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Mai 2020, à l'heure où la France se déconfine, Loïc reste cloitré dans son appartement, observant le monde extérieur qui renait à travers le viseur de sa carabine 22 Long Rifle. Forcément, selon le principe du fusil de Tchekhov, on se dit que cela va mal finir.

En alternant moments présents et souvenirs de Loïc, Tristan Saule dessine brillamment le portrait touchant de ce trentenaire à la dérive, être fragile qui aurait pu, pourtant, ne pas vriller : il est intégré socialement en tant qu'ouvrier tôlier, parents présents, grande soeur protectrice et aimante et surtout la découverte du théâtre à travers un atelier du soir le révèle à lui-même au point de lui donner envie d'écrire. le confinement agit comme un catalyseur de ses fragilités et de ses angoisses. le voilà qui rumine une situation anodine : le refus par son prof de théâtre de faire jouer Les Aventures de Clique et Cloque ( la pièce qu'il a écrite ) par les élèves.

« Puis c'est le silence. Puis la rotation de la Terre ralentit. Puis le temps se détraque et les enfants s'évanouissent. Ils disparaissent si vite que Loïc se demande s'il ne les a pas écrasés du plat de la main. Il regarde autour de lui. Il ne sait plus dans quelle pièce de son appartement il se trouve, ni s'il est assis, debout ou allongé. Il fait déjà nuit. Il fait jour. Il fait nuit à nouveau. Il fait jour encore. Il fait nuit tout le temps. Les fenêtres des appartements sont bleues, oranges, blanches, selon l'éclairage des intérieurs, selon les chaînes de télévision. Il y a des chaînes roses et des chaînes violettes, des chaînes dynamiques et des chaînes langoureuses. Certaines vitres s'allument, d'autres s'éteignent, au rythme des nouvelles qui défilent sur les écrans.
Loïc est allongé sur son lit. Elora lui sourit.
La voix parle de l'autre côté du mur. La voix parle dans sa tête. Les ombres obliques sur le plafond. La peinture boursouflée. Les fissures.
Comment décrire ça ? Comment des mots pourraient-ils décrire ça ? Il y a tant de détails. Une fissure ne suit pas une ligne droite. Chaque brin d'herbe a une couleur différente. Si j'écris que l'herbe est verte, je mens. Si j'écris que les fissures serpentent, je mens. le plus précis des mots est incorrect. Tout le monde ment. »

Le récit devient thriller psychologique obsédant. le lecteur est directement plongé dans l'esprit de plus en plus torturé de Loïc, l'auteur excellant à décrire le terrifiant processus de montée en folie, d'autant plus qu'il ne recourt jamais à des explications psychologiques toutes faites, juste quelques clefs liés à des événements familiaux que chacun aura la liberté d'interpréter. Il force le lecteur à entrer dans le champ restreint visuel de Loïc, sans contrechamp, sensation étouffante de huis-clos renforcé par le brio d'une écriture très cinématographique aux phrases brèves et haletantes quasi stroboscopiques parfois.

Forcément, on pense à Taxi Driver et à Travis Bickle. Son « Are you talkin' to me » paranoïaque passe par un dédoublement de personnalité qui lui fait adopter la voix du géant Cloque, projection forte et justicière qui parvient à régler tous les problèmes, ou encore « parler » à Elora une playmate instagrammeuse dont il like les photos dénudées, ne parvenant plus à faire la différence entre réalité et virtualité.

Tous les romans « Chroniques de la Place Carrée » ont une dimension socio-politique évidente avec leur ancrage très contemporain dans une ville imprécise de la France périphérique. Lorsque le récit décroche du huis-clos de l'appartement de Loïc, c'est pour raconter en filigranes notre société de plus en plus hostile et violente pour les plus faibles, abreuvée d'informations – fausses ou pas – anxyogènes et déstabilisantes. Une société dans laquelle le contact avec l'Autre peut s'avérer dangereuse et le repli sur soi salvateur, mais où l'aliénation par la solitude est toute aussi risquée.

J'attendais avec grand impatience ce troisième volet du cycle de romans noirs « Chroniques de la Place Carrée », et une nouvelle fois, je suis bluffée par le talent de Tristan Saule, un auteur dont on ne parle pas assez. Peut se lire indépendamment des chroniques précédentes, Mathilde ne dit rien et Héroïne que je vous conseille vivement.
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Mai 2020, le pays se déconfine.
Alors, que tout le monde semble heureux de retrouver une "existence normale", l'air libre, une vie sociale, Loïc, lui, a peur. du virus et tout ce qui l'entoure.
Pas question pour lui de quitter son appartement de la place Carrée. Il sombre dans la paranoïa.
La vie, il l'observe à travers la lunette de sa carabine .22 Long Rifle.
Son quartier, ses voisins, ses anciens camarades de théâtre...
Son isolement devient obsessionnel.
Sa solitude devient folie.
Son échappatoire, le théâtre.
Il se réfugie dans l'écriture d'une pièce : Les aventures de Clic et Cloque.
A travers ses personnages, il se crée une vie qu'il ne mène plus.
A mesure que les jours se confondent à la nuit, Tristan Saule, l'auteur, de son écriture puissante, haletante, lourde d'interprétation, nous rend spectateur du drame inéluctable qui se trame. Démuni, sans pouvoir rien y faire pour le contrer.
Un thriller, psychologique, sociétal, intense, reflet d'une France qui va mal. Lasse, désabusée, perdue....
A découvrir.

Jour encore, nuit à nouveau est le 3ème volet des Chroniques de la place Carrée. A lire dans l'ordre ou dans le désordre, selon vos envies. Pour ma part, il me tarde de découvrir le second, seul que je n'ai pas encore eu le plaisir d'avoir entre les mains.

Merci Babelio et le quartanier.
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J'ai honte mais j'me suis barré à l'entracte.

J'en avais rêvé et je l'attendais avec impatience, Babelio et les éditions le Quartanier m'en ont fait cadeau.

Enchanté par un triptyque qui avait démarré très fort avec Mathilde ne dit rien et ce personnage inoubliable, j'ai continué de suivre les péripéties de la Place carrée avec le tout bon Héroïne, et je me suis perdu dans les pérégrinations de ce volume.

Son héros singulier claquemuré qui sombre inévitablement dans la paranoïa et observe la place carrée à travers la lunette de sa carabine n'a pas su m'émouvoir autant que les autres personnages de cette série, je suis resté imperméable à ce personnage n'arrivant pas à ressentir d'empathie pour cet être un peu paumé qui se met à écrire et dont la solitude et l'angoisse m'ont empli de malaise.

Il y avait bien cette écriture perspicace et éclairée de Tristan Saule mais le côté huis-clos associé à un casting qui ne m'a pas aimé m'ont rendu l'avancée dans ce roman difficile, je n'y ai pas retrouvé l'intensité saisissante du personnage du premier tome ou de la vivacité saccadée de la construction du texte du second opus. J'ai aimé découvrir et raser les murs de la Place Carrée, y courir hors d'haleine pour échapper à ses loustics, mais la voir par le p'tit bout de la lorgnette du haut d'une de ses tours et par le prisme d'un esprit torturé, ca n'a pas fonctionné pour moi. Beaucoup de mal à raccrocher les wagons à chaque phase de lecture que j'espaçais.

Navré d'avoir à livrer ce billet contant un espoir non réalisé pour un bouquin qui m'a été offert alors que sa fratrie m'a plus que convaincue. Je crois que la lecture au final c'est une question de perception et d'émotion et que c'est quelque chose d'instinctif qu'il est difficile de forcer, alors voici mon ressenti en toute honnêteté.
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« Alors, avec son petit sourire énigmatique, il demande : Si vous ne croyez pas les souvenirs des vieux, qu'est-ce que vous allez croire ? »
Engagé, sociétal, « Jour encore, nuit à nouveau » est un kaléidoscope sociologique.
Troisième volet d'une série dont on retrouve les mêmes protagonistes de « Mathilde ne dit rien, d'Héroïne. » Avec à chaque fois un personnage central, fil rouge d'une histoire réaliste, urbaine, au fort pouvoir cinématographique.
Cette mise en abîme de la Place carrée – 3 – est tout en mouvement, fébrile et stupéfiante de justesse. On est en assise dans ce livre d'ouverture, intime et touchant dont on ne lâche rien .
La trame fusionne avec notre contemporanéité. C'est un livre attachant, chaleureux, dont la force et la beauté, l'humanité émigrent en nous.
Vivant, délicieusement politique, il est le reflet des diktats du XXIème siècle.
« Ali a l'impression d'être le fils de Hassan II. Asseyez-vous ici. Á côté de Pablo. Elle ne semble pas surprise de voir un petit Marocain s'installer dans le carré d'or du théâtre, à côté de Pablo Picasso. Et voilà, dit Ali à sa troupe de comédiens. »
Loïc ne sait plus, ne va plus. Fragile jeune homme pris en tenaille dans les fragilités de ses tourments. Solitaire, apeuré, il craint le monde où le Covid sème ses lois et ses enfermements. Il semble échoué entre deux rives. Cherche immanquablement un point d'appui.
« Il se sentait petit. Il avait l'impression que toute la famille avait grandi, et pas lui. Il était tout seul à la table des enfants pendant que les adultes riaient et buvaient du vin. Alors il a imité sa soeur et il a appelé sa mère Mémé et son père Pépé. »
Loïc est dans son appartement. Il observe la Place carrée, vide de ses hôtes. Nous sommes dans l'ère du confinement, de l'arrêt sur image. Par la lunette de sa carabine.22. Long Rifle, il glisse sur un de ses voisins, touche une ombre et cherche à abattre ses angoisses intestines. Loïc est enfermé dans ses peurs , sans menace aucune, une prise de pouvoir sur ses souffrances, il se laisse glisser dans un silence où il n'a aucun espace de lumière. Il a peur de tout. Des autres, du virus, de ses collègues qu'il ne verra plus et pour cause. Loïc a abandonné son poste, Loïc ne va plus au théâtre. Il écrit sur des carnets , l'exutoire de ses blessures, une pièce de théâtre « Les aventures de Clic et Cloque », trame paranoïaque, dont l'enjeu est bien en de ça de ses troubles.
« Si la bête a mon apparence, qu'elle parle comme moi et qu'elle pense comme moi, ça veut dire que la bête, c'est moi. »
« Jour encore, nuit à nouveau » la voix parle sans cesse. Loïc étreint ses folies, ses rejets, ses douleurs infinies. Replié dans les rais sombres, il se sait plus se débattre contre l'incertitude, les peurs aux abois, le loup dans la bergerie. Son appartement est une muselière.
On aime Nini, sa soeur qui veille tel un phare sur son frère. Les habitants qui déambulent dans les tours de la Place carrée. Lui, Loïc, affolé, anxieux et dont le futur est un mirage. Endoctriné d'informations faussées par d'aucuns. Il a ses codes, ses manies, ses errances psychologiques. Il est l'emblème même d'un homme en proie aux responsabilités d'un état qui a failli. le virus, le manque de masques, les morts, l'arrêt de l'aiguille à midi pile en pleine Place carrée. Il est « Jour encore, nuit à nouveau ». le soleil ne se lève plus. La voix parle sans cesse.
Ce thriller sombre et lumineux est pétri de sentiments. Il y a au coeur de cette place carrée le monde qui gravite par grand soleil et par temps de pluie. Mai 2020 sonne le glas. La fin de la récréation. Un, deux, trois, soleil. On ne bouge plus.
Tristan Saule est un observateur qui rassemble l'épars de notre société. La place Carrée est une étoile dans nos mains, tant elle réchauffe et rend hommage à cette France des quartiers où pourtant, ici, croustille le meilleur pain, celui de l'entraide et de la solidarité.
Ce récit est un miroir dont les fissures sont des électrochocs pour nos semblables . La fraternité, ici, est l'expression même des hôtes des pages. On aime l'écriture de Tristan Saule qui sait où se se situe les gravités et les faiblesses. Il est « Jour encore, nuit à nouveau ».
Ce livre noir et grave, d'urgence de lecture, est le macrocosme de nos humanités.
Loïc, tout un symbole, criant d'authenticité, d'amour fou et de besoin de vie et de reconnaissance.
Des chroniques cruciales et magistrales. Publié par les majeures éditions le Quartanier éditeur.
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Tristan Saule poursuit sa plongée dans la vie des habitants de ''La place Carrée''. La place carrée est constituée par une dalle en béton cernée de barres HLM. Elle se situe dans une ville ordinaire de province.
Loïc ne sors plus de son petit appartement, il passe son temps à observer l'extérieur, caché derrière la lunette de sa carabine. Il observe les habitants : certains sont apparus dans les précédents volumes, d'autres, tels Ali ou Zined prennent vie dans celui-ci. Certaines situations projettent Loïc dans son passé : la famille, Pépé, mémé, Nini, l'école, les camarades, le désir, le travail, la solitude. Heureusement qu'il y a Elora Silva, son amie sur Instagram.
Les semaines passent, le temps se dilate, se contracte, la nuit, le jour finissent par se confondre.
Dans ce troisième volet, l'auteur nous raconte le basculement de Loïc. le confinement du à la Covid associé à l'isolement qui en résulte vont amener une décompensation psychique. Au fil des jours, le réel et l'imaginaire se mélangent. La paranoïa et son cortège d'hallucinations gangrènent le quotidien.
Tristan Saule met en scène les rapports réalité/fiction/fantasmes.
Les souvenirs, les histoires d'Ali, les récits en général, le théâtre, l'écriture, les comédiens, les réseaux sociaux sont autant de domaines qui ''jouent'' ces rapports réalité/fiction. Chez Loïc, la frontière se dissout complètement, il perd pied, et le délire s'installe.
La construction du roman, associée à l'écriture maintient une tension, constante. le lecteur ne sait pas où tout cela va conduire. Comment le drame inéluctable va-t-il se produire ? le doute s'installe : Qu'est-ce qui est vrai ? Que s'est-il réellement passé ? Où est la vérité ?
J'ai bien aimé cette autopsie d'une folie ordinaire, d'un type ordinaire, dans une ville ordinaire.
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C'est avec un immense plaisir que j'ai retrouvé ce quartier de Monzelle et ses habitants. Certains que je connais déjà puisque je les côtoie depuis « Mathilde ne dis rien », le premier tome des Chroniques de la place Carrée et j'apprécie de les retrouver dans chaque volet. J'apprécie également les différents petits rappels fait aux précédents tomes.
Nous sommes plongés dans une atmosphère étrange, oppressante et étouffante de l'appartement de Loïc. J'ai aimé cette ambiance particulière, découvrir ce personnage atypique (quoique…) et toute la psychologie de cet être « auto-confiné ». Une chronique sociale avec une intrigue, légèrement distillée au fil des jours, des nuits qui se succèdent jusqu'au final.
Même si chaque volet peut se lire indépendamment, je vous conseille lire les chroniques dans l'ordre.
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Ce début d'année m'a offert plusieurs lectures que j'attendais impatiemment, et en bonne place dans les romans qui me faisaient trépigner d'impatience : Jour encore, Nuit à nouveau, le troisième tome des Chroniques de la Place Carrée.

Travelling arrière : il y a deux ans, en tant que jurée du Prix Orange, je reçois un carton de livres que je déballe, toute excitée à l'avance de ces découvertes à venir.
Un titre, la sobriété d'une couverture : 'Mathilde ne dit rien' retient mon attention et sera mon premier coup de coeur de la sélection. Je tenterai même de le défendre avant qu'on me dise que finalement, il n'est pas éligible au Prix 🤷🏻‍♀️

Cette erreur d'aiguillage aura eu le mérite de me faire plonger tête la première dans Les Chroniques de la Place Carrée.
L'année suivante, le second tome, Héroïne, est à nouveau un coup de coeur (et reste à ce jour mon petit chouchou parce que Laura quoi 💙).

Bonne nouvelle, on continue sur la même lancée avec ce roman qui se dévore et qui fait mouche.
Ce troisième tome s'ancre dans l'actualité en se centrant sur Loïc, cloîtré chez lui depuis le confinement. Car Loïc a peur, peur du virus, de ce danger dans les rues, à sa porte. Alors il écrit dans ses carnets et contemple par sa fenêtre la vie qui continue.

Ce huis-clos dans les pensées et les souvenirs du jeune homme est oppressant à souhait ; ça bouillonne dans la tête de Loïc.
Insensiblement, la tension monte. À peine est-elle allégée de temps à autre par les souvenirs de théâtre et de Maroc d'Ali, un autre habitant de la Place Carrée. Et elle continue à monter, jusqu'à cette fin effrénée qui a fait mon régal.

Encore un roman qui ne se lâche pas. Allez, plus qu'un an à attendre avant le prochain tome.
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Cet Opus 3 des chroniques de la Place Carrée nous présente un nouveau personnages, Loïc dit Lolo, résident de l'immeuble B de la cit é des Hauts de Monzelle. L'action se place au début de la pandémie du Covid et s'étend sur les confinements, déconfinements et couvre feu successifs. Loïc vit tout cela très très mal, car le virus le terrifie, comme le comportement inconséquent de ses voisins et de sa famille qui semblent peu se soucier des risques que Loïc voit partout. Il ne quitte plus son minuscule appartement, perd son travail, se fâche avec sa famille, vit volet fermés, sauf quand il observe le monde à travers la lunette de sa carabine. Loïc rumine sur son passé compliqué, ses rapports aux filles qu'on devine troubles et, surtout, sur son expérience avortée de théâtre à la maison de quartier dont le prof a osé refuser sa pièce. Il se sent de plus en plus seul malgré la sollicitude de sa soeur, et se réfugie dans un monde peuplé des personnages de sa pièce pour lesquels il écrit sans cesse de nouveaux textes pour régler ses comptes et corriger le monde tel qu'il va, faisant de moins en moins la différence entre réel et imaginaire. le texte est prenant, la tension monte vers un final terrifiant qui fait oublier l'aspect parfois un peu lassant et répétitif des états d'âmes du héro.
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