Cortex

Le thème du roman est original, mais franchement, on ne comprend rien !

Cortex d'Ann Scott est un roman avec un parti pris très osé dans une époque déjà très chamboulée par les différents événements récents. Ce roman me laisse une drôle d'impression et je ressors assez mitigée de cette lecture.

Ann Scott nous propulse à Los Angeles en pleine cérémonie des Oscars. Un attentat va se produire dans la salle et faire de nombreux morts, parmi eux beaucoup de célébrités. Nous allons suivre alternativement quatre personnages. Angie, une jeune réalisatrice française de passage à Los Angeles pour la postproduction de son court métrage et qui, trois jours avant les Oscars, retrouve son premier amour, son amour de jeunesse, Jeff qui l'invite à l'accompagner à la cérémonie où il est par ailleurs nommé. Russ, le régisseur de la soirée, proche de la retraite et dévasté par le suicide récent de sa femme. Burt, scénariste mais également trublion sur une station de radio, un brin provocateur et revendicateur, il fera un sketch funeste et prémonitoire qu'il postera sur internet. Il y a également Ray, le maire de Los Angeles, que l'on suivra seulement sur la première partie du livre, à qui l'on reproche presque de ne pas avoir été dans la salle au moment de l'attentat.
Je n'arrive pas à vraiment percevoir ce que j'ai pensé de ce livre, peut-être aborde-t-il une thématique trop douloureuse à mon goût, faisant surgir le souvenir de jours sinistres (par ailleurs énumérés dans le livre). Il a réussi à me choquer et à me chambouler mais je ne suis pas sûre de l'avoir aimé pour autant. J'ai trouvé cette projection d'un attentat en pleine cérémonie des Oscars effroyable et je trouve que c'est une drôle d'idée que de construire un tel roman. Cependant, je dois admettre que l'écriture d'Ann Scott est captivante. Elle a réussi à retranscrire avec des mots le moment de flottement qui succède à une telle catastrophe. Les personnages sont perdus et réagissent instinctivement, comme ils peuvent, face à la situation.
Ce roman se veut aussi une critique de l'industrie cinématographique hollywoodienne, de la surconsommation et de la surproduction de films qui noient certains films dans la masse et ne permettent pas à tout le monde de percer. Il se pose également comme une critique des réseaux sociaux, qui est une consommation de l'information à outrance et d'un voyeurisme obscène, un espace cathartique hors de contrôle où les trolls sont rois.

En définitive, un roman frappant qui laisse le lecteur en proie aux réflexions et aux sentiments que lui provoque cette histoire. Un roman dérangeant qui m'a donné une sensation de malaise, ce qui est peut-être l'effet voulu par l'auteure qui n'épargne son lecteur à aucun moment.
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