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Romane Lafore (Traducteur)
EAN : 9782226473080
256 pages
Albin Michel (31/01/2024)
3.83/5   29 notes
Résumé :
Été 1942. Quarante enfants juifs débarquent à la gare de Nonantola, dans la province de Modène. Ils ont fui l'Allemagne nazie grâce à une organisation d'entraide. Accueillis dans une vaste propriété, la villa Emma, ces jeunes déracinés se lient d'amitié et se créent un monde moins menaçant que la réalité.

Natan est l'un d'eux. Rongé par le souvenir de son père arrêté une nuit d'hiver, de sa mère et son jeune frère qu'il a dû abandonner à Berlin, ce ga... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
40 manteaux et un bouton de Ivan Sciapeconi, un livre qui m'a énormément touché, beaucoup de chagrin, mais aussi d'entraide, de solidarité, elle est magnifique, la bonté apportée à ces enfants qui en avaient grand besoin.

Natan, un gamin heureux entre un père qui racontait que des histoires drôles, "Ces après-midi-là un sifflement lent et régulier s'élevait du fauteuil. Je m'approchais de mon père pour regarder l'intérieur de sa bouche. Pour voir si elle abritait un mécanisme secret, car c'était de cette bouche que sortaient toutes les histoires. » sa mère, son frère, son oncle, ne se doutait pas de ce que la vie pouvait lui réserver. Personne ne se doutait.

« Tandis que moi, je l'ai toujours redoutée. C'est pour ça que je cours. Je n'arrête pas, depuis que je suis né. Je suis sorti à toute vitesse du ventre de ma mère, dès que j'ai pu, sans qu'elle s'en aperçoive.
Elle a dit : « Il arrive » et j'étais déjà là entre ses jambes. Ma grand-mère en a vu naître beaucoup, des enfants, mais avec moi, elle n'a pas eu le temps d'attraper la serviette et la bassine d'eau chaude. J'ai été trop rapide.
J'ai appris à courir avant même de savoir marcher.
Je courrais dans les rues de Charlottenburg. Je passais chez la vieille Mizrachi, prenais le panier à provisions pour le porter chez l'oncle Hermann. Je courrais ravi, même sur le chemin de l'école : je n'avais pas encore fait la connaissance de Mme Meyer."

Ils avaient allumé les premiers incendies, les questions, il ne faisait pas si froid, pourquoi ? "Ils", c'était les chemises brunes. Son père ne rit plus, ne sort plus. Et à partir de ce moment, Natan devra toujours courir pour essayer de survivre.

Son père a été arrêté, une nuit de 1942, il fut obligé d'abandonner sa mère et son frère, une association faisait le maximum pour sauver tous les enfants juifs capables de se débrouiller seuls. Aidés par de bonnes âmes, un convoi de quarante enfants, en camion et en train débarque à la gare de Nonantola, dans la province de Modène.

Ils sont accueillis dans l'immense villa Emma, une vaste propriété, où ces jeunes déracinés font connaissance et créent des liens très forts. Tout le village pourvoira au bien être de ces exilés, les paysans partageront leur nourriture, le menuisier leur fabriquera des lits, chacun apportera quelque chose. Même dans ce lieu tranquille, ce garçon sauvage ne parvient pas à renoncer à sa méfiance. Pourtant, ici, il n'y a ni étoiles jaunes, ni ghetto, ni rafles.

Natan, fera tout pour enregistrer et noter les noms de toutes les personnes qui les ont aidés, pour lui c'était très important de se souvenir des bienfaits qu'on leur prodiguait.

Malheureusement le 8 septembre 1943, les nazis arrivent à Nonantola et de nouveau il faut fuir. Ils ne sont plus seuls, le village entier est prêt à les protéger. Il faut faire vite. Réussiront-ils ?

Inspiré de faits réels, un magnifique récit d'héroïsme collectif et de solidarité vu à travers les yeux d'un enfant.

"Une histoire vraie qui apporte de la lumière dans les ténèbres de la Shoah." Donna Moderna.

J'ai adoré ce livre, on passe par toutes les émotions. Il y a tellement de phrases que j'aurais voulu relever. Très beau. Heureusement qu'à cette époque il y avait quand même de belles personnes.

Postface
"J'ai connu beaucoup d'enfants en fuite. Des enfants arrivés dans des embarcations de fortune ou hébergés en foyer.
Quand j'ai pris connaissance des évènements qui s'étaient déroulés à la villa Emma, j'ai pensé que chaque enfant, fille ou garçon, mériterait un village comme Nonantola et un guide comme Josko."

J'espère que je vous aurais donné envie de lire ce très beau récit. Bonne lecture à tous. Vous serez touché par Natan, un enfant très courageux et lucide.




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Avant, le père de Natan racontait des histoires et riait. Puis, la montée du nazisme a éteint son humour alors que les incendies brûlaient la ville de Berlin. Il a cessé de sortir. Une nuit, en 1942, il est raflé. Depuis, son épouse et ses deux fils se cachent. Un soir, une femme vient chercher Natan, pour le mettre à l'abri. Son petit frère reste avec sa mère : Mme Freier ne peut emmener que les grands garçons. Ils se séparent avec la promesse de se retrouver en Eretz Israël.

Avec sa bienfaitrice, Natan sillonne la ville, en silence. le groupe d'enfants recueillis grossit. A tous les parents, les mêmes mots sont adressés : « Il n'y a plus de temps à perdre, ils arrivent. » (p. 20) Après un périple en train et en camion, des filles et des garçons de toute l‘Europe s'installent à la Villa Emma, à Nonantola, en Italie. Loin de l'Allemagne nazie, les enfants essaient de redevenir des enfants. Dans le village, l'entraide domine : les villageois fournissent de la nourriture, construisent des lits, des artisans apprennent un métier aux jeunes, etc. La maturité de Natan l'empêche de relâcher sa vigilance, il sent le danger se rapprocher. Hélas, ses inquiétudes sont fondées : le 8 septembre 1943, les nazis envahissent Nonantola. Tous les réfugiés de la villa Emma sont menacés : ils sont juifs. Une merveilleuse solidarité s'emploie à tenter de les sauver.

Depuis le début du périple, Natan veut connaître le nom de chaque personne qui les aide. Il veut se souvenir de chacune d'elles. Ses pensées sont ponctuées par cette phrase : « Son nom ne sera jamais oublié. » La reconnaissance emplit son coeur, il a conscience des risques pris par chacun : il enregistre chaque acte de générosité pour se souvenir. le récit est raconté avec sa perception d'enfant. Il est teinté d'innocence, de lucidité, de poésie, de courage et de questionnements. Pourquoi ces gens les aident-ils ? Cette interrogation le taraude. J'ai été bouleversée par Natan : il est empli d'humanité. Il m'a touchée par son désir de protéger ses camarades et ses protecteurs. L'horreur dehors est si grande qu'il ne veut pas rajouter de la douleur à la souffrance, en partageant ses doutes et ses sentiments. Cependant, son émotion imprègne le texte. J'ai, aussi, été bouleversée par l'histoire du village. Elle est lumineuse, empreinte d'héroïsme, d'altruisme, de philanthropie et de fraternité. J'ai été si émue que les larmes perlaient à mes yeux. Leurs actes courageux ont-ils été suffisants ? Vous le découvrirez en lisant ce merveilleux roman, inspiré de faits réels. J'ai eu un coup de coeur pour 40 manteaux et un bouton.

Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Un premier roman très très réussi, une magnifique et émouvante histoire vraie.. Je vous explique.

C'est Natan qui raconte. Natan est un petit garçon juif dans le Berlin de 1938. Il assiste de chez lui avec ses parents et son petit frère à la fameuse Nuit de cristal qui vit les na.zis déchainés saccager les commerces israélites. Natan ne comprend pas. Ses parents sont pauvres, son père lui raconte toujours des histoires drôles et son oncle plongé dans ses livres ignore le monde. Et puis, un jour, les chemises brunes emmènent son père devant lui malgré ses hurlements de terreur.. Alors il va falloir fuir. D'abord avec sa mère et son frère, puis seul confié à une organisation de protection des enfants. Périple dangereux à travers l'Autriche, la Slovénie, l'Italie pour un jour, éventuellement, arriver en Israel. La course s'arrête un long moment à Nonantola dans la villa Emma. On y regroupe des dizaines d'enfants et de jeunes, garçons et filles, dans l'attente et l'espoir..

Natan reste enfermé en lui-même et malgré les adultes empathiques et ses camarades, il lui faudra beaucoup de temps pour s'ouvrir et grandir. Les lettres de sa mère, la bienveillance des adultes qui les protègent et puis, malgré quelques difficultés au début, les villageois.. Méfiants, puis protecteurs, puis héroïques pour sauver ces enfants au moment où les Allemands envahissent l'Italie pour remettre le Duce au pouvoir. Tout un village qui cache, nourrit, défend.

On pense au Chambon-sur-Lignon, bien sûr. Les paysans italiens ont fait presque pareil. Et il faudra à nouveau fuir, parce que les Allemands les cherchent.

Natan grandit, mûrit. On suit cet enfant attachant et courageux, ses camarades, leurs accompagnateurs. Tous ceux "dont les noms ne devront pas être oubliés" (je cite). Tous ceux qui ont aidé, tous ceux qui savaient mais se sont tus, tous ceux qui ont aidé ceux qui ont aidé. Tout le village. C'est beau et terriblement bien écrit. Emouvant, on a les larmes aux yeux. Quand Natan comprend, quand il découvre les souffrances des autres, quand le Séminaire local protège des enfants juifs, quand un simple paquet de pain et de fromage le bouleverse, quand un bouton manque.. et par la fin bouleversante.

Ivan Sciapeconi est enseignant, auteur de livres pour enfants, il a été nommé au comité qui gère la villa Emma, il a eu accès aux archives et il en a tiré cette histoire. le livre se conclut par la liste de tous ceux qui sont passés par ce village, la liste de ceux qui ont aidé et qui n'ont pas tous survécu à la guerre.

"Mais ne nous laissons pas berner par les listes. Il reste des noms oubliés à chercher encore."
Lien : https://mgbooks33.blogspot.com
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40 manteaux et un bouton

Quel titre poétique et énigmatique pour nous conter l'histoire vraie et extraordinaire à la fois d'enfants juifs, sauvés par tout un village en Italie.

Freda, Leo, Otto, Tamar, Berta, Herbert, Jacob, Susanne, Ruth & tous les autres.

Tous ces enfants, originaires de toute l'Europe, ayant trouvé refuge à la villa Emma, en Italie.

Le but de leurs accompagnateurs? Les faire fuir vers Eretz Israël, la Terre d'Israël.

Cette histoire nous est contée avec poésie, sensibilité, humanité et émotion par Natan, enfant qui a vu son père emmené par les chemises brunes dans un camion.
Sa mère et son petit frère restés seuls, en attendant de le rejoindre.

Une fuite? Plutôt un voyage pour Natan, cet enfant tellement sensible qu'il choisit soigneusement les mots qui ne blessent pas.

Natan, ce garçon qui ne veut oublier aucun nom.
Se souvenir de chaque personne qui les a aidés sur son chemin.
Pour les remercier intérieurement et les garder en son coeur.

Natan, qui remercie les montagnes, le ciel, les nuages, l'air cristallin, la terre verte.

Natan qui se demande "Pourquoi nous aident ils"?

Natan, qui communique secrètement et intimement
Avec son père et son oncle Hermann.
Partis plus hauts que le vol des oiseaux.

Pour tenir bon et espérer. Malgré tout.
Ce père qui aimait tant rire.
Cet oncle qui aimait tant philosopher.

Voilà une histoire qui m'a emmenée loin, loin, avec ces enfants.
Ces héros du quotidien qui risquent tout pour eux.
Et ce village où la solidarité n'est pas un vain mot.

Une histoire que je ne peux que vous recommander
Tant elle est empreinte de poésie, amitié, solidarité.
Un épisode méconnu de l'histoire italienne.
Conté avec la candeur et l'innocence d'un enfant.
Un regard sincère sur le monde.
Tel dans le film La Vita E' Bella.

Loin de vous tirer vers le bas, ce récit vous donnera foi en l'humanité.
Vous offrira espoir et confiance en l'humain.
Parce que lorsque le monde nous semble lourd.
L'espérance, c'est ce qui nous fait tenir debout.

Un magnifique coup de coeur!

Quant aux 40 manteaux et un bouton?
Quelle est donc leur histoire?
A vous de découvrir toute la beauté de cet élan de solidarité!
Qui ne pourra que vous émouvoir et vous émerveiller!
Lien : https://www.facebook.com/La-..
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C'est un enseignant d'école primaire avant d'être un écrivain. C'est aussi un gars qui s'engage pour les enfants, tous les enfants. Un jour, il finit l'écriture d'une histoire vraie, qui se passe en Italie, près de la belle ville de Modène. le livre est publié en Italie, puis partout en Europe et le voilà arrivé, tout frais, en France. Ce récit, poignant, connait une vague de succès. On se l'arrache, on le dévore, on pleure et quand la dernière page est tournée, nous sommes comme lui : nous pensons à ces gamins qui, en 1942, fuient les nazis. Leur douleur, leur périple s'insinuent en nous, et ne nous laissent pas indemnes. Nous pensons, soudain, à tous les enfants du monde car quatre-vingt ans plus tard, se pose toujours la même question : pourquoi le monde est-il si barbare ? Cet homme, Ivan Sciapeconi est donc rare. Rares comme sont ceux et celles qui lorsqu'ils côtoient un enfant, imaginent un monde meilleur, et non un enfer. Un roman à lire parce que, ont été inscrit dans le marbre des larmes, le nom de ces Justes, qui ont osé braver la barbarie d'une époque.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Oui, c'est ça : je sais que je suis humain parce que j'ai peur de la guerre.
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