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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Que vous dire en terminant la lecture de cet ouvrage ? Que Delphine Saubader m'a touché en plein coeur.
Son livre c'est le bilan de la vie de Marie, écrit sous forme d'une lettre à sa fille. Elle y raconte son enfance à la campagne, toujours présente dans son esprit. Puis la vie passe, et la vieillesse se profile. Marie a décidé de choisir le moment de sa mort, avant que son corps trop usé ne soit plus gérable.
L'écriture de l'auteure est pleine de douceur et de poésie, mais aussi d'une grande lucidité. Elle interpelle beaucoup quand on a vécu son enfance à la campagne et qu'on est soi-même sur la pente descendante !
A lire absolument, mais pas dans un moment où la déprime menace !
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Roman très agréable à lire. Je l'ai lu d'une traite en 4 heures.
J'ai pleuré quand je l'ai fermé.
Thèmes abordés : la vie de paysan au début du XXème siècle
la pauvreté, la condition imposée aux jeunes qui ne peuvent poursuivre leurs études et sont condamnés à trimer sur la terre de leurs parents.
le handicap mental
la violence due aux conditions de vie
la folie,
le suicide, la beauté des paysages, des senteurs
la précarité de la condition humaine,
l'amour d'un frère et d'une soeur
l'amour d'une mère pour sa fille,
la vieillesse
le désir de pouvoir choisir sa fin
Un livre triste qui fait pleurer mais un livre qui souligne l'importance de l'enfance. On peut essayer de créer son existence, de jouer un rôle dans la société mais au soir de sa vie, au moment des comptes, les masques tombent, apparaît alors la futilité de ce qui a été construit et les traumatismes de l'enfance refont surface. On est vieux mais on reste à jamais l'enfant que l'on a été.
Livre sensible et délicat.
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Marie raconte à sa fille unique, à travers une longue lettre, l'histoire de sa vie, tout ce qu'elle ne lui a jamais dit. Elle lui écrit tout ce qui lui passe par la tête, ce qui remonte, en désordre, au fil de ses pensées. « Quand on vieillit, on se retourne vers le passé, on fouille ce qui a été, on s'en remplit de peur de se vider ».

Une vie de misère auprès de ses parents paysans, dans une nature pourtant si belle mais qui peut se révolter, reprendre ses droits quand elle le veut. Et c'est ce qui c'est passé ce jour de grêle et qui a changé leur vie à jamais. Cette terre allait tous les rendre malades.

C'est un texte fort, juste, souvent triste, parfois tendre, émouvant, poétique et bouleversant. C'est une magnifique histoire d'amour entre un frère et une soeur, une déclaration d'amour d'une mère à sa fille. Une histoire de folie aussi, de misère et de culpabilité jamais oubliée, d'enfance sacrifiée.

Je pourrais citer presque tout le livre tant les phrases ont fait écho. Alors certes ce n'est pas un récit joyeux, mais il est beau.

L'auteure fait aussi passer des messages en rapport avec le dérèglement climatique. « Ta génération trop gâtée et saturée de consommation le découvre, prenant soudainement conscience de la menace et de sa précarité ! Moi, je l'ai vécue toute mon enfance. Nous avons oublié que nous ne sommes que des humains et que la nature est mère. »
« Un jour viendra où la terre se révoltera, […]. Un jour où les arbres murmureront à l'oreille des hommes, qu'avez-vous fait ? »

Je n'ai pas l'habitude de lire ce genre de récit mais j'ai beaucoup apprécié.
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Une femme âgée écrit à l'attention de sa fille et lui dit qu'elle a été réellement sa vie. Car elle a bâti avec soin une façade pour lui permettre de cacher et de vivre avec un secret qui la ronge depuis son enfance.
Elle a grandi dans une ferme, avec ses parents, Joseph et Madeleine, ainsi que son petit frère, Jean. Ce dernier est différent. Marie le protège comme elle peut et, surtout, elle lui voue un amour incommensurable.
Leur vie est pauvre et le devient davantage après que la grêle ait ravagé leur future récolte. A partir de cet épisode de grêle, le malheur s'abat sur la famille. le père n'hésite pas à passer ses colères sur Jean. La mère place tous ses espoirs en Marie. Elle doit absolument réussir à l'école. Puis survient un drame dont Marie se sent responsable ou plutôt coupable.
Je ne vous en dis pas plus. Dans cette confession, sorte de testament que Marie laisse à sa fille adorée, on ne peut s'empêcher de penser qu'on ne connaît pas réellement ses proches. Chacun garde des secrets en lui.
Je n'ai pas réussi à m'attacher à Marie, peut-être est-ce son ton las. J'ai tout de même été intriguée par l'histoire et voulu en savoir plus sur Marie. Un roman qui parle de la relation mère-fille, de la vieillesse et du choix de fin de vie, de la folie et surtout de la culpabilité. La nature est très présente. Il y a de très beaux passages sur le pouvoir de la littérature. Je suis certaine qu'il touchera des lecteurs.
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
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« Je n'ai pas su trouver les mots pour te le dire, Adèle, pas plus que je n'en ai jamais trouvé pour te parler vraiment de moi. Sais-tu seulement qui a été ta mère ? Dans quelle sève puisent ses racines, ses émotions trop fortes, ses silences rentrés ? Sais-tu quelle enfant elle a été ? »

Connaissons-nous jamais tout à fait notre mère ? Que savons-nous réellement des jeunes années de sa vie, d'elle petite fille, de ses peurs, de ses luttes intérieures lorsqu'elle-même devient mère à son tour ? Au soir de sa vie, Marie décide de lever le voile. Elle écrit à sa fille Adèle. Elle raconte. Elle dévoile. Elle divulgue les secrets de son coeur et de son histoire familiale. Marie a décidé de mourir, avant l'année de trop, avant la dégénérescence du corps et la perte de son identité, Marie veut mourir en conservant sa dignité. Elle offre à Adèle l'histoire de ses racines, la terre qui l'a vue naître et grandir, la famille qui l'a élevée. Une enfance rythmée par les saisons, les odeurs, les récoltes, les coups du sort météorologiques, et cet épisode de grêle qui a bouleversé l'équilibre familial et a tout changé… jusqu'à déclencher le pire. « Je n'ai compris que bien des années plus tard le sentiment d'impuissance de mes parents, leur urgence permanente, à devoir toujours aller chercher le repas du lendemain, à vivre les yeux rivés à la colère du ciel, aux feuilles, à la terre. Nos vies dépendaient de bien plus grand et plus puissant que nous, de ce qu'on n'appelait pas encore le climat, de cet invisible que je voyais, moi, casser le dos de Joseph quand il rentrait le soir des champs et souiller de terre les ongles de Madeleine qu'elle cachait sous des gants lorsqu'elle allait à la messe. »

À la ferme des Glycines, Joseph et Madeleine, parents de Marie vivent une vie de labeur. Ceux qui ont eux des grands-parents agriculteurs le savent bien, il n'y a aucun instant de répit dans ces existences-là. Les animaux, les récoltes, la peur au ventre en regardant le ciel qui noircit, le désespoir des cultures saccagées par les changements trop brutaux de température, la grêle, ou la canicule. Dans cette famille, tous dépendent de cette terre et des bêtes pour les nourrir, donc pour survivre. Pas de droit à l'erreur, pas de seconde chance. La charge mentale qui pèse sur les parents prend toute la place puisqu'elle couvre les besoins primaires. Alors, il suffit d'un rien, d'un grain de sable, d'une pluie de grêle pour que l'équilibre familial s'altère définitivement. Pour que la colère d'un père se déplace sur le plus fragile, celui dont on dit qu'« il n'est pas fini », ce frère avec lequel Marie entretient une relation fusionnelle, ce frère victime de cet épisode de grêle dont Marie dira « (…) ce soir-là, le chagrin m'a logé une balle en plein coeur. »

Que savons-nous de ce qui se joue derrière les portes closes ? À défaut, à la campagne, loin de tout ? Que savons-nous de la construction d'une petite fille, élevée là, qui deviendra une femme, puis une mère ? « Je me suis construite sur une mémoire à blancs, à trous, j'ai avancé sur des angles morts, craignant de regarder à droite ou à gauche. J'ai redouté encore plus de me retourner, presque soulagée à l'idée que le monde que j'ai connu, ce monde-là, celui de mon enfance, avait disparu. » Que savons-nous de ce qu'elle va donner, volontairement ou involontairement, par intention ou par omission ? Pour aller contre ou au contraire pour transmettre ? « Nous avons oublié que nous ne sommes que des humains et que la nature est mère, et moi, la fille de la grêle, je t'ai élevée comme une fille de la ville dans le coton et l'insouciance alors que j'aurais dû t'alarmer, t'enseigner l'humble patience, la lenteur, la résignation de mes parents. (…) Je voulais seulement éloigner de toi la douleur des générations passées. T'immuniser contre la peur. Au lieu de ça, je t'ai refilé la mienne, dont tu n'as jamais su d'où elle venait. »

La vieillesse se prête à faire le bilan de son existence, mais aussi à réfléchir sur ce qu'il nous reste à transmettre. « La fille de la grêle » est bien un roman de transmission, de passation de l'histoire familiale, de ramifications des émotions. Comprendre la femme qui nous a donné la vie pour comprendre qui l'on est, faire de ces sables mouvants que constitue parfois notre existence une terre solide, fertile pour mieux construire l'avenir. Aider à pousser droit. « C'est comme ça. Toute sa vie, on traverse ses parents. On ne les connaît pas. du moins, on ne connaît pas leur vérité. » D'une certaine façon, Marie fait cesser cette chaîne des secrets familiaux en se dévoilant et en révélant au grand jour l'amour incommensurable pour son frère Jean, la beauté de leurs relations, et le coeur de ses pensées les plus profondes.

« La fille de la grêle » interroge également notre rapport de dépendance à la nature, fusionnel, animal, mais confronte aussi deux mondes : celui de la ferme de Marie il y a des années, et celui d'Adèle, aujourd'hui. « de ce fait, nos corps connaissaient aussi le prix de la rareté des choses, l'endurance, l'eau, le travail que réclament un fruit pour grossir, une bête pour donner son lait, une fleur pour éclore. »

Enfin, « La fille de la grêle » est un plébiscite pour le droit de mourir dans la dignité selon son propre timing, avant que l'on ne puisse plus décider par soi-même et pour soi-même, avant de devenir un fardeau, avant de perdre tout contrôle sur sa vie. « Je pourrais vivre encore un peu, c'est vrai. Mais fait-il vivre jusqu'au bout ? »

« La fille de la grêle » est un premier roman. La plume de Delphine Saubaber, fine, et poétique, sublime ce récit déjà très chargé en émotions par son sujet. Elle a su y cacher des secrets qui, une fois découverts, relancent l'intrigue. C'est un récit intime, orageux et serein, sombre et lumineux sur la vie, quand il n'y a plus rien à cacher, parce que les mots doivent être prononcés, et les vérités exprimées. « Tu es arrivée, ma chérie, comme une absolution sur mon tas de fumier. » Très beau premier roman.

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Marie n'a jamais vraiment confié son passé, son enfance à sa fille Adèle. Proche de la fin, Marie décide de se confier sur ce qui l'a construite.

Marie a grandi à la ferme des Glycines, cet endroit où on vit en fonction des saisons, où on vit pour la culture de la terre et les soins aux animaux. La vie de ses parents a été rude et le souhait de Madeleine, la mère de Marie est qu'elle travaille dur afin de pouvoir se construire une vie confortable

Le petit frère de Marie, Jean, est un enfant très attachant mais assez particulier. Jean ne parle pas et n'entend pas, ce qui ne plaît pas à Joseph, le père.

Marie a toujours eu une relation fusionnelle avec son petit frère. le jour où la grêle tombe sur la ferme des Glycines et met en péril l'équilibre de la famille, joseph passe sa colère sur Jean.

Du haut de ses 7 ans, Marie se comportait comme une mère avec Jean. Elle apaisait ses peurs et ses pleurs. À la naissance d'Adele, elle a reporté tout l'amour qu'elle avait pour Jean sur son enfant.

C'est un récit assez poignant que nous livre #delphinesaubaber. La vie dans les années 50 était bien différente de celle que nous connaissons aujourd'hui. le portrait dressé de cette époque est fait avec authenticité et émotion. On est ému par l'histoire de Marie et Jean, cette fratrie qui s'unit envers et contre tout.

La partie sur le choix de sa fin de vie m'a beaucoup plus séduite et j'ai aimé la façon dont l'auteur a traité ce sujet.

Malgré un très bon récit, je n'ai pas plus accroché que cela. le roman est très descriptif et j'ai parfois trouvé cela assez long, j'aurai aussi aimé être un peu plus surprise.
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LA FiLLE de LA GRÊLE .
de Delphine Saubaber .
@editionsjclattes .
206 pages .

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[ Quand on vieillit, on se retourne vers le passé, on fouille ce qui a été, on s'en remplit de peur de se vider.]

Un premier roman tout en justesse et en tendresse . Sensible , bouleversant et délicat .
Les blessures, les misères, les folies  d'une famille, racontée au soir de sa Vie, par Marie, femme fille et mère, qui se délecte du poids des secrets en retraçant le chemin de ses origines, ses moments de joie, d'amour et sa culpabilité .
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[ Être vieux c'est ne plus trouver de rôle à jouer ]

La Fille de la Grêle raconte la brûlure de l'enfance et la grande vieillesse, comme un bilan de Vie, un Chant d'amour d'une mère à sa fille .

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Une lecture où les sentiments m'ont effleurés mais pas envahis . Je n'ai pas ressenti d'empathie pour cette histoire malheureusement .
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Un roman à la fois poétique et bouleversant qui parle d'un sujet d'actualité : la possibilité de choisir le jour de sa mort. J'ai beaucoup aimé le style de l'autrice malgré quelques longueurs (on suit les pensées d'une femme qui parfois se répète et se perd dans ses souvenirs), ainsi qu'un texte un peu court qui passe très vite sur les moments les plus critiques (peut-être contradictoire avec mon premier point sur les longueurs mais je pense que vous comprendrez en le lisant).
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Très bien écrit, mais je suis encore en train de digérer toute la violence intra familiale qui y est décrite. A décharge, il n'y a pas le voyeurisme malsain de certains livres de la sélection du Roblès de l'an dernier, et c'est ce qui le rend probablement si percutant.
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A 80 ans, Marie a décidé d'en finir. Avant d'accomplir le geste ultime, accompagnée par une amie infirmière, elle entreprend de raconter à sa fille Adèle l'histoire de son enfance qu'elle lui a toujours tue. Elle lui raconte son enfance dans une ferme isolée, une enfance pauvre où les seuls jouets étaient ceux que la nature voulait bien lui offrir ; elle lui parle de son petit frère Jean, beau comme un ange mais "pas fini" d'après le médecin de famille ; de sa mère, illettrée, qui ne comprend pas l'attirance de sa fille pour la lecture ; de son père, métayer, contraint de reverser la moitié de ses maigres revenus au propriétaire. Un père dur au labeur, qui n'admet pas la différence de Jean et le frappe, de plus en plus souvent, au moindre prétexte…

La vieille dame dit la dureté de cette existence de quasi esclavage régie par la météo, la violence familiale, la peur de ce père sec et noueux comme une trique. Elle dit ses choix, celui de ne pas intervenir quand la folie du père devient évidente, et celui de partir, et de se faire une autre vie. Quitte à laisser Jean là-bas. Elle n'a pas de regret, et avance obstinément ; elle met dans sa vie loin du monde paysan la même énergie qu'elle a à donner le jour à Adèle. de même décide-t-elle de mourir, refusant de subir un choix qui ne sera pas le sien. Elle part sans regret, sans se retourner. La question du droit à mourir dignement est bien traitée par le prisme d'une femme indépendante, qui m'a semblé tout de même un peu froide et distante.

Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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