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sur 63 notes
Le troisième roman de Joachim Schnerf, le cabaret des mémoires, regroupe les interrogations d'un nouveau père avec son passé et la question de sa transmission à la troisième génération, d'après le génocide de la seconde guerre mondiale.

Samuel est seul pour la dernière fois, une nuit, avant le retour de sa femme Léa et son petit. En endossant son costume de père, encore trop apprêté, cette nuit de solitude est habitée des inquiétudes devant ce nouvel envol. Les angoisses du passé reviennent en mémoire avec ses images inracontables que la mémoire familiale ne cesse de lui renvoyer.

Et, celles qui le hantent le plus, ce sont des images d'une génération perdue et des survivants et notamment du cabaret de la Grand-tante Rosa, enfouie aux USA dès son retour des camps. Celle dont la voix chaque soir, abritée derrière un personnage chaque fois différent, raconte les mêmes mots, ceux de l'indicible.

De plus, ce spectacle insolite se termine toujours par l'énumération de l'insoutenable par la voix de la dernière rescapée du camp d'Auschwitz. Et, au Cabaret de Shtetl city, Rosa, la soeur de son grand-père, tient sa dernière représentation.

A travers cette composition qui raconte l'enfance habitée du souvenir de cette tante et son nouveau rôle de père, Joachim Schnerf, à travers son narrateur, pose la question de la transmission de la mémoire familiale devenue Histoire du monde.

Les derniers rescapés nous quittent. La génération qui a vécu la peur et la souffrance n'a pu parlé à son retour. Il s'agissait rapidement, ou simplement en apparences, de se reconstruire et de tenter d'oublier.

Leurs enfants n'ont pu, sans ouvrir des blessures mal fermées, en parler sans faire souffrir leurs parents. Il a fallu que certains survivants, sentant la fin proche, se mettent enfin à parler pour que la génération suivante s'en imprègne, en l'apprivoisant en jouant aux héros, comme le narrateur.

Mais, surtout en reconstruisant un devoir de mémoire débarrassé de la culpabilité d'être né porteur d'une religion maudite par L Histoire.

Mais, que fera la troisième génération ? Joachim Schnerf se demande ce que le fils du narrateur trouveras pour faire vivre ce devoir de mémoire. Car, il est urgent de ne jamais oublier pour ne jamais laisser la place aux négationnistes de tous bords. Là, est la teneur principale de ce court roman !

Que transmettons-nous de notre histoire à nos enfants et qu'en feront-ils ? Tout reste à écrire !

En développant cette métaphore propre au Cabaret des mémoires, Joachim Schnerf permet cette réflexion universelle, encore plus d'actualités pour les victimes des exactions antisémitiques du milieu du XXè siècle, de la transmission familiale. Cette voix d'un père solitaire pour la dernière fois émeut et emmène loin vers la réflexion, tout en nous contant une histoire plaisante et facile à découvrir. La fiction pour soutenir la réflexion !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Samuel va devenir père. Il attend dans la chambre qu'il partage d'habitude avec sa femme, le retour de celle-ci avec leur enfant de la maternité.
Il ne veut, ne peut pas dormir. Les souvenirs d'enfance affluent et le nom de sa grande-tante Rosa revient sans cesse. Cette femme évoquée au repas de famille chez son grand-père, partie vivre aux États-Unis, où elle a créé un cabaret dans le désert texan.

Sous nos yeux, les souvenirs de Samuel défilent. Son imagination d'enfant et ses jeux avec sa soeur et son cousin nous plongent dans un passé familial dramatique.
Rosa, cette femme qui a fui l'Europe après avoir survécu au camp d'Auschwitz se matérialise à travers une histoire qu'elle raconte chaque soir.


Ce récit émouvant et intimiste nous questionne sur la transmission familiale et cette peur qu'une partie de l'histoire s'efface lorsque les derniers survivants disparaîtront. Car comme le dit le narrateur, "il faut qu'il entende son nom en la sachant en vie. Sinon comment nous croiront-ils?".
Un roman court et touchant, à ne pas manquer !
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Ce roman raconte une journée très particulière dans la vie du narrateur : il est seul chez lui car il doit aller chercher sa femme et son fils nouveau né à la maternité. Il va devenir père et il se sent complètement bouleversé par ce changement de statut. Saura-t-il transmettre à cet enfant le lourd passé de sa famille à jamais marqué par la Shoa ? Se mêlent alors pour lui son enfance et ses jeux qui tournaient souvent autour de cette tante mythique Rosa, rescapée d'Auschwitz , la dernière encore en vie, qui a fui l'Europe pour monter un cabaret en plein désert. Cette femme a décidé de raconter dans un spectacle incroyable ses souvenirs et terminer par une litanie de noms de toutes les femmes qui sont mortes devant ses yeux.

Samuel son petit neveu a été élevé dans une famille qui ne pouvait pas parler car ils étaient trop malheureux, il dit dans son récit que ces silences l'ont névrosé. Il décrit cette journée où il va accueillir, dans sa maison, son bébé et sa femme, avec une délicatesse qui m'a émue et pourtant, ce qu'il raconte est parfois insoutenable, et il dit avec ses mots et ses difficultés de vivre combien la Shoah a marqué les générations suivantes, victimes ou pas, les survivants traînent en eux une culpabilité qu'ils ont transmise à leurs enfants et petits-enfants.

Un très beau texte, très émouvant.
Lien : https://luocine.fr/?p=15850
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Samuel devient père. En rentrant de la maternité et en pensant au retour à la maison de sa compagne et de son fils, il s'interroge sur ce qu'il veut transmettre à son fils. Sa famille a vécu la Shoah. Sa grand-tante Rosa qui vit aux Etats-Unis est la dernière survivante d'Auschwitz. Que restera-t-il après sa mort ? Son fils doit savoir.
Le roman alterne entre présent et passé. Il se souvient de son enfance avec sa soeur et son cousin lorsqu'ils imaginaient partir à l'aventure jusqu'à Shtlel City chez Rosa.
Rosa, il ne l'a rencontrée qu'une fois à l'enterrement de son grand-père. Ils ne se connaissent pas. C'est la génération du silence, de l'indicible, de la honte. Alors Samuel décide d'écrire une lettre à Rosa. Il en devient obsédé, si bien que sa compagne lui demande gentiment de ne pas transmettre tout de suite ses névroses à leur fils.
Rosa est partie vivre au Texas où elle a monté un cabaret en plein milieu du désert, « Camp Camps ». Elle y donne une représentation tous les soirs où elle parle de ce qu'elle a vécu.
Dans ce très beau roman intime, Joachim Schnerf apporte sa contribution au devoir de mémoire, une façon de ne pas oublier et de transmettre aux générations futures l'horreur de l'Histoire. le roman est très court, 133 pages, et pourra être lus par des adolescents.
J'ai été touchée par cette ritournelle au début des chapitres qui vient d'une chanson des éclaireurs israélites donnée dans son entièreté à la fin du livre : « Quand demain reviendra la lumière… ».
La plume est magnifique et je n'ai qu'une envie désormais, c'est de lire son deuxième roman pour lequel il a reçu le Prix Orange du livre 2018.
Merci à Lecteurs.com et Grasset pour cette lecture
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
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Devoir de mémoire et transmission, sujet vaste autant que douloureux, que l'auteur travaille en douceur et finesse. Quel personnage cette Rosa mystérieuse ! J'aurais aimé mieux la connaître et c'est ce qui m'a manqué dans ce roman trop court. J'ai eu l'impression d'effleurer quelque chose sans réellement pouvoir m'en abreuver. le passé était là, posé comme une interrogation, il aurait fallu peut-être creuser un peu pour donner du sens aux liens afin que ce texte puisse acquérir une vraie puissance.
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Bonsoir,
Un livre sur la transmission. Samuel doit aller chercher sa femme et leur premier enfant le lendemain matin à la maternité et cette dernière soirée et nuit en solitaire va être l'occasion de se souvenir. de ce souvenir de son enfance et des jeux qu'ils avaient avec un cousin et sa soeur à la recherche du cabaret de la tante Rosa, rescapée des camps d'extermination durant la seconde guerre mondiale et qui a monté un cabaret aux Etats-Unis. Les souvenirs et la transmission c'est le sujet de « le cabaret des mémoires » de Joachim Schnerf aux Editions Grasset Fasquelle. La tante Rosa va s'éteindre et elle est la dernière survivante des nazis, il faut donc perpétrer le souvenir. Comment, quand ? ce sont les questions que se pose Samuel mais qui lui rappelle aussi ses propres souvenirs. Une manière originale de traiter ce sujet.
Quatrième de couv. Demain matin, Samuel ira chercher sa femme et leur premier né à la maternité. Alors, en cette dernière nuit de solitude, à l'aube d'une vie qui ne sera plus jamais la même, Samuel veille. Partagé entre exaltation et angoisse, il se souvient du passé, songe à l'avenir, tente d'endosser son nouveau rôle de père.

Cette nuit est hantée par de nombreuses histoires. Celle de ses aînés, et d'abord celle de sa grand-tante, la fabuleuse Rosa, installée après la Seconde Guerre mondiale au Texas où elle a monté un cabaret extraordinaire. Celles que Samuel se racontait enfant, lorsqu'avec ses cousins il se déguisait en cow-boy et jouait à chercher sa grand-tante dans le désert d'une Amérique fantasmée, face à des ennemis imaginaires. Celles que Rosa, désormais ultime survivante d'Auschwitz, raconte chaque soir sur les planches. Toutes ces histoires, Samuel les partagera avec son fils, l'enfant de la quatrième génération qui naît alors que Rosa fait ses adieux à la scène.

Il n'y aura bientôt plus aucun témoin pour transmettre, mais il restera le récit, la fiction, capables de dévoiler ce qu'on croyait disparu, d'évoquer l'indicible, d'empêcher les falsificateurs de dénaturer le passé. Au Cabaret des mémoires, il s'agit de ne pas oublier, jamais. Et pour Samuel, de comprendre que l'enfant qu'il a été doit passer le relais à celui qu'il s'apprête à accueillir. Roman intimiste, conte moderne, le cabaret des mémoires entrelace les fils de la transmission au cours d'une bouleversante nuit initiatique à la puissance universelle.
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Un roman très court mais qui dit toute l'importance de la transmission qu'elle soit orale ou écrite. Une tradition qui devrait se perpétuer car elle nous rappelle qui nous sommes, d'où nous venons.
Avec une plume pleine de douceur, Joachim Schnerf à travers la mémoire de Samuel nous ramène à une période terrible de l'histoire et de la Shoah.
Qui était Rosa ? Cette grand-tante partie pour les Amériques. Quel filon d'or cherchait-elle ?
Pourquoi est-elle partie ? Que fuyait-elle ?
Le cabaret des mémoires vous le dira et il vous dira surtout qu'il faut faire vivre les souvenirs de nos anciens.

Une quatrième de couverture qui en dit trop, mais pas l'essentiel.

"Raconter jusqu'à qu'il se souvienne et qu'à son tour il transmette, pour que toujours revienne la lumière."
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" Lorsque la dernière voix s'éteindra nous serons livrés aux obscurités."

Samuel, le narrateur, n'a rencontré Rosa que lors de l'enterrement de son grand-père paternel. Rosa est sa grand-tante, la soeur aînée partie en Amérique dans l'immédiat après-guerre.

En 1953, cette grand-tante a construit un cabaret au Texas, "Camp-Camp", dans un lieu inhabité. Une ville s'est peu à peu bâtie autour de Rosa et de ses histoires que les visiteurs étaient de plus en plus nombreux à venir écouter. Et depuis, chaque soir, après la prestation de l'artiste invité, "elle reparcourt son histoire face au public... Elle, la fille broyée qui avait choisi l'exil puis le théâtre pour parvenir à cohabiter avec son histoire monstrueuse." Elle parle de son enfance et de sa famille qui a fui les pogroms polonais, de cette terre de France qui l'a déportée après l'avoir hébergée.

Un jour Samuel entend une interview de Rosa à la radio française lors d'une émission consacrée à l'anniversaire de la libération d'Auschwitz, elle est la dernière rescapée d'Auschwitz encore en vie, Rosa devient l'unique maillon qui le relie au génocide juif de ce côté de sa famille.

Maintenant il lui faut raconter l'histoire de sa famille à son fils tout juste né "Lorsque j'étais enfant, je rêvais de me rendre dans le cabaret de Rosa. Aujourd'hui il me hante."

Le roman se déroule le temps d'une nuit, la nuit qui précède le retour de la maternité de la femme de Samuel et de leur bébé, une nuit traversée par ses souvenirs d'enfant de neuf ans qui, avec sa soeur aînée et son cousin, lors de vacances d'été, avait imaginé une aventure où ils partaient à la recherche du fameux cabaret en inventant un désert dans les Vosges.
C'est l'histoire d'un homme obsédé par la nécessité de transmettre, "transmettre sans enfermer... Cette nuit, la suivante et celles d'après, raconter jusqu'à ce qu'il se souvienne et qu'à son tour il transmette, pour que toujours revienne la lumière." C'est l'histoire d'une femme, survivante dévastée, qui a vécu le pire et qui, chaque soir, ne fait qu'énumérer les histoires qu'elle ne détaillera pas, une litanie hypnotisante, "l'histoire de son enfance et puis celle qu'elle tait. La grande histoire qu'elle énumère sans raconter, la Shoah et la tentative d'extermination des Juifs, là-bas en Europe... D'autres ont raconté avant moi, je n'ai que la force d'énumérer : pour ne pas oublier."
Joachim Schnerf a choisi de situer son roman à un moment hautement symbolique dans la vie de son narrateur, la nuit avant l'arrivée à la maison de son enfant, nuit peuplée de ses angoisses de jeune père. Né lui même à une époque où rien n'était dit aux enfants, Samuel tient à élever son fils en lui transmettant un héritage essentiel. Un roman court mais très intense qui pose la question de la préservation du souvenir quand il n'y aura plus de rescapés pour raconter l'indicible. Un condensé d'émotions. Transmettre pour ne jamais oublier.
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Comment transmettre la mémoire de la Shoah à un enfant qui naît au XXIe siècle et qui n'aura connu aucun des rescapés des camps de concentration ? C'est la question que se pose Samuel, qui vient d'être papa d'un petit garçon. Hanté par le destin de sa grand-tante Rosa, la soeur de son grand-père, survivante d'Auschwitz, il plonge dans ses souvenirs d'enfance pour chercher ce qui relie son fils aux générations précédentes. Plus que tout, il désire s'assurer que la génération suivante n'oubliera pas, elle non plus.

Le cabaret des mémoires est un roman très court (moins de 150 pages) qui se lit presque d'une traite. Écrit en grande partie à la première personne, il met en scène Samuel, français et juif, dont la femme vient d'accoucher d'un petit garçon. Alors qu'il se prépare à aller les chercher à la maternité, il revit en flashbacks trois moments clés de son histoire familiale, qu'il évoque par bribes, en alternance.

Il y a tout d'abord l'histoire de Rosa, la grand-tante émigrée aux États-Unis après l'enfer des camps. Fondatrice d'un cabaret en plein milieu du désert texan, son destin hors du commun attise l'admiration et la curiosité des membres de sa famille restés en France, dont le petit Samuel.

Il y a ensuite le souvenir des jeux d'enfants entre Samuel, sa soeur Tania et son cousin Michaël, lors de leurs vacances dans les Vosges. Déguisés en cow-boys, ils rêvent d'aventures dans les grands espaces. le cabaret de Rosa, objet de fantasmes, est l'objectif ultime de leurs pérégrinations imaginaires dans le désert.

Il y a enfin la rencontre de Samuel avec Léna, sa femme, lors d'un camp de jeunesse. Un amour qui l'apaise tout en lui donnant envie de poursuivre la transmission du souvenir de Rosa à ses descendants.

L'obsession de Samuel peut paraître étrange alors que lui-même a à peine connu Rosa et qu'il s'apprête à accueillir un bébé qui aura besoin de plusieurs années avant de pouvoir faire sens du récit de ses aïeux. L'alternance de courts chapitres qui alternent entre plusieurs lignes du temps donne son rythme au roman dont le ton introspectif reprend régulièrement, comme une litanie, des éléments d'une prière juive (« Quand demain reviendra la lumière,… »).

Si le personnage de Rosa fascine le lecteur aussi bien que ses descendants, c'est parce qu'elle symbolise la victoire de la vie sur la mort, mais aussi le caractère indicible de la violence et la difficulté de résister à l'injonction de témoigner « pour les autres ». En s'expatriant, Rosa prend de la distance avec un passé traumatique imprégné d'un fort sentiment de culpabilité. D'un autre côté, elle choisit de raconter une partie de son histoire dans son spectacle de cabaret, pour perpétuer le souvenir des seins, morts dans les atrocités de la Seconde guerre mondiale.

Le narrateur, Samuel, est nettement moins attachant. On regrette que sa psychologie et sa vie d'adulte ne soient pas développées pour mieux comprendre sa relation complexe au passé familial. Je crois que j'aurais trouvé l'évocation de ses souvenirs d'enfance plus touchante s'il avait davantage évoqué son amour pour son fils et l'avenir qu'il imagine pour sa famille… une autre forme de victoire de la vie sur la mort.

Lien : https://histfict.fr/le-cabar..
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Le narrateur est seul dans son appartement, car son premier enfant vient de naître et il va aller le chercher le lendemain. Samuel est devenu père et seul, il se remémore des souvenirs d'enfance et en particulier, l'image d'une grande tante. Rosa a été déportée à Auschwitz à la suite d'une dénonciation, elle a été la seule à revenir, sa mère y a trouvé la mort ainsi qu'une amie proche, tandis que le petit frère était confié à des voisins qui l'ont caché. Au retour, Rosa n'a pas supporté de rester en France et s'est exilée aux USA et n'a donné quasiment aucune nouvelle. Aux Etats Unis, elle a ouvert un cabaret, animant chaque soir un spectacle où elle rend hommages aux victimes de la Shoah, égrenant les noms de personnes qui y ont perdu la vie. C'est le témoignage de « La dernière survivante de la Shoah ». Elle n'a jamais revu sa famille, s'est construit une nouvelle vie, dans le désert texan, avec son « Cabaret des mémoires » car comment parler de l'indicible ?
Cette Rosa est une sorte de "tante d'Amérique" et Samuel a un souvenir flou de l'avoir rencontrer quand elle est venue aux obsèques de son frère, le grand père de Samuel (une très belle image autour d'un robinet d'eau).
L'auteur mêle les époques, les questionnements de ce "nouveau père", les souvenirs de jeux d'enfants (avec sa soeur et son cousin, "le mythe de la grande tante" était un prétexte à une sorte de chasse au trésor, cette chasse constituée à trouver le chemin de ce "cabaret des mémoires"), la dernière présentation de Rosa dans son cabaret perdu dans un désert texan. Rosa l'ultime rescapée d'Auschwitz.
J'ai été un peu perdue dans ces trois temps.
Un livre sur la mémoire et les récits familiaux. Avec une belle écriture, l'auteur nous entraîne dans des questionnements personnels, mais aussi universels.
Il faut continuer à vivre après de tels souvenirs et dénis familiaux.
Comment continuer avec dans un arbre généalogique, beaucoup de vide, de disparus et des dénis dans les familles.
L'auteur nous interpelle par le conte (avec les aventures des enfants pendant les vacances d'été, ils jouent aux héros, pour découvrir le cabaret de cette grande tante, perdu dans le désert texan).
Comment raconter ces souvenirs, comment transmettre à ses enfants, nés et à venir. Comment raconter l'indicible, les non dits, les dénis.
Et surtout utiliser les mots, le romanesque pour ne pas oublier, surtout que les derniers survivants disparaissent et ne pas oublier.
Un texte court, où nous nous perdons dans les temporalités mais de belles pages pour ne pas oublier et transmettre les souvenirs. Et savoir d'où nous venons et ne pas oublier pour croire en "plus jamais cela".
#Lecabaretdesmémoires #NetGalleyFrance
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