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EAN : 9782021064285
128 pages
Seuil (02/02/2012)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Quatrième de couverture:

Ne nous trompons pas de crise. Les tourbillons financiers en dissimulent une beaucoup plus profonde : celle de l’entreprise. Née à la fin du XIXe siècle, celle-ci incarnait l’inventivité technique, un collectif de travail, un espace de négociations sociales. Cette logique de progrès s’est brisée dans les années 1980 : le profit des actionnaires est alors devenu la raison d’être de l’entreprise. Cette doctrine a déstabilisé la ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
L'entreprise malade de ses actionnaires.

Sous un titre peu alléchant et sentant l'académisme : Refonder l'Entreprise, Blanche Segrestin et Armand Hatchuel remettent en cause la gestion des entreprises en ce début de XXIème siècle. En 123 pages relativement denses, parfois ardues et nécessitant souvent une relecture, ils essaient d'expliquer la faillite du système capitaliste tel qu'il (dys)fonctionne actuellement par la prise du pouvoir des actionnaires au dépens des gestionnaires, de ceux qui apportent les capitaux sur ceux qui sont chargés de les faire fructifier. Pour bien comprendre cette mutation, ils définissent d'emblée la notion relativement récente d'entreprise (un siècle environ) et l'opposent à la notion juridique parfaitement circonscrite de Société Anonyme. Ce qui les amène à insister sur le fait que l'entreprise n'existe pas du point de vue du droit, c'est un « impensé juridique ». Ainsi, dans nos sociétés où le droit conditionne le juste, les dirigeants d'entreprise sont de plus en plus soumis aux volontés des actionnaires s'identifiant aux propriétaires. Ce basculement se produit au début des années 1980 favorisé par la « corporate governance », les politiques managériales aboutissant à une gestion à court terme très spéculative au détriment de stratégies à long terme favorisant les entrepreneurs, les salariés, les fournisseurs, l'environnement social et l'écologie. Les auteurs préconisent donc de donner à l'entreprise une sorte de statut juridique propre permettant aux dirigeants d'acquérir une certaine autonomie par rapport à leur conseil d'administration et de sortir de cette construction purement économique que représente le modèle de l'entreprise aujourd'hui.

Refonder l'Entreprise me semble représenter un bon ouvrage de vulgarisation, à la fois exigeante et ne cédant jamais à la facilité ou à l'approximation. N'étant pas du tout un spécialiste de ce genre de problématique, ce livre m'a permis de comprendre ou du moins d'appréhender de nombreux problèmes liés au fonctionnement des entreprises, de dissiper certaines confusions entre entreprises et société anonyme, entre dirigeant et président du conseil d'administration et de voir plus clair dans la répartition des pouvoirs dans l'entreprise. Cependant, les solutions proposées me semblent entachées d'une certaine utopie trop liée au bon vouloir des donneurs d'ordre et j'ai du mal à comprendre quel investisseur serait prêt à céder une partie de son pouvoir pour autoriser un dirigeant à prendre des risques pour des objectifs à long terme, qui peuvent paraître aujourd'hui « raisonnables » mais qui le seront peut-être moins dans 6 mois ou un an ? A la fin de la lecture de ce livre, on demeure avec l'impression que si le diagnostic de Segrestin et Hatchuel est pertinent (et relativement peu original), les solutions envisagées (société à objet social étendu, entreprise à progrès collectif) ne se situent pas à la hauteur de l'ampleur des défis. On ne peut s'empêcher d'y voir une réflexion bien dans l'air du temps où le bon dirigeant et le bon collectif qui l'entoure et le soutient vont montrer la voie à ces sinistres actionnaires guidés par le seul appât du gain. Malgré cette restriction, Refonder l'Entreprise me semble valoir principalement par sa façon d'aborder les réels problèmes de la reconnaissance des rôles de l'entreprise par l'innovation, la création collective et le progrès social.

Lien : http://www.contreligne.eu/20..
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Un ouvrage clair et efficace dans la démarche. Les économistes Segrestin et Hatchuel remettent en cause l'organisation actuelle de l'entreprise, et proposent des solutions.

Cependant, le ton légèrement condescendant d'appartenance gauchiste à l'égard des chefs d'entreprise devient rapidement insupportable ; à l'instar des propositions souvent utopiques...
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critiques presse (1)
NonFiction
15 juin 2012
A partir de recherches récentes, cet ouvrage appelle à une nouvelle approche de l'entreprise afin de réaffirmer ses missions d'innovation et de progrès collectif.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le droit est [...] asymétrique: faute de définir l'entreprise, il rend possible la réduction des objectifs de l'entreprise à ceux de la société (anonyme). En ne définissant ni l'entreprise ni la propriété des résultats communs, il autorise les actionnaires à se comporter de facto comme propriétaires de l'entreprise. Et en ne protégeant pas l'autorité des dirigeants, il n'empêche pas qu'ils soient transformés en simples agents des actionnaires. Dès lors, il compromet sérieusement le potentiel de progrès collectif incarné par l'entreprise. (p.68).
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L'entreprise n'est plus une société chargée de gérer le patrimoine de ses associés. Elle ne se définit ni par ses associés initiaux, ni par l'objectif de valoriser les biens sociaux, ni par une technique particulière, elle se décrit comme une capacité de développement, sans limite quant à la nature des biens qu'elle produira, aux techniques qu'elle mobilisera ou aux personnes qui participeront à son aventure. (p.33).
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Un nouvel "être collectif", l'entreprise. Celle-ci constitue un collectif inédit: elle implique dan un projet commun non seulement ceux qui apportent un capital initial, mais aussi ceux qui pourront développer dans l'action collective de nombreux potentiels. Sa cohésion renvoie à un projet d'innovation collective qui s'inscrit dans la durée et qui exige compétence, autorité de gestion et organisation. (p.15-16).
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Au début du XXè siècle, l'entreprise moderne ne tente pas une vaine réconciliation du capital et du travail : elle veut les subvertir l'un et l'autre par un projet radicalement différent, celui d'une création collective appuyée sur l'innovation scientifique et technique, sur un ordre social solidaire et une autorité dédiée au bien commun. (p.45).
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L'entreprise apparaît comme le premier collectif qui prend en charge à la fois l'activité innovante, son organisation et sa valorisation marchande. (p.29).
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Video de Blanche Segrestin (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Blanche Segrestin
L'association des lecteurs et la rédaction d'Alternatives Economiques ont débattu le 8 mars 2012 avec Armand Hatchuel et Blanche Ségrestin, professeurs à Mines ParisTech, autour de leur livre: Refonder l'entreprise,.
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