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EAN : 9782213710457
Fayard (09/01/2019)
3.51/5   44 notes
Résumé :
Washington, nuit du 25 février 1862. Dans le paisible cimetière de Oak Hill,non loin de la Maison-Blanche, quelque chose se prépare? Un peu plus tôt ce même jour, on a enterré un petit garçon prénommé Willie, qui n'est autre que le fils du Président des États-Unis. Ce soir-là, Abraham Lincoln, dévasté de chagrin, s'échappe de son bureau pour venir se recueillir en secret sur la sépulture de son enfant.Il croit être seul ? il ne l'est pas. Bientôt, des voix se font e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Ce que j'ai ressenti:

***Vie et Mort près d'un caisson de souffrances…

A trop vouloir s'ignorer, les êtres en oublient leurs conditions… le Bardo, lieu d'errance dans la religion bouddhiste, s'anime face à l'inconcevable: la mort d'un enfant. Ce petit être qui arrive comme cela, en ce lieu maudit entre la vie et la mort, déclenche un cataclysme d'émotions et sème vite une tornade de consciences éclairées. Un phénomène de substanluminéclosion dans une ambiance spectrale. de ces âmes égarées surgissent, des réflexions et des gueulantes féroces, contre les dynamiques de l'existence…George Saunders nous inonde de ressentis fantômes, de peines et d'amours larvées au fin fond d'une crypte, d'espoirs et de mots qui tendent vers une liberté à conquérir, par delà la vie ou bien au delà même de la mort…Un moment rare de lecture, où les suicidés, les amoureux, les célibataires, les torturés, les impolis, les irréprochables, les damnés se retrouvent pour une même cause.

« Nous sommes prêts, monsieur; nous sommes pleins de colère, et de valeur, le ressort de nos espoirs est si tendu qu'il pourrait bien se révéler fatal, ou sacré: lâcher la détente, monsieur et laissez-nous montrer ce dont nous sommes capables. »

***Audace littéraire…

George Saunders nous offre un roman choral avec une force incroyable. Un récit quelque peu déstabilisant de par sa forme, et pourtant d'une originalité remarquable. Des cascades de dialogues et des moments de méditations, des ombres vengeance et des lumières rédemption, des passions dévorantes et des amours véritables : des émotions grandioses à saisir, capturées dans la vie de gens simples ou dans les plus hautes sphères…Jaillies d'outre-tombe ou d'ailleurs, elles nous traversent le corps et bousculent les codes d'écritures mais touchent leur point d'impact: nos coeurs!

« Nul n'a jamais rien accompli qui valait la peine de l'être sans essuyer le feu des critiques. »

***Un pan d'Histoire qui se dévoile…

En rentrant dans l'intimité du Président des États-Unis, on touche de près les problématiques de l'époque. Même s'il est dévasté par le chagrin de la perte de son enfant, Abraham Lincoln doit faire face à ses responsabilités et aux menaces diverses de la guerre de Sécession. On sent une très grande tension, faite de violences et de rancoeurs dans ses pages, et pourtant, malgré cette ombre qui pèse sur la nation américaine, Lincoln reste une figure emblématique, un homme inspirant. Sans cesse dans la lumière des projecteurs et soumis aux pires railleries, il ne peut se laisser aller à la douleur, alors la nuit, devient son refuge pour faire le deuil de ce fils adoré, et Lincoln au Bardo apporte une certaine paix bienfaitrice.

Tout simplement, une pépite de la rentrée littéraire à découvrir! Touchant.

« Amour, amour, je sais ce que tu es. »

Ma note Plaisir de Lecture 9/10
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aie : on aurait adoré aimer ce premier roman de l'essayiste et nouvelliste américain George Saunders, tant sa sortie a été précédée de louanges et tant le fait qu'il était lauréat du Man Booker Prize 2017 lui apportait une garantie de qualité, mais malheureusement on est passés totalement à coté- et on a été pourtant deux à la rédaction à essayer de le lire en entier mais en vain..
Le roman de George Saunders qui se lit comme un long poème macabre est en fait trop décousu trop alambiqué trop érudit pour qu'on puisse vraiment s'accrocher à une intrigue vraiment absconse..

Lincoln qui a perdu son fils parle dans le cimetière ou son fils est enterré à des fantômes ou plutot à ,un choeur de narrateurs formant un kaléidoscope de questions et de réponses durant une seule nuit voilà à peu près tout ce qu'on aura compris la dedans ....
Bref, tout cela est d'une ambition énorme mais le côté dadaiste et profondément baroque du roman nous aura totalement laissé sur le carreau et on se dit qu'il nous aura manqué des neurones pour l'appréhender totalement ...
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Nous sommes en février 1862, en pleine guerre de Sécession. À Washington, Abraham Lincoln vient de perdre son fils William (en réalité même si le roman n'y fait pas allusion, il s'agit de son deuxième enfant décédé, le premier étant mort en 1850 à l'âge de 4 ans). Ravagé par le chagrin, Willie étant son fils préféré, il parvient à s ‘échapper en pleine nuit pour se rendre au cimetière d'Oak Hill où repose le petit garçon. Ne pouvant se résoudre à le voir disparu, il va jusqu'à ouvrir sa sépulture pour le prendre dans ses bras et lui parler.
Mais, alors qu'il parle à son fils défunt, Lincoln déclenche au sein du cimetière une foule de réactions parmi les occupants des lieux, sous le regard et les commentaires de trois hommes, trois témoins qui vont revenir sans cesse tout le long des pages : Roger Bevins, Hans Vollman et le révérend Everly Thomas. Trois défunts bien sûr, sauf qu'à l'instar de tous les esprits d'Oak Hill, ils ne le savent pas voire ils refusent de l'admettre. Ils sont dans ce qu'ils appellent leur caisson de souffrance, se désespérant de ce que leur famille et leurs amis ne viennent plus les voir, rêvant à un retour à la normale, d'où finalement le titre du roman. le bardo, selon l'enseignement bouddhiste Tibétain, désigne un état mental intermédiaire, dans ce cas précis entre vie et mort. Et si un jeune garçon de 12 ans à peine reçoit la visite d'un membre de sa famille, qui plus est, le président en personne, n'est-il pas raison d'espérer que chacun va enfin recevoir des nouvelles de leurs proches absents depuis trop longtemps ? Chacun se presse sur la tombe de Willie Lincoln, voulant à tout prix narrer les déboires de son existence, comme si le fait d'épancher leurs malheurs les rapprochaient de leur existence antérieure. Finalement, le plus sage et le plus éveillé de tous se révélera le dernier arrivé, ce petit garçon arraché à l'affection de ses parents, qui sera le premier à comprendre ce qu'il est devenu et pourquoi il est là. Entrainant du coup la prise de conscience de dizaines d'esprits bloqués dans cette « phase intermédiaire » dans un gigantesque capharnaüm invisible aux yeux des vivants.
Disons-le tout de suite, Lincoln au Bardo n'est pas un livre facile d'accès. Auréolé du prestigieux Prix Booker en 2017, sacré numéro 1 des ventes du New York Times à plus de 600.000 exemplaires, il intrigue forcément par son sujet, et sa conception rédactionnelle: on pourrait grossièrement le diviser en deux partes qui s'intercalent régulièrement. D'un côté les personnages du cimetière sont présentés comme dans un pièce de théâtre, leur nom cité en dessous de chaque texte. D'un autre côté, les évènements de cette nuit fatidique, du point de vue de ceux qui ont côtoyés Lincoln à cette période. C'est cette partie qui est plus difficile à suivre, Georges Sanders présentant chaque paragraphe comme un extrait de texte emprunté à un roman ou un témoignage, réel ou de fiction, ce qui parfois donne lieu à de multiples répétitions ou contradictions ( l'exemple le plus frappant étant la description du physique et du caractère de Lincoln, qui varie sans cesse d'un paragraphe à l'autre, rendant la lecture assez difficile). C'est aussi là que réside la prouesse de l'auteur, parvenir à faire vivre autant de personnage sans jamais les mélanger ni les confondre et leur donner une existence propre. Et une émotion qui culmine lors des échanges entre Lincoln et son fils défunt, le jeune Willie ne comprenant pas pourquoi son père ne l'entend pas et ne lui répond pas.
Au final, Georges Saunders réussit un livre brillant et d'une grande originalité, comme il m'a été peu souvent donné de lire. Roman d'autant plus étonnant qu'il est qualifié d'expérimental, Saunders étant à la base plus un essayiste et un auteur de nouvelles, et, comme il le dit lui-même, il a longtemps eu peur à l'idée de l'écrire. Il en a supervisé l'adaptation en audiobook, avec une pléiade d'actrices et d'acteurs comme Julianne Moore, Don Cheadle, Susan Sarandon, ou Ben Stiller. Un livre pour ceux qui n'ont pas peur de se risquer à sortir de leur confort littéraire. Je remercie les Editions Fayard et Alina Gurdiel du service Presse pour leur confiance, pour l'envoi du roman et le très complet dossier revue de presse en Anglais qui l'accompagnait.
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Lincoln au Bardo, étrange objet littéraire, transpose la douleur de perdre un enfant à travers le drame vécu par Abraham Lincoln et sa femme, alors qu'en pleine guerre de Sécession, la fièvre typhoïde emporte leur fils de onze ans, Willie.
Le roman est composé de plusieurs voix : celles des entités spectrales qui accueillent le corps du petit garçon dans son « caisson de souffrances », celle de Lincoln, désespéré, et celles des témoins de l'époque, que l'auteur a choisi de retranscrire telles quelles.
Les niveaux de langage et le style d'écriture transcendent alors le récit pour nous emmener au plus profond du désarroi causé par la perte irrémédiable de tout être cher, a fortiori celle d'un enfant.
Même si le ton peut sembler déconcertant au début, j'ai été rapidement emportée par cette histoire de douleur et d'acceptation de la mort.
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Quel livre étrange et sombre ! Qui m‘a emportée comme je comprends qu'il puisse laisser sur le côté.

Regardez ce pauvre petit Willie qui arrive au cimetière de Oak Hill. Son père, le respecté Abraham Lincoln, éploré et toute une foule accablé l'ont accompagné dans son « caisson de souffrance ». Mais à la nuit, les morts se réveillent, sortent des tombes, déambulent, discourent, soupirent après le monde d'avant. Et ce jeune garçon qui arrive, que son père déchiré entre son drame personnel et le drame national de la Guerre de Sécession n'arrive pas à quitter, ce garçon pur et droit dont les force du mal ne tardent pas à vouloir s'emparer, va chambouler tous les non-dits et les précaires équilibres.

Le lecteur se voit offrir une narration alternée : du côté des vivants, l'enfant agonisant pendant la resplendissante réception du Président des Etats-Unis, l'enterrement dans la boue, le père qui revient hanter le cimetière la première nuit, incapable d'y abandonner son doux enfant à la solitude de la mort, George Saunders compile des extraits de livres, articles, textes, références systématiquement à l'appui, dans un compilation scrupuleuse de points de vues extérieurs ainsi confrontés. Je me suis demandé tout au fil de ma lecture si ces extraits étaient réels, ou s'ils étaient composé malicieusement par l'inventif auteur, et je dois dire que je n'ai pas su répondre. Qu'importe, George Saunders refuse en tout cas d'être un narrateur omniscient, il laisse la parole à à ces nombreux témoins qui se sont plus ou moins amicalement penchés sur le destin de Lincoln..

Pour ce qui est du monde des morts, là non plus on ne dispose pas d'un récit linéaire, mais bien d'une pièce de théâtre où chacun prend la parole sans intertexte, commente, vitupère, n'hésitant pas au recours aux néologismes. C'est une sorte de choeur antique qui rapporte cette folle nuit de luttes, de terreur et de remise en question. Et ce choeur, s'il a quelques acteurs principaux, est composé de pas moins de 170 voix (dit-on) qui s'interpellent dans la nuit, alternativement tragiques, dérisoires, héroïques.

Les morts répondent ainsi aux vivants, de leurs deux royaumes de douleur et de misère.

Cette narration totalement inédite déconcerte au début. N'est-ce pas la pose d'un auteur qui s'est interrogé sur comment faire autre original, l'aboutissement surfait d'un atelier d'écriture mal digéré ? J'y ai cru un moment, puis, peu à peu cette scénarisation m'a envoûtée : une écriture déconcertante pour un conte baroque. Ces morts hurlant d'angoisse dans la nuit m'ont réellement subjuguée, je voyais ces formes hallucinées, hallucinantes, ces spectres grotesques, j'étais la metteuse en scène fébrile de cette farce tragique.
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critiques presse (4)
LeDevoir
15 avril 2019
Le livre de George Sanders présente un Lincoln marqué par le deuil et la mort de trois des quatre enfants qu’il a eus avec Mary Todd, décédés avant d’arriver à l’âge adulte.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LaPresse
09 avril 2019
Le premier roman du nouvelliste George Saunders est une véritable anomalie littéraire. Lauréat du Man Booker Prize 2017, Lincoln au Bardo est un texte déroutant, déstabilisant, décalé, dont la forme inusitée s'apparente plutôt, par moments, à une pièce de théâtre, et la narration brise toutes les conventions.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeMonde
08 février 2019
Saunders a inventé pour son roman une forme aussi inédite qu’audacieuse, et terriblement risquée, convoquant pas moins de cent soixante-six récitants.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeSoir
22 janvier 2019
La pensée bouddhiste habite l’étonnant premier roman de George Saunders.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
« Bevins » avait plusieurs paires d’yeux Partant dans tous les sens Plusieurs nez Flairant partout Ses mains (il avait plusieurs paires de mains, ou alors ses mains étaient si rapides qu’elles semblaient plusieurs) gesticulaient de-ci de-là, ramassaient des choses, les portaient à son visage avec la plus curieuse des
Un peu effrayant
À mesure qu’il racontait son histoire, il lui avait poussé tant d’yeux et de nez et de mains supplémentaires que son corps avait presque disparu Des yeux comme des raisins sur une grappe Les mains tâtant les yeux Les nez reniflant les mains
Des entailles à chacun de ses poignets
willie lincoln

Le nouvel arrivant, assis sur le toit de sa maison de souffrances, observait Mr. Bevins d’un air ébahi.
hans vollman

Et vous jetait de temps à autre un regard non moins stupéfait, monsieur. Lorgnant votre énorme –
roger bevins iii

Allons, allons, inutile de mentionner mon –
hans vollman

L’autre homme (celui sur qui était tombée une poutre) Entièrement nu Le membre gonflé dans des proportions Je ne pouvais quitter des yeux
Ce membre qui bondissait tandis qu’il
Corps comme une boulette
Nez large et plat comme le museau d’un mouton
Vraiment tout à fait nu
Crâne horriblement enfoncé Comment pouvait-il se mouvoir et parler avec une si vilaine –
willie lincoln

Or voici que le Révérend Everly Thomas se joignit à nous.
hans vollman

Lequel arriva, comme à son habitude, au petit trot, sourcils circonflexes, regardant par-dessus son épaule d’un air inquiet, cheveux dressés sur la tête, bouche arrondie en un O parfait de terreur. Et prit cependant la parole, comme à son habitude, d’une voix absolument calme et composée.
roger bevins iii

Un nouvel arrivant ? dit le Révérend.
Je crois que nous avons l’honneur de nous adresser à un Mr. Carroll, dit Mr. Bevins.
Le garçonnet nous observait sans rien dire.
hans vollman

Le nouvel arrivant était un garçon âgé de dix ou onze ans. Un élégant petit monsieur qui clignait des yeux et jetait autour de lui des regards circonspects.
le révérend everly thomas

Tel un poisson qui, échoué sur la grève, demeure figé et alerte, saisi par la conscience de sa vulnérabilité.
hans vollman

Il me rappelait mon neveu qui était tombé un jour dans un trou de la rivière gelée et était rentré à la maison transi jusqu’aux os. Redoutant la punition qui l’attendait, il n’avait pas eu le courage de passer la porte ; je l’avais trouvé recroquevillé sur le seuil, ramassé sur lui-même pour se procurer un tant soit peu de chaleur, choqué, honteux, quasi paralysé de froid.
roger bevins iii

Sans doute sentez-vous qu’une force vous attire ? demanda Mr. Vollman. Un besoin impérieux ? D’aller ? Dans un endroit ? Plus confortable ?
Je sens que dois attendre, répondit le garçon.
Ça parle ! s’écria Mr. Bevins.
le révérend everly thomas
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De nombreux convives se rappelaient en particulier le magnifique clair de lune de cette soirée.
(in « Une saison de guerre et de perte » d’Ann Brightney)

Dans plusieurs témoignages de cette soirée, il est fait mention de l’éclat de la lune.
(in « La longue route vers la gloire » d’Edward Holt)

Un détail commun à tous ces récits est la lune dorée qui éclairait la scène de sa lumière étrange.
(in « Soirées à la Maison-Blanche : Une anthologie » de Bernadette Evon)

Il n’y avait pas de lune ce soir-là et le ciel était gros de nuages.
(Wickett, op. cit.)

Un épais croissant vert surplombait cette scène de démence tel un juge imperturbable, insensible à toute la folie des hommes.
(in « Ma vie » de Dolores P. Leventrop)

La pleine lune ce soir-là était d’un rouge jaunâtre, comme si la lumière de quelque feu terrestre s’y reflétait.
(Sloane, op.cit)

Au gré de mes déplacements dans le salon, j’apercevais un morceau de lune argentée çà et là derrière les fenêtres, tel un vieux mendiant implorant qu’on l’invite à entrer.
(Carter, op. cit.)

Au moment où le dîner fut servi, la lune brillait, haute, petite et bleue dans le ciel, son éclat intact quoique un peu diminué.
(in « Une époque révolue » (mémoire inédit) de I.B. Brigg III)

La nuit avançait, sombre et sans lune ; un orage approchait.
(in « Ces si joyeuses années » d’Albert Trundle)

Les invités commencèrent à quitter la fête alors que les étoiles du martin cernaient déjà la pleine lune jaune.
(in « Les puissances de Washington » de D.V. Featherly)

Les nuages étaient lourds, chargés, et bas, d’une teinte rose passé. Il n’y avait pas de lune. Mon mari et moi nous arrêtâmes un instant pour lever les yeux vers la chambre où le petit Lincoln était à la peine. J’adressai au ciel une prière silencieuse pour que le garçon recouvre la santé. Nous rejoignîmes notre voiture et rentrâmes chez nous, où nos propres enfants, loué soit le Seigneur plein de miséricorde, dormaient paisiblement.
(in « Une mère se souvient » d’Abigail Service)
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« Vous savez, me dit Mrs. Lincoln, le Président est censé donner une série de dîners de gala chaque hiver, et ces dîners sont extrêmement onéreux. Si j’organisais trois grandes réceptions, nous pourrions supprimer tout bonnement ces dîners du programme. Si je parvenais à faire en sorte que Mr. Lincoln rejoigne mes vues sur ce sujet, croyez bien que je ne manquerais pas de mettre cette idée en pratique.
– Je pense que tu as raison, intervint le Président. Tes arguments sont convaincants. je crois que nous devrions en effet opter pour ces réceptions. »
Ainsi fut-il décidé, et aussitôt l’on se mit à tout organiser en prévision de la première réception.
(in « En coulisses, ou Trente ans d’esclavage et quatre ans à la Maison Blanche » d’Elizabeth Keckley)

Les abolitionnistes critiquèrent les réjouissances de la Maison-Blanche et beaucoup déclinèrent l’invitation. Ben Wade exprima ses regrets, dit-on, de la plus verte des façons : « Le Président et Mrs. Lincoln sont-ils au courant qu’une guerre civile fait rage ? Mr. et Mrs. Wade, eux, en sont conscients, et pour cette raison refusent de participer à la ripaille et à la gaudriole. »
(in « Réveil à Washington, 1860-1865 », de Margaret Leech)

Les enfants, Tad et Willie, étaient couverts de cadeaux en permanence. Willie était si enchanté par un petit poney qu’on lui avait offert qu’il insistait pour le monter tous les jours. Or le temps était capricieux, et l’exposition au grand air entraîna un rhume sévère, qui dégénéra en fièvre.
(Keckley, op. cit.)

Willie était brûlant de fièvre, le cinq au soir, tandis que sa mère se préparait pour la réception. Il respirait avec difficulté. Elle vit que ses poumons étaient congestionnés et s’en alarma.
(in « Vingt jours » de Dorothy Meserve Kunhardt et Philip B. Kunhardt Jr.)
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Rien n'eût pu être plus paisible ou plus beau que l'emplacement de cette tombe. Elle était parfaitement indécouvrable pour le visiteur ordinaire, se trouvant la dernière sur la gauche à l'extrême limité du cimetière, au sommet d'une colline presque perpendiculaire dont le versant opposé descendait jusqu'à Rock Creek. Le torrent d'eau vie bruissait d'une douche mélodie et les arbres de la forêt se dressaient nus et puissants contre le ciel.
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Puis, de l'intérieur de la carapace, retentit la déflagration, familière et pourtant toujours aussi glaçante, associée au phénomène de substanluminéclosion.
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