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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une ville sombre aux habitants sans avenir, contée par une plume poétique aussi lumineuse que cette Lune bleue, fantastique, mystérieuse, accrochée dans le ciel de Villebasse.

Anna de Sandre, nous entraîne avec son premier roman, dans une lecture déroutante, mais captivante. En à peine plus de deux cents pages et trente-sept chapitres, elle nous dépeint une ville et une vingtaine de ses habitants. Cette ville, personnage principal du roman, engoncée dans une vallée dont seule dépasse cette fameuse Lune bleue, ressemble à tant de villes que nous connaissons, dévastée par la fermeture d'usines, oubliée des projets d'envergure au profit d'autres. Ces villes où seuls errent des habitants qui ne font que survivre, parfois rejoints par des personnes qui arrivent là par hasard. Ces communes souvent rurales que l'on connaît tous, du Nord au Sud, de la Bretagne au Grand-Est.

Cette ville, Villebasse, c'est le Chien qui nous la fera découvrir. Arrivé lui aussi par hasard, il est dénué de maîtres et va de maison en maison, traversant quartiers et rues. le seul point central où se retrouve régulièrement de nombreux personnages est le ventre de l'ogresse, un bar. Les personnages multiples sont tous différents, mais ont en commun une absence de joie dans leur vie, tantôt en proie à des névroses familiales, tantôt victime de la crise économique. Anna de Sandre, à travers ce voyage onirique et poétique dépeint celle qui est souvent qualifiée de France périphérique. Cette France oubliée des politiques entre chaque élection et qui ne fait parlait d'elle en général qu'avec des drames intéressants les médias.

Cette lecture est relativement perturbante tant les premiers chapitres nous perdent dans ces rues froides, enneigées où il nous est impossible de trouver un fil conducteur. C'est d'ailleurs à cette occasion que la magie de la prose de l'autrice opère le plus et nous incite à aller plus loin, pour rapidement nous emballer totalement. N'ouvrez pas ce livre si vous n'avez pas un vrai temps de lecture devant vous.

Je remercie La Manufacture de Livre, Marie-Anne Lacoma et Pierre Fourniaud pour m'avoir permis de découvrir ce roman que je relirai certainement, chose rare, tant il possède de mystères à explorer.
Lien : https://imaginoire.fr/2022/0..
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Quel plaisir de tenir ce bouquin en main!
Une couverture toute douce, un format ergonomique et léger, des pages souples… Bref, une lecture qui commence dans des conditions optimales!

Fin prête à plonger dans ce roman aussi noir que sa couverture…

À la lecture des premiers chapitres, on découvre tour à tour de brefs événements liés à la vie des habitants de Villebasse. On se sent entrer dans un labyrinthe sans pour autant s'y perdre car très vite, il appert que ces mini-épisodes ont tous un lien. Parfois, il s'agit d'une même scène racontée à travers des points de vue ou des personnages différents. In fine, toutes ces petites histoires s'entrecroisent et se rejoignent dans un tableau contemporain dont l'intrigue est racontée de façon mélodique. le rythme et la forme de la narration sont de toute beauté. le roman ne se lit pas d'une traite, il se savoure. On revient parfois en arrière pour relire certains passages et c'est ce qui rend cette lecture encore plus accrocheuse.

Étrangement, il s'agit d'un premier roman. Nul doute qu'il ne sera pas le dernier! J'ai trouvé l'écriture d'Anna de Sandre d'une grande particularité. Je ne parviens d'ailleurs pas à l'identifier à d'autres styles déjà lus. Un mélange de faits modernes écrits dans une langue un tantinet désuète (ce qui fait tout son charme et son originalité). Les mots sont étudiés et se combinent parfaitement de manière à ce que le lecteur ressente la réflexion qu'il y a eu derrière chaque phrase.

Ce livre est un condensé de poésie et d'humour noir qui dévoile des scènes effroyables au clair de deux lunes. On se retrouve coincés dans cet univers étrange dont personne ne semble se soucier et qui donne dès lors libre cours à notre imagination.

C'est pour moi une magnifique découverte de la rentrée littéraire!
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« Depuis que le Chien était entré dans Villebasse, aux premiers jours de cet hiver particulièrement froid, on avait le sentiment incongru que la mort survenait davantage qu'à l'habitude ici, et plus qu'aux alentours. »
L'incipit donne le ton, fil rouge d'une histoire magnétique, hivernale.Tout semble étrange, comme dans un Entre-Monde. En fusion avec un ésotérisme empreint de mystères troublants et angoissants, éloigné d'une lumière apaisante. Et pourtant, l'écriture est le toit du monde, l'olympien d'une trame sereine et poétique, magistrale jusqu'au point final. le charme d'un récit dont on ne lâche pas un point, une virgule et les traces d'un Chien (C majuscule) dans la neige qui dévoile mot à mot l'énigme parabolique.
« Une lune imparfaitement ronde et bleue, bleue comme si elle abritait au moins un océan, mais un océan de tous les chagrins du monde évaporés, dans l'atmosphère qui se seraient condensés pour se précipiter en elle sous la forme d'un liquide aux propriétés inconnues. »
Le Chien, métaphysique, sombre, déambule dans chaque recoin. Son aura bouscule tous les codes d'un village qui va observer à la loupe ses déplacements et les bouleversements que cela va engendrer. Les habitants le connaissent tous. D'aucuns savent d'où vient ce chien noir. Un mythe s'instaure. L'attitude emblématique de le Chien qui va soit régler ses comptes soit remettre d'équerre l'habitus du village en intégralité. Parfois tendre, affectueux, ou agressif, le manichéen en déplacement dans un village qui va vivre dans un souffle des plus inquiets. Un village labyrinthe dont on ne peut s'échapper. La lune étrange élève ses secrets, éblouissante en connivence avec le Chien. Ici, c'est l'ambiance qui assigne les transmutations en devenir. « Villebasse » est une oeuvre spéculative. Un roman noir qui forge les destinées dans les profondeurs les plus fabuleuses et secrètes.
« C'était indéfinissable, comme un pas de côté qui vous faisait quitter la marche du monde : une gémellité bancale qui les rapprochait comme un étai. »
« Villebasse vient de la nuit, celle qui élève et isole pour mieux affronter ses démons intérieurs et renaître à la vie. « Villebasse » est un symbole des plus oniriques. Bien au-delà de l'envergure de ce roman-fable, Anna de Sandre détient la clef de l'enchantement littéraire. Publié par les majeures Éditions La Manufacture de livres
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Anna de Sandre possède une plume remarquable s'harmonisant parfaitement à ce récit où la noirceur s'illumine sous la lune bleue de cette étrange ville, peu attirante voir même repoussante, qu'il semble pourtant difficile à fuir.

Tout comme cette ville, l'écriture de l'auteure semble nous posséder, nous entraînant au fil des pages au coeur de Villebasse, une ville où rôde le Chien et où circulent une incroyable violence et une profonde tristesse.

Dans cet univers onirique, j'ai savouré cette plume singulière, pleine de charme et cette histoire étonnante habitée par la noirceur des âmes humaines capables du pire et rarement du meilleur ou alors du meilleur du pire.

Une nouvelle voix qui ravira comme moi les amoureux des plumes noires et des histoires qui sortent des sentiers battus.

Une des belles surprises de la rentrée.

Chronique complète sur mon blog lien ci-dessous ⬇️
Lien : https://madosedencre.over-bl..
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Anna de Sandre nous raconte Villebasse et une galerie d' habitants cabossés avec des vies bancales. Il y a la mort bien présente, le sang, la pauvreté, des misères et le Chien qui erre, navigue.
Qui est le Chien ?

De la narration faite de Villebasse et de ceux qui y habitent, je ne voyais ni la lumière, ni le jour. Seulement la nuit. Et cette lune bleue. La froideur aussi.
J'aimais cette ambiance mais bien que conquise par le style de l'écriture, je me fis la remarque qu'il me manquait un liant entre tous ces chapitres courts. le passage de l'un à l'autre était trop sec et brutal. J'étais gênée et perdue parfois de passer de l'histoire d'un personnage à un autre..
J'ai cru garder cette réserve jusqu'à la fin.

Puis le chapitre XXXV et les mots de Rose sont arrivés et j'ai basculé dans l'émotion. Quelques pages pour me ressaisir.
Le dernier chapitre arrive.
Le XXXVII.
Et là ! Dans la cuisine. Cette scène avec le briquet... Émotionnellement très forte. La vie et la lumière ont paru renaître. Grâce à ce passage couplé aux dernières pages qui ont suivi, ce chapitre ultime a déversé un flot de chaleur et d'humanité qui m'a bouleversée et que je n'attendais plus.
Très, très émue (euphémisme).
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Premier roman extrêmement prenant. le rythme est presque hypnotique, je me suis littéralement laissé emporter par les phrases dans l'univers tour à tour déprimé, glacial, et pourtant vivant que nous présente l'auteur. A sa lecture, j'y ai retrouvé des sensations similaires à celles lors de la lecture d'un livre de Nick Cave. A lire.
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