Jirô caché sur vos tomes
Après le décevant "
Enemigo", Kana est monté au grenier où sont entreposées les oeuvres de jeunesse de celui qui est devenu une poule aux oeufs d'or et il en a ramené cette série des années 70. Voici donc le 1er tome de "Trouble is my Business".
Le héros de l'histoire est un détective dans la lignée classique des "hard boiled" américains, éternel fauché, acceptant toutes les petites affaires, mais doué pour les enquêtes. Il est plutôt cynique et non dénué d'humour.
Vous cherchez une référence ? Il en est une qui saute aux yeux : en 1939,
Raymond Chandler a écrit une nouvelle intitulée "Trouble is my business" avec bien sûr, son détective fétiche, Philip Marlowe.
Quelle déception !
Ce 1er tome de "Trouble is my business", n'est pas mauvais : il est insignifiant à l'échelle de
Jirô Taniguchi.
Le dessin est à des années lumière de ce que Taniguchi nous offre aujourd'hui et son principal intérêt est de nous démontrer que le génie a aussi connu une phase d'apprentissage...
Bien sûr, le trait est estimable, mais commun, sans talent distinctif.
La préface un peu pompeuse de Dionnet essaye de noyer le poisson en multipliant les références, mais elle n'y parvient pas. Ce Taniguchi seventies est un mangaka parmi d'autres.
Pour autant, l'ensemble se lit sans difficultés ou réticence. le scénario est simple mais souvent assez drôle.
Mais nous sommes tellement loin de "
L'Orme du Caucase", "Le sommet des Dieux", "
Le journal de mon père"...