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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pour survivre dans une famille qui compte vingt et un enfants,
Il faut avant tout « trouver sa place » au sens propre du terme d'abord, sur le canapé, devant la télé où l'on se bouscule mais aussi pour dormir, alors les enfants s'installent où ils peuvent, même s'il n'y a pas assez de lits, on trouvera toujours un nid bien au chaud dans la laverie, au milieu, du linge propre ou sale. Quelle importance ?
Chacun vit comme il peut et tout le monde est heureux ou presque. Puis au fil des ans, la famille se sépare.
Plusieurs dizaines d'années plus tard, alors qu'ils n'entretiennent plus de relations entre eux, ils vont se retrouver à l'occasion de la remise d'une décoration à leur père. Et là, toute la famille étant réunie pour la première fois, il ne va plus être possible de garder ce secret enfoui au plus profond de chacun depuis longtemps.
Dans ce roman choral, sept des enfants devenus adultes prennent la parole.
Le premier à s'exprimer est le plus jeune, « le Fion », pour lui la famille est presque une énigme, tant il y avait d'écart entre lui et les ainés. « Notre famille est l'émerveillement de ma vie et mon plus grand succès de conversation. »
Nous découvrons ensuite les souvenirs de « la pucelle », qui fut la deuxième maman.
Dans le récit de chacun plane la disparition d'Angèle.
Des souvenirs ou se mêlent interrogations, remord, culpabilité, non-dits.
Après « il pleuvait des oiseaux », j'ai à nouveau un énorme coup de coeur pour ce roman de Jocelyne Saucier construit comme un puzzle qui m'a tenue en haleine jusqu'à la dernière page.


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Bien qu'il s'agisse d'un roman choral, parmi les 21 enfants qui constituent cette incroyable famille, tous n'ont pas droit au chapitre ! A travers les voix qui s'expriment nous découvrons une famille atypique par sa taille et par conséquent par son organisation. Presque burlesque au début, J. Saucier nous fait appréhender avec une grande psychologie un fonctionnement familial proche du clan avec ses luttes de pouvoir, sa hiérarchie,ses rituels. Ce petit monde est soudé autour du rêve paternel que j'ai perçu comme une sorte de mythe fondateur. Ce qui en constitue la force est bien plus fort que son apparent objectif financier. Y être associé relève de l'appartenance familiale, de la reconnaissance. le clan est sans faille face à l'extérieur mais cette puissance collective masque les fragilités, les peurs, les rivalités. Un jour le drame surgit entraînant l'implosion familiale car le secret qui l'entoure agit comme un poison. J'ai eu un plaisir croissant à la lecture de ce roman qui m'a révélée un auteur que je ne connaissais pas et qui m'a épatée par la finesse de son écriture, l'intelligence de la construction de son récit et sa fin percutante un peu " à la Festen", ce superbe film de TH.Winterberg.
Je recommande vivement cette lecture.
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En tournant les premières pages de "les héritiers de la mine", je ne m'attendais pas à être secouée...
Je m'attendais à une histoire de famille nombreuse, très nombreuse, à des anecdotes, des rigolades, des pleurs, des cris, des moments d'émotion...
L'émotion est présente, le mouvement est constant... le drame est omniprésent !
L'histoire de cette famille est racontée par plusieurs enfants du clan, le tout centré sur un drame qu'on découvre peu à peu.
La fin est inattendue et tragique.
Un beau roman, une belle découverte littéraire.
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Excellent livre que je conseillerai à ceux qui veulent découvrir la littérature québécoise.
Comme l'histoire se passe en Abtibi-Temiscamingue (respirez et relisez lentement..), région lointaine et sauvage du Québec, du moins pour le citadin que je suis.. Je pensais qu'on allait faire un peu de tourisme, visiter les mines, apprendre l'histoire de ses habitants, de ces colons arrivés de partout pour travailler dans les mines.. Lorsqu'une histoire se passe dans un coin invraisemblable ou moindrement exotique, c'est habituellement ce que font beaucoup d'auteurs. Ils brodent sur l'histoire, la géographie etc.. Cela n'empêche pas de faire un bon roman, mais on voit bien la grosse ficelle qui permet de noircir du papier. De plus, Jocelyne Saucier ayant été journaliste en Abitibi, je la voyais bien venir, la coquine..

Eh bien, Walou! Nada! Peau de zébi! Que dalle. Rien pour le touriste littéraire cette fois-ci.. L'auteure a concentré tout le récit sur un drame familal, sans détour, sans finasseries et ceci dès le premier chapitre. On ne parle que de cela. Au bout de 2 pages, on sait déjà qu'un truc bizarre s'est passé autrefois et que ce truc, ceux qui l'ont vécu veulent le cacher, l'oublier, ne jamais en parler. Voilà pour le suspense.
Ceux qui croient avoir déjà deviné de quoi il retourne en lisant le résumé de l'éditeur ou des autres babeliotes, à mon avis, se mettent le doigt dans l'oeil probablement. Parce-que madame Saucier sait y faire.. Il va falloir attendre la fin, la toute fin pour avoir la bonne version du truc.

Cependant, comme souvent, l'intrigue maintient l'attention du lecteur mais ne constitue pas le seul intérêt de l'histoire. Les héritiers de la mine, c'est également une sorte de manuel de survie pour les enfants de familles nombreuses. Au sein d'une famille de 21 enfants et dans une maison de 3 pièces, on n'a rien à soi, aucun biens personnel. On partage tout, le lit, le canapé, les jeux, les peines. Le matin on s'habille avec ce que l'on trouve, ce que les autres n'ont pas encore pris.. Ce n'est d'ailleurs plus tout à fait une famille mais un clan, une horde voire une harde.. et on a beau être frères et soeurs, être unis, solidaires et solides face aux étrangers, il y a quand même un chef, des lieutenants, des exécutants. Gare à ceux qui ne respectent pas la hiérarchie secrète, les valeurs du chef, les codes du groupe!

Et que dire des rapports entre enfants et parents! Des parents inexistants tellement ils sont occupés à travailler pour nourrir la meute bruyante et remuante. Les plus jeunes sont pris en charge par la soeur ainée pas par la mère, épuisée. On s'habitue à ne pas voir les parents, ne pas leur parler, mais s'habitue t-on au manque de tendresse maternelle ? A l'absence de sourires rassurants avant de s'endormir ? Là aussi Jocelyne Saucier réussit bien son coup. Certaines pages sont poignantes sur le sujet.

En fermant le livre, je me disais qu'une famille de 21 enfants c'est une aberration, c'est énorme, ça ne se rencontre pas ou en tous cas, ça ne se rencontre plus chez nous mais cette amplification, cette démesure n'était peut-être qu'un artifice littéraire après tout, pour mettre en valeur ce qui existe ailleurs, dans des familles réelles mais de moindre importance. C'était peut-être cela que l'auteur voulait aussi nous montrer, mais ce n'est que mon fantasme, probablement.
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Ce livre est une vraie merveille. On s'attache aux personnages, à leur évolution, à leur part d'ombre et leurs regrets.
Vingt enfants partageant le même secret, essayant comme ils peuvent d'oublier, de comprendre, des fois de se souvenir, afin de saisir le moment qu'ils n'ont pas vu venir, le moment où tout a basculé.
L'écriture est tellement maîtrisée, elle est d'une rare perfection, les mots ne peuvent pas être plus justes et plus profonds.
L'histoire est tragique mais si belle. Elle parle de pardon, d'intégrité, de fraternité, d'espoir...de tellement de choses en fait.

J'espère que ce roman saura vous inspirer. Il m'a inspiré.
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J'avais déjà repéré Jocelyne Saucier avec son livre « Il pleuvait des oiseaux » (son titre étrange m'attirait), les critiques étaient bonnes et elle avait reçu quelques prix de l'autre côté de l'Atlantique, au Québec où elle est née. La rencontre littéraire ne s'est pas faite sur ce livre. Mais avec Les héritiers de la mine. Quand j'ai remarqué ce livre, j'ai su que là, il me fallait absolument le lire ! C'est fait, et je peux vous dire, aucun regret, car c'est un véritable coup de poing, coup de coeur….
L'histoire est belle, forte, féroce, tendre, terrible, dure et très bien écrite.
C'est l'histoire, la saga d'une famille, les Cardinal, nombreuse…. 21 enfants tout de même, dans les années 50/60 au Québec et plus précisément dans la région de l'Abitibi-Temiscamingue… oui je sais, il faut y aller pour le dire sans tricoter de la langue… ce mot imprononçable chante doux à mon coeur, car un de mes amis très chers y habite.
La famille Cardinal vit à Norco, une ville construite autour de la mine découverte par leur père et qui a été rachetée par une société minière.
Quand on est aussi nombreux, il n'est pas facile de se faire sa place, de se différencier, de pouvoir vivre sa vie, d'exister pour soi. Ils vivent dans une maison composée de 4 maisons qui ont été accolées, rafistolées ensembles dans un joyeux (mais dur aussi) désordre. Suivant les âges et les personnalités, certains mènent la danse. Géronimo par exemple. Ah oui, ils ont quasi tous un surnom... Géronimo donc, ElToro, Yahou, Fakir, Matma, Mustang, Magnum, Tintin, Toutank, LaPucelle, LaTommy et L'Adoptée (Angèle), « LesJumelles », les Titis, Zorro, LeTaon, Nefertiti, Wapiti, Bibi, LeFion (le dernier né, après il n'y en a plus !), LeGrandJaune, Emilien (lui bizarrement, l'aîné, pas de surnom) etc. Et les parents sont nommés LaMère, LePère….
L'histoire nous est racontée via 6 des 21 enfants qui parlent de leur vie à l'époque, de ce qu'ils sont devenus après, et d'un rendez-vous familial où chacun se rend 30 ans après la dispersion de la famille après une explosion à la mine. Ce sera le premier rendez-vous « complet » de la famille Cardinal à l'occasion de la remise d'une médaille à leur Père, prospecteur de mine qui a voué sa vie à la roche et à sa prospection. Chacun redoute ce rassemblement du clan car plane un secret douloureux dans la famille… ce secret a rongé tous les membres au fil des années, sauf LeFion qui n'est au courant de rien, trop petit à l'époque des faits, chacun l'ayant protégé, mais lui aussi le ressent au fond de ses tripes et veut savoir….
Chacun a sa vérité, ou plutôt sa part de vérité. Où cela va-t-il les mener ?
Vraiment, c'est passionnant de lire ce roman fort, les personnalités sont attachantes, dures, cruelles, belles… La vie n'est pas idyllique… faire partie d'un clan, ce n'est pas facile, mais il y aussi de l'amour, de la tendresse, de la poésie aussi…
Bref, j'ai beaucoup, beaucoup aimé. Prenez le temps de découvrir ce petit bijou littéraire.
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Ayant lu Il pleuvait des oiseaux, de la même auteur, il y a peu de temps, j'avais envie de découvrir son nouveau roman et je remercie donc les éditions Denoël pour cet envoi.

Dans Les Héritiers de la mine, nous suivons la famille Cardinal, impressionnante par son nombre puisqu'ils sont vingt et un enfants. Ils vivent au Canada, à Norco, où le père s'occupe de la mine de zinc et la mère cuisine. Ils sont pauvres mais ils sont heureux, les aînés des enfants s'occupant des plus jeunes. Chacun a un surnom; il n'y a que leurs parents qui les appellent par leur véritable nom. Au début, c'est un peu compliqué de se retrouver avec tous ces personnages (même si l'on se concentre sur sept ou huit enfants en particulier). Mais, peu à peu, on s'y habitue et on s'attache à eux. J'ai aimé voir la façon dont s'organisait cette famille et les liens qui les lient. L'histoire est constituée de flash backs, puisque l'on retrouve toute la famille des années plus tard (les enfants sont alors tous adultes) à l'occasion d'une réunion. Ce sont donc principalement des souvenirs que l'on lit.

Les chapitres sont assez longs, une trentaine de pages environ, et, à chaque fois, le narrateur change. Ainsi, cinq narrateurs se succèdent, et c'est très intéressant car il faut un peu de temps avant de comprendre qui est en train de parler. C'est aussi une façon de confronter les récits des personnages entre eux; la famille Cardinal cache un lourd "secret", un drame leur est arrivé et les ont tous séparés. Mais aucun enfant ne sait toute la vérité. le roman est un véritable puzzle et, petit à petit, les éléments se dévoilent. Il faut du temps pour comprendre ce qu'il s'est passé et le principal mystère ne sera dévoilé que dans les dernières lignes. C'est une histoire vraiment poignante, qui m'a beaucoup touchée. Je m'excuse de rester un peu floue, j'ai peur de trop vous en dévoiler. Mais sachez que c'est une histoire qui vous prend aux tripes et qui est, en plus, très bien écrite.

En conclusion : Une très bonne lecture; un livre bien écrit, intéressant, touchant, qui met en scène un drame familial.
Lien : http://livresquement.blogspo..
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Ils sont vingt et un frères et soeurs. 5 filles et 16 garçons !
Waouhh!! Je suis battue, nous étions 12.
Le père n'est pas souvent là, il est prospecteur de mines et quand il est là, il est à la cave où il fait ses études sur les roches et les filons. La mère, elle fait les enfants et à peine sont-ils là qu'elle retourne à la cuisine nourrir sa tribu. du coup c'est « la Pucelle », la soeur aînée qui s'occupe des enfants.
Cela fait des années qu'ils ne se sont pas tous réunis et la remise d'une décoration à leur père en est l'occasion.
Tour à tour, certains d'entre eux nous donnent leur vision de cette famille et de leur vie rude à Norco, le village de la mine que leur père avait découvert, et qui est devenu un village fantôme où la tribu Cardinal fait sa loi et où les « Culs-terreux » les jalousent.
Mais que s'est-il passé il y a tant d'années lorsqu'ils ont fait sauter la mine? Ils se sont séparés, ils ne se revoyaient qu'épisodiquement, jamais tous ensemble. Quel est leur secret?
Hé bien vous ne le saurez qu'à la toute fin du livre. Jocelyne Saucier a très bien su manier le suspens, en même temps qu'elle nous dépeint une famille nombreuse originale, où chacun doit trouver sa place. L'attention du père ou de la mère a d'autant plus de valeur et marque qu'elle est rare.
Comment survivre et exister dans une fratrie si nombreuse? Est-on obligé de s'exiler pour survivre et se trouver?
Le secret n'est que le fil conducteur du livre mais attention, ne vous cantonnez à cela, vous passeriez à côté d'une belle histoire familiale.
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Brillant! Tout simplement génial! Je suis complètement soufflée par cette lecture. J'ai ADORÉ! Vous l'ai-je déjà dit? Bref, ce récit va faire désormais partie des classiques québécois que je vais référer à tous vents!

Il est question parle d'une grande famille québécoise (21 enfants) vivant dans un village minier près de Val d'Or dans les années soixante-dix, dont le père est prospecteur de métaux pour la mine Norco. C'est un roman choral orchestré en alternance par 7 des 21 enfants où l'on tentera d'élucider un drame. Chaque chapitre va nous donner un morceau de ce casse-tête pour tenter de résoudre ce mystère, dont le dernier morceau ne nous sera donné qu'à la toute dernière page. Époustouflant! Non mais quel génie!

Ici, ce n'est pas tant l'écriture qui est exceptionnelle. Tout est dans la construction du récit. Juste wow! Avec pour trame de fond le drame vécu par plusieurs villages miniers au Québec, qui ont dû fermer après que les riches compagnies minières aient tout exploité pour aller exploiter ailleurs. Ce livre, à mon sens, devrait être étudié à l'École québécoise.
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Voilà ma deuxième rencontre (après l'émouvant "Il pleuvait des oiseaux") avec Jocelyne Saucier, écrivaine francophone née au Nouveau-Brunswick en 1948.
"Les héritiers de la mine" est un formidable roman, que je ne pouvais lâcher...
L'histoire d'une famille hors normes, les Cardinal, établie dans la petite ville minière de Norcoville en Abitibi (Québec), avec 21 enfants de tous âges qui s'élèvent un peu tout seuls, les grands veillant sur les plus petits etc. le père est prospecteur minier et la mère est aux fourneaux quasi toute la journée.
Certaines parties relèvent de la même ambiance que "La guerre des boutons", car la tribu des enfants Cardinal est en guerre perpétuelle avec les autres gamins, "les culs-terreux". C'est savoureux.
Le roman s'attache à peindre la richesse (toute relative) et la décadence de cette petite ville minière, avant et après la fermeture de la mine de zinc. L'avant et l'après. La grande famille rassemblée puis éclatée aux quatre coins de la province ou du monde. Car entre-temps un drame est survenu : la mort d'Angèle, une des jumelles...
Chapitre après chapitre, où intervient à chaque fois un membre différent de la famille, nous est révélé un pan du lourd secret de famille qui a recouvert d'une chape de plomb les rapports au sein de la fratrie et avec les parents.
Émouvante chronique familiale, délicate peinture d'une région sinistrée, grande qualité d'écriture... A lire !!!
Grand merci à Masse critique et à l'éditeur pour ce beau cadeau.



Lien : http://coquelicoquillages.bl..
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