Maison d'arrêt, voilà le terme juste, jugea-t-elle : ils ont été arrêtés et ils moisiront à l'arrêt jusqu'à la fin de leurs jours.
La solitude est un royaume dont certains voient le trône, d'autres les frontières.
- Sais-tu ce qu'est une mère ?
- Non...
- Quelqu'un qui ne repousse pas. Quelqu'un qui accueille. Quelqu'un qui aime. Quelqu'un qui ne juge pas. Quelqu'un qui pardonne.
- Il y a des actes qu'on ne pardonne pas.
- Qui te l'a prouvé ?
Il parut pantois.
Se frottant les mains, Élise se pencha vers la vitre.
- Avant de pardonner, il faut comprendre. Moi, je n'ai pas compris tes actes.
(…) on ne pardonne pas quelque chose, on pardonne à quelqu’un. L’acte reste mauvais, mais la personne ne le devient pas. On ne peut la réduire à son geste nocif. Pardonner revient à considérer l’individu en entier, à lui redonner le respect et le crédit qu’il mérite.
– Il ne le mérite pas.
– En amour, le mérite réside dans celui qui aime, pas dans celui qui est aimé.
Quand tu seras parti, je regarderai le jardin et je penserai à toi; je regarderai le ciel et je penserai à toi. Tu ne seras plus là, visible, mais tu seras partout invisible.
Quand on ne peux plus sauver ni l’argent, ni l’honneur, on peut encore sauver l’amour.
.....
En amour le mérite réside en celui qui aime, pas celui qui est aimé
"Veuillez me pardonner, messieurs. Je laisse ici des individus intègres en compagnie d'aigrefins. Et, en plus, je vous demande de coopérer. Cela outrage votre probité, j'en conviens, mais l'honnêteté ne détient pas le privilège du discernement".
Elle décrivit le chemin de la pudeur, ce dégoût qu'on avait éprouvé depuis l'enfance à l'idée de certains attouchements, un dégoût qui fondait durant l'amour, un dégoût qui se muait en son contraire, la gourmandise, bref ce dégoût qui s'avérait la marque des fillettes.
La solitude est un royaume dont certains voient le trône, d'autres les frontières.