Allons droit au but, ses nouvelles sont excellentes. Très bien écrites, enlevées, réalistes et toutefois imaginatives avec un brin de suspens pour certaines.
Ce recueil de nouvelles s'inscrit sous le thème de l'
instinct de survie en milieu hostile. Comme le souligne en exergue
Eric Scilien, le milieu hostile se présente sous toutes ses formes, le monde de l'entreprise, la famille, les amis, etc.
Le milieu hostile est partout, il n'y a aucun moyen d'y échapper. Hommes et femmes sont les victimes tragiques d'un monde extrêmement cruel. Instinct de survie est parfois une expression peu à même d'exprimer la situation des personnages tant ils sont victimes de leur monde, de leur origine sociale, de leur éducation, de leur environnement, du manque d'amour et d'opportunités. La détresse est palpable à chaque page. Un homme lutte pour être ou rester le chef de famille, protéger sa femme et ses enfants de la pauvreté qui guette.
Les personnages survivent au sens parfois le plus simple; ils continuent, juste, tout juste, ils demeurent en vie.
Car la tentation de la mort est là qui s'insinue dans presque chaque histoire. Si le passage à l'acte ne se fait pas à chaque fois, la survie prend alors d'autres visages, et devient presque une petite mort: le mutisme, la dépression, l'enfermement du corps et de l'esprit. Et c'est là que le bât blesse; malheureusement le milieu hostile est vraiment hostile. J'apprécie la démarche et le réalisme de ces nouvelles. Quasiment toutes les nouvelles ont une forte teneur sociale voire politique, je les comprends et je les ai même parfois connues mais j'ai fermé ce livre avec le coeur triste et lourd. Bon sang que la vie est dure et l'espoir ténu!
Seule la dernière nouvelle apporte une lueur de rédemption et le seul sourire de ma lecture.