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3,13

sur 65 notes
Le sous-titre parle d'une odyssée en Zambie et c'est bien de cela qu'il s'agit. Puisqu'à travers les presque 700 pages de cette brique, le lecteur entreprend un voyage; dans le temps tout d'abord, entre la fin du 19e siècle et demain, dans l'espace ensuite puisqu'il est propulsé en Rhodésie, qui sur son chemin deviendra Zambie.
Et qui dit odyssée, dit tragédie et ici, ce sont les moustiques (ou Mustiks?) qui jouent les choeurs, interpellant le lecteur entre chaque partie, sur le sens des actions des personnages, sur la vie en général, sur l'évolution de la Zambie... Une transition originale et une conclusion assez étonnante.

L'autrice nous fait parcourir l'histoire zambienne, parfois assimilée à l'histoire de l'Afrique toute entière, à travers le destin de trois familles dont deux sont issues du colonialisme. Leurs destins se croiseront, parfois de loin, parfois de près et c'est bien souvent au lecteur de faire les ponts puisque l'autrice a fait le choix de parfois faire des bonds en avant dans le temps. Ce type de construction, où les parties silotent en apparence les destinées, m'a fait pensé à No Home de Yaa Gyasi; la comparaison s'arrêtant là.

J'ai vraiment apprécié cette lecture même si elle fut beaucoup plus lente que ce à quoi je m'attendais. le roman fourmille de personnages et j'ai plusieurs fois du retourner à l'arbre généalogique imprimé en début d'ouvrage pour repérer sur quelle lignée familiale je me situais. Pourtant, les personnages principaux sont clairement identifiables, chacun étant marqué de l'une ou l'autre particularité qui tirera la ligne de son avenir.

L'autrice a fait évoluer son style au gré de l'évolution des générations et de la Zambie elle-même. Ca peut dérouter mais j'ai trouvé ça assez cohérent avec l'ensemble et avec le message général porté par le roman.

Ce fut donc une lecture étonnante, portée par des personnages hauts en couleur dans un pays qu'on n'a pas l'habitude de retrouver en littérature.

Je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour cette belle découverte.

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693 p. promesse d'évasion dans une région d'Afrique que je ne connais pas du tout. Avant de le lire je confondais Zambie et Zimbabwe. Un voyage aux chutes du Zambèze m'a tout de suite tentée. 

Le prologue commence très fort : à la suite de l'expédition de Livingstone, un photographe britannique s'installe à proximité des Chutes Victoria. du village d'Old Drift, il ne reste que le cimetière. Victimes des fièvres, de la malaria, des moustiques. Un indice pour le titre du roman?

1939, en Italie, nait Sibilla, une des Grands-Mères, petite fille affligée d'un pelage assez monstrueux, fille illégitime d'une servante. Agnès, deuxième Grand Mère, championne de tennis anglaise perd la vue. Elle suit en Afrique Ronald, jeune diplômé zambien venu étudier en Angleterre. Matha, jeune africaine très douée apprend à écrire seule avec les garçons, au temps où les filles n'allaient pas à l'école. Protégée du maître, un révolutionnaire au temps de la décolonisation, elle devient "astronaute" dans un projet farfelu de conquête de la lune. 

Ces trois Grands-Mères, figures féminines atypiques, sont des révolutionnaires dans le mouvement de l'émancipation de l'Afrique anglophone. Fondatrices, elles sont les témoins de l'indépendance de la Zambie dans les années 60.  Figures aussi ancrée dans le monde colonial : le mari de Sibilla est venu construire le barrage de Kariba.  Agnès devra affronter le racisme avant de pouvoir épouser son mari noir. Je lis donc avec beaucoup d'intérêt ce roman historique qui va peut-être me donner les clés de la région. J'aurais aimé un peu plus de notes en bas de page pour comprendre le contexte politique et géographique.

Trois Mères succèdent : Sylvia, la fille de Matha, élevée par sa tante, très jeune, mue par un désir d'indépendance, n'hésite pas à se prostituer puis ouvre un salon de coiffure. Isabella, la plus sage peut-être, se marie à un commerçant indien, ajoutant des origines exotiques à cette population mélangée. Thandiwe hôtesse de l'air, épouse le fils d'Agnès, médecin spécialisé dans la lutte contre le SIDA. 

J'ai bien aimé les histoires originales et exotiques des mères et des grands mères, figures féminines inattendues. les personnages masculins ne brillent pas par leur courage ni par leur fidélité.

La troisième partie, celle des Enfants m'a moins intéressée. le drame du SIDA est une véritable tragédie dans la région, les recherches d'un vaccin ou d'une réponse utilisant la génétique m'ont paru très confuses. La mise au point de drones  m'a carrément ennuyée, même si  l'idée de copier les moustiques (d'où le titre du livre) est assez intéressante.

La fin du livre se déroule en pleine science fiction : la population serait contrôlée par des implants de puces, contrôle consenti par l'accès gratuit à Internet. L'association d'implants de puces et d'essais de vaccin contre le virus du sida est peut être prémonitoire : l'édition en anglais est parue en 2019, avant l'épidémie de Covid et les campagnes des antivax ont brodé sur ce motif. Si ces thèmes sont actuels et intéressants, le traitement de données scientifiques est si fouillis que j'ai vite décroché et j'ai eu hâte de terminer ce gros bouquin. 
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C'est rare, très rare et d'ailleurs tant mieux, que j'abandonne une lecture. Souvent, j'essaie d'aller jusqu'à la moitié pour voir si ça décolle et prendre une décision. Là, je ne sais même pas qui blâmer, je ne sais pas si c'est le style ou la construction du récit mais j'ai lu 250 pages et je suis bien incapable de poursuivre.

Je remercie néanmoins les éditions du Seuil qui m'ont permis de donner sa chance à ce roman qui se déroule en Afrique, continent qui a une place particulière dans mon coeur de lecteur. Merci également à Babelio qui m'a donné accès à cet ouvrage via son opération Masse Critique.
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Je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour cette Masse Critique privilégiée.
Une histoire mêlant trois familles zambiennes sur quatre générations, c'était tentant.
Cependant le roman ne correspond pas à mon attente.

Ce livre trop bavard de presque 700 pages, part dans tous les sens. S'il avait été plus court de 250 pages, je l'aurais trouvé moins insupportable et je serais moins sévère. Mais j'ai vraiment souffert sur les 300 dernières pages.
Les personnages sont presque tous farfelus, peu crédibles. Sans compter qu'ils sont très nombreux : les familles comprennent déjà une trentaine de personnes auxquelles il faut ajouter beaucoup de personnages secondaires si bien que chaque fois qu'on passait d'une figure à l'autre je devais rechercher sur l'arbre généalogique qui est au début du livre pour m'y retrouver.
Il y a cependant des éléments historiques comme les « les Afronautes » aventure spatiale zambienne, dans les années 1960. Edward Makuka Nkoloso en à été l'instigateur, il a fondé l'Académie nationale des sciences, de la recherche spatiale et de la philosophie de Zambie
Il est aussi beaucoup question du SIDA et des recherches sur un vaccin et sur les rétrovirus, sans qu'il soit possible de faire la part du vrai et du faux.

Je trouve également très regrettable qu'il n'y ait pas un glossaire pour les termes africains qui parsèment tout le roman.

Pour terminer quand même sur une note positive, j'ai pris beaucoup de plaisir à regarder la très belle couverture.
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J'ai le privilège de recevoir régulièrement dans le cadre des opérations Masse Critique, des romans contemporains qui nourrissent ma curiosité insatiable pour la littérature en me permettant de découvrir de nouveaux auteurs et des voix originales venues d'ailleurs.
J'ai ainsi reçu avec un plaisir décuplé par l'attente "Mustiks" dont on remarque en premier lieu la somptueuse couverture et je tiens à rendre un hommage appuyé à la talentueuse graphiste Virginie Perrolaz .
L'incipit du roman mentionnant l'expérience d'un pionnier anglais face aux chutes Victoria et faisant allusion à l'explorateur Livingstone dont j'ai récemment découvert le parcours à l'occasion d'une série de conférences consacrée aux explorateurs du 19ème siècle, me promettait un plaisir de lecture incomparable.
Mais pourquoi donc est-ce que ce soufflé précédé par une odeur aussi alléchante est-il si rapidement retombé ? Pourquoi ai-je tant peiné à lire les 693 pages interminables de ce roman que j'ai tant de fois failli laisser de côté et que j'aurai à coup sûr abandonné s'il ne m'avait pas été adressé par son éditeur pour en livrer une chronique.
L'idée de base de l'auteur est de présenter l'histoire de son pays d'origine la Zambie, à travers les destins individuels de membres d'une famille élargie sur trois à quatre générations évoquant ainsi les contextes politiques , sociaux et culturels qui servent de trame au récit et notamment en premier lieu le colonialisme et l'exploitation des richesses locales par les européens.
Déroulant les époques au fil des aventures des grands-mères, des mères et enfin de leurs enfants, l'auteur n'est par parvenue à accrocher mon intérêt tant les liens entre les différents personnages manquent de consistance et qu'il m'a semblé parfois lire une succession de nouvelles sans vraiment de rapport entre elles (certes il y a un arbre généalogique auquel on peut se référer...c'est dire qu'il est nécessaire de mettre au point les parentés !).
Par ailleurs les différents styles littéraires employés nuisent à la cohérence du récit, on passe du réalisme magique avec Sibilla pour progresser jusqu'au passage final de science fiction qui m'a paru parfaitement incongru.
L'histoire de la Zambie est tellement noyée dans les parcours individuels qu'il faut avoir recours à l'indispensable wikipédia pour s'y retrouver.
L'emploi récurrent de termes en langue bantoue sans qu'un glossaire détaillé ne permette au lecteur occidental de s'y retrouver ne facilite pas non plus la lecture...
Pour en terminer néanmoins sur un point positif, il faut mentionner l'importance donnée aux femmes qui malgré les malheurs qui les accablent révèlent leur capacité de résilience et leur force innée. Dommage que cela ne suffis pas à relever l'ensemble...
Je regrette vraiment mais je n'ai pas du tout apprécié ce roman polyphonique qui m'a paru décousu et infiniment trop long .
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Alléchée par le bandeau annonçant un roman "à couper le souffle, un digne héritier de Cent ans de solitude" et la magnifique couverture, j'ai demandé ce roman dans le cadre d'une masse critique. Je lis peu de romans étrangers, mais Gabriel Garcia Marquez est l'un de mes auteurs préférés. La référence m'a donc attirée et les pavés ne me font pas peur (698 pages tout de même).
Malheureusement je n'ai pas accroché au roman. L'histoire se déroule sur plusieurs générations et à travers plusieurs pays. Elle prend des allures de contes avec un personnage féminin hirsute qui ne sait pas qui est son père biologique. Elle est élevée par sa mère, domestique dans une villa italienne. Puis elle part au Zambie avec son futur mari missionné pour construire un barrage. Ensuite on abandonne le personnage pour passer à un autre.
On fait des bonds entre les années 1900 et 1990. Heureusement il y a un arbre généalogique au début qui permet de se repérer.
J'aurais aimé avancer plus vite dans l'histoire et avoir un élément qui retienne mon attention, qui me donne envie de poursuivre ma lecture.
Le style ne m'a pas séduite non plus. C'est toujours plus délicat pour les oeuvres traduites, c'est peut-être pour cela que je préfère lire des romans francophones et accéder directement au texte.

Je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour l'envoi de ce roman.
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Sentiments contradictoires concernant ce roman.

Un rythme assez lent et une intrigue qui met du temps à s'installer.
Tout est une question de goûts cependant. le style descriptif est apprécié par un grand nombre de lectrices et lecteurs, tandis qu'en ce qui me concerne ce n'est pas trop ma tasse de thé.
J'ai été assez surprise de passer d'un style assez poétique et métaphorique à un langage cru sans transition, ainsi qu'un manque d'explications qui rend certains passages abruptes et flous.

Et l'ambiguïté continue quand le roman est présenté comme une fresque historique, mais qu'on est aussi clairement sur du fantastique...c'est un choix bien évidemment, mais de ce fait on ne sait plus ce qui est historique ou romancé. C'est dommage.

Ma lecture a aussi manqué de structure à mon goût pour que je puisse me laisser porter. Beaucoup de sujets sont traités et il manque de fil conducteur.

Ce n'est donc pas un échec, mais pas un coup de coeur non plus: un "entre-deux", tout comme mon avis, car je n'ai malheureusement pas été charmée par les personnages que j'ai trouvé un peu impersonnels, et je n'ai pas adhéré à l'intrigue, du fait de la narration majoritaire face aux dialogues et à l'action.
Cela dit, si ces éléments sont à votre goût, vous allez l'adorer !

Merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour cette opportunité.
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Merci à Babelio et aux éditions Seuil pour cette lecture.

Le pitch laissait rêveur, tant on nous annonce une épopée grandiose dans la lignée de romans légendaires, et voici mon verdict...

On fait la connaissance de 3 familles, qui s'établissent pour diverses raisons sur les rives du Zambèze. Une est zambienne et lutte pour ses traditions, l'autre est d'origine italienne et venu pour développer projets et finances dans la région, et la dernière mi-britannique , mi-indienne, essaye de se faire une place dans le monde. Au fur et à mesure de l'histoire elles vont voir leurs destins se mêler, se croiser pour le meilleur ou pour le pire...

Je quitte cette lecture avec un avis assez mitigé finalement.

Du côté des points positifs, j'ai aimé plusieurs choses dans la forme du récit. D'abord le fait de suivre 3 générations de chaque famille, et de voir leur évolution, permet de rebondir, et d'en apprendre beaucoup, surtout quand les narrateurs sont principalement des narratrices. Des histoires de femmes fortes et déterminées qui se battent pour faire changer les choses. J'ai particulièrement apprécié le personnage de Sibilla que l'on suit de sa naissance jusqu'à ce qu'elle devienne grand-mère, et qui reste une des héroïnes les plus touchantes.

Ensuite, confier le rôle d'interméde à des moustiques à de quoi surprendre, mais ils marquent avec interêt le passage du temps et de changement d'époque.

Enfin le style d'ensemble est correct. Cela se lit facilement même si certains élèments apportent des longueurs. Car c'est bien là le point négatif. On trouve malheureusement de trop nombreuses longueurs, que ce soit dans les états d'âmes des personnages, ou dans des descriptions parfois trop longues. Et alors, on a l'impression que le soufflé retombe et c'est bien dommage.

Car cela reste une épopée familiale intéressante, et un premier roman abouti.


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Il ne me restait plus beaucoup de temps pour finir la lecture et poster mon avis sur ce roman fleuve. Mais au cours de la lecture, j'ai fini par m'égarer dans les méandres de l'histoire et des personnages de cette fresque polyphonique et multigénérationnelle. C'est dommage, j'ai un peu l'impression d'être passé à côté de quelque chose. Moi, ou l'auteur?

Nous entamons l'histoire au tout début du XXes en Rhodésie du nord, terre britannique, pour l'achever en Zambie, pays indépendant, de nos jours, et même dans un futur proche.

Trois générations se succèdent, avec à l'origine trois femmes au parcours marquant et auxquelles on s'attache, Sibilla, Agnes et Matha. Mais même si elles servent de fil conducteur tout au long du roman, j'ai fini par me perdre, ne sachant plus qui était les enfants ou petits enfants de qui au milieu de ces chassés croisés de personnages.
Un brin de folie, de démesure et de fantastique parsèment le roman, donnant à sourire parfois tendrement, mais cela n'a pas suffit pas à me séduire complètement, hélas.
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le roman retrace l'histoire contemporaine de la Zambie à travers le destin de trois familles sur quatre générations. Il s'articule autour d'une succession de portraits, généralement de femmes en lutte.
Tout commence par une première génération.
Agnès, la noble anglaise, championne de tennis devenue aveugle qui abandonne son château au bras de Ronald, étudiant Zambien.
Adriana, italienne atteinte d'hirsutisme fuit avec Giacomo se réfugier à Luzaka.
Matha est Zambienne, elle est vive et futée, elle va se battre toute sa vie contre les injonctions sociétales.
Tout s'achève par l'étrange relation entre Joseph, Jacob et Naila, les petits-enfants. Evolution notoire, c'est la jeune fille qui choisit et affirme sa sexualité.

le propos du livre est ambitieux, revisiter la grande histoire à travers des destins singuliers. Illustrer à hauteur de femmes (fortes, toujours obligée de se battre) et d'hommes (généralement immatures et égocentriques) les tourbillons qui agitent l'Afrique : la place de la femme, le colonialisme, le racisme, le métissage, l'oppression, l'inégalité, la misère, la sexualité, la décolonisation, l'acculturation, le SIDA, la révolution, l'impérialisme, le marxisme, les problèmes de pilosité et de cheveux, la robotique et la connectivité, la place du moustique...

Ce roman contenait en germe tout ce qui pouvait me captiver mais quelle difficulté et quel ennui à la lecture. C'est long, très long. C'est lent, très lent.

Merci pour l'arbre généalogique initial, sans lequel je me serait perdu dans la multitude des personnages. Par ailleurs, le texte contient une multitude de références et de mots africains, qui demanderaient à être explicités. Pour moi, cela s'est traduit par une extrême difficulté à faire la part entre ce qui serait de l'ironie, de l'humour et ce qui relèverait du premier degré. J'ai souvent eu du mal à interpréter les nombreuses digressions. Je reste sceptique face à cette fin où on bascule dans l'anticipation et le redémarrage après l'envahissement par les eaux.
J'ai réussi à aller au bout pour honorer mon engagement (Opération masse critique, merci Babelio, merci au Seuil) et aussi grâce à quelques portraits plus tranchants, plus denses et quelques considérations amusantes (les problèmes de pilosité récurrents).
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