie.
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Un très beau portrait de BW, un grand voyageur, un amoureux de la littérature, il en a fait son métier éditeur entre autre. Lydie Salvayre nous donne à lire dans une biographie, non plutôt une conversation écrite entre mari et femme, les souvenirs tumultueux de Bernard Wallet dans une langue magnifique, le plaisir des mots. J'ai très souvent souri, trouvé un plaisir jubilatoire à cette lecture. L'écriture est rythmée, parfois exaltante.
Une belle lecture pour les passionnés de la littérature et des voyages.
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Bernard Wallet (BW), le compagnon de Lydie Salvayre, a créé et dirigé les éditions Verticales, après avoir travaillé chez Denoël et Gallimard. L'édition, la littérature, les voyages, ont été sa vie. Un mauvais jour, il perd la vue. Comment un couple, elle écrivain et lui éditeur, réussit-il à traverser une épreuve pareille ? D'une opération chirurgicale à l'autre, du fond de son obscurité, l'éditeur commence à parler, à délivrer ses secrets de jeunesse, ses noirs souvenirs enfouis, et l'écrivain prend des notes, les transcrit, leur donne forme, les reliant petit à petit à ce qu'elle sait de lui depuis qu'elle partage sa vie. Au bout de la nuit, BW retrouvera une vue suffisante pour lire :

"Nous lirons donc, Nous y emploierons le temps qui nous reste à vivre"

J'ai mis roman dans le titre de mon billet, parce que l'auteure elle-même emploie le terme en quatrième de couverture :

"Ce livre, écrit à vif, est le roman de cette traversée."

C'est un roman d'amours : amour de la fuite (fugue adolescente, voyages lointains et solitaires, ruptures), amour de la course à pied (records d'athlétisme), amour des hauteurs (sommets himalayens), amour des bêtes (sauf les chiens), amour du voyage (les odysées : Turquie, Iran, Afghanistan, Inde, Cachemire, Népal, Irak Syrie, Liban), amour du risque (Beyrouth 1978 dont il garde les stigmates, au sens propre), amour de la littérature (la vraie), etc.

On le sait bien, toutes les amours ne sont pas des amours heureuses, et pire que tout : les histoires d'amour finissent mal en général. Les ruptures, ça aussi c'est son trip à BW. Pas le genre à être planté, c'est lui qui se trisse. Enfin ça c'était avant Lydie. Sans que cela soit écrit vraiment, on ressent dans la narration que depuis vingt-cinq années qu'ils se connaissent, il s'est apaisé, socialisé, domestiqué. Ce sont aussi de petites touches de complicité conjugale, des annotations quotidiennes, des moqueries et des petites piques répétitives, qui émaillent les récits monologués de l'éditeur-routard et adoucissent (féminisent) la violence du compte rendu des expériences qu'il a vécues, parfois extrêmes, insupportables.

A un moment, à l'occasion d'une digression, LS jusqu'ici très en retrait, mêle tout à coup sa voix à celle de BW, prend la parole et passe devant lui ! C'est pour dire qu'au moins sur un point, ils se ressemblent ! LS analyse abondamment leur commune maladresse à s'exprimer en public et conclut :

"Comment se défait-on de cette inaptitude ? Notre amour démesuré pour les grâces de l'écrit serait-il le revers triomphant de notre balourdise orale ? Son remède ? Sa vengeance ?
Possible. Possible."

Loué soit ce handicap dont souffrent le personnage et son auteur. D'autres nous auraient balancé un épais document-témoignage-de-vie mal ficelé, re-writé à partir de la captation audio d'entretiens impersonnels avec un journaliste stressé, et publié sous la couverture illustrée d'un ciel plein de cerf-volants. Tout le contraire de BW.

Je termine cette chronique par des extraits qui illustrent les motifs du renoncement à l'édition de Bernard Wallet. Ils sont terribles, clairvoyants, déchirants, et tout à fait en ligne avec ce que Marc-Edouard Nabe écrit de son côté, sur un autre ton et avec d'autres moyens, c'est tout.

"[...] BW vomit la tiédeur et, par-dessus tout, la tiédeur littéraire, qu'abondamment l'on nous prodigue, s'énerve-t-il, avec laquelle on nous gave, avec laquelle on nous compisse, avec laquelle on nous conchie. Mais parce que (voix forte et mains nerveuses), mais parce que nous le voulons bien, parce que nous voulons bien que la littérature crève au profit de cette tiédasserie qu'on ose appeler littéraire et qui en est sa caricature et, de plus, sa pire ennemie.
Tu es fâché ?
Je déplore, dit BW avec humeur, que les grosses structures d'édition littéraire ne sachent rompre avec les causes du malaise. Je déplore qu'elles se comportent de façon aussi démodée.
Démodée ?
Qu'elles continuent de sacrifier la qualité (qui est l'avenir de la littérature et sa raison d'être) sur l'autel de la finance (qui est sa raison de crever).
Je déplore, ajoute-t-il qu'elles n'aient trouvé, en fait, d'autre issue que le désastre.
Qu'appelles-tu désastre ?
J'appelle désastre, dit BW dont la colère monte, j'appelle désastre ce phénomène qui organise nationalement ou mondialement le plébiscite d'un livre en s'appuyant sur sa médiocrité. J'appelle désastre (crescendo) cette pratique qui constitue à mesurer la force bouleversante d'un roman à sa force de pénétration dans les supermarchés. J'appelle désastre (rinforzando) le règne exclusif du livre dit lisible et l'écrasement complet du livre illisible, pour reprendre les paroles de Roland Barthès."

Et plus loin, sur le génie littéraire :

"Tu vas m'objecter, dit BW qu'on ne peut plus arrêter, tu vas m'objecter que certains écrivains publiés par mes soins ont obtenu quelque succès. Petites victoires avant la déroute à venir, dit BW, décidément fort pessimiste ce matin. Mais ceux que le public s'entête à ignorer ? Mais les cinglés, mais les rétifs, mais ceux qui vont trop loin, ou à rebrousse-poil, ou contre, ou qui se montrent insoucieux par orgueil ou révolte (deux traits qui souvent, paraît-il, se combinent), qui se montrent insoucieux de l'opinion commune et de l'esprit du temps ?
Je sais déjà ce que tu vas me rétorquer. Qu'il n'y a que deux ou trois génies par siècle, et que cela suffit. Je suis loin d'en disconvenir. Mais il y faut une condition : c'est que le système en place permette de découvrir ces deux ou trois génies au milieu du fatras général. Or le travail de découvreur est un travail coûteux. Lent et coûteux. Trop lent et trop coûteux, sans doute aux yeux de nos comptables. Et il se trouve que c'est le mien. (Pensivement.) Que ce fut le mien."

Une dernière phrase enfin, pour taguer Bernard Wallet :

"Je veux des malheurs nouveaux."
Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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Lydie Salvayre excelle dans la biographie, plus a mon avis que dans les récits fictifs. Cette histoire, autobiographique est bouleversante. BW, c'est l'amant, l'amour qui devient aveugle. A découvrir !
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Entre roman, biographie, journal, l'auteure raconte les souvenirs de son mari l'éditeur Bernard Wallet, créateur des éditions Verticales. le récit est ironique, tout comme le personnage de BW, un être orgueilleux, idéaliste, grandiloquent, qui broie du noir parce qu'il est momentanément privé de sa vue. Il exprime toute sa colère dans quelques bons mots le pourquoi il quitte le monde de l'édition, quelques passages qui évoquent la Région Auvergne d'où je viens m'ont rappelé bien des souvenirs, mais à part cela, je trouve que Mme Salvayre a bien du mérite à vivre avec un écorché vif de la sorte.
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« BW » ; Lydie Salvayre (Seuil, 200p)
QUEL BONHEUR ! L'écoute récente de l'émission de France Inter « le Grand atelier » de Vincent Josse m'a appelé de toute urgence à reprendre le fil de mes lectures de l'une des invitées, Lydie Salvayre. Il faut entendre cette voix grave et réservée qui surprend, (« timide ? » demande surpris le journaliste, mais oui, ce qu'elle confirme dans ce livre) une voix et une parole qui sont une belle invitation à la lire surtout. Et j'ai commandé séance tenante quatre parmi ses bouquins que je n'avais pas encore lus (sur « Recyclivre », occasions à même pas demi-prix, livraison gratuite à partir de 10 euros…, quand on a l'habitude de corner, gribouiller les textes qu'on aime…) S'en suit donc une belle pagaille dans l'ordre de ma PAL, tant mieux.
En 2008, BW, le compagnon de LS, qui est en train de perdre la vue, subit plusieurs opérations des yeux. Temps suspendu avant que, malgré ces difficultés la vie ne reprenne son cours, durant lequel LS va recueillir pour nous sa parole, les épisodes les plus marquants de sa vie, de ses engagements surtout. Passionné de littérature, il a été le créateur des éditions « Verticales », qu'il finira par quitter par refus de se laisser enfermer dans les compromissions mercantiles d'un monde éditorial plus assoiffé de succès financiers et de prestige élitaire que de véritables découvertes, un monde livré aux querelles et aux petits jeux de pouvoir — et d'ailleurs, quand on feuillette le site des dites éditions, pas un mot sur le fondateur (ce genre d'ambiance de la vie éditoriale en général est développé et plus fouillé, de la place de LS, dans son tout récent « Irréfutable Essai de successologie »). BW, dont elle ne déploie jamais le nom, est un sanguin, un indompté, un idéaliste qui ne renonce pas, un engagé enragé non enfermé, un jusqu'auboutiste, un jouisseur, un découvreur, un homme qui paie de son corps par l'entrainement sportif, par sa capacité d'arrachement aussi ; un homme capable de se séparer donc, de partir, ce qui est tout le contraire du manque de courage ; bref un homme chargé de désir, de vie. D'où sa passion pour l'édition, où il pourra défendre becs et ongles les textes auquel il croit, tout ce qui n'est pas de la littérature tiède ou du plus petit dénominateur commun. Il est aussi voyageur, découvreur du monde, des gens, des langues et des paysages dont il nous livre, sous la plume alerte de sa compagne, quelques échos. Il constate avec amertume que depuis des décennies, le monde s'est refermé, cloisonné, barricadé derrière des frontières sanglantes et infranchissables, verrouillées par des communautarismes nationaux et religieux rétrogrades et criminels. Il rencontre la guerre et ses horreurs, au Liban en particulier, ce qui le marquera définitivement, la réalité des faits dont il est témoin bousculant chez certains de ses amis des présupposés bien-pensants. « BW », c'est donc d'abord un très beau portrait, d'une personne très touchante dans ses sensibilités et ses générosités.
C'est aussi un magnifique texte d'amour, si l'amour c'est l'amitié habillée du désir, d'un couple qui s'est rencontré en 1985, beau chemin partagé et belle qualité de relation qui traverse le temps. Roman d'amour aux deux bouts de la plume.
Dans la forme, le texte est une transcription de dialogues, ce qui lui donne une spontanéité (bien sûr reconstruite), une note vivante ; DW parle, LS l'interpelle, parfois conteste (entre parenthèses), le lecteur est dans une position de témoin complice de leurs échanges.
Comme à chaque lecture des textes de Lydie Salvayre, c'est d'emblée sa liberté radicale dans l'écriture qui accroche et fait du bien, loin des carcans de l'académisme convenu, ne crachant pas sur le vocabulaire canaille, s'autorisant ici ou là un « salvayrisme » bien senti (« DW et moi nous imbécilisons ») ou une construction baroque.
Et de belles tournures de phrases, que ce soit dans la bouche de BW ou dans celle de LS, parfois des aphorismes ou des sentences tellement pertinentes :
« Devant moi, il rassemble aujourd'hui les ossements disséminés de son périple. »
« Partir pour expier ! Nous y voilà ! Les grandes interprétations psychologiques si émerveillées d'elles-mêmes. »
« Voyager, c'est apprendre la déception. »
« Marcher fatigue sa tristesse. »
« Sa douleur à s'écorcher aux barbelés du monde. »
C'est parfois bouleversant, et si une sorte de pessimisme lucide imprègne ces pages, affleure aussi un parfum de saine révolte qui vit, et c'est par ailleurs souvent très drôle.
C'est beau, très touchant, c'est superbement écrit, c'est BW, et c'est Lydie Salvayre.
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BW, ancien éditeur, est le compagnon de Lydie Salvayre. Alors qu'il est en train de perdre la vue, elle décide d'écrire tout ce qu'il lui livre de parcelles choisies de son histoire, grandes ou petites, en tout cas pas ordinaires. Récit d'admiration et de compagnonage amoureux, cela joue, comme souvent chez Lydie Salvayre, avec les registres savamment mêlés et dosés de l'érudition, de la dérision, du sérieux, de la sensibilité et de la fausse naïveté... Beaucoup de plaisir dans cette lecture agréablement inclassable.
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Ce roman m'est parvenu par un Service Presse à la librairie. C'est donc en primeur que je vous livre mon avis sur un roman qui ne doit sortir que le 20 août. Très bon pour mon Challenge 1% !

Malgré la longue liste de romans déjà écrits par cette auteur, je dois avouer que je ne la connaissais pas. Depuis, grâce aux blogs, j'en ai appris un peu plus. Lydie Salvayre est pédopsychiatre, et partage sa vie avec un éditeur dont les initiales du nom sont BW. Elle a reçu le Prix Novembre pour un précédent roman intitulé : La Compagnie des spectres.

Il m'est toujours difficie d'aborder un auteur que je ne connais pas et que je n'ai pas choisi, comme un a priori, difficile de me plonger dans un univers, une écriture dont je ne sais rien. le sujet pourtant me plaisait : BW, ancien éditeur, grand lecteur, perd l'usage d'un oeil. Durant le traitement (opérations, soins), BW se confie à sa femme, narratrice-auteur, lui raconte sa vie de voyageur et d'amoureux des livres....

la suite en suivant le lien...
Lien : http://leslivresdegeorgesand..
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BW ce sont les initiales de Bernard Wallet le compagnon de Lydia Salvayre. Et comme Paysages avec palmiers m'a beaucoup marquée, j'avais envie d'en savoir plus sur Bernard Wallet car dans son récit sur Beyrouth, on devinait entre les lignes une grande sensibilité .
En 2008 à soixante-deux ans, BW a un grave problème aux yeux. S'en suit une opération pour le résoudre et une cécité temporaire. Ancien éditeur chez Verticales (maison d'édition qu'il a fondée) et passionné de lecture, Sylvia Salvayre a couché sur papier leurs échanges, lui a posé des questions alors qu'il était plongé dans le noir (dans les deux sens du terme).
"Excessif " , BW c'est également l'envie de partir collée au corps «"Toujours il dit Je pars, je me tire. ". de son enfance à Clermont-Ferrand et de sa première fugue à treize ans, de ses voyages complètement fous à des passages en prison, de l'escalade avec un culot monstre à ses excès, de sa sélection en course de fond pour les JO de Mexico auxquels il ne se rendra pas à la dernière minute, BW a eu plusieurs vies en une seule.

Entre ses coups de gueule et de belles déclarations d'amour à la littérature (et comment il la conçoit) "Ce qu'il aime d'emblée dans un texte se situe dans ce que l'auteur tente de dire d'une expérience concrète du froid qui le transit, de la peur qu'il redoute, de la joie qui l'exalte, du chagrin qui le tue ou de la main brûlée qui écrit des phrases sur le feu. Ce qu'ils aime d'emblée c'est le halètement qui dans les mots imprime. Rien d'autre que ce halètement. Rien d'autre que la musique de ce halètement. Rien d'autre.", on perçoit la complicité, les rires et l'amour qui l'unit à Lydia Salvayre.
Ses excès, ses défauts ("Je suis têtu. Têtu et rancunier. Je ne sais pas accorder mon pardon. Je m'emporte. (...).Je quitte par désespoir. Je punis par désespoir. Je suis injuste par désespoir") et ses faiblesses : tout y est dit.
Si certains y verront un grincheux, mélancolique et seront dérangés par certains de ses propos (Bernard Wallet ne ne mâche pas ses mots), j'ai beaucoup (mais vraiment beaucoup) aimé le portait de cet homme imparfait qui "glisse des coquelicots entres les pages de ses livres", anticonformiste, non lisse et passionné (au sens le plus profond : par les tripes, le coeur et l'âme).

Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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