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Citations sur Le liseur (305)

Je lui ai lu " Guerre et Paix", avec tous les développements de Tolstoï sur l'histoire, les grands hommes, la Russie, l'amour et le mariage, cela a bien dû prendre quarante à cinquante heures.De nouveau, Hanna a suivi le déroulement du livre avec un intérêt passionné.Mais ce fut autrement que d'habitude ; elle gardait pour elle ses jugements, ne faisait pas de Natacha, André et Pierre des éléments de son univers, comme elle l'avait fait de Louise et d'Emilia (*"Emilia Galotti" de Lessing): elle entrait dans leur univers comme on entame avec étonnement un long voyage ou la visite d'un château où l'on est admis, où l'on a le droit de séjourner, avec lequel on se familiarise, mais sans toutefois surmonter complètement sa timidité. Ce que je lui avais lu jusque- là, je le connaissais déjà. " Guerre et Paix", je le découvrais moi aussi.Nous fîmes ensemble ce voyage lointain.


( p.82 / Folio, 2017)
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L'amour qu'on porte à ses parents est le seul amour dont on ne soit pas responsable.
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Je voulus écrire cette histoire pour m'en débarrasser 
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Il m'arrive de penser que la confrontation avec le passé nazi n'était pas la cause, mais seulement l'expression du conflit de générations qu'on sentait être le moteur du mouvement étudiant. Les aspirations des parents, dont chaque génération doit se délivrer, se trouvaient tout simplement liquidées par le fait que ces parents, sous le Troisième Reich ou au plus tard au lendemain de son effondrement, n'avaient pas été à la hauteur.
Comment voulait-on qu'ils aient quelque chose à dire à leurs enfants, ces gens qui avaient commis les crimes nazis, ou les avaient regardé commettre ou avaient détourné les yeux?
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"Je suis désolé, Hanna. Tout s'est mal goupillé. je n'ai pas voulu te blesser mais tu as l'air...
- J'ai l'air ? Tu veux dire que j'ai l'air d'être blessée ? Tu ne peux pas me blesser, pas toi." [...]
J'avais agi sans réfléchir, sans égards, sans amour. Je comprenais qu'elle fût blessée. Je comprenais qu'elle ne fût pas blessée, puisque je ne pouvais pas la blesser. Je comprenais que je ne puisse pas la blesser, mais qu'elle ne pouvait tout simplement pas admettre mon comportement. A la fin, je fus heureux qu'elle convienne que je l'avais blessée.
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Le bureau de mon père était un habitacle où les livres, les papiers, les idées, la fumée de pipe et de cigare avaient créé des conditions climatiques particulières, distinctes du monde extérieur.
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Fuir n'est pas seulement partir, c'est aussi arriver quelque part
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Seulement voilà: fuir n'est pas seulement partir, c'est aussi arriver quelque part.
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Et comme chaque fois, je me demandai s'il réfléchissait vraiment à la question de ma mère ou bien à son travail
Peut-être aussi qu'il tentait de réfléchir à la question posée, mais qu'une fois parti pour réfléchir il ne pouvait faire autrement que de penser à son travail. Il était professeur de philosophie à l'université, et penser était toute sa vie: penser, lire, écrire, enseigner.

( p.39 / Folio, 2017)
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Voilà comment j'ai raisonné à l'époque, intégrant mon désir à un étrange calcul moral et faisant taire ma mauvaise conscience. Mais cela ne suffisait pas à me donner le courage de retourner chez Mme Schmitz. Me persuader que ma mère, mon vénéré curé et ma grande sœur, pour peu qu'ils y réfléchissent à fond, ne m'auraient sûrement pas retenu, mais m'auraient à coup sûr encouragé à aller la voir, c'était une chose. Y aller effectivement, c'était une toute autre affaire. J'ignore pourquoi je le fis. Mais je reconnais aujourd'hui dans cet événement d'alors le modèle de la façon dont, ma vie durant, les pensées et les actes se sont combinés ou mal combinés. Je pense, j'arrive à une conclusion, je traduis cette conclusion en décision, et je m'aperçois que l'acte est une chose à part, qui peut être conforme à la décision, mais pas nécessairement. Plus d'une fois au cours de ma vie, j'ai fait ce que je n'avais pas décidé, et ce que j'avais décidé, je ne l'ai pas fait. C'est un je-ne-sais-quoi qui agit ; qui part rejoindre une femme que je ne veux plus voir ; qui fait à un supérieur la remarque qui va me coûter ma carrière ; qui continue à fumer bien que j'aie décidé d'arrêter, et qui cesse de fumer quand j'ai que je suis et resterai fumer. Je ne veux pas dire que pensée et décision sont sans influence sur les actes. Mais les actes n'exécutent pas simplement ce qui a été préalablement pensé et décidé. Ils ont leur propre source et sont les miens de façon tout aussi autonome que ma pensée est ma pensée, et ma décision ma décision.
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