Critique disponible sur mon blog www.marcbordier.com
J'ai mis plus de trois semaines à achever
La Veuve Bosca, que j'avais pourtant commencé avec enthousiasme après mon séjour sanaryen. Ce manque d'entrain est un signe qui ne trompe pas : je l'avoue, je ne me suis guère passionné pour l'histoire de cette veuve dont le deuil ostentatoire suscite l'incompréhension et les interrogations des habitants de Ranas-sur-Mer, petit village provençal proche de Toulon directement inspiré de Sanary-sur-Mer (vous aurez bien évidemment reconnu le quasi-anagramme). Dans la préface de l'ouvrage, le célèbre écrivain allemand
Thomas Mann loue le génie littéraire de son auteur, l'alsacien
René Schickelé, qui allie la grâce et l'esprit de l'héritage français, à "une certaine liaison intime avec la nature, la communion avec la terre et le paysage allant jusqu'au panthéisme […], son complément allemand". Bien que n'ayant pas été sensible au "génie littéraire" du romancier (mais peut-être ne l'ai-je pas lu avec assez d'attention?), je partage l'analyse de
Thomas Mann. Ce que j'ai le plus apprécié dans
La Veuve Bosca, ce sont les descriptions des paysages provençaux, omniprésents tout au long du récit. Ecrivain de terroir et provençal d'adoption,
René Schickelé met en scène à chaque chapitre toute la beauté et l'éclat des fleurs d'amandiers, des agaves, de la valériane, des pins et des oliviers; son roman est un hymne d'amour à la région et à ses paysages, résumé par cette phrase qui revient comme un leitmotiv au fil des pages : "en Provence, les saisons changent doucement dans la nuit. Tu ne les vois pas, tu ne les entends pas venir. Un beau matin, tu ouvres les yeux, et tu possèdes un nouveau trésor."
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