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3,13

sur 65 notes
Namwali Serpell ne s'est pas fixée un objectif modeste : retracer l'histoire de la nation zambienne, chercher à dévoiler son identité, sa singularité. Elle y consacre environ 700 pages : ce n'est pas rien. Ces 700 pages laissent une impression assez mélangée.

Je parlerais d'abord de son immense créativité et de sa capacité à réunir sous sa plume des univers assez différents. Un des personnages, Sibilla, est atteint d'une forme extrême d'hirsutisme qui en fait un personnage quasi magique dans un récit proche parfois du surréalisme. Dissimulée à la vue des hommes dans son Italie natale, elle devient une personne libre alors qu'elle se marie en Zambie. Agnès, la championne de tennis anglaise et blanche qui, devenue aveugle, épouse un zambien appelé à devenir un leader au moment de la décolonisation. Nous retrouvons une destinée vue dans toutes sortes de romans portant sur la période, à l'exception de la cécité qui ajoute une symbolique forte. le burlesque est au rendez vous avec Edward Makuka Nkoloso, un personnage extravagant qui a existé. La description de l'entrainement mis en place pour le programme spatial zambien est absolument improbable. Matha, la troisième grand-mère du livre, participe dans sa jeunesse à ce programme inouï. Apparemment, elle aurait réellement existé. Les chapitres consacrés à Edward Makuka Nkoloso et à Matha rejoindraient au moins en partie L Histoire.

Du côté de l'Histoire, on retrouve bien sur Kenneth Kaunda, mais aussi Percy C. Clarke le photographe anglais établi tout près des chutes Victoria avec lequel débute le récit. L'épidémie du Sida occupe un part importante de la partie finale, lorsqu'il s'agit d'évoquer la deuxième puis la troisième génération, les enfants et petits enfants de Sibilla, Agnes et Matha. On évolue ensuite vers une forme de science-fiction puisque le roman se prolonge un peu au delà de la période actuelle, notamment autour des recherches pour vaincre le sida.

Les personnages centraux sont des personnages de femme, qui portent en plus le poids d'une difficulté supplémentaire : un handicap, une bizarrerie génétique, une naissance dans un univers violent. Elles traversent la vie en agissant, en se battant mais aussi en supportant beaucoup : il faut encaisser quand on est une femme en ces temps et en ces lieux. Parfois, elle se replient sur leur vie, parfois elles foncent dans le maelstrom de l'Histoire. Les hommes, quant à eux, sont tour à tour extravagants et fous, inconséquents et pleutres, prétentieux et arrogants. Mais hommes et femmes, avec leurs forces et leurs travers, sont finalement confrontés sans cesse, et malgré tous leurs efforts, à la déroute de leurs espoirs dans un pays colonisé, puis décolonisé, puis économiquement dépendant.

Ce roman hétéroclite et baroque contient tout ou presque, de l'histoire à la science fiction, de la politique aux histoires d'amour tumultueuses, du roman historique" classique" à la fantaisie débridée, du roman social au féminisme. On peut s'y noyer et j'ai bien failli à plusieurs reprises, mais toujours quelque chose m'a rattrapée. Peut être en premier le caractère inhabituel de cet éclatement des genres qui correspond si bien à notre époque
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Intéressant, le roman de la Zambienne Namwali Serpell l'est à plus d'un titre. Par son appropriation des schémas classiques - notamment le chant chorale sur plusieurs générations - avec l'inclusion d'un fantastique légendaire, propre aux contes oraux ; par des personnages hauts en couleurs, aux réparties drôles ou tragiques ; par ses figures féminines si charismatiques ; par les éléments historiques mêlés à la fiction, qui donnent tout le sel à cette odyssée : celle d'un pays et surtout celle d'un peuple.
Occidentaux pressés, formatés au « tout et tout de suite », passez votre chemin. « Mustiks » se lit dans le temps du continent africain : patiemment, sous l'arbre à palabres. Il faut accepter les longueurs, les digressions, les commérages et la nonchalance. le roman vaut par sa forme et son sujet, mais également par la dilatation du temps qu'il impose. le fourmillement des détails, les différents points de vue, les paragraphes qui s'enchaînent font indéniablement entrer le lecteur dans un autre monde. À lui de s'y habituer, à lui de s'y conforter.
Actuellement enseignante aux États-Unis, l'auteure aborde sans tabous, mais avec lucidité et délicatesse les grandes plaies qui minent toujours les Africains et la diaspora : la traite, la colonisation, les fléaux sanitaires tels que le sida et le paludisme. Ces « casseroles » sont sous sa plume autant d'épreuves formatrices, autant de murs à franchir - ou à briser - grâce aux multiples atouts d'un peuple, trop longtemps méjugé.
Par ses incursions dans de nombreux genres - volonté manifeste de ne pas faire de ségrégation littéraire -, on y lit de l'aventure, de l'amour, de la science-fiction, du conte, un essai sociologique, politique et philosophique.
Une perle à savourer en prenant son temps.
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Un pavé original qui mêle faits historiques et inventions fantastiques - entre réalisme magique et science-fiction - cette odyssée en Zambie écrite par une autrice africaine vivant aux États-Unis, que j'ai beaucoup aimé au début mais qui a fini par me perdre dans un trop-plein et dans une forme (trois générations, personnages après personnages) qui perd en force au fil de tant de pages. Je suis embêtée d'avoir au fond préféré les personnages occidentaux plutôt que zambiens et d'avoir pris moins de plaisir qu'habituellement devant les mots africains (j'ai manqué d'explications).
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Le réalisme magique de l'histoire de la Zambie comme fabuleuse métaphore foisonnante, au long cours, de l'émancipation et du contrôle.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/03/15/note-de-lecture-mustiks-namwali-serpell/

Lancée début octobre 2022 avec les éditions La Volte, la librairie Charybde et le journaliste Antoine Daer (St. Epondyle), en attendant d'agrandir l'équipe, « Planète B » est l'émission mensuelle de science-fiction et de politique de Blast. Chaque fois que nécessaire, les lectures ou relectures nécessaires pour un épisode donné figureront désormais sur notre blog dans cette rubrique partiellement dédiée.

« Mustiks » (2019) est l'un des livres-clé de l'épisode n°5, « Surveillance et contrôle : quand la réalité dépasse la science-fiction », à regarder ici.

« Mustiks » (titre français subtil car l'on réalisera rapidement que les moustiques y tiennent le rôle d'un véritable choeur antique) commence et finit à « The Old Drift » (le titre original en anglais), petit village quasiment abandonné au bord du Zambèze, à deux pas des chutes Victoria, sur la ligne même qui fut la frontière entre la Rhodésie du Sud (aujourd'hui Zimbabwe) et la Rhodésie du Nord (aujourd'hui Zambie), en un point à la fois mineur et névralgique de ce qui fut longtemps la zone africaine australe de l'Empire colonial britannique, zone largement « déléguée » au fameux colon et marchand « privé » Cecil Rhodes.

Copieux roman choral aux facettes souvent joliment surprenantes, « Mustiks » emprunte d'abord les chemins du célèbre médecin missionnaire David Livingstone, sillonnant l'Afrique australe et centrale à la recherche de la source du Nil et de l'abolition de l'esclavage, dans la période située juste avant le « Scramble for Africa » des puissances européennes, ce dépeçage colonial en règle atteignant son apothéose avec la conférence de Berlin de 1884-1885 (période cruellement et magnifiquement traitée par Éric Vuillard dans ses « Congo » et « La bataille d'Occident » de 2012). L'Histoire, la petite mais aussi la grande, se déroule ensuite à travers les regards croisés, successifs ou imbriqués, de personnages souvent fort inattendus, puisque l'on y trouvera un pionnier boutiquier installé aux chutes Victoria en 1900, un couple de colons italiens, Sibilla et Federico, au passé pour le moins trouble (leur histoire au Piémont pendant et juste après la deuxième guerre mondiale, avant leur départ pour l'Afrique en 1956, constitue une véritable et envoûtante novella à elle seule – dont les tentacules se prolongeront loin dans l'ensemble du roman), le couple formé en 1963 contre toutes convenances sociales entre une jeune aristocrate anglaise, Agnes, et un jeune et brillant étudiant ingénieur noir de Rhodésie du Nord, Ronald, le couple d'une tout autre nature formé par le vétéran Edward Mukuka Nkoloso, vétéran, savant et politicien-clé de la jeune Zambie, et par Matha Mwamba, qui sera sa meilleure élève ainsi que la pointe du baroque et pourtant tout à fait authentique programme spatial zambien, avant de se révéler, plus tard, comme femme puissante parmi les femmes puissantes – au prix de quelques paradoxes – (l'autrice avouera en entretien, dans la Los Angeles Review of Books, ici, que ce sont bien là les deux personnages qui se sont d'abord imposés à elle), et de tous leurs descendants et descendantes, aux destins étroitement entrecroisés, entre eux et avec celui de la Zambie elle-même, jusqu'à aujourd'hui et un peu après.

Si « Mustiks » emprunte énormément d'éléments de sa trame à l'histoire tout à fait officielle et authentique de la Zambie, de Cecil Rhodes à Kenneth Kaunda et à l'époque contemporaine (voire légèrement au-delà), un certain nombre de données glissées précocement dans la narration, dont le flot ira s'amplifiant au fil de ses 700 pages, renvoient à un véritable fantastique, à un surnaturel constitué de légendes et d'inventions, de dérives et d'improbabilités réjouissantes. Publié en 2019 et traduit en français en 2022 par Sabine Porte pour le Seuil, ce roman époustouflant a suscité, surtout après l'obtention du prestigieux prix Arthur C. Clarke en 2020, de nombreux commentaires pointant à raison du côté du réalisme magique des « Cent ans de solitude » de Gabriel Garcia Marquez. Mais il faut souligner, comme Anthony Cummins dans The Guardian (ici), le formidable machiavélisme de la construction chorale et de l'enchevêtrement des vies qui nous explosera à la figure dans l'extraordinaire final science-fictif, pourtant toujours placé sous le double signe – constante discrète du roman – de la curiosité intellectuelle débridée et des amours contrariées.

C'est bien aussi que derrière l'enchevêtrement joueur et méticuleux des vies ordinaires et extraordinaires, « Mustiks » tisse son récit envoûtant de deux thématiques politiques en diable – qui sont aussi inscrites au centre des projets les plus ambitieux de la science-fiction telle que je l'aime -, l'une, directe, autour de la colonisation, de la décolonisation, de la recolonisation et de la néo-colonisation, toute tendue de la dialectique à l'oeuvre entre émancipation et contrôle (le travail de l'imagination sur l'évolution paradoxale et ambiguë de l'usage démultiplié du smartphone par les populations les plus fragiles est à lui seul proprement impressionnant), l'autre, plus indirecte mais tout aussi stratégique, autour du rôle politique de l'espace – qu'il soit géographique ou sidéral – et du territoire, individuel et collectif. Et c'est ainsi que Namwali Serpell nous offre un grand roman contemporain, qui englobe et dépasse de très loin l'histoire de la naissance et de la vie d'une nation africaine.
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Tout d'abord, merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour l'envoi de Mustiks de Namwali Serpell… Puis, mes excuses pour le temps mis pour venir à bout de cette lecture et, enfin, pour publier mon ressenti avec un retard très inhabituel de ma part.

Je me méfie un peu des bandeaux accrocheurs… Disons que cela ne m'incite pas forcément à choisir un livre plutôt qu'un autre… Ici, outre la couleur orange flashy, figuraient un avis dithyrambique de Salman Rushdie et une référence à Cent ans de solitude de Gabriel García Márquez… Largement de quoi mettre la barre très (trop ?) haut question horizon d'attente.

Voilà un livre qui me laisse dubitative…
J'aime beaucoup les fresques historiques et familiales, la grande Histoire vécue depuis la sphère intime, le mélange des personnages référentiels et fictionnels, les problématiques autour de l'identité et de la transmission, de la colonisation, etc.... Ici, je n'ai pas vraiment appris sur l'Histoire de la Zambie en suivant trois familles sur quatre générations.
J'apprécie les narrations polyphoniques… Ici, j'ai eu du mal à passer d'un point de vue à l'autre, à m'attacher aux personnages principaux, pourtant majoritairement féminins.
Je suis très sensible aux univers référentiels, au fait, par exemple, de revisiter des schémas narratifs ; ici, les interventions des moustiques et des mustiks, même si elles m'ont fait penser aux choeurs antiques, ne m'ont pas convaincue…
Ce que j'ai préféré : la circularité autour de l'élément liquide, les chutes et le barrage, ouvrant et refermant le récit, les métaphores sur la fluidité et le mouvement, une image sans doute davantage présente dans le titre original, The old Drift…
En revanche, j'ai trouvé que certains sujets sont présentés sans transitions, moins contextualisés, un peu plaqués dans le récit ; je pense aux expériences sur le Virus, à la pollution occasionnée par les déchets numériques…

Un récit peut-être trop foisonnant, trop polymorphe, à la fois historique, généalogique, féministe, fantastique, voire relevant de la science-fiction…
Une lecture laborieuse que j'ai échelonnée sur presque deux mois, m'y perdant, m'y retrouvant souvent grâce à l'arbre généalogique fourni au début.
Un intérêt inégal selon les époques et les protagonistes…

Un pavé de plus de 600 pages enfin ingurgitées, peut-être pas totalement digérées.
Je vais pouvoir passer à autres chose !

Lien : https://www.facebook.com/pir..
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Un roman aussi prometteur que décevant !

La proposition est belle, le contexte original, donc tout devrait marcher sur des roulettes sauf que j'ai trouvé très difficile de prendre mes marques dans un tel contexte, c'est bien ça le souci.

"Monumentale fresque historique" indique le résumé au dos du livre... Je retiendrai à la place la mention "premier roman" indiqué aussi, car j'ai trouvé que c'est ce qui ressortait bien plus à la lecture.

Je garde le nom de cette écrivaine en devenir dans un coin de ma tête mais sans plus...
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Et pourtant, tout avait bien commencé…
Encensé par le New York Times et couvert d'éloges par Salman Rushdie, une couverture magnifique, la promesse d'un beau voyage en Zambie... Une fresque humaine où le destin de trois familles, au travers de quatre générations, dévoile les bouleversements d'un pays, de sa naissance à nos jours… « Mustkis, une odyssée en Zambie » nous annonçait vraiment un moment de lecture intense.
Presque 700 pages, et alors ? Je sortais de « Le coeur ne cède pas » de Grégoire Bouillier, 900 pages, lu avec beaucoup de plaisir et donc relativement vite. Quand on aime, on ne compte pas.

Le premier chapitre d'introduction nous charme, nous ramenant aux sources de la Zambie, aux fameuses Chutes que les premiers colons découvrirent d'un regard halluciné à la fin du 19 siècle et où ils s'installèrent. Percy M. Clark, photographe de profession, me plaît bien et l'histoire de la Rhodésie du Nord est intéressante. Naissance de la première capitale, développement des premiers commerces… Mais cette partie est assez courte et laisse vite place aux premiers personnages féminins, les « grands-mères », pour moi les trois femmes les plus importantes de ce long récit.
Agnès la britannique aveugle, Sibilla l'italienne souffrant d'hirsutisme, et Matha la zambienne lettrée, première femme « afronaute »… Trois destinées différentes qui dépeignent différents modes de vie en Zambie, que l'on soit colon ou autochtone, riche ou pauvre. Ce sont des portraits de femmes à la fois fortes et fragiles, plus ou moins attachantes. On les croirait parfois sorties d'un conte. Les personnages masculins qui passent dans la vie de ces femmes ne sont guère séduisants, offrant eux des portraits d'hommes égoïstes, machistes et peu sympathiques.
La vie de ces femmes est avant tout l'occasion de suivre les évolutions et soubresauts du pays. Les enfants, puis petits-enfants dont les destinées finiront par se croiser, mèneront la suite de ce récit destiné à nous offrir une fresque historique, politique, culturelle et sociale de la Zambie.
Epoque coloniale puis post-coloniale, indépendance de la Zambie, développement du tourisme et des bidonvilles, impact du marxisme, manifestations étudiantes, ravage du Sida, arrivée des Indiens et des Chinois, développement des nouvelles technologies...
Si les thèmes sont intéressants, ils sont peut-être un peu trop nombreux.. Ensuite, la structure même du récit, puis sa longueur, ont eu vite fait de venir à bout de mon enthousiasme du début. La chronologie des événements est difficile à suivre, l'auteur revenant souvent en arrière dès qu'elle change de personnage et certains passages sont extrêmement longs et détaillés. Je décerne personnellement la palme de l'ennui aux chapitres consacrés à la recherche spatiale – totalement hallucinante mais véridique ! - menée par un personnage haut en couleur, Makuka Nkoloso. Les personnages, d'ailleurs, sont de moins en moins attachants à mon goût. Sans parler du vocabulaire (bantou ?) non expliqué.
Enfin, le réalisme magique du début, apportant beaucoup de charme au récit, laisse peu à peu place à de la science-fiction pure et dure, qui elle, pour le coup, mettra un point final à ma déception.
Les moustiques, pour terminer, m'ont surtout endormie avec leurs Zzzzzzzz…

Et c'est ainsi que l'on termine avec 4 jours de retard pour la publication de cette chronique, première fois en sept ans sur Babelio, c'est inédit pour moi. Pour le coup, les 700 pages, je les ai bien senties passer... Car oui, venir à bout de ce roman a vraiment été difficile.

Merci à Babélio pour leur confiance.
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J'ai eu beaucoup de mal à terminer ce roman, qui m'a semblé long et difficile, mais je suis arrivée à la fin et mon impression est plutôt entre deux.

Nous suivons au début un photographe qui décide de s'installer près des chutes Victoria en Zambie. Ce dernier va alors y fonder son histoire, sa famille, et nous allons découvrir les ascendants et descendants de trois familles.
Au travers du destin de chacun, nous allons découvrir la culture zambienne, des lieux, et des personnalités uniques.
Nous allons ensuite dans une sorte de futur, où les technologies vont asservir encore une fois un peuple anciennement coloniser par les britanniques.

J'ai passé un bon moment dans l'ensemble, j'ai trouvé l'univers unique, j'ai découvert clairement un pays et un ensemble culturel ! Par contre, cette transformation en dystopie (ou en futur parallèle), toutes ces expressions en langue étrangère sans notes de bas de page... ça m'a fait décrocher bien trop de fois pour mettre davantage que 2,5.

Malgré tout, je ne regrette pas !
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Une histoire qui ne manque pas de piquant.
Top départ !
+15, bing, bong, bzzz
+24 ... Sibilla
Ragnatela,
+ 68 ... Agnes
Là, je crois que je prends le rythme.
chiyimukulu, shiwa, ng'andu
+74 ? Unpossible !
alors on s'y prend en plusieurs coups +30/+20/+24 mais quand même trois jours au lieu d'un...
Matha, on rit (jaune quand même...)
muzungu, kapasu, mbaula, bazungu
ça décolle pas, apamwamba
+21/+22/+23/+8 (endormissement, risque de blessure, 816 g)
Sylvia (les arbres de la couverture, piège de moustiques)
botolo, Mwandi, Imwe, nshima, vitumbua
+19/+18/+17/+16
+2 Warning !
Isabella, 1984 : comme quoi les chiffres ...
Muli bwanji ? Bwino, tu tchipes ? waona manje wayamba kulila
+13/+12/+11/+10/+9/+4 ... no comment
Thandiwe
Tic Tac bzzz Tic Tac bzz
We are getting better every day. And I'm so tired...
kalulu, ça va exay ? butah, bwana, chibuku
Là, je pense : « ti gars, il faut que tu prennes ton destin en main ! »
+30/+30/+13
Joseph
Chitenge, Crispé, ah mais c'est CRISP-Cas9 !, Shuwa, Mwebantu, muntu
+20/+20/+25
NyiiiiiiinYiiinyiiiiiinyyyyyyyyy (j'arrête, j'ai perdu le fil)
Jacob
Ba mayo, chibwabwa ne'ntwilo, Heysh, Bashikulu (Ne pas confondre avec Bachibouzouk), kawayawaya.
Sérieux, il faut que je me bouge...
+67 (jour de pluie)
Naila
+72 (arrêt maladie)
+22
Remerciements : Babelio bien sûr.
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Mes très vifs remerciements aux éditions du Seuil ainsi qu'à Babelio pour la réception de cet ouvrage, me faisant connaître cette auteure americano-zambienne....

Une fresque historique et familiale courant sur 4 générations et trois familles distinctes...je ne rentrerai pas trop dans les détails, car je craindrais de rendre ce billet aussi rébarbatif que confus...

Dans les grandes lignes, nous suivons en effet une " véritable Odyssée en Zambie" entre les différents récits de vies des grand-mères, des mères des enfants et petits-enfants, avec une majorité de portraits et parcours féminins, nous faisant voyager sur plus de 80 ans, de 1939 à 2019....

Nous débutons le roman avec un photographe britannique, nous alléchant avec ses descriptions des Chutes Victoria...site à couper le souffle, narrant aussi la venue d'expatriés en Zambie, avec l' impatience de la construction du chemin de fer , prévue....Ce premier narrateur, britannique, en tant que citoyen du pays colonisateur, n'est pas exempt de condescendance envers les autochtones !

Puis suivront

-Sibilla, (1939), femme italienne atteinte d'hirsutisme épousant un Zambien...Les deux menant une vie sociale agitée et frivole...

- Agnes (1962), une grande joueuse de tennis, d'origine britannique,devenue aveugle, épousant malgré le rejet des familles,Ronald, un Zambien...pour qui, se marier à une Blanche, concourt à une des marches de l'échelle sociale, à gravir...

Matha, première grand-mère ayant été instruite jeune, devenue la première astronaute zambienne...Cette dernière, marquée par la mort tragique de sa mère, après 4 années de prison, pour contestation politique...décida qu'elle se battra de toutes ses forces pour son pays, la Zambie, comme sa mère, et en sa mémoire...Malheureusement, son parcours sera stoppé par une grossesse accidentelle et l'abandon du père. Matha, désorientée, démunie va donner naissance à une petite fille, Sylvia...dont elle n'arrivera pas à s'occuper...Depuis cette brisure de vie, elle passe ses journées, ses nuits à pleurer.Elle ira de Charybde en Scilla...

Nous allons suivre ensuite la vie des enfants et petits-enfants de ces femmes...

Au fil des récits de ces existences individuelles....l' histoire, les coutumes, la vie quotidienne, les multiples soubresauts politiques de la Zambie nous sont relatés : les méfaits terribles de la colonisation britannique,la guerre, la corruption, les barrières raciales, le racisme violent des Blancs, les abus envers les pauvres et les plus faibles, dont les premiers sont les femmes...les abondantes interdictions de faire, de s'instruire, d'exercer un métier de son choix pour les Noirs, et doublement pour les femmes noires....sans oublier les conflits dans la population , entre les autochtones, provoqués par les colonisateurs...


La proclamation de l'Indépendance de la Zambie... fera bouger quelque peu les lignes mais si peu

I y aura les droits de se marier et de voter pour les Zambiens et Zambiennes...Cependant, dans son ensemble, le pays au vu de la pauvreté, des puissances extérieures...reste chaotique, avec une population survivant comme elle peut ...

"Mais après, nous leur avons apporté notre " Dieu" et nos " moeurs civilisées ".C'est une abomination, ce que nous avons fait aux "ascari", les forcer à se battre contre leurs propres frères....
- Les " ascari" ?
' Les soldats noirs, murmura- t-il.La guerre est un cauchemar, Sibila, dit-il en regardant la fenêtre d'un air solennel. C'est une maladie, quelle que soit la couleur de la main qui tient l'arme."



Il est à remarquer que l'existence des filles
...reste tout sauf un long fleuve tranquille, que l'instruction reste trop faible pour les petites filles...dont un certain nombre tombe dans la prostitution...

Les jeunes filles, souvent délaissées par les mères ou les familles, doivent se débrouiller très jeunes pour " survivre"
tant bien que mal !
On aurait tellement aimé vivre avec ces femmes et leurs rejetons, une véritable " révolution " ou du moins évolution sociale, éducative , une meilleure vie, quoi...!
Ces femmes courageuses restent dans une sorte de spirale stérile où le moyen le plus fréquent reste la seule "débrouille"...

"Agnès----1962

Des drapeaux de l' Indépendance vert gazon avaient surgi dans toute la ville. Les ouvriers s'attaquaient aux armoiries fabuleuses de la Couronne britannique placées sur le fronton de la Haute Cour- un lion et une licorne- pour les remplacer par des armoiries zambiennes plus réalistes, représentant un homme et une femme de part et d'autre d'un bouclier orné de lignes blanches ondulées sur un champ noir, surmonté d'une pioche et d'une houe croisées. (...)
Il n'était pas dans la nature de Grace d'être joyeuse.Mais elle ne s'était jamais sentie aussi fière d'être africaine- non, zambienne, ce mot qui était sur toute les lèvres. "

Ces récits de vies, foisonnants...qui, toutefois, en dépit de l' Indépendance, piétinent, évoluent à petits pas..

D' un autre côté, on ne peut être que très impressionné par la masse d'informations et de documentation, nous apprenant mille choses sur la Zambie...son histoire, ses rapports au monde...

Toutefois je me suis essoufflée dans ma lecture, entre des longueurs et les nombreux mots non traduits, qui offrent certes, une couleur locale mais gênent quelque peu ....
Je regrette d'avouer être complètement passée à côté de cette lecture, pour laquelle j'ai persisté, sans grand succès !

Une fresque humaine et historique d'une envergure impressionnante ...pour laquelle je n'ai pas dû être la " bonne lectrice "....suffisamment patiente et immergée dans le sujet.

Les lignes ci-dessus ne sont qu'un avis des plus personnels ,subjectifs, donc partiaux...

Deux éléments au demeurant mineurs, qui ont toutefois leur importance: une couverture fort réussie, explosant de couleurs comme l'est cette vaste Odyssée zambienne...ainsi qu'une émotion particulière, en parcourant la liste très abondante de remerciements de l'auteure, pour tous ceux l'ayant aidée et soutenue...comme cela se fait...avec un remerciement final, poignant à sa maman :"Ma mère , Namposya Nampanya- Sepell ( 1950-2016) qui a su avant moi qui je suis et n'a jamais cessé de croire.Mama, ce livre est pour toi, qu'il t'apporte la joie.Ce n'est pas l'histoire de l'invention de l'alphabet, mais au moins, il commence par un Z."

Une note finale magnifique, suggérant une relation exceptionnelle entre une mère et une fille talentueuse, prometteuse...qui nous fait un peu oublier les très fréquentes défaillances maternelles des personnages féminins décrits dans cette "Odyssée "zambienne !!
Mais aussi un hommage vibrant au pays, aux racines maternelles..!



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