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EAN : 9782815908078
138 pages
L'Aube (07/06/2013)
3.88/5   4 notes
Résumé :
"Par où commencer ? Quiconque aborde une page blanche est sans doute rongé par cette question. La logique suggère de se reporter aux temps anciens. Mais je ne suis pas le moine de Pimène [...]"
Du narrateur, nous ne saurons pas grand chose, si ce n'est la bienveillante attention qu'il prête à ses congénères. Des jeunes gens, garçons et filles, qui sillonnent en tout sens leur pays aux nouvelles dimensions - la Russie d'aujourd'hui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« La ville blême » se déroule à Oufa capitale de la Bachkirie, située à l'est de la Russie européenne entre Volga et monts Oural. Igor Saveliev, l'auteur, y est né en 1983.
La ville blême est son premier roman paru en 2004 et pour lequel il a obtenu à 21 ans, le prix « Début » réservé aux jeunes auteurs.

Trois auto-stoppeurs rallient Oufa en cette fin de journée Vadim, Nastia et Nikita Martchenko ami de Vadim toujours en retard. Ils vont tous les trois profiter de la halte qu'offre dans son logement Mikhaïl appelé communément Skvaer. Ces haltes tout au long de la route sont l'occasion de se retrouver avec d'autres jeunes partageant ce même désir d'ailleurs, ce désir aussi de découvrir l'étendue et la diversité de leur pays.

Vadim et Nikita, étudiants à Saint Pétersbourg, se rendent à Ekaterinenbourg. Nastia, elle, a quitté Tioumen et se rend à Moscou. A souligner quand même qu'ils vont parcourir ainsi plusieurs milliers de kilomètres. Cette rencontre d'une soirée et d'une nuit sera aussi celle d'un amour entrevu entre Vadim et Nastia, qui se révèle dans la nuit sans lumière de Oufa à la recherche de quelques bières pour poursuivre la nuit.
« Au-dessus de nous le ciel citadin était moyennement étoilé. Dans ma pauvre tête, c'était le chaos total : des passages de toutes les chansons me revenaient à la fois… J'étais heureux. J'avais trouvé mon bonheur ici, dans cette ville étrangère et éloignée. Ainsi donc, ce n'était pas pour rien que j'avais pris la route. J'avais roulé, roulé, et je l'avais trouvée. »

J'ai beaucoup aimé ces quatre jeunes qui sont tous attachants. Et puis il y a le ton de l'auteur qui je pense ressemble assez à Skvaer qui a quitté Sibaï pour Oufa où il a pu passer un concours d'entrée dans un institut d'aviation mais avant tout, comme bien d'autres, pour avoir une carte d'étudiant qui le dispense de service militaire.
C'est un livre plein d'humanité où se dévoile toute la détresse mais aussi tout le désir de vivre, de s'ouvrir et découvrir de la jeunesse. Un livre à l'humour tendre, affectueux, où la dérision n'est pas cynique. L'observation aigüe du monde qui l'entoure se traduit par une ironie douce.

Quand le jour se lèvera après un sommeil bref, chacun reprendra sa route avec peut-être quelques regrets au coeur mais le goût pour la vie sans entraves l'emporte même s'il faut en payer le prix.
« C'est n'importe où que je veux aller. Juste le plus loin possible de chez moi, pour fuir toutes ces trognes – excuse-moi l'expression. Je ne peux voir personne ! Il me faut des lieux nouveaux dans lesquels je ne m'attarderai pas. Et surtout, des gens qui ne seront que de hasard. Qu'ils apparaissent pour disparaître tout de suite. Mais qu'ils ne restent pas à côté ! Je me soigne par la solitude : essaie de le comprendre ; et ce n'est que sur la route que je peux être vraiment seule. Les chauffeurs n'entrent pas en ligne de compte : ils me prennent et me déposent quelque part, et nous sommes destinés à ne jamais nous revoir. Pour le reste… Personne n'a rien à faire de qui je suis ni d'où je viens. Liberté et solitude. Oui, c'est ce dont j'ai besoin aujourd'hui. de rien d'autre. »

Et l'auteur de conclure qu'  « en matière d'auto-stop, seuls les termes sont américains. Quant au fond, c'est de la grand-route russe et d'une mélancolie non moins russe qu'il s'agit. »
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Brèves de vie de jeunes auto stoppeurs russes : leurs amours, leurs amitiés, leur marginalité de certains de ceux qui font halte dans une ville sibérienne chez un ancien congénère au grand coeur.
L'auteur nous raconte avec brio et rapidement leurs aventures et leurs mésaventures routières.
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Les uns viennent de la capitale ou de Piter (Saint Petersbourg) et filent vers la Sibérie. D'autres arrivent de l'Est et partent vers Moscou. Leurs points communs?
Ils sont jeunes et font du stop à travers le pays.
Grâce aux réseaux sociaux, ils se donnent rendez vous chez l'habitant où ils échangent juste pour la soirée. Pour Vadim, Nastia ou Nikita, ce type de voyage est en quelque sorte une soupape pour sortir de leur train train quotidien : familles en décomposition, alcool, violence de l'entourage..."C'est n'importe où que je veux aller. Juste le plus loin possible de chez moi, pour fuir toutes ces trognes"
Et c'est à Oufa, le lieu de rencontre de nos autostoppeurs : ville industrielle du centre de la Russie bâtie à la mode Stalinienne.

Voilà le décor planté de ce court récit qui nous donne à voir un pays en mutation au travers des yeux d'un jeune auteur prometteur.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Je me suis laissé dire que seule notre jeunesse nous offre des rêves lumineux et hauts en couleurs. En est-il vraiment ainsi ? Je l’ignore. Simplement, à l’âge adulte, quand on croule sous les langes – bon, pas forcément des langes : il peut s’agir des carnets de note d’adolescents, quand ton supérieur est obtus et que le soir à la maison les scènes se succèdent, quand tu te traînes à grand-peine jusqu’à ton lit avec la perspective d’en bondir à sept heures en maudissant ton réveil. Es-tu seulement capable de faire des rêves ? Biologiquement, oui, sans doute.
Avec ça, dans la vieillesse, quand on oublie jusqu’au nom d’Alzheimer et que le monde réel s’éloigne de vous comme la cosse d’une légumineuse, très souvent la seule chose qui reste à l’individu, ce sont les rêves de son jeune âge. Ces rêves dans lesquels il vole et observe l’humanité d’en haut – ce qui, à en croire les médecins, lui permet de grandir.
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Les nuits dans les « haltes » de stoppeurs, c’est tout un poème. On pourrait penser la chose suivante : ceux qui sont là ne sont que de passage, leurs pensées sont déjà loin de cette ville dans laquelle ils ne se sont même pas vraiment arrêtés. Ils viennent de vivre une journée difficile sur la route. Un soleil brûlant, des cabines de camion manquant d’air. Et demain ce sera la même chose, demain il faudra « reprendre les armes ». On pourrait s’attendre à ce que chacun plonge dans son sac de couchage et qu’il profite pleinement de son temps pour dormir. Eh bien non ! Il faut qu’on se mette en rond, qu’on discute ! Les gens qui se rencontrent dans ces « haltes » ont le même regard sur les choses, voient la vie de la même manière. Et au nom de cela, on est prêt à perdre la moitié de la nuit. Et, dans ces circonstances, même une bière amère et éventée peut paraître le comble du délice.!
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Je n’ai jamais eu de chance avec les signes bénéfiques. Un soir, j’étais sur un balcon. À rêvasser sans doute. Tout à coup, je vois du coin de l’œil une étoile qui tombe vers le sol. Je me suis mis à chercher désespérément un vœu à faire. Mes idées se bousculaient. Et pendant ce temps-là, l’étoile est passée devant moi avant d’aller s’écraser dans l’herbe. Tu vois ça ? C’était un mégot que quelqu’un venait de lancer d’un étage supérieur…
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Mais moi je me fous de Moscou! C'est n'importe où que je veux aller. Juste le plus loin possible de chez moi, pour fuir toutes ces trognes -excuse-moi l'expression. Je ne peux voir personne! Il me faut des lieux nouveaux dans lesquels je ne m'attarderai pas. Et surtout, des gens qui ne seront que de hasard. Qu'ils apparaissent pour disparaître tout de suite. Mais qu'ils ne restent pas à côté! Je me soigne par la solitude...
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Seigneur, mais pourquoi est elle là? Qu'est-elle venue chercher? Seule, seule dans une ville étrangère et hostile. Toujours seule, toujours en train de fuir, de se fuir elle-même.
Assise sur le banc, Nastia pleur amèrement, et elle a l'impression d'être seule dans l'immensité de l'univers
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