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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Imaginez un paysage aride, un presque désert accroché à la pointe de l'Afrique. Là-bas, une ville … ou plutôt un village colonial: Bloemfontein. « Fontaine de fleurs », un nom pompeux pour une poignée de demeures coloniales où la patience a réussi à faire sortir du « veld » quelques arbres fruitiers, voire même quelques fleurs. Une terre que se déchirent les Pays-bas et l'Allemagne après avoir mis les français hors course. Une terre dont on vente les vertus curatives de la tuberculose et où Mr Versluis, riche notable Hollandais, est venu s'échouer pour soigner son mal poitrinaire. Arrivé à moitié mourant dans un des deux hôtels de la ville, Mr Versluis va doucement se rétablir et découvrir cet étrange pays, ce monde où politesse et bonnes manières sont loin d'avoir le sens qu'elles avaient dans sa Hollande natale. Dans un texte riche et élaboré, Karel Schoeman nous invite, au travers des yeux de Versluis dont on ne sait que peu de choses, à découvrir le passé colonial sud-africain, mais aussi la vie des exilés. Cette vie où le fait d'être de la même nationalité devient synonyme d'amitié, de lien social : « Nous avons les mêmes racines et sommes donc fait pour nous entendre en ce pays qui nous fait peur, que nous essayons de modeler comme un lointain reflet de la vie que l'on connaissait. » Venu pour se soigner, Versluis, petit à petit, lie connaissance. Sa fortune, sa bonne présentation, ses bonnes manières en font un hôte de choix, une animation aussi, pour ces coloniaux dont les préoccupations semblent être d'entretenir un jardin d'organiser des fêtes et des lectures d'écrivains ou poètes classiques. le décors est planté. Il est en fait un personnage important de ce roman. Peu de choses se passent. Les sentiments d'ennui et de vide nous sont partagés au travers de lentes ballades où quasi rien n'arrive. Insensiblement pourtant tout change … surtout en Versluis qui sent en lui qu'il ne retrouvera pas les Pays-bas. Il découvre, peut-être pour la première fois de sa vie, d'autres chemins de vie derrière les gens qu'il rencontre et apprend à connaître. Une connaissance qui lui a été interdite dans son pays natal, de par les conventions sociales et la rigidité des règles de politesse. L'expatriation qui crée des liens neufs le poussent à découvrir la vie autrement, mais aussi à approcher la mort plus sereinement.
Un livre lourd de plus de 400 pages (en poche), où je me suis parfois un peu ennuyé, mais qui m'a touché. Une peinture intéressante des « expatriés », de la vie coloniale. Par contre, peu de choses sur l'Afrique elle-même et surtout une absence quasi « dérangeante » des indigènes noirs qui ne font que passer, pieds-nus, dans des rôles de domestiques. Ils n'ont pas leur mot a dire et semblent être invisibles (sauf dans une scène de visite d'une mission). Cela reflète aussi la réalité de l'époque et est sans doute délibéré de la part de l'auteur. Ce que je retiendrai de cette lecture, c'est sans doute qu'un voyage est surtout intérieur. Des personnages souvent antipathiques, mais réalistes. Seul un pasteur allemand et sa soeur handicapée, enfants d'un missionnaire et donc nés en terre africaine, auront gagnés ma sympathie. Rien ou presque sur l'Afrique du Sud, sauf cette emprunte du colonialisme dans tout ce qu'il a de plus négatif.
Merci aux éditions Libretto et à Babelio pour m'avoir fait découvrir ce livre et cet auteur dans le cadre de l'opération "Masse critique".
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