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3,95

sur 356 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les aventures d'un naufragé volontaire sur une île peuplée d'un type acariâtre et de créatures étranges. Si l'auteur use de certaines caractéristiques de la littérature dite d'horreur/fantastique, le propos de ce roman n'est pas là puisque les monstres ne sont, ici, que prétexte à réflexion... miroirs où se reflète notre propre bestialité. Outre une aventure palpitante, l' intérêt du roman réside donc dans la confrontation du personnage à la solitude, à l'inconnu, à la peur de l'autre, de la différence... Une exploration intelligente des profondeurs de l'âme humaine et des logiques ancestrales des conflits. Un roman habile, bien construit (même si, au début, l'histoire peut paraître un peu longue à se mettre en place), que vous ne pourrez reposer avant de l'avoir fini et qui ne vous quittera plus.
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Je vais juste écrire un petit billet doux : je suis vraiment impressionnée par ses écrivains aux idées incroyables : un phare, une île, des monstres aquatiques, deux hommes seuls sur cette île et une créature féminine improbable. Et voilà, le mec te sort un super roman de 250 pages.
Je vous invite à lire des critiques plus constructives que la mienne mais je tenais quand même à partager mon émoi.
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Le narrateur participe à une mission internationale en Antarctique : pendant un an, il doit étudier les vents sur un îlot perdu. Sa seule compagnie est le gardien du phare, homme taiseux et peu accueillant. « L'air n'était pas glacial, mais désagréable. S'il régnait une sorte de désolation, elle n'était pas identifiable. le problème n'était pas tant ce qu'il y avait que ce que nous ne voyions pas. » (p. 6) Chaque nuit, retranché dans sa cabane, l'homme est attaqué par des créatures à la peau de squale. « La nuit venait et je savais, de source atavique, que l'obscurité est l'empire des carnassiers. » (p. 40) Pour survivre, il doit s'allier avec le gardien. Les deux hommes sont frères d'armes par nécessité dans une guerre interminable et insensée, car chaque créature tuée semble remplacée par dix autres. Dans ce Fort Alamo polaire, le narrateur n'attend qu'une chose : le bateau qui passe une fois par an pour la relève. « Je médite sur les attentes qui m'ont conduit sur l'île. Je recherchais la paix du néant. Et, au lieu du silence, je trouve un enfer peuplé de monstres. » (p. 90) Et entre les deux hommes, il y a une créature femelle soumise à toutes leurs exigences domestiques.

J'ai ouvert ce roman sans rien en savoir, seulement poussée par la recommandation d'une amie, et je suis tombée tout entière dans ce récit angoissant, halluciné, putride et désespéré. L'histoire d'amour est des plus dérangeantes, entre dégoût et obsession. Je suis surtout frappée par la boucle narrative, car tout s'achève par un retour au commencement, dans un douloureux écho. Avec ce roman, Albert Sanchez Pinol poursuit la même réflexion humaniste que celle à l'oeuvre dansJe suis une légende de Richard Matheson. Il s'agit de savoir à quel moment c'est l'homme qui devient le monstre, l'anomalie. Et, au-delà des différences, il faut apprendre à identifier les ressemblances pour tenter la cohabitation. Attention, si vous vous lancez dans cette lecture, préparez-vous à des sueurs glacées !
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Un ilot isolé, au plus profond de l'Atlantique sud, dans une époque mal déterminée (semble-t-il au début du XX-ème siècle), las, deux hommes luttent, armes à l'épaule, chaque nuit contre d'étranges humanoïdes amphibiens à la peau froide dans un phare aux allures de forteresse assiégée. Voilà pour le tableau. Un tableau terrible et épique qui pourrait se suffire à lui-même mais c'est surtout son envers, ce qui se cache derrière les apparences qui se révèlera le plus intéressant.

Albert Sànchez Piñol, auteur espagnol de langue catalane, reprend en 2002 les codes du huis clos, des récits fantastiques et du roman d'aventure maritime des XVIIIème et XIXème siècle pour nous raconter l'histoire d'un météorologue irlandais (ancien activiste pour l'indépendance), notre narrateur, qui se retrouve isolé pour une année dans une maisonnette sur cet ilot désert et déjà peu hospitalier avec pour seule compagnie un homme apathique, Batís Cafó, vivant dans le phare surplombant l'île.

Ce qui était déjà une retraite plutôt sinistre loin du monde, vire au cauchemar lorsque le narrateur s'aperçoit que des monstres amphibiens, étranges et menaçants humanoïdes à la peau grise et froide, tentent de pénétrer de nuit dans sa demeure. Bien vite, c'est une guerre qui s'engage entre d'un coté les deux hommes unis par la promiscuité et l'infortune et les hordes de « peaux froides ». Ces dernières s'échouent, vague après vague, chaque nuit contre les défenses des deux humains, harassant peu à peu le narrateur et son compagnon et diminuant leur réserve de munitions.

Tout cela ferait déjà un huis clos fort convenable servi par l'écriture de Sànchez Piñol, mais bien sûr, ce n'est que la partie la plus superficielle du roman. Car La peau froide, emprunte au fantastique et au roman d'aventure leurs ambiances pour mieux les pasticher et il laisse peu à peu apparaitre au lecteur ses vrais sujets : la condition et nature humaine et surtout la notion d'altérité. En effet, l'auteur nous parle de la rencontre de l'autre (et surtout de sa non-rencontre) d'empathie et de rejet. La politique n'est pas tout à fait en reste et la volonté d'indépendance de l'Irlande, évoquée en début de roman via le passé du narrateur, n'est pas sans lien avec la situation des « monstres » indigènes de l'île. Difficile également de ne pas faire un troisième parallèle avec la situation de la Catalogne chère à l'auteur.

Si j'ai peut-être trouvé le dernier tiers du livre, un brin trop explicite, j'ai beaucoup aimé ce roman. Sànchez Piñol gère magistralement le rythme de l'ouvrage et réussi à nous immerger dans l'ambiance oppressante de l'ile, dans la tête de nos héros qui se vivent comme des assiégés. Surtout, il joue avec brio sur les codes du fantastique et du roman d'aventure pour mieux les détourner. Empruntant à différents genres et à différentes époques, intéressant et très accessible, La peau froide est un excellent roman que vous pourrez aisément dévorer en quelques heures ou laisser infuser jour après jour pour mieux en apprécier l'ambiance.
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Albert Sanchez Pinol traduit par Marianne Millon Edition Actes Sud

J'ai lu ce livre grâce à un libraire qui m'a donné envie de le lire, je le remercie car c'est vraiment le plus grand roman d'aventure que j'ai lu, et c'est d'ailleurs bien plus que cela, mais ce roman n'est pas facile à raconter aussi le seul conseil que je peux donner c'est le lire, vous pouvez profiter de sa sortie en poche. Ce roman n'a pas eu beaucoup de publicité mais heureusement quelque chose de plus fort à marché : le bouche à oreille. Ce livre je l'ai lu en 3 jours je ne pouvais pas le poser. Il paraît que c'est le 1er d'une trilogie, la fin me convient mais si l'histoire continue tant mieux, j'attend la suite avec impatience.

Sur un îlot perdu de l'Atlantique sud, deux hommes barricadés dans un phare repoussent les assauts de créatures à la peau froide.
Ils sont frères par la seule force de la mitraille, tant l'extravagante culture humaniste de l'un le dispute au pragmatisme obtus de l'autre. Mais une sirène aux yeux d'opale ébranle leur solidarité belliqueuse. Comme les grands romanciers du XIXe siècle dont il est nourri - Conrad, Lovecraft ou Stevenson -, l'auteur de la Peau froide mêle aventure, suspense et fantastique. Et, dans la droite lignée de ses prédécesseurs, c'est l'étude des contradictions et des paradoxes du comportement humain qui fonde ce roman, véritable jeu de miroir aux espaces métaphoriques.
Les protagonistes pensent être au " coeur des ténèbres " quand les ténèbres sont dans leur coeur. Civilisation contre barbarie, raison contre passion, lumière contre obscurité : autant de pôles magnétiques qui s'attirent et se repoussent dans une histoire parfaitement cyclique, car l'homme toujours obéit aux mêmes craintes, aux mêmes désirs ataviques. Et depuis la nuit des temps, c'est, à la vérité, la peur de l'autre - plutôt que l'autre - qui constitue la plus dangereuse des menaces, le plus monstrueux des ennemis.
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Finalement, c'est bien d'avoir vu le film avant…. le contraire m'aurait déçue ! c'est presqu'un huis clos ! dès les premiers pas du climatologue sur l'île, le côté anxiogène du récit prend aux tripes ! deux habitations sur l'îlet : le phare habité par Batìs Caffó, un être rustre que la solitude a rendu inhospitalier, méfiant et la masure brinquebalante destinée au climatologue… un peu par la force des choses et surtout à cause des attaques nocturnes récurrentes d'êtres venus de la mer, les deux hommes vont cohabiter : l'un à un habitat solide, l'autre a apporté dans son paquetage des armes et des munitions… ainsi vont cohabiter deux hommes et une sirène… c'est un livre remplit de ténèbres, au sens propre comme au figuré… de l'attitude de l'humain face à l'inconnu, à ce qui n'est pas comme lui et la difficulté de « vivre ensemble » ! une part de fantastique… la violence est omniprésente… ce n'est pas un livre facile !
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Ce roman est le journal d'un révolutionnaire irlandais exilé sur une île lointaine et au climat hostile (imaginez les îles de la Désolation dans les 60èmes Hurlants de l'Atlantique Sud) où il est chargé du rôle imprécis de météorologue pour une année. Il se croit seul, ou en compagnie d'un improbable gardien de phare, mais de nombreuses créatures amphibies les menacent ... Solitude, délires, organisation de guérilla, le narrateur décrit par le menu toutes les phases de son aventure, mais le récit évolue, d'un huis-clos guerrier plutôt simple, vers des considérations dont on ne sait s'il s'agit d'un délire ou d'une grande lucidité. Je ne veux pas dévoiler les péripéties de ce roman que j'ai trouvé très attachant, au style précis et évocateur, et qui est certainement bien plus philosophique que ce que l'on peut penser au premier abord.
Je l'avais lu il y a une vingtaine d'années au moment de sa sortie, l'ai soigneusement mis de côté lors de différentes périodes de déménagements, et l'ai relu maintenant avec un plaisir renouvellé.
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De tous les jours qui s'égrènent, l'homme cohabite tant bien que mal avec lui-même. Ballotté par le ressac t'en apaisant qu'éclatant, assourdissant, dans une sieste presque reposante .. Les munitions ont été comptée, rationné, derrière les murs d'une barricade fardant l'inconnu, au milieu de nulle part, dans une retraite perdu, presque oublié de l'océan.

Sur cette île, dans ce phare, un gardien, un météorologue et celui-ci, débarqué à la fraîche, s'unisse. Ils ont posé des pièges repoussant un ennemi nocturne .. Un ennemi à la peau froide, affamé, assaillant sans relâche ces deux hommes engloutis dans une apnée terrestre de solitude et de peur indicible ..

Tout ce climat iodé nous prend au nez, au rebord du monde, les larmes salées perles, fouetté par un vent transportant lui-même le chant d'une sirène, au-delà des croyances et des représentations, une sirène devenu esclave de ces deux rescapés des crépuscules sanglant, d'un sang bleu éclaboussant sous leurs balles, car une guerre a été déclarée, et l'on ne sait pourquoi, ni combien de temps cela durera, mais les attaques continues sans relâche, de ces créatures, cette poiscaille se multipliant sans cesse contre le phare et ses gardiens.

Je ne saurai en dire plus de peur d'en dévoilé d'avantage, mais ce roman, géniale huis clos, saura vous avaler dès les premières lignes jetées à votre portée et vous ne pourrez que morde à l'hameçon de cette écriture dynamique, au service d'une histoire balloté intelligemment entre un pitch d'histoire d'horreur aux ficelles éculées en apparence, qui vous réserveront quelques surprises, et un raisonnement philosophique sur le regard que nous portons les uns sur les autres ..







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Tout commence comme un roman d'aventure : un activiste irlandais accepte un poste de climatologue sur un îlot de l'Atlantique sud, un « pot de fleur » perdu au milieu de nulle part, invisible sur une carte, balayé par les vent polaires, plongé dans la nuit glaciale une grande partie de l'année. Il accepte ce poste pour se cacher, pour se faire oublier. A son arrivée sur l'île, le climatologue qu'il doit relever n'est pas là, sa cabane est vide. Il ne reste que le gardien du phare, sorte de brute rendue à moitié cinglée et mutique par la solitude, semble-t-il. Et alors, durant la première nuit passée dans la cabane, à la page 49, le roman vire au fantastique, en une ligne. La suite, lisez-la, je ne veux pas vous priver du plaisir de la découverte (évitez de lire la 4ème de couverture, on se demande si les éditeurs pensent au plaisir du lecteur quand ils les rédigent). Sachez seulement que vous allez plonger dans un roman hallucinant, où aventure, suspense, fantastique se mêlent en une brillante méditation sur la peur, la peur de l'autre, et les côtés obscurs de l'âme humaine
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Un récit mi-fantastique, mi-réaliste qui nous entraîne avec un météorologue pour un an sur une île déserte. Mais est-elle réellement vide de population ? Ce roman éveille chez le lecteur une foule d'émotions et lui fait vraiment vivre, frémir et vibrer tout le long du récit.
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