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J'ai été happé par ce livre dès sa première page...

J'ai aimé le sujet : un Père qui ordonne à son fils, Maurice, qui n'est appelé par son père que par « le Fils » ou « Momo », toujours entretenu jusque là, d'écrire un roman. J'ai aimé la description de cette relation parentale inédite, j'ai été touché par la vie de Rosa, la grand-mère du protagoniste, vie dont lui seul a connaissance et qu'il va distiller à son père en écrivant son roman.
J'ai aimé la construction très élaborée du livre qui passe d'une époque à l'autre : de la période actuelle à celle de l'enfance, ses 9 ans où il connaît la désillusion de trouver ses poèmes à la poubelle, ses 14 ans où son grand-père Giorgio lui révèle le secret entourant Rosa, la jeunesse de Rosa en Italie, l'admiration des Italiens pour leur Duce, les premiers temps relativement cléments pour les juifs qu'il suffisait de « discriminare e non perseguire », l'évolution tragique ensuite, la déportation de Rosa pour les camps, la manière dont Giorgio a appris ce qui lui était arrivé.
Les descriptions sont vivantes : le quartier bruxellois où habite Maurice, dans un loft avec vue sur le canal, de son public cosmopolite, les descriptions de la vie à Airole en Italie, des différents personnages qui y vivent.
Maurice commence son roman afin de blesser son père, pour lui apprendre que Rosa n'est pas partie de la maison mais qu'elle était juive, et que donc, cet état se transmettant par la mère, lui aussi l'est, pour lui faire remarquer qu'il ne savait rien de sa mère..
Mais bien vite, Maurice se passionne pour son roman, il se base certes sur le récit que lui a fait son grand-père, mais cherche à décrire le plus exactement possible les événements, même les moins importants (il va par exemple demander à un ami restaurateur d'assister à la préparation d'une daurade, ou alors guetter à la gare ce que peuvent être les adieux d'amoureux).

Beaucoup de sentiments m'ont envahi à cette lecture ! Les sourires ont alterné avec la tristesse, l'indignation avec l'admiration, j'ai été plus d'une fois profondément ému tant le récit peut être poignant.
J'ai été enthousiasmé, j'ai adoré !
J'ai voulu attendre avant de rédiger cette critique pour ne pas réagir à chaud, l'enthousiasme perdure toujours, je puis la publier !
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J'ai fait la connaissance de "Rosa" à sa sortie numérique. Je ne connaissais rien d'elle, je ne savais pas ce qui m'attendait, mais j'ai préféré me lancer vers l'inconnu. Et j'ai eu raison.

Tout commence à Bruxelles dans les années 2000. le personnage principal, Maurice, profite bien de la vie grâce au revenus que son père lui fournit. Mais cela ne peut pas durer éternellement et un jour le paternel pose ses conditions. S'il veut gagner l'argent par lui- même, il doit écrire un roman et le travail sera payé 30 euro la page. Maurice n'a pas le choix et le travail commence. Contraint au début, passionné par après, le jeune auteur se prend au jeu et l'histoire de "Rosa" prend vie ou refait surface. Car Rosa n'est pas un personnage fictif, c' est la grand-mère de Maurice.

Nous voilà, plongé dans l'Italie fasciste du temps de la guerre. On fait la connaissance de cette femme de caractère , on apprend qu'elle est juive et qu'elle a été déportée.

Au fil des pages, le père prend connaissance de toutes les choses qu'il ignorait et commence à voir les choses d'une autre façon.

Je me rejoins aux autres lecteurs pour dire que j'ai beaucoup apprécié ce roman touchant. J'ai tout aimé : l'idée de départ , la construction du récit, l'analyse des personnages et de leurs souffrances visibles ou invisibles. J'ai aimé les descriptions du village italien, la partie historique, les mots italiens qui apparaissaient de temps en temps dans le texte. J'ai aimé le personnage principal avec ses petits défauts et ses efforts. Est-ce qu'il y a quelque chose que j'ai oublié?

Une magnifique découverte.

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Maurice, la trentaine, recherche désespérément la reconnaissance de son père depuis qu'il est enfant. Il lui écrivait des poèmes qui se retrouvaient dans la poubelle du bureau. le Père, considérant son fils comme un artiste, lui alloue une rente chaque mois. Et un jour, le Père décide que le Fils doit écrire un roman et qu'il le rétribuera 30 EUR par page.
Que va écrire Maurice? Il racontera l'histoire de sa grand-mère paternelle Rosa. Il compte bien ainsi se venger du Père et le faire souffrir quand il prendra connaissance de sa propre histoire qu'il ignore.
Mais le Père lit-il les pages que Maurice lui envoie par mail?

Je découvre ici la plume de Marcel Sel et c'est un véritable régal. Phrases courtes et rythmées, humour, quiproquos, amour, Histoire, Italie... agrémentent le roman. On ne s'ennuie pas, on découvre au fur et à mesure la vraie histoire familiale. L'histoire de l'Italie fasciste est mélangée à l'histoire personnelle de Maurice à Bruxelles et en tant que lecteur, on suit très facilement ces deux histoires croisées.
Cerise sur le gâteau, aucun jugement n'est porté sur les personnes, ni sur leurs actes. Au contraire, je trouve que Marcel Sel a beaucoup de bienveillance, d'humanisme à l'égard de ses personnages et de leur histoire. Ce livre nous fait grandir également.
Vraiment hâte de relire cet auteur belge...un peu de chauvinisme ;-).
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« Tu vas écrire un roman, qu'il m'a dit. C'était un ordre » Ainsi commence « Rosa », l'écriture d'un roman imposée par le père et l'humiliation du fils, le narrateur de cette histoire. Car oui, il va l'écrire, ce roman, et noircir ses pages pour toucher la rétribution que lui verse ce père autoritaire. Et c'est là qu'entre en scène la seconde histoire de « Rosa », à la fois histoire familiale et fresque historique et qui va retracer grâce à l'enquête du narrateur la destinée dramatique de sa grand-mère Rosa. Juive italienne, Rosa est une jeune fille au caractère bien trempé, elle n'hésitera pas à embrasser le parti des Garibaldi qui se battent contre le fascisme de Mussolini..Peu à peu, sous la plume du fils, se révèle ce secret de famille muselé par le père.
Le récit de la vie mouvementée de Rosa dans les années trente s'intercale avec bonheur et intelligence avec les propres aventures du narrateur dans un quartier populaire de Bruxelles des années 2000.

A travers le destin de Rosa, c'est une traversée de l'histoire européenne des années trente à nos jours que nous offre Marcel Sel. Parfois tragique, souvent drôle et jamais ennuyeuse, cette histoire m'a charmée.
Les personnages sont bien campés et, le livre refermé, j'ai longtemps gardé l'image de Rosa.
La construction, ingénieuse, et le style, limpide et tonique, contribuent au plaisir de la lecture
C'est bien documenté, avec quelques passages inspirés d'histoires réelles, mais tout cela reste crédible.
Un beau roman



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Je connaissais l'humour et le sens critique de Marcel Sel par ses chroniques hebdomadaires dans mon journal des programmes télé.
J'ai découvert son roman avec plaisir.
L'idée de départ est géniale. le personnage principal obligé d'écrire un livre et en profitant pour régler ses comptes avec son père est une belle trouvaille.
Ensuite le sujet historique est bien traité, bien documenté. le style est truculent et plein de vie qui déborde des pages.
On sent que l'auteur aime sa ville, Bruxelles hors des sentiers battus et des guides pour touristes, une Bruxelles du petit peuple, authentique. Et puis, ce petit village italien des "cinque terre" suspendu sur la mer avec ses sentiers à flancs de falaises et ses maisons de pêcheurs multicolores, m'ont donné l'envie de revoir cet endroit magique.
Les personnages s'entremêlent entre Belgique et Italie, entre passé et présent, entre secrets et non-dits. Un bon moment de lecture.
Lien : https://babelio.com/livres/M..
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Maurice est un homme mal dans sa peau et complexé. À 30 ans il vit seule et est entretenu par le Père (c'est ainsi qu'il parle des son père). Depuis son enfance il écrit mais en vain. Un jour son père lui lance un défi: écrire un roman.

Maurice fâché que son père, qui n'a jamais rempli sa tâche de papa comme il se doit, décide de se venger. Il va écrire l'histoire de sa grand-mère Rosa. L'histoire que son grand-père lui raconta mais que son père ignore. Car le Père n'a jamais connu Rosa, sa maman, ni son histoire.

Et c'est ainsi que Maurice se met à écrire l'histoire de Rosa Molinari: une jeune femme italienne fasciste et... juive. La guerre va venir chambouler toute la vie des Molinari. Et un jour L Histoire sera fatale pour Rosa. Elle sera déportée à cause de son statut juif ainsi que de son rôle dans la Résistance.

Rosa est une femme inspirante et je me suis attachée à ce personnage. C'est une battante. J'ai eu beaucoup de mal à me détacher de ce personnage. J'ai été émue par elle et par son amour pour Giorgio, son mari, et sa famille, par sa volonté de se battre contre l'injustice, par son envie de protéger les plus faibles même si cela signifie se mettre en danger.

Ce livre retrace le drame d'une famille italienne d'hier et devenue belge. C'est un magnifique histoire qui me restera longtemps dans la mémoire.
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Maurice est artiste. Bon à rien, dirait son père qui l'entretient jusqu'au jour où il décide qu'il le paiera pour une bonne raison : l'écriture d'un roman. 30 euros la page. A défaut, il lui coupera les vivres.

Maurice, mû par le désir de vengeance de la domination paternelle, rédige l'histoire de Rosa, sa grand-mère. Cette histoire, tous, y compris son père, l'ignorent. Rosa a été déportée. Elle était italienne et juive. Son fils, le père de Maurice, lui qui se veut être un bon catholique, l'est donc également. Encore faudrait-il pour le savoir qu'il lise les pages que lui transmet son fils.

Peu importe, le désir de vengeance laisse place à la curiosité : Maurice se prend au jeu de la découverte de son histoire familiale. Dans son Bruxelles populaire, il s'imprègne de la vie de Rosa, parcours les carnets que son grand-père lui avait fait acheter et sur lesquels il avait scrupuleusement indiqué l'histoire secrète que son aïeul lui contait.

Roman dans le roman, Maurice narre la rédaction du roman « Rosa », que nous lisons. le Bruxelles populaire des années 2000 du petit-fils côtoie l'Italie fasciste des années 30 de la grand-mère. Deux ambiances, deux lieux, deux histoires, reliés par une lignée familiale.

Bien que j'ai préféré l'immersion dans l'Italie mussolinienne d'avant-guerre à celle de la vie bruxelloise de Maurice, la mise en abîme narrative apporte tout son intérêt au roman, jusqu'au dénouement de l'histoire qui n'en constitue plus qu'une seule.

J'ai particulièrement apprécié l'atmosphère se dégageant des descriptions italiennes de Rosa. Les paysages des Cinqueterre, l'armoire bleue sur fond ocre, le rire de la vieille Carmela, la sauce tomate de la trattoria familiale. L'Italie est à nos pieds. Malheureusement pour Rosa et pour tant d'autres, elle a chaussé sa propre forme, décrite avec justesse.

Loin des polémiques dont Marcel Sel est friand sur son blog, l'auteur nous livre un premier roman juste et émouvant, sur le destin d'une femme libre, fidèle à ses convictions.

Lien : http://cetaitpourlire.be/ind..
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Bonjour les lecteurs …..

Mais pourquoi ai-je mis autant de temps à retirer " Rosa" de ma Pal ???
1000 excuses Marcel Sel… votre livre est un petit bijou !

Maurice est un trentenaire qui vit sans aucuns scrupules aux crochets de son père Albert Palombieri.
Celui-ci décide de lui couper les vivres s'il ne se décide pas à prendre sa vie en main.
Maurice n'ayant jamais rien faire d'autre qu'écrire pour son plaisir, son père lui suggère d'écrire un roman. Il le rémunèrera au nombre de pages écrites par jour.
Un défi pour Maurice qui entretient des relations complexes avec son géniteur … lui qui ne l'a jamais lu, qui chiffonnait ses poèmes d'enfant.
Mais Maurice tient sa revanche .. il va écrire la vie de Rosa sa grand-mère, la mère d'Albert qui ne sait rien d'elle .. cette mère dont on lui a dit un jour qu'elle avait quitté la maison.

Maurice n'a jamais connu Rosa, tout ce qu'il sait d'elle lui a été transmis par son grand-père nonno, l'époux de Rosa.
Maurice va se mettre à écrire ...

Rosa … La belle italienne qui fut à la fois amoureuse, qui adorait la peinture.
Rosa, à la fois fasciste et résistante
Rosa qui fut déportée et qui n'est jamais revenue….

Lise l'histoire de Maurice, de son père Albert et de Rosa.

Rosa n'est pas seulement le récit d'une vengeance d'un fils vis-à-vis de ce père trop distant.
Rosa retrace tout un pan de l'histoire entre l'Italie fasciste d'hier et la Belgique d'aujourd'hui.

Marcel Sel a la magie des mots et nous fait voyager de la Belgique aux couleurs tristes à l'Italie chatoyante où chaque coin de rue a une odeur merveilleuse.

Ce livre m'a emportée .. impossible de le lâcher au point de passer une nuit écourtée.

Marcel Sel est déjà connu pour son blog.. je le découvre en tant que romancier et j'en redemande.

L'auteur a reçu le prix du " meilleur premier roman belge"
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Dans ce premier roman, Marcel Sel met en scène un jeune écrivain bruxellois mal dans sa vie, contraint par son père d'écrire un roman sous peine de se voir couper les vivres. Maurice entreprend de raconter l'histoire de Rosa, sa grand-mère, pour punir le père en révélant les secrets familiaux que son grand-père lui a fait consigner dans de petits carnets à spirales.

C'est le début d'un roman dans le roman, qui nous emmène dans l'Italie fasciste des années vingt et trente où règne une ambiance de fervent soutien au Duce. La construction alternée qui nous transporte sans cesse de Bruxelles en Italie fait vivre les sentiments de quatre générations sur qui la guerre a laissé des traces et des blessures inguérissables. le poids des non dits, du secret et leur cortège de traumatismes plus ou moins conscients qui se transmet de génération en génération est au centre du récit.

C'est un roman tout en finesse, les personnages sont ambivalents, indécis, leurs motivations fragiles et complexes, ce qui les rends humains et attachants. Et au milieu de tous, il y a Rosa, une vraie Hannibale comme la nomme son mari, décidée et fidèle à ses choix. Un texte touchant, qui se lit d'une traite parce qu'on s'attache tant à toute cette smala qu'on veut savoir, sans attendre.

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Roman à deux niveaux très différents, ce qui le rend particulièrement original.
Premier niveau : Maurice, le narrateur, est un jeune oisif qui vit aux crochets de son père, jusqu'au jour où ce dernier lui impose d'écrire un roman, rétribué 30 € la page. Le deuxième niveau est le roman lui-même.
Maurice nous raconte l'histoire de sa grand-mère Rosa Molinari, dans l'Italie qui voit la montée en puissance de Mussolini. Ce fond historique nous fait mieux comprendre ce que fut l'Italie fasciste, qui n'accepta pas les violences extrêmes des Nazis. Mussolini fut d'ailleurs destitué en 1943, et Rosa de fasciste devint résistante. Pour son malheur, elle avait des ancêtres juifs, et fut déportée. Dans le wagon de l'horreur, elle eut le temps de se confier à Aaron Zeller, qui, rescapé, retrouva Giorgio, le mari de Rosa. Et ce dernier se confia un jour à son petit-fils.
Maurice vit maintenant à Bruxelles et écrit pour les 30 € bien sûr mais aussi pour se venger de son père qui lui semble indifférent à tout et ne connaît rien de l'histoire de sa propre mère. Ces rapports entre père et fils sont bien rendus, même de façon sous-jacente, et la fin de l'histoire permettra de corriger bien des malentendus.
J'ai aimé aussi ce contraste entre l'Italie lumineuse (d'autant plus qu'elle se situe surtout dans l'imagination) et la tristesse des quartiers populaires de Bruxelles où vit Maurice. Ici aussi, les dernières pages modifieront ses sentiments pour sa ville.
J'ai moins aimé par-contre l'épisode de sa rencontre avec Jane dont il tombe amoureux. Il n'était pas indispensable.
Il n'en reste pas moins que ce roman est chaleureux et profond, tout en nuances. Difficile de croire que l'auteur est aussi le bloggeur iconoclaste bien connu en Belgique !
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