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sur 225 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Colombe Schneck est née à Paris en 1966 dans une famille plutôt aisée. Bien qu'elle connaisse ses origines juives lithuaniennes, elle ne ressent ni l'envie ni le besoin d'en apprendre les détails, de mettre des noms sur des visages entrevus sur des photos, de compléter une généalogie obscure. Des années plus tard, il suffira d'un prénom pour qu'enfin elle se penche sur la question.
En 2003 naît Salomé, sa fille. Bien après sa venue au monde, elle se souvient que sa mère, Hélène, lui avait soufflé ce prénom, évoquant à demi-mot que ce dernier avait été porté par sa petite cousine âgée de six ans à peine, gazée à Auchwitz.
Un prénom qui ressurgit du passé, l'angoisse de le faire peser sur sa propre descendance, le désir de remonter le temps pour découvrir la vérité, le sort délivré à Salomé Bernstein morte en 1943 et les histoires de sa mère Raya, de sa tante Macha... Alors que la mère et la grand-mère de l'auteure se sont éteintes, savoir devient pour elle une nécessité, un devoir de mémoire.
Débute alors une véritable investigation journalistique. L'auteure part à la rencontre de ses cousins aux Etats-Unis, en Israël, en Lithuanie. Elle étudie les archives photographiques, lit la correspondance, recueille leurs témoignages et reconstitue ainsi les pièces manquantes, les zones d'ombres. L'histoire des siens se tissent progressivement ; le ghetto de Kvono, l'effroyable sélection – les camps ou la mort –, le destin des mères et des enfants, le sacrifice, l'indicible choix, une vérité bouleversante.
Un ouvrage sur la mémoire, la vie, le bienfait de la transmission, la culpabilité. Mais, comme le précise l'auteure elle-même au commencement, il est difficile de parler de la Shoah, surtout lorsqu'on vit confortablement aimant les plaisirs futiles. Elle s'est en effet attelée à une délicate entreprise en posant des mots sur son histoire familiale. Si on ne peut pas mettre en doute la sincérité de sa démarche, on sent des hésitations, de la pudeur, de la retenue. Une sensation d'inabouti fragilise le texte au thème pourtant fort en émotion. La forme se trouve alors quelque peu chahutée : une accumulation de répétitions, un manque d'organisation dans les propos et une écriture trop journalistique desservent la lecture.

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Avec La réparation, Colombe Schneck dévoile un lourd secret familial dont la teneur n'est pas rappeler le choix de Sophie. Puisqu'il s'agit des siens, la romancière a décidé de s'impliquer, de raconter son enquête par le menu et notamment comment elle a réussi à passer outre les tabous et l'oubli volontaire des témoins et rescapés de cette période tragique. le contexte est celui d'un ghetto juif en Lituanie, liquidé en quasi totalité par les allemands. Colette Schneck, pour des raisons personnelles, s'attache en particulier au destin d'une petite fille prénommée Salomé, sacrifiée sur l'autel de la barbarie, comme tant d'autres. On sent bien la volonté d'être pudique, de dire les choses sans trémolos dans l'écriture, avec l'évidence des faits avérés. Cela donne un livre dont le style est celui d'un reportage, proche par le ton d'un documentaire de cinéma ou de télévision. Il ne s'agit pas de remettre en question la sincérité ou le courage de Colombe Schneck. Mais de s'interroger sur la façon dont un écrivain se "met en scène" dans cette reconstitution. le sujet est difficile, triste euphémisme, et l'auteure ne trouve pas, du moins pas toujours, l'équilibre entre la retenue et l'émotion. D'autant plus que la multitude de personnages, avec leur descendance, contribue à égarer un lecteur qui a le sentiment étrange d'être parfois pris au piège de la compassion forcée.
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Colombe Schneck mène enquête sur le destin de sa cousine Salomé, victime des nazis.
Comment, pourquoi cette petite cousine a-t-elle disparu alors que sa mère a survécu ? Cette enquête auprès des survivants est menée également sur place, en Lituanie berceau de la famille. Si ce travail ne peut être comparé à celui, bien plus ample et ambitieux, de Daniel Mendelsohn (« Les disparus ») le lecteur sort du livre profondément ébranlé.
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Une bonne surprise... Colombe Schneck raconte l'histoire de sa famille, dont une partie est restée en Lithuanie au déclenchement de la seconde guerre mondiale et s'est retrouvée enfermée dans le ghetto de Kosno, subissant le massacre et l'enfermement dans des camps avec la plupart des autres Juifs lithuaniens. C'est en même temps un récit très personnel sur la façon dont les enfants et petits-enfants de cette génération sacrifiée, même s'ils vivent aujourd'hui dans le confort matériel et affectif, subissent (parfois sans vraiment s'en rendre compte) le poids de cette terrible histoire.
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Lorsque Colombe Schneck met au monde sa fille en 2003, elle la nomme Salomé. Elle se souvient alors que sa mère Hélène lui avait demandé de joindre Salomé en second prénom, si, un jour, elle avait une fille pour rendre hommage à sa jeune cousine disparue dans les camps pendant le seconde guerre mondiale.
Colombe, peut-être, de crainte qu'une sombre malédiction plane sur le destin de sa fille va enquêter sur ce drame familial.
Mais le silence a toujours régné sur ce passé. Sa grand- mère Ginda et sa mère n'ont plus voulu en parler. Elle enquête alors en Israël auprès de Gila (sa tante) et aux États Unis auprès de Myriam la femme du frère de sa grand-mère) . Elle se rend en Lituanie sur le site de l'ancien ghetto de Kovno.
Elle veut comprendre pourquoi ces enfants, Salomé et Kalman ont disparu, comment leurs mères respectives, Raya et Macha, les soeurs de sa grand-mère ont survécu et refait leur vie.

Ce récit est un hommage personnel à Salomé mais aussi au martyr des juifs lituaniens.

"95% des juifs lituaniens ont été tués."

" d'un côté, il y avait les Lituaniens, de l'autre les Juifs. Les juifs parlaient yiddish et russe, la langue de l'envahisseur."
Colombe Schneck nous révèle la raison qui a provoquée ce secret familial, le choix indicible qui m'a effectivement bouleversée. Même si on peut le comprendre, on ne peut s'empêcher de réfléchir à ce que nous aurions fait en pareille situation.
L'histoire est importante, l'hommage louable mais j'ai l'impression que l'auteur ne se sentait pas le droit de confesser cette histoire. À plusieurs reprises, elle met en doute son droit parce qu'elle vit dans un confort bourgeois. du fait le style paraît hésitant. Il y a de nombreuses répétitions comme si l'auteur avait du mal à transcrire ce récit.
L'objectif est toutefois atteint car Colombe redonne vie à Salomé, explique et justifie le passé des trois soeurs Ginda, Raya et Mâcha même si le style semble maintenir un malaise.
" Macha et Ginda avaient toujours du mal à supporter ceux qui s'apitoient sur eux-mêmes. Ne crois pas que ce soit de la dureté, on a facilement une bonne raison d'être malheureux, mais on a aussi la possibilité de reconstruire."
" toujours choisir la vie, les enfants, l'avenir."
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Une naissance, un prénom donné à l'enfant sur les conseils d'une amie : Salomé. Au hasard d'un rêve, Colombe Schneck se souvient que sa mère aujourd'hui décédée avait déjà évoqué ce prénom, celui d'une cousine disparue. Effrayée par la fin de cette cousine éloignée, soucieuse d'éloigner la mort de son enfant, l'auteur décide de creuser l'histoire familiale et de mettre en lumière le destin de la "première" Salomé.

Les femmes de la famille avaient visiblement choisi de taire les événements familiaux survenus durant la seconde guerre mondiale. Des parents éloignés, réfugiés en Israël ou aux Etats Unis, vont peu à peu lui dévoiler ce pan de son histoire, survenu en Lituanie, sa patrie d'origine.


Au fil de son enquête, Colombe Schneck sent peser le poids des secrets et doit elle-même affronter le choix qu'ont fait, des décennies plus tôt, ses tantes Raya et Macha...

Désireuse de réhabiliter la petite Salomé, Colombe Schneck entreprend de remonter le cours du temps, à la recherche de sa famille dans le ghetto de Kovno : une entreprise de taille !

Ce récit familial sur fond historique est touchant, pour ne pas dire bouleversant : la question liée au secret de ses tantes est pour le moins interpellante, difficile de cesser d'y penser une fois cet ouvrage refermé !
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Plus qu'un roman, ce livre est un témoignage sur les recherches que Colombe Schneck a entreprises et qui lui ont permis de retisser les liens qui unissaient sa famille à la Lithuanie, où 95% des juifs ont disparus et où 31 personnes de sa famille sont morts dans des camps.

Elle s'inscrit dans une lignée d'écrivains, comme Daniel Mendelsohn, Nicole Krauss ou Jonathan Safran Foer aux Etats Unis ou Virginie Linhart en France, qui sont allés à la recherche d'une histoire familiale qui a été tue et qui pourtant a laissé des blessures dans l'inconscient des descendants des survivants.

C'est un livre sur les femmes de sa famille, particulièrement Macha et Raya, deux tantes dont l'existence d'abord est très floue et qui peu à peu prennent des couleurs. Elles ont été arrêtées, ont perdu leur enfant, leur mari et pourtant elles ont choisi la vie.
Elles ont travaillé durant 18 mois dans une mine, où elles se coupaient le doigt pour faire couler quelques gouttes de sang pour se rosir les joues et avoir bonne mine pour ne pas être dirigée vers la mauvaise file, celle qui conduisait à la mort. Elles sont à nouveau tombées amoureuses, se sont mariées , ont eu d'autres enfants.

Aujourd'hui encore dans la famille de Colombe Schneck, on a le souci d'avoir bonne mine, d'être maquillée, d'avoir des fleurs chez soi, de s'habiller, choses qui peuvent sembler futiles mais qui sont des signes de vie.

Aujourd'hui encore, Colombe Schneck écrit, "être juif, c'est avoir peur."

Un mélange de tragique et de gaieté traverse ce livre qui m'a bouleversée.

Finalement, ces années de travail ont permis à Colombe Schneck de redonner une existence à une petite fille, Salomé, dont elle ne savait rien et dont elle retrouvé la date de naissance en mars 1937 et la date de la mort en octobre 1943 à Auschwitz.
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Comme dans ses précédents ouvrages, Colombe Schneck utilise l'histoire de sa famille comme matière première de son livre. Dès les premières lignes, le lecteur comprend que le roman va évoquer la Shoah : « Mary a été sélectionné le 26 octobre 1943 avec ses petits enfants, Salomé et Kalman. Quinze jours après, ils ont été gazés à Auschwitz. » Colombe Schneck a donné le prénom de Salomé à son deuxième enfant sans se souvenir que sa mère désormais décédée lui avait demandé lors de sa première grossesse de donner ce prénom à son enfant si c'était une fille « c'était celui de ma cousine dont il ne reste rien. » Un cauchemar à son retour de la maternité lui rappelle cette demande et la pousse à chercher à en savoir plus sur la petite Salomé. Cette quête la conduit à briser la règle tacite édictée par sa grand-mère Ginda sur le destin familial pendant la seconde Guerre mondiale, la règle du silence. En retrouvant des lettres et de rares photographies, en recueillant les témoignages de membres de sa famille, Colombe Schneck parvient à restituer l'histoire de Raya, Macha, Salomé et Kalman, à briser le mur de silence érigé dans sa famille et à se libérer du chagrin.

L'avis de Marie Bouquine

J'ai lu des critiques littéraires sur ce livre déplorant que ce ne soit pas « un grand livre sur la Shoah » mais je ne pense pas que telle était l'ambition de Colombe Schneck. Elle a éprouvé le besoin de briser cette transmission du silence de génération en génération en rétablissant par la parole et l'écrit l'histoire de sa famille. Cette histoire comporte une dimension universelle puisque elle a trait à la Shoah mais aussi parce qu'elle engendre une réflexion sur le choix individuel après une tragédie : choisir le silence pour enterrer le chagrin et l'horreur ou choisir la vie et l'espérance pour dépasser le chagrin. C'est ce qui rend ce livre intéressant et prenant.

Même si l'ambition de Colombe Schneck n'était pas d'écrire un grand roman sur la Shoah ou même un grand roman, ses aveux de frivolité sont dérangeants : « Je me disais c'est trop facile, tu portes des sandales en chevreau mordoré, tu te complais dans des histoires d'amour impossible, tu aimes les bains dans la Méditerranée et tu crois qu'une fille comme toi peut écrire sur la Shoah ? » A travers ces quelques mots, Colombe Schneck montre qu'elle se positionne du côté de la vie comme ses grand-tantes Raya et Macha, mais se prétendre plus futile qu'elle ne l'est n'apporte rien à l'histoire et gêne le lecteur. de la même façon les certes brèves allusions à sa vie amoureuse avec un dénommé W nuisent à l'intensité de l'histoire en nous en détournant.

Il manque un zeste pour que ce roman soit passionnant, peut-être un zeste de profondeur et un soupçon d'analyse psychologique des personnages.


Lien : http://mariebouquine.over-bl..
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Livre facile à lire, dans lequel on entre aisément, à la fois prenant et barbant surtout sur la fin, La réparation me laisse très partagée entre le sérieux d'un contenu qui ne peut que toucher et émouvoir, et la maladresse d'un contenant qui par manque d'équilibre et du juste ton n'arrive pas à faire partir le lecteur.
Colombe Schneck se lance dans une forme d'archéologie familiale lorsque qu'elle se rend compte du poids qu'elle met sur les épaules d'une petite fille, la sienne, en lui donnant le prénom d'une autre petite fille dont il ne reste rien. A priori, rien de condamnable ; beaucoup se frotte au genre, avec plus ou moins de réussite d'ailleurs.
Ce livre est donné comme roman, mais n'en est pas un. Cela reste pour moi un reportage dans lequel l'auteur s'implique, mais de manière assez maladroite. La profusion de personnages peut vite devenir assez lourde si l'on n'a pas idée de faire rapidement un arbre généalogique pour s'y retrouver.
Qu'a voulu montrer Colombe Schneck, quel message a-t-elle voulu faire passer, en allant au-devant de ce secret familial ? En ce qui me concerne, j'avoue ne pas trop m'y retrouver. D'autres auteurs, dans le même domaine, m'ont davantage touchée …Philippe Grimbert avec un secret, pour ne citer que lui.



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Pour la rentrée, Colombe Schnek sort un livre sincère, nous plongeant dans le passé, celui de la Shoah (mais pas que). Un revirement étonnant pour cette auteure. le récit est souvent touchant, souvent simple mais assez efficace, abordant cette question de l'héritage, du pouvoir et de la transmission. On parlera d'elle une fois de plus !
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