Un petit opus que j'ai choisi d'offrir, il y a déjà un moment (début septembre) à un camarade pour son anniversaire, qui allie en effet malice, facétie et espièglerie... pour parler des changements sociétaux... entre gravité et légèreté !!
(...)pourquoi tant aimer cette pratique [le chahut ], entendue évidemment comme une conduite morale ?
Parce que le chahuteur supporte mal la hiérarchie, le dogme ou le prêt-à-penser." (p. 23)
Un petit volume de notre grand sage optimiste, Michel Serres... qui pourfend les apparences,les conventions et surtout les "tricheurs" qu'il exècre... il défend , admire les inventeurs, qui oeuvrent en toute humilité, adore le chahut, le rire...reste un homme libre, avec une pensée hors des chemins battus !
Et ce qui est le plus fort, c'est qu'il défend le virtuel, ce qui paraît plus surprenant pour un homme de sa génération...Le Virtuel , de façon large, puisqu'il y inclut
la littérature !!
Un petit ouvrage qui incite à l'indépendance de pensée, à l'humilité dans les parcours de la connaissance, et au rire... qui réunit l'humilité des chemins du savoir, et la relativité de toute chose !!
Un petit livre qui est un joli pied de nez aux humains qui se prennent trop au sérieux !!!
"La vertu du virtuel Grand-Papa Ronchon reproche à Petite Poucette de vivre sans cesse dans le virtuel et d'y perdre à tout jamais le sens de la réalité. Il débite aussi, avec monotonie, la litanie selon laquelle, de son temps, "c'était mieux".Petite Poucette, qui a lu
l'histoire sur Wikipédia, ose à peine rétorquer à Grand-Papa Ronchon que l'atroce XXe siècle produisit, en guerres et crimes d'état, plus de cent millions
de morts, sous les gouvernements de Lénine, Franco, Mussolini, Hitler, Staline, Mao, Pol Pot, rien que des braves gens. "Leurs victimes eussent préféré, dit- elle, mourir virtuellement." Non par des folies assassines, dures, mais dans un jeu électronique, fascinant et doux." (p. 69)
"La joute qui, maintenant, unit et oppose le Sancho Ronchon à Petite Quichotte ouvre alors à la question grandiose : qu'est-ce que la littérature ?
Théâtre ou roman, poésie ou récits, elle couvre l'ensemble des oeuvres d'imagination, cette maîtresse de connaissance et de vérités humaines, d'autant plus réelle qu'elle est virtuelle. Oui, le virtuel est tellement l'essence
ou la vertu des humains, dans leur essence singulière, que pour connaître ces individus dans leur vérité il faut s'instruire d'oeuvres hautement virtuelles comme celles de la littérature, plus profondes, en effet, que les philosophies et les sciences humaines, réelles, trop réelles, quant à elles. (...) Qu'est-ce que la littérature ? le récit indéfini des possibles humains. "(p. 80-81)
D'accord ou pas avec Michel Serres, ce que je trouve appréciable, estimable c'est que ce "vieux philosophe" garde toute son indépendance de pensée, de réflexion sans aller dans la pensée du plus grand nombre ...Désobéissance, Indépendance de réflexion, humilité, soif de la connaissance...et le Rire...pour reconnaître sa modeste place dans l'univers... !!
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Serres a toujours été sentencieux et creux. Mais le vide à ce point-là, ça fout le vertige. Peut-être qu'en demandant de l'aide à Debbouze... on aurait obtenu la division par zéro! Encore plus fort que la quadrature du cercle ou le mouvement perpétuel!
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Comme j'ai entendu parler de ce livre à la mort de Michel Serres, je l'ai lu un peu comme son testament et j'ai presque entendu son accent chantant et sa voix rocailleuse à mon oreille. Je l'ai retrouvé comme je l'avais entendu lors d'une conférence au Mans il y a quelques années.
Michel Serres a écrit ce livre pour répondre à une commande de ses éditrices à l'occasion des vingt ans de leur maison. Il nous présente donc une sizaine d'historiettes, comme il le dit, dont deux sont des adaptations de textes plus anciens, de 2001 et 2012. Ces textes sont assez divers, mais Michel Serres a réussi à leur donner du lien.
On retrouve dans ces pages des thèmes, des souvenirs des personnages chers à l'auteur : son enfance, ses études, la Gascogne, le progrès, Tintin, don Quichotte, Poucette et bien d'autres. Il nous offre aussi des jeux de mots et des considérations étymologiques.
Je n'ai pas apprécié ces six histoires toutes de la même façon. Mais j'ai vraiment beaucoup aimé celle qui s'appelle “Donner pardonner”, où l'auteur écrit que "excellence du don, le pardon ouvre un avenir neuf", de même que la conclusion.
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Un tout petit livre qu'on imaginait rapide à lire. Un fil conducteur un peu bancal entre les différentes parties. Quelques très intéressants et profonds passages. Et puis le reste, assez creux et vain. Un tout petit livre que malheureusement j'ai eu du mal à finir.
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