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EAN : 9782875600851
272 pages
ONLIT ÉDITIONS (28/02/2017)
4.05/5   50 notes
Résumé :
« Tu vas écrire un roman. » Albert Palombieri, mon père, n’est venu que pour me dire ça. Lui qui ne m’a jamais lu ! Quand j’étais enfant, il jetait mes poèmes à la corbeille. Ceux que mes neuf ans inquiets posaient sur son bureau. Mais je tiens ma revanche : je vais lui écrire l’histoire de Rosa, sa mère. Albert ne sait rien d’elle. Il ne sait pas qu’elle fut fasciste, puis résistante, ni qu’elle a été déportée. Une poignante saga familiale qui navigue entre l'Ital... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai été happé par ce livre dès sa première page...

J'ai aimé le sujet : un Père qui ordonne à son fils, Maurice, qui n'est appelé par son père que par « le Fils » ou « Momo », toujours entretenu jusque là, d'écrire un roman. J'ai aimé la description de cette relation parentale inédite, j'ai été touché par la vie de Rosa, la grand-mère du protagoniste, vie dont lui seul a connaissance et qu'il va distiller à son père en écrivant son roman.
J'ai aimé la construction très élaborée du livre qui passe d'une époque à l'autre : de la période actuelle à celle de l'enfance, ses 9 ans où il connaît la désillusion de trouver ses poèmes à la poubelle, ses 14 ans où son grand-père Giorgio lui révèle le secret entourant Rosa, la jeunesse de Rosa en Italie, l'admiration des Italiens pour leur Duce, les premiers temps relativement cléments pour les juifs qu'il suffisait de « discriminare e non perseguire », l'évolution tragique ensuite, la déportation de Rosa pour les camps, la manière dont Giorgio a appris ce qui lui était arrivé.
Les descriptions sont vivantes : le quartier bruxellois où habite Maurice, dans un loft avec vue sur le canal, de son public cosmopolite, les descriptions de la vie à Airole en Italie, des différents personnages qui y vivent.
Maurice commence son roman afin de blesser son père, pour lui apprendre que Rosa n'est pas partie de la maison mais qu'elle était juive, et que donc, cet état se transmettant par la mère, lui aussi l'est, pour lui faire remarquer qu'il ne savait rien de sa mère..
Mais bien vite, Maurice se passionne pour son roman, il se base certes sur le récit que lui a fait son grand-père, mais cherche à décrire le plus exactement possible les événements, même les moins importants (il va par exemple demander à un ami restaurateur d'assister à la préparation d'une daurade, ou alors guetter à la gare ce que peuvent être les adieux d'amoureux).

Beaucoup de sentiments m'ont envahi à cette lecture ! Les sourires ont alterné avec la tristesse, l'indignation avec l'admiration, j'ai été plus d'une fois profondément ému tant le récit peut être poignant.
J'ai été enthousiasmé, j'ai adoré !
J'ai voulu attendre avant de rédiger cette critique pour ne pas réagir à chaud, l'enthousiasme perdure toujours, je puis la publier !
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J'ai fait la connaissance de "Rosa" à sa sortie numérique. Je ne connaissais rien d'elle, je ne savais pas ce qui m'attendait, mais j'ai préféré me lancer vers l'inconnu. Et j'ai eu raison.

Tout commence à Bruxelles dans les années 2000. le personnage principal, Maurice, profite bien de la vie grâce au revenus que son père lui fournit. Mais cela ne peut pas durer éternellement et un jour le paternel pose ses conditions. S'il veut gagner l'argent par lui- même, il doit écrire un roman et le travail sera payé 30 euro la page. Maurice n'a pas le choix et le travail commence. Contraint au début, passionné par après, le jeune auteur se prend au jeu et l'histoire de "Rosa" prend vie ou refait surface. Car Rosa n'est pas un personnage fictif, c' est la grand-mère de Maurice.

Nous voilà, plongé dans l'Italie fasciste du temps de la guerre. On fait la connaissance de cette femme de caractère , on apprend qu'elle est juive et qu'elle a été déportée.

Au fil des pages, le père prend connaissance de toutes les choses qu'il ignorait et commence à voir les choses d'une autre façon.

Je me rejoins aux autres lecteurs pour dire que j'ai beaucoup apprécié ce roman touchant. J'ai tout aimé : l'idée de départ , la construction du récit, l'analyse des personnages et de leurs souffrances visibles ou invisibles. J'ai aimé les descriptions du village italien, la partie historique, les mots italiens qui apparaissaient de temps en temps dans le texte. J'ai aimé le personnage principal avec ses petits défauts et ses efforts. Est-ce qu'il y a quelque chose que j'ai oublié?

Une magnifique découverte.

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Maurice, la trentaine, recherche désespérément la reconnaissance de son père depuis qu'il est enfant. Il lui écrivait des poèmes qui se retrouvaient dans la poubelle du bureau. le Père, considérant son fils comme un artiste, lui alloue une rente chaque mois. Et un jour, le Père décide que le Fils doit écrire un roman et qu'il le rétribuera 30 EUR par page.
Que va écrire Maurice? Il racontera l'histoire de sa grand-mère paternelle Rosa. Il compte bien ainsi se venger du Père et le faire souffrir quand il prendra connaissance de sa propre histoire qu'il ignore.
Mais le Père lit-il les pages que Maurice lui envoie par mail?

Je découvre ici la plume de Marcel Sel et c'est un véritable régal. Phrases courtes et rythmées, humour, quiproquos, amour, Histoire, Italie... agrémentent le roman. On ne s'ennuie pas, on découvre au fur et à mesure la vraie histoire familiale. L'histoire de l'Italie fasciste est mélangée à l'histoire personnelle de Maurice à Bruxelles et en tant que lecteur, on suit très facilement ces deux histoires croisées.
Cerise sur le gâteau, aucun jugement n'est porté sur les personnes, ni sur leurs actes. Au contraire, je trouve que Marcel Sel a beaucoup de bienveillance, d'humanisme à l'égard de ses personnages et de leur histoire. Ce livre nous fait grandir également.
Vraiment hâte de relire cet auteur belge...un peu de chauvinisme ;-).
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« Tu vas écrire un roman, qu'il m'a dit. C'était un ordre » Ainsi commence « Rosa », l'écriture d'un roman imposée par le père et l'humiliation du fils, le narrateur de cette histoire. Car oui, il va l'écrire, ce roman, et noircir ses pages pour toucher la rétribution que lui verse ce père autoritaire. Et c'est là qu'entre en scène la seconde histoire de « Rosa », à la fois histoire familiale et fresque historique et qui va retracer grâce à l'enquête du narrateur la destinée dramatique de sa grand-mère Rosa. Juive italienne, Rosa est une jeune fille au caractère bien trempé, elle n'hésitera pas à embrasser le parti des Garibaldi qui se battent contre le fascisme de Mussolini..Peu à peu, sous la plume du fils, se révèle ce secret de famille muselé par le père.
Le récit de la vie mouvementée de Rosa dans les années trente s'intercale avec bonheur et intelligence avec les propres aventures du narrateur dans un quartier populaire de Bruxelles des années 2000.

A travers le destin de Rosa, c'est une traversée de l'histoire européenne des années trente à nos jours que nous offre Marcel Sel. Parfois tragique, souvent drôle et jamais ennuyeuse, cette histoire m'a charmée.
Les personnages sont bien campés et, le livre refermé, j'ai longtemps gardé l'image de Rosa.
La construction, ingénieuse, et le style, limpide et tonique, contribuent au plaisir de la lecture
C'est bien documenté, avec quelques passages inspirés d'histoires réelles, mais tout cela reste crédible.
Un beau roman



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Bonjour les lecteurs …..

Mais pourquoi ai-je mis autant de temps à retirer " Rosa" de ma Pal ???
1000 excuses Marcel Sel… votre livre est un petit bijou !

Maurice est un trentenaire qui vit sans aucuns scrupules aux crochets de son père Albert Palombieri.
Celui-ci décide de lui couper les vivres s'il ne se décide pas à prendre sa vie en main.
Maurice n'ayant jamais rien faire d'autre qu'écrire pour son plaisir, son père lui suggère d'écrire un roman. Il le rémunèrera au nombre de pages écrites par jour.
Un défi pour Maurice qui entretient des relations complexes avec son géniteur … lui qui ne l'a jamais lu, qui chiffonnait ses poèmes d'enfant.
Mais Maurice tient sa revanche .. il va écrire la vie de Rosa sa grand-mère, la mère d'Albert qui ne sait rien d'elle .. cette mère dont on lui a dit un jour qu'elle avait quitté la maison.

Maurice n'a jamais connu Rosa, tout ce qu'il sait d'elle lui a été transmis par son grand-père nonno, l'époux de Rosa.
Maurice va se mettre à écrire ...

Rosa … La belle italienne qui fut à la fois amoureuse, qui adorait la peinture.
Rosa, à la fois fasciste et résistante
Rosa qui fut déportée et qui n'est jamais revenue….

Lise l'histoire de Maurice, de son père Albert et de Rosa.

Rosa n'est pas seulement le récit d'une vengeance d'un fils vis-à-vis de ce père trop distant.
Rosa retrace tout un pan de l'histoire entre l'Italie fasciste d'hier et la Belgique d'aujourd'hui.

Marcel Sel a la magie des mots et nous fait voyager de la Belgique aux couleurs tristes à l'Italie chatoyante où chaque coin de rue a une odeur merveilleuse.

Ce livre m'a emportée .. impossible de le lâcher au point de passer une nuit écourtée.

Marcel Sel est déjà connu pour son blog.. je le découvre en tant que romancier et j'en redemande.

L'auteur a reçu le prix du " meilleur premier roman belge"
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Je ne sais pas pourquoi je me suis mis à caresser ses cheveux. Je ne sais pas depuis combien de temps elle est réveillée et me laisse faire, souriant peut-être en regardant la fenêtre. Elle me tourne le dos. Il a l’air d’onduler. Ou alors, c’est son dos qui est une ondulation. « Elle se lève, l’eau se déplie »; me dis-je. Je souris : la jeune femme qui dort peut-être encore et dont j’étudie le dos a la souplesse de ce vers d’Eluard.
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Tu vas écrire un roman, qu'il m'a dit. C'est un ordre (...) Depuis dix ans, il (le Père) me verse un salaire mensuel, comme ça, sans rien en échange. Travailler, je ne peux pas. Il le sait. Je suis une sorte d'artiste. J'écris, je dessine, je visite des expositions. Mais travailler, suivre des consignes, répondre aux ordre, j'ai essayé, je ne peux pas. Il a son usine, alors il me paye. Quelquefois, il vient me voir, m'impose sa présence, toujours moqueuse, avec cette ironie de celui qui paye, de celui qui travaille. Il me fait des remarques grinçantes. "Qu'est-ce que je vais faire de toi ?" qu'il m'a dit tout à l'heure. Et puis, d'un air blasé : "Ah oui ! C'est vrai ! Tu sais écrire..."
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Le Père, c’est Albert Palombieri, mon père. Je l’appelle Le Père comme il m’appelle Le Fils. Mais je ne suis pas son seul fils. Son autre fils, Bernard, il l’appelle L’Aîné. Un aîné, c’est un fils avec quelque chose de plus. Moi, je suis juste Le Fils. Le Père ne m’appelle pas Le Cadet. Mais Bernard, il l’appelle L’Aîné. Ou alors, il l’appelle par son prénom, Bernard. Moi, il ne m’appelle jamais par mon prénom. Il dit Momo. Ou alors Le Fils. Mon prénom, c’est Maurice.
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Le choix des uns et les choix des autres. Guardamare a été façonné par les uniformes noirs, l’ordre, la puissance apparente des fascistes. Il a grandi sous Mussolini. Et après tout, le 8 septembre 1943, tous les Italiens ont été invités à trahir : soit ils trahissaient le Duce, soit ils trahissaient le roi. Giorgio avait choisi la résistance, les Alliés, l’Amérique. Le jeune avait choisi l’ordre, Mussolini, l’occupant nazi. Jusqu’à ces derniers jours, il serait un coupable à cause de ce choix. Giorgio serait un héros, décoré. Mais si l’armistice n’avait pas été signé avec les Américains, ils auraient été dans le même camp jusqu’au bout. Après tout, quel jeune italien pouvait se vanter de ne pas avoir été séduit par Mussolini, son décorum, des discours, l’ordre parfait ? Sûrement pas Giorgio ...
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Guardamare lui donna une cigarette. Il s'approcha pour l'allumer entre les mains que l'homme de Rosa avait jointe pour couper le vent. La flamme se refléta dans les yeux éteints de Guardamare. Ils reprirent leur place et ne dirent plus rien. Fumer côte à côte, Giorgio ne pouvait pas donner plus. L'erreur est humaine. Le pardon est chrétien. Mais l'oubli est impossible. En partant, il mit une tape hésitante sur l'omoplate du balafré qui ne se retourna pas, hocha seulement la tête. Il savait qu'il n'aurait plus jamais mieux, comme relation, avec ceux qui avaient pris le maquis, et ils étaient nombreux à Vernazza. Il ne pourrait plus plaisanter, chanter, boire, qu'avec les pires. Des brutes. Des assassins. Alors, il regardait la mer.
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