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3,13

sur 65 notes
Merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour ce livre.
J'étais ravie quand il m'a été proposé. Il remplissait plusieurs cases des thématiques que j'aime :
- une histoire sur plusieurs générations
- une histoire qui permet de raconter L Histoire
- l'Afrique et plus particulièrement la Zambie.
Je ne vais pas faire durer le suspens, j'ai été déçue par ce livre.... Je vais être honnête : j'ai pour principe de lire 100 pages d'un livre, si au bout de 100 pages, ni le style ni l'histoire ne m'ont attirée, j'arrête. Il y a tant d'autres livres à découvrir. Si ce livre avait été acheté ou emprunté, je l'aurais arrêté. Là je me suis sentie obligée de le lire en entier (693 pages quand même !). Je l'avoue je l'ai senti comme une contrainte, une obligation.... J'ai même lu deux autres livres entre deux pendant cette lecture....

Pourquoi ai-je été déçue ?
D'abord je n'ai pas appris grand chose de l'histoire de la Zambie. Les premières pages du roman m'ont intéressée : on suit un jeune photographe anglais s'installant à proximité des chutes Victoria dans un village appelé "The Old Drift", le titre du roman en VO. Quel dépaysement ! J'ai aimé ces pages. En fait je m'attendais à m'installer dans ce village pour quelques générations. D'où mon énorme surprise quand je me suis retrouvée en Italie puis au Royaume-Uni.... certes pour y rencontrer deux personnages importants (et très originaux) mais si éloignés de la Zambie que je souhaitais comme décor.... Quand ces deux personnages arrivent enfin en Zambie, patatra on passe à un autre personnage....
Avec le personnage d'Agnès, aveugle, quand on arrive en Zambie je m'attendais à des descriptions des sons et des parfums de l'Afrique. Rien. Elle aurait pu être en France....
.
Seuls deux chapitres m'ont plu : celui de Matha "l'Afronaute", personnage réel et héroïne de la conquête spatiale zambienne (réel bis !) et celui de Thandiwe, métisse zambienne. Là on touche la vie quotidienne en Zambie à deux époques différentes (l'Indépendance et les années Sida) mais pas assez fouillées à mon goût. J'aurais aimé en savoir plus sur l'Indépendance, sur la prégnance du Virus comme l'auteure l'écrit.
En dehors de ces deux chapitres, je me suis ennuyée, j'ai très peu senti le poids de l'Histoire dans ces pages, trop peu le poids du racisme, trop peu senti le danger du Sida sur la population... pour finir sur de la quasi SF qui m'a laissée pantoise voire consternée. Ca ne collait pas avec le récit à mon goût...
.
J'ai été souvent en attente de la suite qui n'arrivait pas.
Exemple : Sibilla, l'Italienne, arrive avec son mari en Zambie (enfin !). Leur couple bat de l'aile mais va finir par se dissoudre avec l'affaire du barrage.... le barrage sur le Zambèze... Et ? Pourquoi ? On approche enfin des questions de colonialisme, voire de racisme... mais.... rien... j'attends toujours de savoir et de comprendre....

En fait j'ai été souvent dépitée, mise en attente.... sur des faits qui justement auraient pu m'expliquer la Zambie....
Une réelle déception..... J'en attendais peut-être trop !
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Une histoire qui ne manque pas de piquant.
Top départ !
+15, bing, bong, bzzz
+24 ... Sibilla
Ragnatela,
+ 68 ... Agnes
Là, je crois que je prends le rythme.
chiyimukulu, shiwa, ng'andu
+74 ? Unpossible !
alors on s'y prend en plusieurs coups +30/+20/+24 mais quand même trois jours au lieu d'un...
Matha, on rit (jaune quand même...)
muzungu, kapasu, mbaula, bazungu
ça décolle pas, apamwamba
+21/+22/+23/+8 (endormissement, risque de blessure, 816 g)
Sylvia (les arbres de la couverture, piège de moustiques)
botolo, Mwandi, Imwe, nshima, vitumbua
+19/+18/+17/+16
+2 Warning !
Isabella, 1984 : comme quoi les chiffres ...
Muli bwanji ? Bwino, tu tchipes ? waona manje wayamba kulila
+13/+12/+11/+10/+9/+4 ... no comment
Thandiwe
Tic Tac bzzz Tic Tac bzz
We are getting better every day. And I'm so tired...
kalulu, ça va exay ? butah, bwana, chibuku
Là, je pense : « ti gars, il faut que tu prennes ton destin en main ! »
+30/+30/+13
Joseph
Chitenge, Crispé, ah mais c'est CRISP-Cas9 !, Shuwa, Mwebantu, muntu
+20/+20/+25
NyiiiiiiinYiiinyiiiiiinyyyyyyyyy (j'arrête, j'ai perdu le fil)
Jacob
Ba mayo, chibwabwa ne'ntwilo, Heysh, Bashikulu (Ne pas confondre avec Bachibouzouk), kawayawaya.
Sérieux, il faut que je me bouge...
+67 (jour de pluie)
Naila
+72 (arrêt maladie)
+22
Remerciements : Babelio bien sûr.
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Namwali Serpell, autrice américano-zambienne, évoque les destinées de trois familles sur quatre générations dans son premier roman « Mustiks (Une odyssée en Zambie). » C'est sous le prisme d'une histoire constituée de portraits de femmes profondément originaux, provenant de toutes les composantes sociales et ethniques de ce pays africain : la Zambie, que se profile ce roman. Des femmes avec leur part de mystère, la fascination qu'elles exercent sur les hommes dans une société très patriarcale et particulièrement injuste. On le sait, depuis un siècle; que ce soit sous la tutelle anglaise à partir de 1923 sous le nom du protectorat de Rhodésie du Nord dirigée par le « Colonial office britannique ») ou après l'indépendance de la Zambie, un long processus qui aboutira en octobre 1964; la place des femmes est d'être au foyer. La plupart des analphabètes du Zambie sont des femmes. Ce qui a attiré les Anglais puis les Américains, les Indiens et les Chinois, ceux sont bien évidemment les ressources minières abondantes de ce pays, qui est pourtant l'un des plus pauvres de la planète. Les inégalités de sexe, de strates sociales, de ségrégations raciales entre hommes blanc et hommes noirs, ces derniers étant considérés comme des sous-citoyens. Les terres riches en minerais sont aux mains des riches propriétaires britanniques. le fantastique ou bien plutôt une portion de mythologie et d'étrangeté sont bien présentes dans ce roman. le premier personnages décrit est une jeune femme à la pilosité extraordinaire, puis une femme blanche talentueuse en Tennis mais qui doit abandonner son rêve car elle est atteinte de cécité. Il y a d'autres exemples. Ce qui ressort de ce roman, c'est la place des femmes, objet sexuel attisant la lubricité d'hommes qui apprenant que ces dernières sont enceintes, les abandonnent sans ménagement. Elles doivent se battre pour apprendre, aller à l'école quitte à s'habiller en garçon. le livre foisonne de moments hors le temps et poétiques. L'écriture est aussi élégante qu'allant directement au but dans certaines situations. Blanche ou Noir, les femmes du roman veulent s'emparer de leurs destinées et ne plus être seulement destinées à mettre au monde des enfants. Chaque histoire est un peu un conte qui nous permets de bien saisir la réalité sociale, économique et politique de la Zambie. A la fois naturaliste, sociologique et historique, les différents récits composant « Mustiks » sont pourtant très accessibles. On apprend et surtout on prend plaisir à découvrir ce pays et le destin de ces différents personnages. Tantôt drôle, sarcastique, émouvant, tous les sentiments s'entremêlement et foisonnent chez Namwali Serpell. C'est profondément romanesque, amour, trahison, relations sociales, sexualité mais aussi malheureusement l'irruption du terrible fléau du VIH en Zambie. Une immersion follement romanesque et un roman « Mustiks », de Namwali Serpell, qui, je le pense, vous fera passer un beau moment de lecture emporté par les tumultes de l'histoire du Zambie.
Je voudrais remercier très chaleureusement les éditions du Seuil ainsi que Babelio pour ce service presse et leur confiance.

Lien : https://thedude524.com/2022/..
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Au commencement étaient les Chutes qui deviendront les chutes Victoria, du nom de la reine du pays ayant colonisé cette partie de l'Afrique, renommée alors la Rhodésie du Nord. Au commencement était la réalité, du moins une réalité fortement inspirée de l'autobiographie de Percy M Clark, qui nous guide vers ces chutes, à travers un point de vue profondément raciste, finalement représentatif de l'époque. Et puis, à travers plusieurs familles qui se croisent, qui finissent par se lier plus ou moins par hasard au fil des générations, dans cette Rhodésie du Nord devenant Zambie par l'indépendance, poursuivant son cours jusqu'à imaginer une future Zambie de tous les possibles, plus ou moins optimistes, la fiction prend le pas sur la réalité, nous entraînant dans une fresque tant familiale qu'historique et sociale. Car c'est bien l'Histoire de la Zambie qui se profile derrière ces odyssées familiales, et avec ces familles, ce sont trois époques du pays qui se succèdent.

D'abord l'époque des Grands-Mères, Agnes, Matha et Sibilla, la plus imprégnée du réalisme magique pouvant faire penser à Garcia Marquez, effectivement, sans que cela ne soit non plus foncièrement similaire. Grands-mères des années 1940 aux années 1960, originaires de pays européens pour deux d'entre elles, aux destins romanesques qui finiront par tomber dans la platitude la plus crasse, qui voient le pays aux prises avec le colonialisme le plus crasse aussi.

Puis c'est l'époque des Mères, Sylvia, Thandiwe et Isabella, des années 1960 aux années 2010, qui connaissent l'indépendance et ses désillusions, qui se prennent aussi de plein fouet le Virus, plus ou moins directement, dans une narration où le réalisme le plus banal et le plus sombre, déjà pressenti à la fin de l'époque des Grands-mères, devient central.

Enfin c'est l'époque des Enfants, Joseph, Jacob et Naila, à partir des années 2010, qui part des potentiels actuels pour nous mener dans une dystopie elle aussi assez désespérée, même si ce désespoir qui semble tout écraser, de plus en plus fort, depuis l'époque qui précède, est peut-être, finalement, à relativiser.

Au centre de ces époques, de ces personnages, fonctionnant comme un intermède entre les voix narratives qui se succèdent, subsistent les Mustiks, choeur tragique qui rappellent à chacun la fragilité de l'existence et l'implacable omniprésence de la fatalité, faisant ainsi douter du hasard qui règne au sein de l'ensemble du roman.

D'une grande richesse, mais sans pour autant être d'une grande complexité de compréhension, Mustiks est un roman qui m'a entraînée avec lui avec une grande facilité, y retrouvant tout ce que j'apprécie dans mes lectures : une part importante de romanesque, donnant notamment lieu à des personnages denses ; une part tout aussi importante de réalisme historique et social, permettant de dénoncer les divers travers de la société zambienne, avant et après indépendance ; un mélange des genres vraiment bien mené, qui trouve son explication dans le passage même d'une génération à une autre.

Ce fut donc pour moi une véritable odyssée en Zambie que de découvrir ce roman, comme le souligne justement le sous-titre français. Je remercie les éditions du Seuil et Babelio de m'avoir permis cette lecture.
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Quelques heures après avoir terminé la lecture de ce roman de 700 pages, je sens un vide étrange. J'avais pris l'habitude de m'assoir chaque soir avec ce livre et les heures passaient sans que je me rende compte . L'ambiance magique du roman va me manquer.

A travers le destin de trois familles d'origines différentes : une zambienne, une italienne et une indienne, Namwali Serpell nous fait découvrir presque 120 ans de l'histoire zambienne, marquée par la colonisation et la immigration européenne.

Le roman commence avec le témoignage de Percy M.Clark. Il raconte comment il est arrivé à Zambie et comment il s'y est installé plus tard comme photographe. D'autres histoires suivent, à la fois intéressantes et envoutantes.

Il y a beaucoup de personnages dans ce roman, un retour en arrière m'a été parfois nécessaire pour mémoriser des personnages qui n'étaient pas mentionnés souvent dans l'histoire. L'arbre généalogique qui se trouve au début du livre peut aider aussi.

Mêlant avec habilité des faits réels et fictifs, Namwali Serpell nous fait rencontrer même des personnalités qui ont réellement existé.

J'ai beaucoup aimé les personnages féminins, hauts en couleurs, comme Sybilla et Agnès. J'ai aimé découvrir L'Histoire à travers différents points de vue. La partie qui parle de science -fiction m'a beaucoup plu. J'ai adoré l'humour, l'ironie et la belle écriture poétique.

Une petite remarque concerne le manque de lexique pour traduire les mots zambiens glissés dans le texte, même si l'on peut imaginer la signification de la plupart de ceux-ci.

Un roman riche et passionnant qui parle de racisme, d'injustice, d'identité, de sexualité, des recherches effectuées pour trouver le vaccin du sida, ... Un roman que je ne manquerai pas de relire un jour.

Je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour ce beau cadeau.



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Et pourtant, tout avait bien commencé…
Encensé par le New York Times et couvert d'éloges par Salman Rushdie, une couverture magnifique, la promesse d'un beau voyage en Zambie... Une fresque humaine où le destin de trois familles, au travers de quatre générations, dévoile les bouleversements d'un pays, de sa naissance à nos jours… « Mustkis, une odyssée en Zambie » nous annonçait vraiment un moment de lecture intense.
Presque 700 pages, et alors ? Je sortais de « Le coeur ne cède pas » de Grégoire Bouillier, 900 pages, lu avec beaucoup de plaisir et donc relativement vite. Quand on aime, on ne compte pas.

Le premier chapitre d'introduction nous charme, nous ramenant aux sources de la Zambie, aux fameuses Chutes que les premiers colons découvrirent d'un regard halluciné à la fin du 19 siècle et où ils s'installèrent. Percy M. Clark, photographe de profession, me plaît bien et l'histoire de la Rhodésie du Nord est intéressante. Naissance de la première capitale, développement des premiers commerces… Mais cette partie est assez courte et laisse vite place aux premiers personnages féminins, les « grands-mères », pour moi les trois femmes les plus importantes de ce long récit.
Agnès la britannique aveugle, Sibilla l'italienne souffrant d'hirsutisme, et Matha la zambienne lettrée, première femme « afronaute »… Trois destinées différentes qui dépeignent différents modes de vie en Zambie, que l'on soit colon ou autochtone, riche ou pauvre. Ce sont des portraits de femmes à la fois fortes et fragiles, plus ou moins attachantes. On les croirait parfois sorties d'un conte. Les personnages masculins qui passent dans la vie de ces femmes ne sont guère séduisants, offrant eux des portraits d'hommes égoïstes, machistes et peu sympathiques.
La vie de ces femmes est avant tout l'occasion de suivre les évolutions et soubresauts du pays. Les enfants, puis petits-enfants dont les destinées finiront par se croiser, mèneront la suite de ce récit destiné à nous offrir une fresque historique, politique, culturelle et sociale de la Zambie.
Epoque coloniale puis post-coloniale, indépendance de la Zambie, développement du tourisme et des bidonvilles, impact du marxisme, manifestations étudiantes, ravage du Sida, arrivée des Indiens et des Chinois, développement des nouvelles technologies...
Si les thèmes sont intéressants, ils sont peut-être un peu trop nombreux.. Ensuite, la structure même du récit, puis sa longueur, ont eu vite fait de venir à bout de mon enthousiasme du début. La chronologie des événements est difficile à suivre, l'auteur revenant souvent en arrière dès qu'elle change de personnage et certains passages sont extrêmement longs et détaillés. Je décerne personnellement la palme de l'ennui aux chapitres consacrés à la recherche spatiale – totalement hallucinante mais véridique ! - menée par un personnage haut en couleur, Makuka Nkoloso. Les personnages, d'ailleurs, sont de moins en moins attachants à mon goût. Sans parler du vocabulaire (bantou ?) non expliqué.
Enfin, le réalisme magique du début, apportant beaucoup de charme au récit, laisse peu à peu place à de la science-fiction pure et dure, qui elle, pour le coup, mettra un point final à ma déception.
Les moustiques, pour terminer, m'ont surtout endormie avec leurs Zzzzzzzz…

Et c'est ainsi que l'on termine avec 4 jours de retard pour la publication de cette chronique, première fois en sept ans sur Babelio, c'est inédit pour moi. Pour le coup, les 700 pages, je les ai bien senties passer... Car oui, venir à bout de ce roman a vraiment été difficile.

Merci à Babélio pour leur confiance.
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8 mai 1903. Percy M. Clark découvre les chutes Victoria. Il ne sait pas qu'il va poser les racines d'une saga familiale qui, sur trois générations, va évoluer au rythme de l'histoire d'un pays en devenir : la Zambie.

Namwali Serpell, auteure zambienne installée aux USA, livre avec ce premier roman-fleuve, une saga familiale qui nous raconte un peu de l'histoire de son pays, la Zambie. de l'emprise politique de l'Empire Britannique à l'emprise économique de la Chine, nous suivant, au travers du destin de trois familles dont les routes ne cessent de se croiser, la naissance et l'évolution d'une nation. Les rêves et les désillusions des individus rejoignent ceux d'une nation.

Le récit est décomposé en trois parties : les grands-mères, les mères, les enfants. Porté principalement par les femmes, notamment sur les deux premières générations. Il y a Sibilla, italienne enfant illégitime d'un notable et atteinte d'hirsutisme, qui fuira sa terre natale pour tenter l'aventure de l'Afrique et du barrage de Kariba avec l'homme de sa vie. Il y a Agnès, la talentueuse joueuse de tennis contrainte par la cécité à abandonner son sport. Fille de Percy elle arrive en Zambie elle aussi « enlevée » par son amoureux. Et puis il y a Matha, la première astronaute zambienne, abandonnée par le père se son enfant, fille-mère renvoyée à la misère d'un bidonville de Lusaka. Trois femmes à l'origine de trois familles dont les destins vont se croiser pour fusionner à la quatrième génération, celle de l'avenir, celle d'après 2024.

Il y a un indéniable souffle épique dans ce roman. Les histoires d'amour et de vie sont portées par des femmes fortes, forcées par la vie à se battre contre la différence, la maladie, le handicap, les conventions sociales. Trois femmes qui participeront directement ou indirectement au destin de la Zambie. Les hommes paraissent souvent lâches, jusqu'à ce que la troisième génération se montre plus agressive et plus volontaire. Pourtant chaque génération semble échouer, l'histoire semble se répéter, les espoirs et les rêves déçus plongeant les uns et les autres dans le magma d'une crise économique, sociale, politique qui semble endémique. La quatrième génération sera-t-elle celle de l'envol ?

Le rythme est irrégulier. La première partie traine en longueur. On ne voit pas où l'auteure veut nous emmener, malgré l'arbre généalogique du début du livre. Ce n'est finalement que dans la troisième partie, celle des enfants, que le récit s'accélère. Chaque partie comporte trois chapitres, chacun centré sur un membre de ces trois familles. Au sein de chaque partie le récit n'est pas complètement chronologique, chaque récit comportant des retours en arrière. Une structure qui m'a parfois perturbée, me faisant perdre le fil du récit, ralentissant le rythme, entraînant un sentiment de longueur.

Entre chaque chapitre s'intercalent des paroles de moustiques, ces insectes qui pullulaient à Old Drift, le lieu où tout a commencé et qui donne le titre original du roman lors de sa parution aux USA. Des petites pauses ouvrant un regard critique sur le genre humain. Une incursion d'une certaine magie qui se retrouve parfois dans le récit, comme dans le personnage de Sibilla.

Si je n'ai pas totalement été emportée par ce roman du fait de la structure narrative, j'ai apprécié les personnages principaux mais aussi les secondaires, dont certains sont inspirés de la réalité. Comme ce professeur qui tenta de convaincre le gouvernement et le monde entier de financer un programme spatial zambien, ou ce chercheur qui consacra une grande partie de sa vie à chercher un traitement ou un vaccin contre le sida, cauchemar de l'Afrique, et qui, à l'image de son pays, se fait dépouiller par des puissances économiques étrangères. Car la force de Namwali Serpell est qu'elle réussit néanmoins à nous faire toucher du doigt la difficulté d'une nation à se construire dans un monde qui la méprise et qui lui a laissé en héritage un passif historique, culturel, social et économique bien complexe.

Merci à Babelio et aux Editions du Seuil pour cette découverte.
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Tout commence en 1903 : Percy Clark va visiter les chutes Victoria et décide de s'installer à " The Old Drift ", ouvrir un magasin de photographie et fonder sa famille !
C'est l'Odyssée en 693 pages de l' installation de la famille de Percy et celle d'autres colons entre autres celle de trois familles sur 4 générations...
Il faut recontextualiser la situation de la Rhodésie du Nord qui devient le 24 octobre 1964 : la Zambie ( du nom du fleuve Zambèze ) alors que la Rhodésie du Sud sera le Zimbabwe.
C'est l'évolution de ces 3 familles : une italienne, une britannique et une zambienne qui au travers des grands-mères, des mères et des enfants va finir par se métisser pour faire d'une nation acculturée, alimentée par l'immigration européenne, soumise encore à la ségrégation raciale, à l'acculturation des noirs : un pays qui doit faire face à la prolifération des moustiques et donc à la malaria, mais surtout à l'épidémie du Sida !
Un roman " fleuve " qui aborde les thèmes du racisme, du métissage, du féminisme, des conditions précaires des autochtones, de l'arrivée des indiens, et plus tard des investisseurs chinois qui vont pousser les jeunes générations vers plus de technologie, de libertés sexuelles et plus de révolte face au système en place !
Une Odyssée peu structurée, avec beaucoup de descriptions, des personnages qui au travers de l'arbre généalogique ( fourni en pré-face ) s'entrecroisent sans aucune logique et surtout pas de glossaire pour décrypter le vocabulaire " bantou" de la branche zambienne ! Enfin, des longueurs, des invraisemblances et des imprécisions propices à déstabiliser le lecteur...
Merci à l'équipe de Babelio ( Deborah ) et aux éditions du Seuil pour cette Masse Critique Privilégiée.


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🦟Chronique🦟

« On ne peut contenir la fureur diverse d'un peuple, d'un fleuve, d'une femme! »

Il était donc l'Histoire de la Zambie…Un jour, elle prend forme la fureur, elle devient son et lumière, elle devint même aveugle et hirsute, elle pourrait devenir plurielle et omniprésente…La Zambie, c'est une nouvelle nation, une mouvance, une possibilité de lOve. C'est un bruit qui naît, un accident, un territoire lointain. Ceux qui la constitue sont, fièvre, énergie et magie, et si elle vous étiez contée, alors vous verriez le déferlement, la nuée, et le chant polyphonique et puissant des femmes…Ne reste plus qu'à vous laisser piquer de leurs histoires, de leurs amours, de leurs revendications, de leurs erreurs pour comprendre la portée évocatrice de leurs engagements…C'est tellement fort, qu'on y rêve de lune, de libertés, de métamorphoses, mais presque dans le secret aussi, d'émancipation, de guérison et d'exploits…Mille ans d'émotion, de rêves et de cauchemars, qui se racontent en une fresque familiale passionnante de 700 pages très denses, c'est rien de moins que ce qui vous attend dans cette odyssée grandiose…

« S'il arrive que nous vous donnions une furieuse envie de vous démanger, cette envie de fuir qui vous démange n'appartient qu'à vous. »

Je sais combien les moustiques sont énervants. Eux-mêmes le savent pertinemment, et vont vous accompagner, insidieusement, au cours de ce voyage littéraire. Et tout comme la fièvre ou les virus affluent, les métaphores autour de la transmission sont multiples, tenaces, redoutables. le mauvais sang, les malédictions, les larves de révolutions se donnent, de générations en générations, de corps à corps, de fluides en fluides…et tant qu'à être piqués, le mal continue sa route d'êtres en êtres, de pays en pays, de continents en continents…À l'échelle Mustiks, vous n'êtes rien de plus que des hôtes, que des transmetteurs, que des colporteurs…Peu importe la couleur de peau, le sexe ou la valeur de vos existences, ils piquent et parasitent, transmettent et distribuent, dispersent et continuent…Impertinents, ils s'adressent à vous, comme pour mieux se moquer de vos querelles intemporelles, de vos discours enflammés, de vos guerres incessantes, ils vous rappellent, sournoisement, que vous êtes si semblables, vous et eux…J'ai tellement aimé le parallèle entre moustiques et humanité, comme leurs histoires s'étreignent, comme ils partagent le goût du sang, comme leurs destins sont fatalement et irrémédiablement, liés…

« …mais il se disait qu'il préférait regarder le monde qu'y être. »

C'est parce qu'il est inclassable, original et intense, entre science-fiction et roman historique, que cette lecture est très immersive. On ne peut y échapper, on est piqué. Piqué de curiosité, d'histoires, d'émotions, de réalités, de fantastique, de vérités, d'écoutes, de beautés, de rages, de poésie, de chants, de lumières...Tout nous interpelle, de l'étrangeté aux mystères autour des chutes, du désastre du passé colonial à la quête d'identité d'un pays, de l'émergence de l'amour au fléau de la contamination, de la vocation scientifique au possible futur interconnecté…C'est un roman foisonnant, flamboyant, tortueux, féministe, enfiévré, vivifiant, triste, audacieux, indomptable, furieux, inspiré…Je ne saurai pas STOPper le flot d'émotions qui me traverse quand je repense à ces quatre générations qui se confiées à moi durant cette lecture, mais je peux vous dire que l'imperfection nous unit, et qu'il serait une erreur monumentale de ne pas trouver ensemble la force de faire SOTP…

« We. Intend. To Cause. Havoc. On va causer des ravages, tu vois? ».

Remerciements:

Je tiens a remercier très chaleureusement Babelio ainsi que les éditions du Seuil de leur confiance et l'envoi de ce livre.
Lien : https://fairystelphique.word..
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Que dire , que dire ! Lorsque Babelio m'a proposé « Mustiks » dans le cadre d'une Masse Critique privilégiée, et après avoir lu le 4ème de couverture, je me réjouissais de le recevoir et de me plonger dedans. D'autant plus que la couverture est très belle et les éloges sur le bandeau, dithyrambiques …

Oui, mais voilà, la magie n'a pas opérée. Je suis restée sur le bas-côté. Oh, ne vous dites pas « ce livre, je ne le lirai pas ». C'est juste que je n'ai pas été du tout réceptive à l'histoire. J'ai refermé le livre au bout de la 62ème page… Ben oui… Je sais, il y en a plus de 700.

Comme le dit si bien « jeanfrancoislemoine » « La vie offre des rencontres qui marchent, d'autres qui sont des échecs »…

Vous me direz « tu aurais pu faire un effort quand même ». J'ai essayé, je vous assure, mais rien à faire, dès l'histoire de Sibilla, jeune femme atteinte d'hirsutisme, l'auteure m'a perdue. Peut-être n'était-ce pas le bon moment ? Peut-être…

Alors, moi non plus, je ne noterai pas ce livre. Je préfère vous laissez l'envie ou pas de le lire. D'autant plus que d'autres Babeliotes l'ont aimé.

Il faut savoir passer à autre chose et c'est ce que j'ai fait. J'avais beaucoup aimé « Cent ans de solitude », mais ce n'est pas comparable, contrairement à ce que laisse entendre la Com. autour de ce livre.

Je remercie toute l'équipe de Babelio, ainsi que les éditions du Seuil pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une Masse critique privilégiée.
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